<h3>Abstract</h3> <blockquote> <p>Every major company has a habit of setting up research laboratories, test benches, experimental centres - more or less marginal centres, if you like - usually in strange places, attics, greenhouses or isolated pavilions, from which a lot is expected but which are always somewhat distrusted.</p> </blockquote> <p><strong>Keywords</strong><br /> &nbsp;</p> <p>radio, Alain Trutat, radio creation worshop, Kaye Mortley, sound documentary, Australian Broadcasting Corporation</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <blockquote> <p>Toute grande entreprise a coutume d&rsquo;installer &ndash; g&eacute;n&eacute;ralement dans lieux bizarres, combles, serres ou pavillons isol&eacute;s- des laboratoires de recherche, banc d&rsquo;essai, centres exp&eacute;rimentaux &ndash; centres plus ou moins marginaux, si l&rsquo;on peut dire- dont il est attendu beaucoup mais dont on se d&eacute;fie toujours quelque peu&nbsp;<a href="#_ftn1" name="_ftnref1">[1]</a>.</p> </blockquote> <p>R&eacute;fl&eacute;chir &agrave; partir de la proposition &laquo;&nbsp;D&eacute;sir de belle radio&nbsp;: documentaires&nbsp;&raquo;<em>&nbsp;</em>: un d&eacute;fi.</p> <p>Si nous le relevons c&rsquo;est que, depuis un certain temps, l&rsquo;avenir d&rsquo;une &laquo;&nbsp;belle radio&nbsp;&raquo; et de (beaux) documentaires nous semble incertain. Et ce pas seulement en France&nbsp;: dans beaucoup d&rsquo;autres pays, les documentaires &ndash;&nbsp;surtout ceux dits &laquo;&nbsp;de cr&eacute;ation&nbsp;&raquo;&nbsp;&ndash; deviennent plus rares, se fabriquent dans des conditions plus contraignantes, disparaissent de la grille, parfois en m&ecirc;me temps que le programme d&eacute;di&eacute;, jusqu&rsquo;alors, &agrave; leur production&nbsp;<a href="#_ftn2" name="_ftnref2">[2]</a>.</p> <p>Mais comment r&eacute;pondre &agrave; un d&eacute;fi s&rsquo;ouvrant sur un domaine vaste et obscur, sem&eacute; d&rsquo;emb&ucirc;ches et hant&eacute; par le souvenir de jours (qui nous semblaient) meilleurs&nbsp;?</p> <p>Mon entr&eacute;e en mati&egrave;re sera par les quatre mots clefs destin&eacute;s &agrave; sous-tendre une r&eacute;flexion qui, tout en restant fragmentaire, va tenter d&rsquo;interroger l&rsquo;&eacute;tat des choses &agrave; l&rsquo;heure actuelle.</p> <p><small><a href="https://youtu.be/z2eF7iyoeGg" target="_blank"><strong>Audio 1</strong></a></small></p> <h2>1. D&eacute;sir<br /> &nbsp;</h2> <p>Curieusement &ndash;&nbsp;et peut-&ecirc;tre seulement dans ce contexte particulier&nbsp;&ndash; c&rsquo;est le mot&nbsp;<em>d&eacute;sir</em>&nbsp;qui est le plus facile &agrave; d&eacute;finir&nbsp;:</p> <p>&ndash;<em>&nbsp;quelque chose auquel on aspire, vers lequel on tend&nbsp;</em>(dit le Robert).</p> <p>Pour le documentariste, le d&eacute;sir est une deuxi&egrave;me nature&nbsp;: d&eacute;sir d&rsquo;arpenter des villes invisibles, d&rsquo;&eacute;couter des mondes nouveaux, de les faire entendre en les &eacute;crivant avec des sons ne conna&icirc;t pas de limites&hellip; alors qu&rsquo;en m&ecirc;me temps deviennent moins nombreux et plus &eacute;triqu&eacute;s les lieux o&ugrave; pratiquer cette &eacute;criture singuli&egrave;re&nbsp;; des lieux qui &laquo;&nbsp;entendent bien&nbsp;&raquo; qu&rsquo;&eacute;crire avec des sons est une activit&eacute; qui prend du temps, beaucoup de temps&nbsp;; et qui comprennent que le temps est le tribut qu&rsquo;il faut payer au son captur&eacute;.