<h3>Abstract</h3> <p>In the middle of August 2018, I caught up with Andrew Orr in Paris. Seriously ill, he knew that it would not be possible for him to take part in the colloquium on writers and creative radio, scheduled for October. But he was keen to testify, once again, to the precious crucible that the Atelier de Cr&eacute;ation Radiophonique had been for him, since the initiatory adventure of Irish Stew, his first documentary made in 1972.</p> <p><strong>Keywords</strong><br /> &nbsp;</p> <p>radio creation workshop,&nbsp;Ren&eacute; Farabet,&nbsp;Andrew Orr,&nbsp;Janine Antoine,&nbsp;Viviane van den Broek,&nbsp;Louis-Charles Sirjacq,&nbsp;Jean-Marc Fombonne,&nbsp;Jean-Loup Rivi&egrave;re</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>En plein c&oelig;ur d&rsquo;ao&ucirc;t 2018, j&rsquo;ai retrouv&eacute; Andrew Orr, &agrave; Paris. Gravement malade, il savait qu&rsquo;il ne lui serait pas possible de participer au colloque sur les &eacute;crivains et la radio de cr&eacute;ation, pr&eacute;vu en octobre. Mais il tenait &agrave; t&eacute;moigner, encore une fois, du pr&eacute;cieux creuset qu&rsquo;avait constitu&eacute; pour lui l&rsquo;<em>Atelier de cr&eacute;ation radiophonique</em>, depuis l&rsquo;aventure initiatique d&rsquo;<em>Irish Stew</em>, son premier documentaire r&eacute;alis&eacute; en 1972.</p> <p>Dans&nbsp;<em>Joli temps pour la p&ecirc;che,</em>&nbsp;savoureux m&eacute;moires encore in&eacute;dits, Andrew Orr d&eacute;crit les innombrables heures pass&eacute;es &agrave; &eacute;couter et &agrave; monter des sons dans la cellule minuscule de l&rsquo;<em>ACR</em>, la 128, &laquo;&nbsp;encombr&eacute;e de cartons de bandes [avec] en son centre, un gros Belin gris &agrave; lampes&nbsp;&raquo;, o&ugrave; &laquo;&nbsp;l&rsquo;ambition se proposait d&rsquo;ouvrir des fen&ecirc;tres sur le monde, d&rsquo;agiter le cocotier, de faire conna&icirc;tre des choses nouvelles tout en tirant vers le haut, quitte &agrave; exiger l&rsquo;effort, pour apprendre, &agrave; l&rsquo;&eacute;mission, comme &agrave; la r&eacute;ception. Le dicton dit bien lorsqu&rsquo;il dit que l&rsquo;on n&rsquo;a rien, sans rien&nbsp;&raquo;.</p> <p>Andrew Orr n&rsquo;a pas pu &eacute;couter cet entretien, qui s&rsquo;av&egrave;re &ecirc;tre la derni&egrave;re trace de sa voix capt&eacute;e par une machine enregistreuse. Nous en publions ici quelques moments, en leur adjoignant d&rsquo;autres traces, d&rsquo;autres entretiens r&eacute;alis&eacute;s par Thomas Baumgartner et Christian Rosset.</p> <p>Karine Le Bail</p> <p style="text-align: center;">*</p> <p><em>En janvier 2015 &agrave; Brest, dans le cadre du festival Longueurs d&rsquo;ondes, Andrew Orr s&rsquo;entretient avec le journaliste et producteur de radio Thomas Baumgartner&nbsp;</em><a href="#_ftn1" name="_ftnref1">[1]</a><em>. Il &eacute;voque sa rencontre &agrave; la radio avec Alain Trutat alors qu&rsquo;il est jeune correspondant pour la radio irlandaise et pour le quotidien&nbsp;</em>The Irish Times<em>. Trutat lui propose de partir en Irlande enregistrer le point de vue des po&egrave;tes sur le conflit qui d&eacute;chire leur &icirc;le. Ce premier documentaire pour l&rsquo;</em>ACR, Irish Stew<em>,</em>&nbsp;<em>est diffus&eacute; le 21 mai 1972. Pourquoi Trutat et Farabet,</em>&nbsp;<em>aux profils tr&egrave;s litt&eacute;raires, ont-ils choisi ce tout jeune journaliste, demande Thomas Baumgartner.