<p>La cr&eacute;ature f&eacute;minine artificielle, longtemps associ&eacute;e dans la tradition litt&eacute;raire &agrave; une imitation de la vie et de la beaut&eacute; suffisant &agrave; provoquer l&rsquo;amour d&rsquo;un homme, repose sur une double logique&nbsp;: celle d&rsquo;une f&eacute;minit&eacute; plus performative qu&rsquo;essentialiste crois&eacute;e &agrave; la projection d&rsquo;un d&eacute;sir masculin id&eacute;aliste d&eacute;sireux d&rsquo;&ecirc;tre tromp&eacute;. Pouss&eacute;es &agrave; leur extr&eacute;mit&eacute;, ces logiques laissent entrevoir, &agrave; l&rsquo;&egrave;re des IA et des supercalculateurs, la possibilit&eacute; d&rsquo;une simulation d&eacute;sincarn&eacute;e de la f&eacute;minit&eacute; qui serait toujours effective au point de permettre une interaction affective. L&rsquo;exemple du&nbsp;<em>Portrait de pierre</em>&nbsp;de Dino Buzzati (1960) et de&nbsp;<em>Galatea 2.2</em>&nbsp;de Richard Powers (1995) explorent cette possibilit&eacute; pour mieux montrer, en concluant &agrave; une impasse, la nature projective de cette interaction et les clich&eacute;s de la f&eacute;minit&eacute; qu&rsquo;elle suppose, r&eacute;v&eacute;lant aussi par l&agrave; la nature projective et fantasmatique de notre rapport &agrave; l&rsquo;ordinateur, cet Autre si proche et pourtant si opaque.</p>