<h3>Abstract</h3> <p>&quot;When a program is meticulously prepared, leaving nothing to chance, it&#39;s off to a very bad start&quot; (Alain Veinstein, Venise, aller simple, p. 97).</p> <p>In January 1978, having published my second novel with &Eacute;ditions de Minuit, I was invited by Alain Veinstein to talk about it in a magazine he had just set up at <em>Nuits magn&eacute;tiques</em> <em>: Bruits de pages</em>, &quot;the magazine for books that don&#39;t make any noise&quot; - that&#39;s what he told me on the phone, and I replied that I hoped my book, which was called <em>Rempart mobile</em>, would make some noise! It wasn&#39;t. It was a formalist novel, a very difficult book to read, with no punctuation... I think I had 450 readers. At the time, I was 38, had taught for two years in Tunisia and four years at the University of Copenhagen.&nbsp;As I had two weeks before coming to talk about my book, I listened to <em>Nuits magn&eacute;tiques</em> every night to prepare myself, and, I can say without any shame, it was a dazzling experience for me. I listened to the first <em>Nuits magn&eacute;tiques</em>, with Pascal Dupont, Franck Venaille afterwards I think... I listened every night, and I enjoyed it enormously. These were people who spoke freely about their life experiences. So much so, that after defending my book on the microphone for fifteen minutes, I told Veinstein I wanted to take part in his experiment, if I could. I dropped by his office the next day, around 11 a.m. and... I had no project, nothing written, so I told him about my reading at the time, texts by ecstatics, stigmatists, the miraculous - in short, delirious texts about religion, crazy people who fascinated me. And that was the first series I did. It was called &quot;Les soupirs de la Sainte&quot; (after Nerval&#39;s phrase).</p> <h2>Keywords<br /> &nbsp;</h2> <p>Alain Veinstein,&nbsp;magnetic nights,&nbsp;Jean-Pierre Milovanoff</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <blockquote> <p>&laquo; Quand une &eacute;mission est minutieusement pr&eacute;par&eacute;e, sans rien laisser au hasard, elle est tr&egrave;s mal partie &raquo; (Alain Veinstein,&nbsp;<em>Venise, aller simple</em>, p. 97).</p> </blockquote> <p>&nbsp;</p> <p>En janvier 1978, ayant publi&eacute; mon second roman aux &Eacute;ditions de Minuit, j&rsquo;ai &eacute;t&eacute; invit&eacute; par Alain Veinstein &agrave; en parler dans un magazine qu&rsquo;il venait de cr&eacute;er &agrave;&nbsp;<em>Nuits magn&eacute;tiques&nbsp;</em>:&nbsp;<em>Bruits de pages</em>, &laquo; le magazine des livres qui ne font pas de bruit <a href="#_ftn1" name="_ftnref1">[1]</a> &raquo; &ndash; c&rsquo;est ce qu&rsquo;il m&rsquo;avait dit au t&eacute;l&eacute;phone, et je lui avais r&eacute;pondu que j&rsquo;esp&eacute;rais que mon livre, qui s&rsquo;appelait&nbsp;<em>Rempart mobile</em>, ferait un peu de bruit&nbsp;! Cela n&rsquo;a pas &eacute;t&eacute; le cas, c&rsquo;&eacute;tait un roman formaliste, un livre tr&egrave;s difficile &agrave; lire, sans ponctuation&hellip; je crois que j&rsquo;ai eu 450 lecteurs. &Agrave; l&rsquo;&eacute;poque, j&rsquo;avais 38 ans, j&rsquo;avais enseign&eacute; deux ans en Tunisie et quatre ans &agrave; l&rsquo;Universit&eacute; de Copenhague. Comme j&rsquo;avais deux semaines devant moi avant de venir parler de mon livre, j&rsquo;ai &eacute;cout&eacute; tous les soirs&nbsp;<em>Nuits magn&eacute;tiques</em>&nbsp;pour me pr&eacute;parer, et, je peux le dire sans aucune honte, cela &eacute;t&eacute; pour moi un &eacute;blouissement. J&rsquo;ai &eacute;cout&eacute; les premi&egrave;res&nbsp;<em>Nuits magn&eacute;tiques</em>, avec Pascal Dupont <a href="#_ftn2" name="_ftnref2">[2]</a>, Franck Venaille apr&egrave;s je crois <a href="#_ftn3" name="_ftnref3">[3]</a>&hellip; J&rsquo;ai &eacute;cout&eacute; tous les soirs, et cela me plaisait &eacute;norm&eacute;ment. C&rsquo;&eacute;tait des gens qui parlaient librement de leur exp&eacute;rience de la vie. Si bien qu&rsquo;apr&egrave;s avoir d&eacute;fendu mon livre au micro pendant un quart d&rsquo;heure, j&rsquo;ai d&eacute;clar&eacute; &agrave; Veinstein mon d&eacute;sir de participer &agrave; son