</em></p> <p>Parce que j&rsquo;&eacute;tais paysan, les pieds dans la glaise, et qu&rsquo;il fallait bien que quelqu&rsquo;un sorte et se confronte au r&eacute;el&nbsp;! Donc je suis parti un peu comme Tintin reporter &laquo;&nbsp;ramener du son&nbsp;&raquo;. C&rsquo;est pour &ccedil;a que j&rsquo;ai &eacute;t&eacute; embauch&eacute;, et pour prendre en charge le volet anglo-saxon de la chose. Comme j&rsquo;avais cette chance d&rsquo;&ecirc;tre bilingue, j&rsquo;&eacute;tais l&agrave; pour aller vers le r&eacute;el et ouvrir vers l&rsquo;extra-hexagonal. [&hellip;] Je suis arriv&eacute; avec des gens d&rsquo;une qualit&eacute; extraordinaire, c&rsquo;est presque des tr&eacute;sors vivants&nbsp;: Janine Antoine, qui &eacute;tait assistante, Ren&eacute; Farabet bien s&ucirc;r, Alain qui &eacute;tait un peu au-dessus mais qui suivait&nbsp;<em>tr&egrave;s attentivement</em>&nbsp;le d&eacute;roul&eacute; des choses [&hellip;]. [Il &eacute;tait] l&rsquo;ordonnateur et le concepteur de ce groupe, avec une capacit&eacute; commando d&rsquo;accueillir des personnes de l&rsquo;ext&eacute;rieur, qu&rsquo;ils soient musiciens, &eacute;crivains, auteurs&hellip; documentaristes en herbe, cin&eacute;astes&hellip; enfin il y avait du beau monde&nbsp;! Toute l&rsquo;intelligentsia fran&ccedil;aise de l&rsquo;&eacute;poque passait par l&agrave;. [&hellip;] &Agrave; l&rsquo;&eacute;poque on ne me demandait rien. Je rentrais dans le bureau d&rsquo;Alain, on prenait un caf&eacute;, je disais&nbsp;: &laquo;&nbsp;Apr&egrave;s l&rsquo;Irlande, j&rsquo;ai assez envie d&rsquo;aller au pays de Galles faire un projet sur les mineurs et sur les chapelles protestantes&nbsp;&raquo;&hellip; C&rsquo;&eacute;tait comme &ccedil;a&nbsp;! &Eacute;ventuellement on avait peut-&ecirc;tre une petite conf&eacute;rence de r&eacute;daction, c&rsquo;est-&agrave;-dire qu&rsquo;on mangeait ensemble et on discutait. Par exemple le projet qu&rsquo;on a fait avec Yann Parantho&euml;n sur le courrier&nbsp;<a href="#_ftn2" name="_ftnref2">[2]</a>, c&rsquo;&eacute;tait &agrave; partir d&rsquo;une conversation chez Mme Marcelle o&ugrave; on s&rsquo;est dit&nbsp;: &laquo;&nbsp;Tiens ce serait dr&ocirc;le de suivre une lettre.&nbsp;&raquo; Alors on est vraiment partis, on a vraiment suivi une lettre, d&rsquo;une bo&icirc;te &agrave; lettres de Montparnasse jusqu&rsquo;&agrave; la maison en Bretagne o&ugrave; la femme a ouvert la lettre qu&rsquo;elle recevait de son fils qui &eacute;tait matelot dans les &icirc;les. Et toutes ces lettres se croisaient pour raconter l&rsquo;ann&eacute;e, tous les grands th&egrave;mes de l&rsquo;ann&eacute;e, ressurgis par les courriers et par les voix, dans un grand fracas de croisements de trains, de sacs ouverts et ferm&eacute;s&hellip; On &eacute;tait m&ecirc;me all&eacute;s par l&rsquo;a&eacute;ropostale entre Paris et Rennes. [&hellip;]</p> <p>L&rsquo;Atelier, au d&eacute;but, c&rsquo;&eacute;tait une revue sonore, un assemblage de s&eacute;quences courtes autour de la Biennale de Paris&nbsp;<a href="#_ftn3" name="_ftnref3">[3]</a>. Ensuite, petit &agrave; petit sous l&rsquo;autorit&eacute; de Ren&eacute; Farabet et Janine Antoine, c&rsquo;est devenu, en fait, d&rsquo;abord des &eacute;missions d&rsquo;une heure successive ‒ il y avait trois &eacute;missions d&rsquo;une heure, puis des &eacute;missions de trois heures. [&hellip;] Alain insistait toujours beaucoup sur la n&eacute;cessit&eacute; de pr&eacute;voir des pauses-pipi&nbsp;! Parce qu&rsquo;on &eacute;tait bien conscients du fait qu&rsquo;on &eacute;tait exigeants&hellip; Alors ce pouvait &ecirc;tre des interludes musicaux, des choses comme &ccedil;a&hellip; Ensuite, la construction se faisait selon la nature de l&rsquo;&eacute;mission. Une &eacute;mission sur Philip Glass&nbsp;<a href="#_ftn4" name="_ftnref4">[4]</a>&nbsp;&eacute;tait b&acirc;tie selon le principe des r&eacute;p&eacute;titions, d&rsquo;un additionnement de choses couche par couche qui montait graduellement vers un crescendo et un climax&nbsp;; ma premi&egrave;re &eacute;mission,&nbsp;<em>Irish Stew&nbsp;</em><a