</p> <h2>2. Beau<br /> &nbsp;</h2> <p><em>&nbsp;</em>Le po&egrave;te dit&nbsp;:</p> <blockquote> <p><em>Beaut&eacute; c&rsquo;est V&eacute;rit&eacute;, V&eacute;rit&eacute; est Beaut&eacute;, &ndash; voil&agrave; tout</em></p> <p><em>Ce que vous savez sur terre, tout qu&rsquo;il vous faut savoir&nbsp;</em><a href="#_ftn3" name="_ftnref3">[3]</a>.</p> </blockquote> <p>Mais le po&egrave;te (John Keats) parle d&rsquo;<em>une</em>&nbsp;forme de beaut&eacute;, sp&eacute;cifique et cod&eacute;e &ndash;&nbsp;celle du classicisme grec&nbsp;&ndash; et le &laquo;&nbsp;beau&nbsp;&raquo; n&rsquo;est pas une valeur absolue, empirique, immuable. &laquo;&nbsp;La beaut&eacute;&nbsp;&raquo; est un concept abstrait, subjectif, variable, versatile, conditionnel, contingent, tra&icirc;tre. En quelque sorte intraitable.</p> <p>&laquo;&nbsp;<em>Des go&ucirc;ts et des couleurs on ne discute pas</em>&nbsp;&raquo;, dit le proverbe.</p> <p>Pour que quelque chose soit consid&eacute;r&eacute; comme &laquo;&nbsp;beau&nbsp;&raquo;, il faut un contexte qui le reconna&icirc;t en tant que tel, qui d&eacute;sire qu&rsquo;il le soit et qui est heureux de reconna&icirc;tre qu&rsquo;il l&rsquo;est.</p> <p>Il en va de m&ecirc;me pour les documentaires.</p> <p>Jusqu&rsquo;&agrave; pr&eacute;sent ce contexte &laquo;&nbsp;d&eacute;sirant&nbsp;&raquo; et (litt&eacute;ralement) &laquo;&nbsp;reconnaissant&nbsp;&raquo; a toujours &eacute;t&eacute; &laquo;&nbsp;la radio&nbsp;&raquo;. Mais si, un jour, cet espace n&rsquo;existait plus &ndash;&nbsp;et on le craint par moments&nbsp;&ndash; quel &laquo;&nbsp;<em>comble, serre, ou pavillon isol&eacute;</em>&nbsp;&raquo; pourrait le remplacer&nbsp;?</p> <p>Faire &laquo;&nbsp;de la radio&nbsp;&raquo;, c&rsquo;est pratiquer un m&eacute;tier artisanal dont le savoir-faire est transmis sur le terrain, par des compagnons.</p> <p><small><a href="https://youtu.be/ZFe8rJGslXU" target="_blank"><strong>Audio 2</strong></a></small></p> <h2><strong>3. Radio</strong><br /> &nbsp;</h2> <blockquote> <p><em>Ah&nbsp;! Le comment, le comment&nbsp;!</em></p> <p><em>Le comment c&rsquo;est tout l&rsquo;essentiel&nbsp;: les moyens techniques, les moyens financiers, certes, mais d&rsquo;abord le moyen d&rsquo;expression, la r&eacute;flexion sur la radiophonie proprement dite, sur l&rsquo;instrument radiophonique l&rsquo;outil et la mati&egrave;re et la mani&egrave;re, sur les probl&egrave;mes sp&eacute;cifiquement radiophoniques&mdash; son, forme, fond, texte, &eacute;criture&nbsp;</em><a href="#_ftn4" name="_ftnref4">[4]</a>&hellip;</p> </blockquote> <p>&laquo;&nbsp;Avant&nbsp;&raquo;&hellip; c&rsquo;est-&agrave;-dire&nbsp;:</p> <p>avant la r&eacute;volution num&eacute;rique&hellip;</p> <p>avant la d&eacute;mocratisation de l&rsquo;outil permettant &agrave; tous de &laquo;&nbsp;faire de la radio&nbsp;&raquo;&nbsp;: (enregistrement, montage, mixage)&hellip;</p> <p>avant, donc, le raz-de-mar&eacute;e de podcasts venu saturer un espace consid&eacute;r&eacute;, jusqu&rsquo;alors, comme exclusivement &laquo; radiophonique&nbsp;&raquo;&hellip;</p> <p>il fut un temps o&ugrave; on pensait savoir ce que le mot &laquo; radio<em>&nbsp;&raquo;&nbsp;</em>voulait dire<em>.