exp&eacute;rience, si la chose &eacute;tait possible. Je suis pass&eacute; le lendemain &agrave; son bureau, vers 11 heures et&hellip; je n&rsquo;avais aucun projet, rien d&rsquo;&eacute;crit, je lui ai parl&eacute; de mes lectures d&rsquo;alors, des textes d&rsquo;extatiques, de stigmatis&eacute;s, de miracul&eacute;s, bref des textes d&eacute;lirants autour de la religion, des timbr&eacute;s qui me passionnaient. Et c&rsquo;est la premi&egrave;re s&eacute;rie que j&rsquo;ai faite. Cela s&rsquo;appelait &laquo; Les soupirs de la Sainte <a href="#_ftn4" name="_ftnref4">[4]</a> &raquo; (d&rsquo;apr&egrave;s la phrase de Nerval).</p> <p>Dans cette premi&egrave;re s&eacute;rie d&rsquo;&eacute;missions, il n&rsquo;y avait pas d&rsquo;intervenant ext&eacute;rieur. Seul au micro, j&rsquo;ai lu des textes que j&rsquo;&eacute;tais all&eacute; chercher en biblioth&egrave;que, des textes assez d&eacute;lirants sur des extatiques donc, ou des stigmatis&eacute;es, des personnes dont le corps pr&eacute;sentaient les plaies du Christ tous les vendredis. Et en m&ecirc;me temps, d&egrave;s cette &eacute;mission j&rsquo;ai commenc&eacute; &agrave; m&ecirc;ler aux autres des textes de fiction que j&rsquo;&eacute;crivais pour la circonstance. Je me souviens, dans une des &eacute;missions, avoir int&eacute;gr&eacute; le r&eacute;cit d&rsquo;une sorte d&rsquo;extase que le narrateur aurait eue devant Beaubourg couvert de neige, un jour d&rsquo;hiver. Texte perdu, comme beaucoup de ceux que j&rsquo;&eacute;crivais pour la radio, mais la radio et le livre, c&rsquo;&eacute;tait pour moi deux mondes vraiment s&eacute;par&eacute;s alors, et ma priorit&eacute; &agrave; la radio &eacute;tait de donner toutes ses chances &agrave; l&rsquo;oralit&eacute;, au hasard des paroles, des rencontres.</p> <p>Apr&egrave;s cette premi&egrave;re s&eacute;rie, Alain Veinstein &ndash; on se vouvoyait &agrave; ce moment-l&agrave; &ndash; m&rsquo;a propos&eacute;, comme j&rsquo;habitais pr&egrave;s d&rsquo;Avignon, de faire un feuilleton pour France Culture en Avignon. Et je l&rsquo;ai fait. Il s&rsquo;appelait&nbsp;<em>Raga du soir</em>&nbsp;<a href="#_ftn5" name="_ftnref5">[5]</a>. Je lisais mon texte en direct. L&rsquo;&eacute;mission commen&ccedil;ait avec un court texte de moi, o&ugrave; je racontais une histoire, une rencontre d&rsquo;acteur, une r&eacute;p&eacute;tition d&rsquo;un spectacle &agrave; laquelle j&rsquo;avais assist&eacute; dans Avignon&hellip; Il y avait toujours un petit myst&egrave;re, qui &eacute;tait r&eacute;solu &agrave; la fin de l&rsquo;&eacute;mission. Et, musicalement, des musiques indiennes.</p> <p>Ensuite j&rsquo;ai propos&eacute; quelque chose qui &eacute;tait tr&egrave;s &eacute;loign&eacute; de moi, et qui en m&ecirc;me temps m&rsquo;int&eacute;ressait beaucoup, sur les mannequins de mode. Le propos &eacute;tait peut-&ecirc;tre trop ambitieux&nbsp;: comment on fabrique &ndash; ou mod&egrave;le &ndash; l&rsquo;image de la femme dans les journaux de mode. J&rsquo;avais v&eacute;cu au Danemark pendant quatre ans, et j&rsquo;avais rencontr&eacute; l&agrave;-bas un mannequin (aujourd&rsquo;hui photographe), Ingalill Snitt, dont nous &eacute;tions devenus tr&egrave;s proches, ma femme et moi. Or Ingalill Snitt &eacute;tait le mannequin vedette de Guy Bourdin, le plus grand photographe de mode des ann&eacute;es 70 &ndash; comme me l&rsquo;avait dit la directrice de Vogue France&nbsp;: &laquo;&nbsp;Monsieur, dans la mode, il y a Guy Bourdin, et les autres&nbsp;!&nbsp;&raquo; Guy Bourdin n&rsquo;a pas voulu intervenir dans l&rsquo;&eacute;mission &ndash; il ne voulait pas intervenir dans un autre registre que celui de l&rsquo;image &ndash; mais il m&rsquo;a aid&eacute; &agrave; trouver des intervenants. J&rsquo;ai assist&eacute; &agrave; des s&eacute;ances de photos de mode, j&rsquo;ai enregistr&eacute; des photographes, des mannequins, la directrice de Vogue France, dans le but de montrer comment tout un groupe de personnes travaillait pour forger une image factice et rayonnante de la femme.