<p>L&rsquo;&eacute;criture litt&eacute;raire du blog, en ses notes quotidiennes, micro-fictions ou po&egrave;mes, souvent suscit&eacute;s par des rencontres, et qui se donnent &agrave; lire &agrave; partir du plus r&eacute;cent, r&eacute;invente aujourd&rsquo;hui une figure du fl&acirc;neur (et, dans une moindre mesure, du collectionneur) et un art de la trouvaille dont les racines sont anciennes. Elle r&eacute;active une peinture de la vie moderne qui a conquis sa l&eacute;gitimit&eacute; artistique au XIX<sup>e</sup> si&egrave;cle, mais elle s&rsquo;inscrit &eacute;galement dans une requalification des arts de faire et des pratiques quotidiennes dont Michel de Certeau a montr&eacute; depuis les ann&eacute;es 1970 l&rsquo;importance dans la culture europ&eacute;enne, au c&ocirc;t&eacute; de, et souvent en rivalit&eacute; avec, les savoirs savants institutionnalis&eacute;s depuis le XVIIe si&egrave;cle. Nous voudrions ici analyser comment cette &eacute;criture du blog, en valorisant l&rsquo;anodin, le fugace ou l&rsquo;infime, approfondit un art de la d&eacute;viance, politique, fictionnelle ou imaginaire, et r&eacute;interroge notre inscription dans un pr&eacute;sent en devenir.</p>