</em></p> <p>Peut-&ecirc;tre qu&rsquo;on ne sait plus.</p> <p>Si, parfois, nous oublions que les mots &laquo;&nbsp;radio&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;podcast&nbsp;&raquo; sont des m&eacute;tonymies (le nom de l&rsquo;objet diffus&eacute; est remplac&eacute; par celui qui d&eacute;signe le mode de diffusion), nous sommes oblig&eacute;s de constater que les mots &laquo;&nbsp;podcast&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;radio&nbsp;&raquo; sont en train de devenir interchangeables, synonymes.</p> <p>Mais</p> <p>est-ce que un &laquo;&nbsp;podcast&nbsp;&raquo; est &laquo;&nbsp;de la radio&nbsp;&raquo;&nbsp;?</p> <p>Est-ce qu&rsquo;un &laquo;&nbsp;podcast&nbsp;&raquo; peut &ecirc;tre &laquo;&nbsp;de la radio&nbsp;&raquo;&nbsp;?</p> <p>Est-ce qu&rsquo;un &laquo;&nbsp;podcast&nbsp;&raquo; voudrait &ecirc;tre &laquo;&nbsp;de la radio&nbsp;&raquo;&nbsp;?</p> <p>Est- ce qu&rsquo;un &laquo;&nbsp;podcast&nbsp;&raquo; parle la m&ecirc;me langue que la radio&nbsp;?</p> <p>Ou bien, est-ce qu&rsquo;un &laquo;&nbsp;podcast&nbsp;&raquo; est &laquo;&nbsp;autre chose&nbsp;&raquo;&nbsp;? (Nouvelle tentative pour s&rsquo;emparer des ondes, par exemple&nbsp;? Rappelons-nous les utopistes, les futuristes et les autres qui ont voulu le faire.)</p> <p>Ou encore, (ce qui n&rsquo;est pas impossible) est-ce qu&rsquo;un &laquo;&nbsp;podcast&nbsp;&raquo; ne serait qu&rsquo;une fa&ccedil;on de faire, &agrave; moindres frais, quelque chose qui ressemblerait &agrave; &laquo;&nbsp;de la radio&nbsp;&raquo;&nbsp;?</p> <p>&laquo;&nbsp;Autre chose&nbsp;&raquo;.</p> <p><small><a href="https://youtu.be/08SIqGfxPKM" target="_blank"><b>Audio 3</b></a></small></p> <p>Parfois, dans un forum comme celui-ci, on serait tent&eacute; d&rsquo;oublier que la vocation premi&egrave;re de la radio n&rsquo;est pas la&nbsp;<em>cr&eacute;ation</em>&nbsp;mais la&nbsp;<em>communication d&rsquo;information&nbsp;</em>rendue accessible au plus grand nombre, gr&acirc;ce &agrave; une ligne &eacute;ditoriale s&eacute;duisante. La diffusion de fictions et de concerts de musique (sous-produits de la grande culture &laquo;&nbsp;g&eacute;n&eacute;rale&nbsp;&raquo;) est assimilable &agrave; cette d&eacute;marche&nbsp;; alors que la cr&eacute;ation proprement &laquo;&nbsp;radiophonique&nbsp;&raquo; (pourtant mentionn&eacute;e explicitement dans la charte de la plupart des radios d&rsquo;&eacute;tat, dont Radio France) suscite rarement beaucoup d&rsquo;enthousiasme de la part de ceux qui ont le pouvoir de d&eacute;cider de son sort. Destin&eacute;e &agrave; un public minoritaire (&laquo;&nbsp;&eacute;litiste&nbsp;&raquo;), gourmande en moyens techniques (&laquo;&nbsp;chronophage&nbsp;&raquo;), de facture et de contenu variables (&laquo;&nbsp;suspecte&nbsp;&raquo;), la cr&eacute;ation sonore suscite toujours une certaine m&eacute;fiance. Sa place n&rsquo;est jamais acquise d&rsquo;avance. Les espaces qui lui sont accord&eacute;s s&rsquo;acqui&egrave;rent &agrave; un certain prix, et pas pour toujours.