href="#_ftn5" name="_ftnref5">[5]</a>, d&eacute;clinait des quartiers, c&rsquo;&eacute;tait une g&eacute;ographie des quartiers, avec des br&egrave;ches qui allaient vers la ruralit&eacute; parce que certains de mes po&egrave;tes, comme Seamus Heaney, &eacute;taient des ruraux. Donc c&rsquo;&eacute;tait construit comme une symphonie, par paliers, passant d&rsquo;un quartier &agrave; un autre. [&hellip;]</p> <p>Une chose est s&ucirc;re, on n&rsquo;&eacute;tait pas des dr&ocirc;les&nbsp;! On &eacute;tait s&eacute;rieux, s&eacute;rieux. C&rsquo;est assez d&rsquo;&eacute;poque. Ce qui ne veut pas dire que c&rsquo;&eacute;tait de la morgue, mais juste&nbsp;: on est l&agrave;&hellip; de vrais moines-soldats&nbsp;! On avait un sentiment de notre propre sp&eacute;cificit&eacute; assez pr&eacute;cis, et affich&eacute;. Avec un sentiment diffus qu&rsquo;un jour &ccedil;a s&rsquo;arr&ecirc;terait. Donc il fallait que chaque &oelig;uvre r&eacute;siste au temps. Ce qu&rsquo;on faisait, c&rsquo;&eacute;tait des &eacute;missions construites pour la vie, pour que &ccedil;a tienne. [&hellip;] Ce que j&rsquo;aimais beaucoup, c&rsquo;&eacute;tait la g&eacute;n&eacute;rosit&eacute; de l&rsquo;&eacute;change. M&ecirc;me dans la violence&nbsp;! Janine parfois me balan&ccedil;ait des bobineaux &agrave; la gueule, en me disant que je ne comprenais rien et que j&rsquo;&eacute;tais inapte au fran&ccedil;ais&nbsp;! J&rsquo;ai tout appris l&agrave;-bas.</p> <p style="text-align: center;">*</p> <p><em>Trois ans plus tard, en 2018, toujours dans le cadre du festival&nbsp;</em>Longueur d&rsquo;ondes&nbsp;<em>&agrave; Brest</em>,<em>&nbsp;une s&eacute;ance d&rsquo;hommage &agrave; Ren&eacute; Farabet r&eacute;unit Kaye Mortley, Michel Cr&eacute;&iuml;s et Christian Rosset, lequel fait</em>&nbsp;<em>entendre des propos d&rsquo;Andrew Orr, interview&eacute; pour l&rsquo;occasion (propos reproduits avec&nbsp;aimable autorisation de<em>&nbsp;l&rsquo;intervieweur)</em>.</em></p> <p>Il y a deux grandes phases de l&rsquo;Atelier, on va dire. Il y a 1969-1979/80 puis apr&egrave;s une deuxi&egrave;me phase o&ugrave; on a bascul&eacute; d&rsquo;un syst&egrave;me collectif &agrave; beaucoup plus d&rsquo;individualisation. Je n&rsquo;ai pas connu cette deuxi&egrave;me partie puisque je n&rsquo;y ai plus travaill&eacute;. Dans la premi&egrave;re phase, Trutat &eacute;tait tr&egrave;s tr&egrave;s pr&eacute;sent dans la vie de l&rsquo;Atelier, c&rsquo;est lui qui le dirigeait, c&rsquo;est lui qui l&rsquo;avait fond&eacute; et qui avait constitu&eacute; l&rsquo;&eacute;quipe, et c&rsquo;&eacute;tait dans son bureau du quatri&egrave;me que se passaient les d&eacute;cisions &eacute;ditoriales. M&ecirc;me les bandes elles-m&ecirc;mes &eacute;taient stock&eacute;es l&agrave; au d&eacute;but. C&rsquo;&eacute;tait un v&eacute;ritable collectif. L&rsquo;&eacute;quipe &eacute;tait restreinte &ndash; l&rsquo;&eacute;quipe fixe. Il y avait donc&nbsp;Alain, Ren&eacute;, Janine [Antoine], Viviane [van den Broek], les deux assistantes &ndash; on dirait aujourd&rsquo;hui &laquo;&nbsp;charg&eacute;es de r&eacute;alisation&nbsp;&raquo;. Quand moi je suis arriv&eacute;, c&rsquo;&eacute;tait cette &eacute;quipe-l&agrave;, c&rsquo;&eacute;tait mi-71, j&rsquo;avais fait une &eacute;mission et demie avec Ren&eacute; en tant qu&rsquo;auteur accompagnant on pourrait dire, comme la plupart d&rsquo;ailleurs des gens qui arrivaient &agrave; l&rsquo;Atelier, il y avait quand m&ecirc;me un&nbsp;<em>tutoring</em>, ce qui &eacute;tait assez formidable. Puis apr&egrave;s j&rsquo;ai plut&ocirc;t travaill&eacute; dans le m&ecirc;me type de r&ocirc;le, c&rsquo;est-&agrave;-dire j&rsquo;accompagnais des porteurs de projets. [&hellip;]</p> <p>Ensuite en 1974, 1975, il y a eu