<p><em>D&eacute;sordre</em>, site internet aliment&eacute; et d&eacute;velopp&eacute; par Philippe De Jonckheere depuis plus de quinze ans, est une &oelig;uvre hyperm&eacute;diatique &agrave; la structure &eacute;toil&eacute;e qui se caract&eacute;rise par l&rsquo;hybridation s&eacute;miotique et la transartialit&eacute; dans un cadre oscillant entre l&rsquo;autobiographique et l&rsquo;autofictionnel. Sorte de journal polyphonique en ligne, fortement marqu&eacute; par l&rsquo;activit&eacute; photographique, il rejoue la pratique diaristique en convoquant, de par son ancrage num&eacute;rique, texte, images et sons. Compos&eacute; de tr&egrave;s nombreux projets, <em>D&eacute;sordre</em> s&rsquo;attache avant tout &agrave; investir et &agrave; explorer activement l&rsquo;infra-ordinaire. Y est exalt&eacute; le <em>pas-grand-chose</em>, le <em>presque rien</em>, de m&ecirc;me qu&rsquo;y est soulign&eacute; le caract&egrave;re composite, bigarr&eacute;, de la vie. Nous mettons d&egrave;s lors en lumi&egrave;re la mani&egrave;re dont<em> D&eacute;sordre</em>, en offrant des recombinaisons de l&rsquo;exp&eacute;rience du r&eacute;el et en op&eacute;rant un d&eacute;litement de la temporalit&eacute; lin&eacute;aire, effectue la relance d&rsquo;une dynamique sensorielle et affective, qui permet la revalorisation de l&rsquo;instant trivial alors transfigur&eacute; en moment auratique, &eacute;piphanique.&nbsp; Autrement dit, il s&rsquo;agit d&rsquo;illustrer comment De Jonckheere investit la masse, la pesanteur du quotidien &ndash; sa substance &eacute;paisse, compacte et mobile &ndash; pour y faire surgir des moments d&rsquo;&eacute;clat, d&rsquo;envol.</p>