</p> <p>C&rsquo;est pour cette seconde s&eacute;rie de&nbsp;<em>Nuits magn&eacute;tiques</em>, &laquo; Corps mannequins <a href="#_ftn6" name="_ftnref6">[6]</a> &raquo;, que j&rsquo;ai inaugur&eacute; ce qui allait devenir pour moi la r&egrave;gle et la m&eacute;thode :</p> <p>‒ un sujet original&nbsp;;</p> <p>‒ la recherche de personnes qui soient au c&oelig;ur du sujet et qui puissent en parler comme d&rsquo;une affaire personnelle&nbsp;;</p> <p>‒ un traitement des discours obtenus de mani&egrave;re &agrave; &eacute;liminer les scories ou les erreurs manifestes et &agrave; livrer la quintessence d&rsquo;un propos, sans le censurer ni le d&eacute;figurer&nbsp;;</p> <p>‒ m&ecirc;ler &agrave; ces reportages des r&eacute;cits que j&rsquo;&eacute;crivais pour la circonstance.</p> <p>Par la suite, j&rsquo;ai mieux centr&eacute; ce que je voulais faire&nbsp;: privil&eacute;gier les exp&eacute;riences intimes, fortes et dont on parlait peu ou pas du tout. J&rsquo;aimais la solitude, les solitaires, les marginaux (sans employer ce mot). Je voulais donner la parole &agrave; des gens qui ne l&rsquo;avaient pas, qui ne pensaient pas l&rsquo;avoir un jour, ou qu&rsquo;on n&rsquo;avait pas envie d&rsquo;entendre. Plus tard d&rsquo;ailleurs, j&rsquo;ai eu la r&eacute;putation d&rsquo;aller trouver des gens&hellip; on se demandait d&rsquo;o&ugrave; je les sortais&nbsp;! Je les sortais de la vie, n&rsquo;est-ce pas&nbsp;; ce n&rsquo;est pas difficile de trouver des gens qui ont une exp&eacute;rience extraordinaire&hellip;</p> <p>Et c&rsquo;&eacute;tait eux qui, en se racontant, &eacute;crivaient en quelque sorte le roman de leur vie Ils parlaient, j&rsquo;essayais de rassembler simplement des paroles, de les organiser, de faire entendre quelque chose qui n&rsquo;avait pas &eacute;t&eacute; prononc&eacute; tout &agrave; fait, &agrave; mi-chemin entre une r&ecirc;verie personnelle et un discours &agrave; l&rsquo;autre.</p> <p>Il fallait &ecirc;tre deux fois auditeur&nbsp;: quand les gens parlaient et quand on faisait le montage, en faisant attention, au montage, de toujours aller dans le sens de la personne qui avait parl&eacute;&nbsp;: il y a une loyaut&eacute; par rapport &agrave; celui qui a parl&eacute; qui fait qu&rsquo;on ne doit pas tricher. Et donc le r&eacute;cit &eacute;tait double&nbsp;: quand on enregistrait, et au moment o&ugrave; on construisait l&rsquo;&eacute;mission.</p> <p>Dans certaines &eacute;missions, la musique jouait aussi un r&ocirc;le important&nbsp;: il fallait faire une sorte de continuum sonore entre les paroles, les silences, les bruits et la musique, diverses sortes de musiques. Il y avait aussi le fait que les &eacute;missions de&nbsp;<em>Nuits magn&eacute;tiques</em>&nbsp;succ&eacute;daient &agrave; trente minutes de parole, donc il fallait tout de suite commencer par installer un climat, ce que Pamela Doussaud, une des r&eacute;alisatrices de&nbsp;<em>Nuits magn&eacute;tiques</em>, faisait merveilleusement.</p> <p>Et le r&eacute;sultat de tout cela, c&rsquo;&eacute;tait des r&eacute;cits. En &eacute;coutant les toutes premi&egrave;res&nbsp;<em>Nuits magn&eacute;tiques</em>, je m&rsquo;&eacute;tais dit&nbsp;: il y a de la place pour des r&eacute;cits &agrave; la radio. Depuis tr&egrave;s longtemps en r&eacute;alit&eacute;, bien avant mon premier livre publi&eacute;, depuis presque toujours, j&rsquo;&eacute;crivais des r&eacute;cits, et ces r&eacute;cits je les &eacute;crivais &agrave; haute voix, je parlais les textes que j&rsquo;&eacute;crivais, et j&rsquo;avais envie qu&rsquo;ils circulent, qu&rsquo;il y ait plus de r&eacute;cits &agrave; la radio. Peut-&ecirc;tre les miens, mais tr&egrave;s vite aussi ceux des autres, m&ecirc;me si ce sont simplement des moments de r&eacute;cit, des bout d&rsquo;histoires. J&rsquo;avais envie que ces bouts d&rsquo;histoires-l&agrave; qui se perdent soient entendus. Et c&rsquo;est ce que j&rsquo;ai pu faire &agrave;&nbsp;<em>Nuits magn&eacute;tiques</em>.</p> <p>Je ne passerai pas en revue toutes les s&eacute;ries d&rsquo;&eacute;missions que j&rsquo;ai produites.