</p> <blockquote> <p>Vous avez entendu le dernier programme de l&rsquo;Atelier de cr&eacute;ation radiophonique tel qu&rsquo;il a &eacute;t&eacute; con&ccedil;u &agrave; sa cr&eacute;ation en octobre 1969. Une belle aventure prend fin aujourd&rsquo;hui.</p> <p>Je m&rsquo;appelle Ren&eacute; Farabet&nbsp;; avec l&rsquo;&eacute;quipe de l&rsquo;ACR et tous ceux qui nous ont accompagn&eacute;s &agrave; travers le temps, nous souhaitons un bel avenir radiophonique &agrave; vous, auditeurs fid&egrave;les et exigeants&nbsp;<a href="#_ftn5" name="_ftnref5">[5]</a>.</p> </blockquote> <p>Depuis des d&eacute;cennies se poursuit, ainsi, un jeu curieusement r&eacute;p&eacute;titif qui consiste &agrave; octroyer un espace &laquo;&nbsp;libre&nbsp;&raquo;, destin&eacute; &agrave; la cr&eacute;ation, pour le reprendre quelques ann&eacute;es plus tard&nbsp;<a href="#_ftn6" name="_ftnref6">[6]</a>.</p> <p>Jeu de&nbsp;<em>donner-pour-reprendre&nbsp;</em>dont la forme (si, par hasard, on &eacute;tait effleur&eacute; par le d&eacute;sir de la dessiner) ressemblerait &agrave; celle de l&rsquo;&eacute;lectrocardiogramme d&rsquo;un c&oelig;ur malade.</p> <h2>4. Documentaires<br /> &nbsp;</h2> <blockquote> <p>Domaine infini du v&eacute;cu &agrave; saisir&hellip; d&eacute;sorganisation des structures brutes&hellip; organisation de l&rsquo;en vrac du spontan&eacute;&nbsp;<a href="#_ftn7" name="_ftnref7">[7]</a>&hellip;</p> </blockquote> <p>En cherchant du c&ocirc;t&eacute; des origines &eacute;tymologiques du mot &laquo; documentaire &raquo;, on trouve une d&eacute;finition bien plus aust&egrave;re que celle propos&eacute;e par Alain Trutat. Du latin&nbsp;<em>documentum</em>&nbsp;(&laquo;&nbsp;mod&egrave;le, exemple &raquo;), lui-m&ecirc;me d&eacute;riv&eacute; de&nbsp;<em>docere</em>&nbsp;(&laquo;&nbsp;montrer, faire voir, instruire&nbsp;&raquo;), le mot &laquo;&nbsp;documentaire&nbsp;&raquo; sert &agrave; d&eacute;signer tout &laquo;&nbsp;objet&nbsp;&raquo; qui &laquo;&nbsp;documente<em>&nbsp;</em>&raquo; un &laquo;&nbsp;sujet&nbsp;&raquo; traitant d&rsquo;un certain aspect du &laquo;&nbsp;r&eacute;el&nbsp;&raquo;.</p> <p>Quel que soit le sujet, la forme, ou le support, un documentaire se doit d&rsquo;<em>informer</em>&hellip;</p> <p>Cousin germain du reportage (cens&eacute; &ecirc;tre &laquo;&nbsp;objectif&nbsp;&raquo;), le documentaire s&rsquo;en distingue. Derri&egrave;re le reportage se cache un &laquo;&nbsp;rapporteur&nbsp;&raquo;, un porte-parole&nbsp;; derri&egrave;re le documentaire se r&eacute;v&egrave;le un auteur (et son imaginaire) dont la pr&eacute;sence sera plus ou moins affirm&eacute;e selon le type de documentaire qu&rsquo;il voudrait faire et l&rsquo;attente du programme auquel l&rsquo;&eacute;mission est destin&eacute;e. Et la gamme-vaste- s&rsquo;&eacute;tend depuis &laquo;&nbsp;le-court-moment-de-r&eacute;el-brut-&agrave;-peine-mont&eacute;&nbsp;&raquo; jusqu&rsquo;&agrave; ces documentaires dits (sans doute faute d&rsquo;avoir trouv&eacute; mieux) &laquo;&nbsp;de cr&eacute;ation&nbsp;&raquo;.