une deuxi&egrave;me vague de recrutement de producteurs &laquo;&nbsp;permanents&nbsp;&raquo;&nbsp;: Jean-Loup Rivi&egrave;re, Jean-Marc Fombonne, Louis-Charles Sirjacq. C&rsquo;est cette p&eacute;riode-l&agrave; que je consid&egrave;re comme la p&eacute;riode du collectif. L&rsquo;Atelier que j&rsquo;ai connu, en tout cas c&rsquo;&eacute;tait celui-l&agrave;, coop&eacute;ratif et collectif, avec une cellule de base capable d&rsquo;accompagner des porteurs de projets et de les amener &agrave; faire de la radio, dans des circonstances de production &agrave; la hauteur des ambitions du projet. [&hellip;] Il y a quelques rares personnes que moi j&rsquo;appelle des tr&eacute;sors vivants, et je mets dans ces quatre personnes Alain, Ren&eacute;, Janine et Viviane, qui ont donn&eacute; naissance &agrave; un formidable outil &ndash; avec la b&eacute;n&eacute;diction de Roland Dhordain qui dirigeait la radio de l&rsquo;&eacute;poque, qui n&rsquo;y comprenait rien mais qui leur a fait confiance. Donc c&rsquo;est &agrave; eux qu&rsquo;on doit cet objet, ce luxe pour l&rsquo;oreille et pour l&rsquo;intelligence. [&hellip;]</p> <p>La folie de ce lieu c&rsquo;&eacute;tait son extravagance, ses libert&eacute;s, la qualit&eacute; des personnes qui y &eacute;taient, et l&rsquo;esprit de corps qui y r&eacute;gnait. C&rsquo;&eacute;tait &ccedil;a qui faisait l&rsquo;Atelier de l&rsquo;&eacute;poque. Une &eacute;mission qui a &eacute;t&eacute; vraiment collective, c&rsquo;est l&rsquo;&eacute;mission sur le music-hall&nbsp;<em>L&rsquo;ai-je bien descendu l&rsquo;avons-nous bien mont&eacute;</em>&nbsp;<em>?</em>&nbsp;[1<sup>er</sup>&nbsp;janvier 1978]. Tout le monde y a travaill&eacute;, tous les producteurs, tous les r&eacute;alisateurs, tous les auteurs, enfin. Sans qu&rsquo;il y ait de&nbsp;<em>nomenklatura</em>, c&rsquo;est-&agrave;-dire telle personne fait telle chose&nbsp;; avec un g&eacute;n&eacute;rique qui &eacute;tait, comme tous les g&eacute;n&eacute;riques de l&rsquo;Atelier, un g&eacute;n&eacute;rique par ordre alphab&eacute;tique. C&rsquo;est assez dr&ocirc;le&nbsp;! Quand on regarde les fiches de l&rsquo;Ina aujourd&rsquo;hui, c&rsquo;est &agrave; mourir de rire parce qu&rsquo;ils ne comprennent rien. Ils ne savent pas qui a fait quelle &eacute;mission puisqu&rsquo;ils se fient au g&eacute;n&eacute;rique. Le g&eacute;n&eacute;rique correspond &agrave; un collectif alphab&eacute;tique, hors fonction. Et &ccedil;a aussi c&rsquo;&eacute;tait formidable. On n&rsquo;avait pas de nom, enfin pas de fonction, il n&rsquo;y avait pas de hi&eacute;rarchie. M&ecirc;me si &eacute;videmment, par l&rsquo;exp&eacute;rience, la voix d&rsquo;Alain, la voix de Ren&eacute; comptaient plus, &eacute;videmment. Mais elles ne s&rsquo;affichaient pas comme une parole d&rsquo;autorit&eacute;. On &eacute;tait vraiment dans un passage de relais&nbsp;; les comp&eacute;tences des a&icirc;n&eacute;s &eacute;taient mises &agrave; disposition des plus jeunes. Et on a &eacute;t&eacute; &eacute;lev&eacute;s nous-m&ecirc;mes, par ces personnes, &agrave; transmettre &agrave; notre tour. [&hellip;]</p> <p>Ce qu&rsquo;a vraiment r&eacute;ussi Alain, au d&eacute;but de l&rsquo;Atelier donc &agrave; la fin des ann&eacute;es 1960, c&rsquo;est d&rsquo;obtenir une part de grille, c&rsquo;est-&agrave;-dire que le travail de laboratoire ou de conceptualisation d&eacute;bouchait sur une diffusion. Malheureusement avec le temps, cette vitrine, qui supposait &eacute;galement des moyens importants pour la nourrir &agrave; ce niveau d&rsquo;exigence &ndash; moi quand j&rsquo;ai d&eacute;marr&eacute; on faisait des &eacute;missions de trois heures &ndash; [&ccedil;a a diminu&eacute;] avec l&rsquo;effritement du temps, l&rsquo;effritement des moyens (&ccedil;a va de pair), donc une difficult&eacute; croissante pour maintenir le niveau d&rsquo;exigence et pour r&eacute;mun&eacute;rer les gens qui venaient travailler de l&rsquo;ext&eacute;rieur. Parce que le but de l&rsquo;Atelier tel qu&rsquo;il avait &eacute;t&eacute; conceptualis&eacute; &eacute;tait qu&rsquo;il y devait y avoir une vraie lucarne pour la cr&eacute;ation, faire venir de l&rsquo;ext&eacute;rieur des gens qui n&rsquo;avaient pas n&eacute;cessairement d&rsquo;atomes crochus ou de liens particuliers avec la radio, vers des &eacute;quipes capables de les accompagner. C&rsquo;&eacute;tait &ccedil;a les deux fondements de l&rsquo;Atelier au d&eacute;but.</p> <p style="text-align: center;">*</p> <p><em>En ao&ucirc;t 2018, &agrave; Paris</em>,&nbsp;<em>Andrew Orr est revenu longuement sur la dimension collective de l&rsquo;&eacute;criture radiophonique &agrave; l&rsquo;</em>ACR<em>.</em></p> <p>Je pense que la pr&eacute;sence des &eacute;crivains aux&nbsp;<em>ACR</em>&nbsp;&eacute;tait tr&egrave;s li&eacute;e &agrave; la conception de leur propre travail. La notion d&rsquo;&oelig;uvre. Ils venaient essentiellement pour faire des &eacute;missions sur eux-m&ecirc;mes, sur leurs &eacute;crits ou sur leurs compositions. Ils ne venaient pas dans des d&eacute;marches autres que leur raison d&rsquo;&ecirc;tre &agrave; eux, en tant qu&rsquo;auteurs. Ce qui est l&eacute;gitime, mais &ccedil;a les positionnait dans un autre rapport &agrave; l&rsquo;Atelier. Les permanents de l&rsquo;<em>ACR</em>&nbsp;&ndash; il y en avait en fait tr&egrave;s peu &ndash;, c&rsquo;&eacute;taient des producteurs qui &eacute;taient eux-m&ecirc;mes auteurs mais qui avaient d&eacute;cid&eacute; de sacrifier la donne personnelle de leur travail &agrave; une donne plus collective, avec une signature commune sur les &eacute;missions et une facture commune au niveau de l&rsquo;&eacute;criture. Toutes proportions gard&eacute;es, on peut comparer &ccedil;a avec le journal&nbsp;<em>Actuel</em>, bien des ann&eacute;es plus tard, o&ugrave; dans l&rsquo;&eacute;criture il y avait une forte mainmise de Patrick Rambaud et de Michel-Antoine Burnier sur les &eacute;crivains. C&rsquo;&eacute;tait un peu la m&ecirc;me mise, c&rsquo;est-&agrave;-dire l&rsquo;acceptation qu&rsquo;il y avait ce petit groupe de gens qui &eacute;crivaient pour les autres. Nous on &eacute;tait un peu de ceux-l&agrave;&nbsp;: on &eacute;crivait pour les autres, pour l&rsquo;&eacute;criture de l&rsquo;<em>ACR</em>. [&hellip;] Tout peut cohabiter. Ce qui est bien, c&rsquo;est que l&rsquo;ouverture soit la plus grande possible en direction des auteurs et qu&rsquo;il y ait, au-del&agrave; de la politique &eacute;ditoriale, une v&eacute;ritable vision de ce qui<em>&nbsp;fait</em>&nbsp;un &eacute;crivain aujourd&rsquo;hui&nbsp;: qu&rsquo;est-ce qu&rsquo;il a &agrave; dire dans le monde&nbsp;? Qui est celui qui en impose aux autres, celui dont la faconde l&rsquo;emporte sur celle de ses cong&eacute;n&egrave;res si bien qu&rsquo;elle devient donc presque du domaine public, puisqu&rsquo;elle rentre dans l&rsquo;&eacute;criture collective par ce biais-l&agrave;, elle s&rsquo;impose &agrave; l&rsquo;&eacute;criture collective&nbsp;? Donc, tant que c&rsquo;&eacute;tait ouvert, comme &ccedil;a, et qu&rsquo;il n&rsquo;y avait pas d&rsquo;ego&hellip; Ce n&rsquo;&eacute;tait pas une revue, avec une r&eacute;daction&nbsp;; l&agrave; il s&rsquo;agissait d&rsquo;aller au-del&agrave; de ce concept &eacute;troit et d&rsquo;aller vers toutes les &eacute;coles. C&rsquo;&eacute;tait une volont&eacute; manifeste de Trutat depuis le d&eacute;but. [&hellip;]</p> <p>La radio impose une forme d&rsquo;humilit&eacute; &agrave; tous. L&rsquo;auteur est r&eacute;alisateur, le