</p> <p>Comme je l&rsquo;ai dit, ce qui me motivait, c&rsquo;&eacute;tait de donner la parole &agrave; des gens qui ne l&rsquo;avaient pas et de faire entendre des propos qui ne passaient jamais &agrave; la radio. J&rsquo;&eacute;tais persuad&eacute; ‒ je le suis encore&nbsp;‒ qu&rsquo;il y avait autour de moi comme autour de chacun un tr&eacute;sor silencieux d&rsquo;exp&eacute;riences, d&rsquo;aventures, d&rsquo;&eacute;motions, qui m&eacute;ritait d&rsquo;&ecirc;tre sauvegard&eacute;.</p> <p>Par exemple, dans &laquo; En cas d&rsquo;absence <a href="#_ftn7" name="_ftnref7">[7]</a> &raquo;, j&rsquo;ai recherch&eacute; des personnes qui avaient fugu&eacute;. &Ccedil;a m&rsquo;int&eacute;ressait de savoir pourquoi. C&rsquo;&eacute;tait pour l&rsquo;essentiel des jeunes femmes qui avaient quitt&eacute; leur famille ou leur foyer. Je me souviens de deux d&rsquo;entre elles. L&rsquo;une, qui &eacute;tait orpheline, qui avait &eacute;t&eacute; recueillie dans une famille d&rsquo;accueil o&ugrave; elle se sentait tr&egrave;s mal, et qui fuyait. La police la retrouvait et la ramenait. L&rsquo;autre, grande lectrice de romans, qui appartenait &agrave; une famille ais&eacute;e, passait ses nuits dans les gares, &agrave; la recherche du romanesque, ce qui aurait pu &ecirc;tre extr&ecirc;mement dangereux.</p> <p>J&rsquo;ai continu&eacute; sur ce th&egrave;me de la fuite en proposant &laquo; La Belle &raquo;, une s&eacute;rie de cinq &eacute;missions sur des &eacute;vasions <a href="#_ftn8" name="_ftnref8">[8]</a>. L&agrave;, j&rsquo;avais d&rsquo;une part des t&eacute;moignages de r&eacute;sistants qui s&rsquo;&eacute;taient &eacute;chapp&eacute;s d&rsquo;un train ou d&rsquo;un camp ; c&rsquo;&eacute;tait des personnes relativement faciles &agrave; joindre, par les associations d&rsquo;anciens combattants. Mais il me fallait aussi des truands. J&rsquo;ai r&eacute;ussi &agrave; en trouver et m&ecirc;me &agrave; en faire venir un &agrave; la Maison de la Radio.</p> <p>Comme exp&eacute;rience humaine que m&rsquo;a apport&eacute;e la radio, je pense, dans cette s&eacute;rie, &agrave; ma rencontre avec Gleb, Thomas Gleb. C&rsquo;&eacute;tait un tapissier. L&rsquo;ann&eacute;e o&ugrave; je l&rsquo;ai interview&eacute;e, il venait d&rsquo;avoir le Grand Prix national de la tapisserie. Je prends rendez-vous avec lui et, quand l&rsquo;interview est finie, je mets le Nagra &agrave; l&rsquo;&eacute;paule et je sors quand il me rappelle : &laquo; Monsieur, il y a quelque chose que je voudrais vous dire. &raquo; Je me rassois. &laquo; C&rsquo;est un r&ecirc;ve que j&rsquo;ai fait il y a quelques jours. Dans ce r&ecirc;ve, c&rsquo;est une tapisserie qui parle, et me dit : Tu sais pourquoi nous sommes blanches avec un petit filet noir et rouge. C&rsquo;est parce que nous repr&eacute;sentons tes parents, qui ont &eacute;t&eacute; br&ucirc;l&eacute;s &agrave; Auschwitz. Et maintenant, tu te glorifies &agrave; travers nous, tu re&ccedil;ois des honneurs, tu es re&ccedil;u par les ministres ! C&rsquo;&eacute;tait le reproche que dans son r&ecirc;ve les tapisseries lui faisaient, et ce r&eacute;cit je l&rsquo;ai pass&eacute; int&eacute;gralement, sans aucune coupure, rien <a href="#_ftn9" name="_ftnref9">[9]</a>. C&rsquo;&eacute;tait le r&ecirc;ve de Gleb.</p> <p>Je me suis toujours int&eacute;ress&eacute; &agrave; la fuite, aux fugitifs, m&ecirc;me quand ce sont des gangsters. Je peux dire ici pourquoi&nbsp;: &agrave; cause de mon p&egrave;re, n&eacute; en Russie en 1902, 15 ans en 1917, s&eacute;par&eacute; de sa famille, envoy&eacute; en Bulgarie, etc. Bref, les choses viennent de loin &ndash; comme tout ce qui est int&eacute;ressant.</p> <p>Cette conviction m&rsquo;a aussi souvent entra&icirc;n&eacute; vers ce qui allait se perdre. C&rsquo;est notamment ce qui nous a amen&eacute;, Mehdi El Hadj et moi, dans le Marais poitevin <a href="#_ftn10" name="_ftnref10">[10]</a>. Nous avons eu la chance d&rsquo;enregistrer, l&agrave;, des gens qui avaient toujours v&eacute;cu de la p&ecirc;che dans le Marais. Parce que le Marais &eacute;tait assez grand pour permettre &agrave; un certain nombre de familles d&rsquo;y vivre. On avait de tr&egrave;s beaux sons, gr&acirc;ce &agrave; un excellent preneur de sons, Arthur Gerbault ; on avait des r&eacute;sonances magnifiques &agrave; plusieurs heures de la journ&eacute;e, des oiseaux au loin, des clapotis, c&rsquo;&eacute;tait