<p>Le num&eacute;ro de mars 1974 de la revue&nbsp;<em>L&rsquo;Art vivant</em>&nbsp;intitul&eacute; &laquo;&nbsp;Biblioclastes&hellip; bibliophiles&nbsp;&raquo; permet de revenir sur la &laquo;&nbsp;fin&nbsp;&raquo; du livre &agrave; une p&eacute;riode charni&egrave;re par rapport aux mutations actuelles. Les intellectuels et les artistes du livre associent le ph&eacute;nom&egrave;ne m&eacute;diologique qu&rsquo;est la disparition annonc&eacute;e de l&rsquo;imprim&eacute; et le ph&eacute;nom&egrave;ne id&eacute;ologique ancien qu&rsquo;est le biblioclasme.</p> <p><em>Fahrenheit 451</em>&nbsp;(le roman de Bradbury puis le film de Truffaut) et le roman d&rsquo;Elias Canetti,&nbsp;<em>Die Blendung</em>&nbsp;(1935&nbsp;; traduit en anglais en 1946 sous le titre d&rsquo;<em>Auto-da-fe</em>), sont convoqu&eacute;s par la revue comme autant de pr&eacute;mices de ce rapport probl&eacute;matique au livre et &agrave; l&rsquo;imprim&eacute;.</p> <p>Il faut pourtant interroger cette historicisation et tenir compte du jeu de la fiction. L&rsquo;imaginaire de la fin du livre a peut-&ecirc;tre pour corollaire celui de l&rsquo;incorporation du&nbsp;<em>medium</em>&nbsp;par l&rsquo;individu lui-m&ecirc;me. Mais la fiction semble surtout fondamentalement mettre en jeu, voire en faillite, ses propres supports.</p>