r&eacute;alisateur est monteur, mixeur&hellip; C&rsquo;est &ccedil;a qui &eacute;tait int&eacute;ressant dans l&rsquo;Atelier. Moi je dirais que plus que des fonctions, des &eacute;coles, des noms ou des groupes de personnes, ce qui &eacute;tait int&eacute;ressant c&rsquo;&eacute;tait cette volont&eacute; ou pas de se r&eacute;soudre &agrave; participer &agrave; une &oelig;uvre commune. C&rsquo;&eacute;tait le choix des th&egrave;mes abord&eacute;s. On s&rsquo;&eacute;tait en fait affect&eacute; des territoires. Ren&eacute; Farabet &eacute;tait plus dans le litt&eacute;raire, dans le th&eacute;&acirc;tre. Il a fait des documentaires remarquables, mais sa patte essentielle elle &eacute;tait l&agrave;. Chacun avait sa chasse gard&eacute;e en quelque sorte&nbsp;! Moi j&rsquo;&eacute;tais un peu l&rsquo;&eacute;tranger de la bande. J&rsquo;&eacute;tais plut&ocirc;t tourn&eacute; vers la litt&eacute;rature anglo-saxonne. D&egrave;s qu&rsquo;il y avait une collaboration avec par exemple Allen Ginsberg ou Timothy Leary, &ccedil;a venait vers moi. [&hellip;] Ce qui m&rsquo;int&eacute;ressait &agrave; l&rsquo;Atelier, c&rsquo;&eacute;tait le social. C&rsquo;est moi qui ait fait la premi&egrave;re &eacute;mission sur le rock avec&nbsp;<em>Hippie Pop Hurrah</em>&nbsp;[1<sup>er</sup>&nbsp;mai 1973]. Je pourrais parler de plein de sujets soci&eacute;taux, comme la prostitution [<em>Mac &agrave; dames</em>, 1<sup>er&nbsp;</sup>f&eacute;vrier 1975], la mort avec Viviane Forrester [<em>Fosse Commune</em>, 11 mai 1975], l&rsquo;engagement des &eacute;crivains dans la guerre clandestine, l&rsquo;Irlande [<em>Irish Stew</em>, 21 mai 1972], le Chili [<em>Les yeux de cuivre et de salp&ecirc;tre</em>, 21 novembre 1976 et&nbsp;<em>La chasse aux fr&egrave;res est ouverte</em>, 28 novembre 1976]. C&rsquo;&eacute;tait ces th&eacute;matiques-l&agrave; qui m&rsquo;int&eacute;ressaient. Ma voie d&rsquo;entr&eacute;e &eacute;tait celle-l&agrave;&nbsp;: la litt&eacute;rature qui regarde le monde. C&rsquo;&eacute;tait &ccedil;a, ma constante, s&rsquo;il y en avait une. L&rsquo;&eacute;mission avec le po&egrave;te Mohammed Kha&iuml;r-Eddine qui d&eacute;non&ccedil;ait la torture sous Hassan II est la seule &eacute;mission de l&rsquo;<em>ACR</em>&nbsp;qui n&rsquo;ait jamais &eacute;t&eacute; diffus&eacute;e parce qu&rsquo;elle a &eacute;t&eacute; censur&eacute;e [fin 1974]. Jacques Sallebert&nbsp;<a href="#_ftn6" name="_ftnref6">[6]</a>&nbsp;a demand&eacute; &agrave; l&rsquo;&eacute;couter la veille de la diffusion. Malheureusement on n&rsquo;avait pas fait de copie et le lendemain, &agrave; l&rsquo;heure de la diffusion, il n&rsquo;y avait rien, on nous a dit que les bandes avaient &eacute;t&eacute; perdues. L&rsquo;&eacute;mission sur l&rsquo;affaire Lip, qui &eacute;tait un engagement social tr&egrave;s fort de cette &eacute;poque, on l&rsquo;a intitul&eacute;e discr&egrave;tement&nbsp;<em>La maison de verre&nbsp;</em>[mardi 19 f&eacute;vrier 1974]<em>.</em>&nbsp;Il y avait un vrai engagement id&eacute;ologique. [&hellip;]</p> <p>J&rsquo;ai le souvenir du premier atelier que j&rsquo;ai fait avec Ren&eacute; Farabet,&nbsp;<em>Irish Stew</em>. On avait une &eacute;mission qui faisait 3 heures 10 le samedi soir. On est all&eacute;s manger dans un restaurant vietnamien et ensuite on a pass&eacute; la nuit et presque jusqu&rsquo;au midi le lendemain &agrave; &eacute;laguer ces 3 heures dix pour en faire trois heures, &agrave; coup de respirations&nbsp;! Et l&agrave; il y avait Janine, Ren&eacute;, Alain.