tr&egrave;s beau&hellip; et &ccedil;a n&rsquo;existe plus ! Le Marais poitevin aujourd&rsquo;hui n&rsquo;est plus qu&rsquo;un nom, &ccedil;a a &eacute;t&eacute; r&eacute;tr&eacute;ci &agrave; la dimension d&rsquo;un confetti, et ce confetti, bien s&ucirc;r, est devenu une zone touristique. Le cauchemar de ces gens s&rsquo;est r&eacute;alis&eacute; ; c&rsquo;est la pouss&eacute;e de l&rsquo;agriculture industrielle qui a d&eacute;vor&eacute; l&rsquo;espace humide, qui &eacute;tait l&rsquo;espace de leur enfance, de leur vie, de leur travail. Tout disparaissait. Et il y a dans cette s&eacute;rie une des plus belles voix que j&rsquo;ai entendues, celle d&rsquo;&Eacute;lie Richard, qui avait d&eacute;j&agrave; dans les 90 ans. Il &eacute;tait grand, fort, et il avait une voix incroyablement basse et belle. Et un ton, en m&ecirc;me temps, de d&eacute;sespoir total. Cette voix est rest&eacute;e dans ma m&eacute;moire, avec son timbre grave qui donnait beaucoup de force &agrave; son t&eacute;moignage d&eacute;sesp&eacute;r&eacute; <a href="#_ftn11" name="_ftnref11">[11]</a>.</p> <p>Je voudrais dire aussi quelques mots sur la m&eacute;thode.</p> <p>Je mets &agrave; part les &eacute;missions o&ugrave; le paysage &eacute;tait important, comme dans ce que j&rsquo;ai pour le Marais poitevin, ou pour la Camargue <a href="#_ftn12" name="_ftnref12">[12]</a> &ndash; comme c&rsquo;&eacute;tait &agrave; c&ocirc;t&eacute; de chez moi, j&rsquo;ai fait beaucoup d&rsquo;&eacute;missions en Camargue, et l&agrave; c&rsquo;&eacute;tait aussi passionnant d&rsquo;avoir des dessinateurs d&rsquo;oiseaux ; ou bien de d&eacute;couvrir qu&rsquo;il existe en France un homme qui compte les canards &ndash; Alain Tamisier pour le nommer, qui vit toujours.</p> <p>La radio telle que je la pratiquais m&rsquo;a fait d&eacute;couvrir la diversit&eacute; de la France et la diversit&eacute; des hommes. Ce n&rsquo;est pas rien. M&ecirc;me si j&rsquo;aurais pu faire plus d&rsquo;&eacute;missions sur la France&nbsp;: j&rsquo;en ai fait le Marais poitevin, la Camargue, le Bordelais aussi, r&eacute;gion magnifique&nbsp;; mais il y a en France une telle diversit&eacute; et singularit&eacute; des territoires que je regrette de ne pas avoir fait davantage.</p> <p>Mis &agrave; part ce type d&rsquo;&eacute;mission, j&rsquo;ai toujours pr&eacute;f&eacute;r&eacute; enregistrer les gens, seul &agrave; seul, sans t&eacute;moin. J&rsquo;avais besoin qu&rsquo;ils me regardent dans les yeux et qu&rsquo;ils ne parlent pas pour la galerie, devant leur entourage. Naturellement, on l&rsquo;aura compris, une part essentielle de mon travail &eacute;tait de trouver les bons intervenants. Je prendrai l&rsquo;exemple des &eacute;missions que j&rsquo;ai faites autour des Roms. Je n&rsquo;ai pas employ&eacute; ce terme qui est le plus g&eacute;n&eacute;ral, mais celui de tzigane, plus s&eacute;duisant et plus attractif. Il s&rsquo;est trouv&eacute; que j&rsquo;avais fait une &eacute;mission sur les dresseurs d&rsquo;ours <a href="#_ftn13" name="_ftnref13">[13]</a>. C&rsquo;&eacute;tait des manouches. Tout de suite je me suis rendu compte, notamment en parlant avec un dresseur qui s&rsquo;appelait Dimitrievitch, que les hommes &eacute;taient plus int&eacute;ressants et plus m&eacute;connus que les ours.</p> <p>Et c&rsquo;est comme &ccedil;a que, avec l&rsquo;aide de ce Dimitrievitch qui m&rsquo;a fait conna&icirc;tre toute sa famille, j&rsquo;ai fait deux s&eacute;ries d&rsquo;une semaine sur les Roms, avec Bruno Sourcis : &laquo; L&rsquo;hiver des Tziganes <a href="#_ftn14" name="_ftnref14">[14]</a> &raquo; et &laquo; Souvenirs forains <a href="#_ftn15" name="_ftnref15">[15]</a>&nbsp;&raquo; &ndash; que j&rsquo;ai demand&eacute; &agrave; Alain de pouvoir rajouter &agrave; la pr&eacute;c&eacute;dente qui ne me semblait pas avoir &eacute;puis&eacute; le sujet. C&rsquo;&eacute;tait tr&egrave;s &eacute;mouvant, tr&egrave;s tr&egrave;s fort&hellip; Entrer dans les roulottes&hellip; Qu&rsquo;on vous fasse totalement confiance&hellip; On a introduit le Nagra dans les campements et les caravanes et je n&rsquo;ai eu aucune difficult&eacute;. M&ecirc;me les plus m&eacute;fiants s&rsquo;ouvraient &agrave; moi parce qu&rsquo;ils avaient la certitude, apr&egrave;s quelques minutes d&rsquo;&eacute;change, que je ne ferais pas un mauvais usage de leurs paroles.