</p> <p>Mais quelle que soit sa forme, faire un documentaire est toujours une entreprise hasardeuse. &Agrave; partir de sons &laquo; sauvages &raquo; &ndash; et tout son captur&eacute;, d&eacute;plac&eacute; de son environnement normal, devient &laquo; sauvage &raquo; &ndash; l&rsquo;auteur aspire &agrave; cr&eacute;er un univers. Et, pourtant, le documentaire est souvent consid&eacute;r&eacute; comme le parent pauvre de la famille radiophonique &ndash; paradoxalement parce qu&rsquo;il est compos&eacute; de quelques sons &laquo; r&eacute;els &raquo;. Il n&rsquo;a pas les titres de noblesse de la fiction ou de la musique, pas l&rsquo;authenticit&eacute; du journal parl&eacute;, ni l&rsquo;utilit&eacute; d&rsquo;un bulletin m&eacute;t&eacute;o : il n&rsquo;est pas trait&eacute; avec les m&ecirc;mes &eacute;gards.</p> <p><small><a href="https://youtu.be/ABJ-vxI7mEw" target="_blank"><strong>Audio 4</strong></a></small></p> <p>******</p> <blockquote> <p>Quand l&rsquo;homme a voulu imiter la marche, il a invent&eacute; la roue pas une jambe</p> </blockquote> <p>disait Apollinaire&nbsp;<a href="#_ftn8" name="_ftnref8">[8]</a>.</p> <p>Quand on me demande quel est mon m&eacute;tier, je dis que &laquo;&nbsp;je fais des documentaires&nbsp;&raquo;.</p> <p>Je ne sais pas si c&rsquo;est tout &agrave; fait vrai.</p> <p>Il est vrai que mes &laquo; documentaires &raquo; traitent du monde r&eacute;el &ndash; mais seulement d&rsquo;une certaine fa&ccedil;on ; que mes &laquo; protagonistes &raquo; sont des gens ordinaires, souvent anonymes ; que je partage avec le genre documentaire un certain go&ucirc;t pour cette banalit&eacute; qui caract&eacute;rise le r&eacute;el (le r&eacute;el est essentiellement banal) que je d&eacute;cline en moments discontinus compos&eacute;s de bribes de voix et de sons, toujours &laquo; naturels &raquo; &ndash; mais d&eacute;coup&eacute;s, d&eacute;plac&eacute;s, mixes, sur-mix&eacute;s&hellip;</p> <p>Mais il est vrai, aussi, que loin d&rsquo;informer, mes soi-disant documentaires &ndash; et ceux de beaucoup d&rsquo;autres &laquo; documentaristes &raquo; &ndash; ne tiennent pas seulement &agrave; &laquo; informer &raquo; ; ils voudraient surtout faire r&ecirc;ver, transporter l&rsquo;auditeur ailleurs, dans un espace-temps &laquo; autre &raquo;. Leur point de d&eacute;part est rarement un sujet &agrave; documenter ; c&rsquo;est une intuition, un d&eacute;tail. Le &laquo; sujet &raquo; se r&eacute;v&egrave;le fugitivement, progressivement, au fur et &agrave; mesure que la mati&egrave;re sonore se travaille. Le sujet est contenu dans le son. C&rsquo;est le son qui va d&eacute;terminer le sens. C&rsquo;est le son qui&nbsp;<em>est</em>&nbsp;(en quelque sorte) le sens. &laquo;&nbsp;Le sujet&nbsp;&raquo;, en fin de compte, sera probablement tr&egrave;s peu de chose, du &laquo;&nbsp;presque rien&nbsp;&raquo;&nbsp;: quelques moments de &laquo;&nbsp;sensation vraie&nbsp;&raquo; (selon la phrase de Peter Handke).</p> <p><small><a href="https://youtu.be/ABJ-vxI7mEw" target="_blank"><strong>Audio 5</strong></a></small></p> <p>******</p> <p>Suite &agrave; des &eacute;tudes de litt&eacute;rature fran&ccedil;aise en Australie et en France, j&rsquo;ai entam&eacute; &ndash; par hasard et avec un enthousiasme teint&eacute; d&rsquo;innocence &ndash; une carri&egrave;re &agrave; l&rsquo;Australian Broadcasting Corporation. Je ne savais pas ce que &laquo; faire de la radio &raquo; voulait dire : je n&rsquo;avais jamais &eacute;t&eacute; effleur&eacute;e par le moindre d&eacute;sir d&rsquo;en faire (bien que la radio m&rsquo;ait accompagn&eacute;e le long d&rsquo;une enfance un peu solitaire, pass&eacute;e &agrave; la campagne).