<p>&Agrave; la diff&eacute;rence de certains &eacute;crivains-journalistes (Jean Hatzfeld, Jean Rolin, Emmanuel Carr&egrave;re) qui ont d&eacute;laiss&eacute; la presse pour se consacrer quasiment exclusivement &agrave; des formats longs de librairie, Florence Aubenas pratique le long format alternativement dans le quotidien, dans le magazine et en livre et lui consacre une po&eacute;tique paradoxalement fond&eacute;e sur du bref. Sa m&eacute;diapo&eacute;tique se caract&eacute;rise en effet par un dispositif complexe entre bref mont&eacute; (agr&eacute;gations d&rsquo;&eacute;clats pour rendre compte d&rsquo;autres voix, d&eacute;nonciation des travers d&rsquo;une soci&eacute;t&eacute; souvent injuste par la simple exhibition de ses dysfonctionnements) et long &eacute;lagu&eacute; (disparition de tous les d&eacute;tails qui pourraient nuire au plaisir de la lecture, invisibilisation notamment de la reporter, mise en place d&rsquo;une intrigue percutante) qui aboutit dans <em>L&rsquo;Inconnu de la poste</em> comme dans <em>Le Quai de Ouistreham</em> &agrave; une forme de num&eacute;ro d&rsquo;&eacute;quilibriste particuli&egrave;rement r&eacute;ussi.</p>