</p> <p>Pour prendre un autre exemple, dans la s&eacute;rie &laquo; Les mal-aim&eacute;s <a href="#_ftn16" name="_ftnref16">[16]</a> &raquo;, j&rsquo;ai donn&eacute; la parole aux d&eacute;fenseurs d&rsquo;esp&egrave;ces animales que l&rsquo;on d&eacute;teste ou qui font peur : le loups, le renard, la vip&egrave;re (avec celui qui fournissait &agrave; l&rsquo;&eacute;poque en venin l&rsquo;Institut Pasteur, un certain Andr&eacute; Dumont), la chauve-souris (avec des gens qui en apprivoisaient). Et l&agrave;, soudain, on entend des r&eacute;cits &agrave; l&rsquo;oppos&eacute; des discours majoritaires. Les loups, animaux nomades, ont le g&eacute;nie de l&rsquo;effacement, de la fuite, de l&rsquo;entraide dans la meute, mais aussi de l&rsquo;observation. En C&eacute;vennes o&ugrave; j&rsquo;habite, ils sont l&agrave; toutes les nuits, on a des traces, on ne les voit pas, mais eux connaissent les emplois du temps des &eacute;leveurs, ils rep&egrave;rent les points faibles des dispositifs de surveillance et ils communiquent ces informations.</p> <p>J&rsquo;ai fait aussi une &eacute;mission avec un apiculteur, parce que je ne savais pas comment se fait la transhumance des abeilles <a href="#_ftn17" name="_ftnref17">[17]</a> !</p> <p>Ce qui m&rsquo;a motiv&eacute;, c&rsquo;est toujours la curiosit&eacute;. Je diffusais ce que je venais d&rsquo;apprendre.</p> <p>Ai-je des regrets ? Oui. Celui d&rsquo;avoir commenc&eacute; &agrave; faire de la radio trop tard pour interviewer des personnes que j&rsquo;aimais et qui avaient disparu. Je pense en particulier &agrave; mon p&egrave;re, qui avait une exp&eacute;rience humaine extraordinaire. Il avait travers&eacute; la guerre civile russe &agrave; 15 ans et quitt&eacute; son pays devenu sovi&eacute;tique, sans sa famille. Pour remplacer les &eacute;missions que je n&rsquo;ai pas pu faire avec lui, puisqu&rsquo;il est mort en 1967, j&rsquo;ai &eacute;crit deux livres sur lui <a href="#_ftn18" name="_ftnref18">[18]</a>.</p> <p>De 1978 &agrave; 1993, pendant toute cette p&eacute;riode o&ugrave; je faisais de la radio, je n&rsquo;ai fait que de la radio, je n&rsquo;ai pas publi&eacute; de livre. J&rsquo;en ai &eacute;crit deux avant et quinze apr&egrave;s, mais durant ces ann&eacute;es-l&agrave; il m&rsquo;&eacute;tait impossible de faire de la radio &laquo; du bout des l&egrave;vres &raquo;, si j&rsquo;ose dire, de continuer de me penser comme quelqu&rsquo;un de l&rsquo;&eacute;crit, faisant de temps en temps du studio. Non ! J&rsquo;ai aim&eacute; faire de la radio ! J&rsquo;ai aim&eacute; le micro ! Malheureusement, les &eacute;missions &eacute;taient souvent diffus&eacute;es en diff&eacute;r&eacute;, on les gardait dans les tiroirs et on les diffusait dans la semaine. Mais au d&eacute;but, j&rsquo;ai aim&eacute; le direct ! J&rsquo;ai aim&eacute; le direct, qui est la prise de risque. Vous &ecirc;tes l&agrave;, tout &agrave; coup le rouge s&rsquo;&eacute;claire, vous savez qu&rsquo;il y a des milliers de gens en France en train de vous &eacute;couter, &ccedil;a fait comme un appel d&rsquo;air, et en m&ecirc;me temps il y a comme une inspiration qui arrive, c&rsquo;est formidable ! On est malade avant, on est malade apr&egrave;s, mais pendant ce temps-l&agrave;, on ne l&rsquo;est pas ! Un acteur sur sc&egrave;ne, je pense, doit avoir la m&ecirc;me exp&eacute;rience.</p> <p>En 1993, j&rsquo;ai abandonn&eacute; la radio &ndash; personne ne m&rsquo;a mis dehors&nbsp;! &ndash;, parce que j&rsquo;avais commenc&eacute; de revenir &agrave; l&rsquo;&eacute;criture, avec un premier livre <a href="#_ftn19" name="_ftnref19">[19]</a>, et j&rsquo;ai vu que si je voulais continuer &agrave; faire des livres je ne pouvais pas continuer. Cela prenait beaucoup de temps de trouver les personnes, de se rendre compte, m&ecirc;me au t&eacute;l&eacute;phone, &agrave; partir de la voix, de ce qu&rsquo;ils vous disaient. Et de faire les trajets, d&rsquo;aller &agrave; Paris&hellip;</p> <p>Sur le plan personnel, cette exp&eacute;rience radiophonique, qui a dur&eacute; quinze ans, m&rsquo;a chang&eacute;, profond&eacute;ment chang&eacute;, m&ecirc;me comme &eacute;crivain. J&rsquo;&eacute;tais un &eacute;crivain formaliste, plus ou moins h&eacute;ritier du Nouveau roman. La rencontre de personnes tr&egrave;s simples mais riches d&rsquo;une forte exp&eacute;rience de la vie m&rsquo;a fait comprendre qu&rsquo;avec le formalisme je passais &agrave; c&ocirc;t&eacute; de la r&eacute;alit&eacute;.