</p> <p>Il y avait une certaine forme d&rsquo;exigence. Il fallait &ecirc;tre un peu cingl&eacute; pour travailler des heures et des heures avec une telle minutie, dans le d&eacute;tail. C&rsquo;&eacute;tait la folie pure. Mais en m&ecirc;me temps quelle beaut&eacute;. Quelle &eacute;l&eacute;gance d&rsquo;esprit, quel partage. [&hellip;] C&rsquo;est pour &ccedil;a qu&rsquo;en fin de compte &ccedil;a a dur&eacute; assez peu de temps cette p&eacute;riode, une d&eacute;cennie. Car il y a toujours des probl&egrave;mes d&rsquo;ego, de &laquo;&nbsp;propri&eacute;t&eacute;&nbsp;&raquo; on va dire. [&hellip;] C&rsquo;est vrai aussi qu&rsquo;&agrave; un moment, la bande qui &eacute;tait au centre, qui fabriquait, &eacute;tait restreinte en nombre. Un homme ne peut pas faire quatre &eacute;missions &eacute;labor&eacute;es par mois&nbsp;! C&rsquo;est au-del&agrave; des capacit&eacute;s de chacun. C&rsquo;est &ccedil;a que je critiquais. La restriction impos&eacute;e en nombre de producteurs r&eacute;guliers &eacute;tait telle qu&rsquo;elle ne permettait pas de maintenir cette zone de qualit&eacute; qui fait qu&rsquo;on n&rsquo;est pas dans la commande, qu&rsquo;on n&rsquo;est pas dans l&rsquo;obligation de fournir. [&hellip;] Je prends un exemple&nbsp;: si Yann Parantho&euml;n n&rsquo;avait pas eu &agrave; disposition des studios pendant un an pour travailler sur ses &eacute;missions, qui conna&icirc;trait Yann Parantho&euml;n&nbsp;? C&rsquo;est le fait qu&rsquo;il y avait une mise &agrave; disposition de moyens qui a permis l&rsquo;&eacute;closion de son talent. Le fait qu&rsquo;on mette &agrave; disposition des outils. C&rsquo;est vrai pour plein de gens. Donc, si on tarit l&rsquo;acc&egrave;s, on acc&eacute;l&egrave;re la monotonie et on acc&eacute;l&egrave;re le client&eacute;lisme d&rsquo;un certain nombre de gens qui veulent que leur &eacute;criture pr&eacute;domine sur celle des autres. [&hellip;] D&rsquo;ailleurs Alain Trutat trouvait que l&rsquo;<em>ACR</em>&nbsp;s&rsquo;enclavait et se ritualisait. Il voulait qu&rsquo;il s&rsquo;ouvre &agrave; de petites formes, plus aigu&euml;s, plus contemporaines. Il trouvait qu&rsquo;une forme de biens&eacute;ance avait pris le pas sur le reste &agrave; l&rsquo;<em>ACR</em>. Moi j&rsquo;&eacute;tais assez de cet avis, j&rsquo;avais m&ecirc;me propos&eacute; qu&rsquo;on arr&ecirc;te de diffuser pendant un an et qu&rsquo;on r&eacute;fl&eacute;chisse &agrave; une autre conception. Il y avait largement de quoi tenir un an en rediffusions. L&rsquo;argument de Ren&eacute; Farabet contre &ccedil;a c&rsquo;&eacute;tait&nbsp;: &laquo;&nbsp;Si on arr&ecirc;te de diffuser pendant un an, quelqu&rsquo;un va nous prendre la place.&nbsp;&raquo; Il voulait sa mainmise sur l&rsquo;antenne. Comme l&rsquo;<em>ACR</em>&nbsp;tardait &agrave; bouger vers des formes plus alertes, Alain a beaucoup agi avec Alain Veinstein pour mettre en places les&nbsp;<em>Nuits magn&eacute;tiques</em>, qui est une filiation directe avec l&rsquo;<em>ACR,</em>&nbsp;avec une philosophie plus &laquo;&nbsp;kleenex&nbsp;&raquo;, plus jetable, si bien qu&rsquo;on flirtait parfois dangereusement avec le&nbsp;<em>ready made</em>, la commande.</p> <h3><strong>Notes</strong><br /> &nbsp;</h3> <p><a href="#_ftnref1" name="_ftn1">[1]</a>&nbsp;&laquo;&nbsp;Andrew Orr : la foi radiophonique&nbsp;&raquo;, entretien avec Thomas Baumgartner au Festival Longueur d&rsquo;ondes 2015, enregistrement en partenariat avec la web revue&nbsp;<em>Syntone</em>, en ligne sur oufipo.org. Merci &agrave; Thomas Baumgartner pour son autorisation de reprise d&rsquo;extraits de cet entretien dans ce num&eacute;ro.</p> <p><a href="#_ftnref2" name="_ftn2">[2]</a>&nbsp;<em>Lettres ouvertes</em>, &eacute;mission du 20 d&eacute;cembre 1981. Le documentaire suit le parcours d&rsquo;une lettre jusqu&rsquo;&agrave; sa destinataire &agrave; Coatr&eacute;ven.