<p>Franck Venaille fut l&rsquo;un des auteurs et producteurs phares des&nbsp;<i>Nuits magn&eacute;tiques</i>&nbsp;entre 1978 et 1993. Il en fut aussi l&rsquo;une des voix embl&eacute;matiques. S&rsquo;appuyant sur l&rsquo;ensemble des &eacute;missions qu&rsquo;il produisit pour ce programme radiophonique, cet article met en &eacute;vidence l&rsquo;originalit&eacute; et la coh&eacute;rence de son apport aux&nbsp;<i>Nuits magn&eacute;tiques</i>. L&rsquo;examen du corpus r&eacute;v&egrave;le deux phases distinctes : la premi&egrave;re, jusqu&rsquo;en 1981, o&ugrave; Franck Venaille, partant de l&rsquo;exp&eacute;rience du direct radiophonique, questionne les fronti&egrave;res entre r&eacute;el et fiction&nbsp;; la seconde, &agrave; partir de 1984, o&ugrave;, recourant davantage au montage, il d&eacute;veloppe et tresse ensemble des th&egrave;mes, des lieux et des figures que l&rsquo;on retrouve &eacute;galement au premier plan de son &oelig;uvre litt&eacute;raire. Au terme de ce parcours d&rsquo;&eacute;coute se d&eacute;gage avec &eacute;vidence l&rsquo;id&eacute;e que l&rsquo;&eacute;criture radiophonique de Venaille s&rsquo;inscrit, comme celle pour le livre, dans une m&ecirc;me qu&ecirc;te de connaissance de soi, de tension vers une v&eacute;rit&eacute; intime, mais aussi de gu&eacute;rison morale et physique. La radio forge en outre chez lui une sensibilit&eacute; aux voix, aux moirures des timbres et des parler, laquelle, jointe &agrave; sa passion de l&rsquo;op&eacute;ra et du cin&eacute;ma, l&rsquo;am&egrave;ne peu &agrave; peu &agrave; concevoir ses &eacute;missions comme des polyphonies dramatiques dont il serait l&rsquo;un des principaux personnages.</p>