</p> <p>Sur un plan g&eacute;n&eacute;ral, j&rsquo;ai la conviction que toute enqu&ecirc;te approfondie, tout reportage, exige du temps. Du temps pour le pr&eacute;parer. Du temps pour le faire. Du temps pour le diffuser. Je ne pense pas du tout que le zapping puisse, comme une sorte de raccourci du r&eacute;el, donner un &eacute;clairage juste des choses. Il faut du temps, pour trouver les personnes, les voix. Pour les laisser parler. Et quelquefois se perdre. Pour comprendre un ph&eacute;nom&egrave;ne social, un &eacute;v&eacute;nement humain, il faut le p&eacute;n&eacute;trer et le saisir de l&rsquo;int&eacute;rieur. Sinon on n&rsquo;obtient que des chiffres, des clich&eacute;s, des apparences. Une action humaine importante o&ugrave; se joue le sens d&rsquo;une existence et son avenir, une telle action ne se r&eacute;duit jamais au r&eacute;cit qu&rsquo;on peut en faire en deux minutes. Elle est m&ecirc;l&eacute;e de r&ecirc;ves, de fantasmes, d&rsquo;erreurs, d&rsquo;approximations. Elle cr&eacute;e de la joie ou du chagrin. Il s&rsquo;agit de comprendre comment les gens ressentent les choses, les expriment&nbsp;; m&ecirc;me s&rsquo;ils se trompent&nbsp;! On n&rsquo;est pas des juges, mais des gens qui &eacute;coutent et qui peut-&ecirc;tre, en n&rsquo;intervenant pas, laissent ces autres gens nous parler comme &agrave; eux-m&ecirc;mes &ndash; parce que c&rsquo;est souvent &ccedil;a qui arrive&nbsp;: on dit enfin &agrave; quelqu&rsquo;un ce qu&rsquo;on se dit &agrave; soi-m&ecirc;me. Et c&rsquo;est l&rsquo;honneur des artistes de laisser entrevoir une r&eacute;alit&eacute; qui, sans eux, se produirait mais serait inaper&ccedil;ue ou m&eacute;pris&eacute;e.</p> <p>Je termine en vous laissant la sorte de devise qu&rsquo;on avait &agrave;&nbsp;<em>Nuits magn&eacute;tiques</em>, non dite mais bien r&eacute;elle&nbsp;: &laquo;&nbsp;L&agrave; o&ugrave; tout le monde s&rsquo;arr&ecirc;te, passer vite. L&agrave; o&ugrave; tout le monde passe vite, prendre son temps.&nbsp;&raquo;</p> <h2><strong>Notes</strong><br /> &nbsp;</h2> <p><em>Notes ajout&eacute;es par les &eacute;diteurs.</em></p> <p><a href="#_ftnref1" name="_ftn1">[1]</a>&nbsp;<em>Bruits de pages</em>, &eacute;mission du 1er mars 1978.<br /> <a href="#_ftnref2" name="_ftn2">[2]</a> &laquo; New York &ndash; Moyen &Acirc;ge &raquo;, de Pascal Dupont, r&eacute;al. Brunos Sourcis, s&eacute;rie en cinq &eacute;pisodes diffus&eacute;s du 2 au 6 janvier 1978, est le tout premier &laquo;&nbsp;r&eacute;cit&nbsp;&raquo; de&nbsp;<em>Nuits magn&eacute;tiques</em>.<br /> <a href="#_ftnref3" name="_ftn3">[3]</a> Premi&egrave;re s&eacute;rie : &laquo; Les clich&eacute;s &raquo;, avec Lucette Finas, r&eacute;al. Brunos Sourcis, quatre &eacute;pisodes diffus&eacute;s du 16 au 19 janvier 1978. La deuxi&egrave;me s&eacute;rie de Franck Venaille, &laquo; T&eacute;lex de nuit&nbsp;&raquo;, trois courtes &eacute;missions diffus&eacute;es les 6, 7 et 8 f&eacute;vrier 1978, m&ecirc;le lectures de textes et r&eacute;cits de faits divers.<br /> <a href="#_ftnref4" name="_ftn4">[4]</a> &laquo;&nbsp;Les soupirs de la Sainte et les cris de la f&eacute;e &raquo;, France Culture,&nbsp;<em>Nuits magn&eacute;tiques</em>, 5 &eacute;missions, du 13 au 17 novembre 1978. La toute premi&egrave;re participation de l&rsquo;&eacute;crivain &agrave; une s&eacute;rie de&nbsp;<em>Nuits magn&eacute;tiques</em>&nbsp;remonte au mois d&rsquo;avril pr&eacute;c&eacute;dent, dans la s&eacute;rie &laquo;&nbsp;La question Sade&nbsp;&raquo; (10-13 avril).<br /> <a href="#_ftnref5" name="_ftn5">[5]</a> Feuilleton en huit &eacute;pisodes de 14 mn, diffus&eacute;s par deux &eacute;pisodes les samedis 15, 22, 29 juillet et 5 ao&ucirc;t 1978. Les deux derniers &eacute;pisodes proposent deux fins possibles du feuilleton.