</p> <p><a href="#_ftnref3" name="_ftn3">[3]</a>&nbsp;11 &eacute;missions &laquo;&nbsp;Sp&eacute;cial Biennale 69&nbsp;&raquo; suivent, du 12 octobre au 4 janvier 1970, l&rsquo;&eacute;mission programmatique du 5 octobre, &laquo;&nbsp;Sp&eacute;cial Prix Italia 1969&nbsp;&raquo;.</p> <p><a href="#_ftnref4" name="_ftn4">[4]</a>&nbsp;Deux &eacute;missions de l&rsquo;<em>ACR</em>&nbsp;sont consacr&eacute;es &agrave; Philip Glass avant le d&eacute;part d&rsquo;Andrew Orr&nbsp;:&nbsp;<em>One + One The music of Philip Glass</em>, mardi 9 avril 1974, prod. Daniel Caux et Ren&eacute; Farabet&nbsp;;&nbsp;<em>Einstein on the beach</em>, dimanche 10 octobre 1976, prod. Ren&eacute; Farabet.</p> <p><a href="#_ftnref5" name="_ftn5">[5]</a>&nbsp;&Eacute;mission sur la situation en Irlande du Nord apr&egrave;s les &eacute;meutes de Londonderry en ao&ucirc;t 1969. Sur une id&eacute;e d&rsquo;Alain Trutat, qui propose &agrave; Andrew Orr d&rsquo;aller en Irlande enregistrer le point de vue des po&egrave;tes sur le conflit. L&rsquo;<em>ACR</em>&nbsp;diffusera dimanche 2 octobre 1977 une deuxi&egrave;me &eacute;mission d&rsquo;Andrew Orr sur l&rsquo;Irlande du Nord, incluant une s&eacute;quence sur les enfants dans la guerre&nbsp;:&nbsp;<em>Les anciens moules ont craqu&eacute; en Ulster.</em></p> <p><a href="#_ftnref6" name="_ftn6">[6]</a>&nbsp;Directeur de la Radiodiffusion (1972-1974) apr&egrave;s Roland Dhordain (1969-1972).</p> <h3><strong>Auteur</strong></h3> <p>Documentariste, journaliste, homme de son et d&rsquo;image,&nbsp;<strong>Andrew Orr</strong>&nbsp;(1948-2019) a tout d&rsquo;abord imagin&eacute; suivre la voie &eacute;vang&eacute;lique de son p&egrave;re, pasteur irlandais venu s&rsquo;installer en Savoie, &agrave; Chamonix. Il y renonce toutefois tr&egrave;s t&ocirc;t, apr&egrave;s une br&egrave;ve exp&eacute;rience de pr&ecirc;che en parall&egrave;le d&rsquo;un cursus de th&eacute;ologie &agrave; l&rsquo;universit&eacute; de Cardiff. Des &eacute;tudes de lettres et de journalisme le conduisent en ao&ucirc;t 1970 &agrave; Paris pour une th&egrave;se sur Fran&ccedil;ois Mauriac et son&nbsp;<em>Bloc-notes</em>, mais la mort de ce dernier, le 1<sup>er</sup>&nbsp;septembre, signe la fin des &eacute;tudes. Andrew Orr rentre comme pigiste &agrave; l&rsquo;ORTF &agrave; la section anglaise des programmes en langues &eacute;trang&egrave;res, assure une rubrique litt&eacute;raire au journal&nbsp;<i>La Croix</i>&nbsp;et devient correspondant pour le quotidien irlandais&nbsp;<i>The Irish Times.</i>&nbsp;Son bureau &agrave; la radio jouxte celui d&rsquo;Alain Trutat, qui lui propose d&rsquo;entrer en ACR par un premier documentaire sur les &eacute;crivains dans le conflit nord-irlandais. Jusqu&rsquo;en 1979, Andew Orr y d&eacute;fend une &laquo;&nbsp;radio du r&eacute;el&nbsp;&raquo;&nbsp;&agrave; travers une quarantaine de documentaires de trois heures. En 1977, il participe &agrave; l&rsquo;aventure de Radio Verte, radio pirate qui &eacute;met en toute ill&eacute;galit&eacute; jusqu&rsquo;&agrave; la lib&eacute;ralisation des ondes, en 1981, voulue par Fran&ccedil;ois Mitterrand. Cette m&ecirc;me ann&eacute;e, il co-fonde avec Jean-Fran&ccedil;ois Bizot&nbsp;Radio Nova, dont le ton, la musique, le son r&eacute;volutionnent le paysage radiophonique. Puis, en 1992 commence l&rsquo;aventure de Nova Production, soci&eacute;t&eacute; de production sonore cr&eacute;&eacute;e avec Catherine Lagarde qui r&eacute;alisera l&rsquo;habillage son d&rsquo;Arte avec la &laquo;&nbsp;patte&nbsp;&raquo; Nova, ainsi que de nombreux programmes pour la radio et la t&eacute;l&eacute;vision. Andrew Orr est d&eacute;c&eacute;d&eacute; le 17 janvier 2019, apr&egrave;s une lutte pied &agrave; pied contre un cancer d&eacute;clar&eacute; en 2016.</p> <h3><strong>Copyright</strong></h3> <p>Tous droits r&eacute;serv&eacute;s.</p>