<br /> <a href="#_ftnref6" name="_ftn6">[6]</a> S&eacute;rie en cinq &eacute;missions, France Culture,&nbsp;<em>Nuits magn&eacute;tiques</em>, du 26 au 30 novembre 1979.<br /> <a href="#_ftnref7" name="_ftn7">[7]</a> S&eacute;rie en cinq &eacute;missions, France Culture,&nbsp;<em>Nuits magn&eacute;tiques</em>, du 24 au 28 novembre 1980.<br /> <a href="#_ftnref8" name="_ftn8">[8]</a> &laquo;&nbsp;La Belle&nbsp;&raquo;, France Culture,&nbsp;<em>Nuits magn&eacute;tiques</em>, du 28 mars au 1er avril 1983. R&eacute;al. Mehdi El Hadj. Pr&eacute;s. Alain Veinstein.<br /> <a href="#_ftnref9" name="_ftn9">[9]</a> Dans la troisi&egrave;me &eacute;mission de la s&eacute;rie, France Culture,&nbsp;<em>Nuits magn&eacute;tiques</em>, 31 mars 1983.<br /> <a href="#_ftnref10" name="_ftn10">[10]</a> &laquo; Gens du Marais &raquo;, quatre &eacute;missions, France Culture,&nbsp;<em>Nuits magn&eacute;tiques</em>, du 13 au 16 juin 1989. Documentaire s&eacute;lectionn&eacute; pour le Prix Italia 1990. Rediffusion (format recompos&eacute;) le 27 juillet 1996.<br /> <a href="#_ftnref11" name="_ftn11">[11]</a> Ses propos concluent la s&eacute;rie.<br /> <a href="#_ftnref12" name="_ftn12">[12]</a> &laquo; En Camargue &raquo;, quatre &eacute;missions, France Culture,&nbsp;<em>Nuits magn&eacute;tiques</em>, du 17 au 20 novembre 1987. R&eacute;al. Anne-Marie Chapoulli&eacute;. Pr&eacute;s. Laure Adler.<br /> <a href="#_ftnref13" name="_ftn13">[13]</a> &laquo; Les ours &raquo;, quatre &eacute;missions, France Culture,&nbsp;<em>Nuits magn&eacute;tiques</em>, du 18 au 21 octobre 1988. R&eacute;al. Bruno Sourcis. Pr&eacute;s. Alain Veinstein.<br /> <a href="#_ftnref14" name="_ftn14">[14]</a> &laquo; L&rsquo;hiver des Tziganes &raquo;, quatre &eacute;missions, France Culture,&nbsp;<em>Nuits magn&eacute;tiques</em>, du 31 janvier au 3 f&eacute;vrier 1989. R&eacute;al.&nbsp;Bruno Sourcis. Rediffusion partielle le 4 janvier 2008.<br /> <a href="#_ftnref15" name="_ftn15">[15]</a> &laquo; Souvenirs forains &raquo;, quatre &eacute;missions, France Culture,&nbsp;<em>Nuits magn&eacute;tiques</em>, du 10 au 13 juillet 1990. R&eacute;al.&nbsp;Bruno Sourcis.<br /> <a href="#_ftnref16" name="_ftn16">[16]</a> &laquo;&nbsp;Les mal-aim&eacute;s&nbsp;&raquo;, trois &eacute;missions, France Culture,&nbsp;<em>Nuits magn&eacute;tiques</em>, 12, 13 et 14 juin 1984. R&eacute;al.&nbsp;Mehdi El Hadj.<br /> <a href="#_ftnref17" name="_ftn17">[17]</a> Entretien diffus&eacute; dans le quatri&egrave;me volet d&rsquo;une s&eacute;rie sur &laquo; Le Festival d&rsquo;Avignon &raquo;, France Culture,&nbsp;<em>Nuits magn&eacute;tiques</em>, 19 juillet 1979.<br /> <a href="#_ftnref18" name="_ftn18">18</a>&nbsp;<em>Russe blanc</em>&nbsp;(1995) et&nbsp;<em>Le Mariage de Pavel</em>&nbsp;(2015).<br /> <a href="#_ftnref19" name="_ftn19">19</a>&nbsp;<em>L&rsquo;ouvreuse</em>, Paris, Juillard, 1993.</p> <h3><strong>Auteur</strong></h3> <p>Recrut&eacute; par Alain Veinstein en 1978,&nbsp;<strong>Jean-Pierre Milovanoff</strong>&nbsp;est un des pionniers de&nbsp;<em>Nuits magn&eacute;tiques</em>, programme&nbsp; pour lequel il produit plus de cinquante s&eacute;ries documentaires en quinze ans, jusqu&rsquo;&agrave; son retrait en 1993 (liste des principales &eacute;missions&nbsp;<a href="http://www.jeanpierremilovanoff.net/voixmagnetique.html" rel="noreferrer noopener" target="_blank">sur son site d&rsquo;&eacute;crivain</a>). N&eacute; de p&egrave;re russe et de m&egrave;re proven&ccedil;ale, install&eacute; dans le Gard depuis cinquante ans, il est surtout connu comme romancier, comme tel r&eacute;compens&eacute; de plusieurs prix (<em>La Splendeur d&rsquo;Antonia</em>,<em>&nbsp;Le Ma&icirc;tre des paons</em>,&nbsp;<em>L&rsquo;Offrande sauvage</em>,&nbsp;<em>La M&eacute;lancolie des innocents</em>&hellip;), tout en ayant aussi publi&eacute; du th&eacute;&acirc;tre et des recueils de po&egrave;mes. Dernier roman publi&eacute; chez Grasset (son &eacute;diteur depuis vingt ans) :&nbsp;<em>L&rsquo;Homme des jours heureux</em>.</p> <h3><strong>Copyright</strong></h3> <p>Tous droits r&eacute;serv&eacute;s.</p>