</p> <p>&Agrave; cette &eacute;poque, l&rsquo;ABC &eacute;tait &laquo;&nbsp;une radio de service&nbsp;&raquo; dont la mission (explicite) &eacute;tait de &laquo;&nbsp;vaincre la tyrannie de la distance&nbsp;&raquo; qui r&eacute;gnait sur un continent immense peupl&eacute; de 8 millions d&rsquo;habitants. Le signal sonore &eacute;tait fort, et les formes &eacute;pur&eacute;es&nbsp;; des sons et des voix traversaient les airs en lignes droites.</p> <p>Dans mon souvenir, c&rsquo;&eacute;tait assez beau.</p> <p>Mais l&rsquo;ABC &eacute;tait aussi une radio qui portait la trace &ndash;&nbsp;les stigmates&nbsp;?&nbsp;&ndash;de ses origines. C&rsquo;&eacute;tait une &laquo;&nbsp;radio colonis&eacute;e&nbsp;&raquo;, une copie conforme de la BBC &ndash;&nbsp;jusqu&rsquo;&agrave; la moindre inflexion de chaque</p> <p>voix.</p> <p>Cela paraissait &eacute;trange, m&ecirc;me &agrave; l&rsquo;enfant que j&rsquo;&eacute;tais alors.</p> <p><small><a href="https://youtu.be/ABJ-vxI7mEw" target="_blank"><strong>Audio 6</strong></a></small></p> <p>******</p> <blockquote> <p>Tout ce qui est sonore aujourd&rsquo;hui s&rsquo;&eacute;touffe, a besoin de reprendre un peu d&rsquo;air pour survivre, &agrave; la fa&ccedil;on des oiseaux [&hellip;]</p> <p>En occident nous avons perdu l&rsquo;oreille et c&rsquo;est dire que nous sommes aveugles. Nos yeux s&rsquo;arr&ecirc;tent sur les objets mesurables et c&rsquo;est dire que nous sommes sourds.</p> <p>Il nous faudrait [&hellip;] savoir que nos &oelig;uvres les meilleures s&rsquo;inscrivent toujours dans le vent des sables&nbsp;<a href="#_ftn9" name="_ftnref9">[9]</a>.</p> </blockquote> <p><small><a href="https://youtu.be/rkv03OIU97k" target="_blank"><strong>Audio 7</strong></a></small></p> <p>******</p> <p>Quand je suis arriv&eacute;e &agrave; l&rsquo;ABC pour y travailler, des ann&eacute;es plus tard, tout avait chang&eacute;. Les anciens moules &eacute;taient en train de craquer. &Ccedil;a sentait la marihuana dans la rue et la r&eacute;volution dans le studio. Partout &ndash;&nbsp;sur les murs et sur toutes les l&egrave;vres- le m&ecirc;me mot d&rsquo;ordre :</p> <p>&laquo;&nbsp;&agrave; bas la colonisation culturelle&nbsp;&raquo;.</p> <p>Le d&eacute;sir de &laquo;&nbsp;belle radio&nbsp;&raquo; &eacute;tait tr&egrave;s fort. Et pour que la radio f&ucirc;t &laquo;&nbsp;belle&nbsp;&raquo; il fallait qu&rsquo;elle parle notre langue.</p> <p>La lutte id&eacute;ologique s&rsquo;est d&eacute;doubl&eacute;e (c&rsquo;est souvent le cas) d&rsquo;une dimension esth&eacute;tique&nbsp;: le d&eacute;sir de trouver/ inventer/ poss&eacute;der/ savoir manier un langage&nbsp;<em>radiophonique&nbsp;</em>qui soit vraiment &agrave; nous.</p> <p>Paradoxalement, ce d&eacute;sir nous a amen&eacute;s ailleurs.</p> <p>Nous avons d&eacute;cid&eacute; d&rsquo;&eacute;couter et d&rsquo;analyser des cr&eacute;ations radiophoniques provenant d&rsquo;autres pays&nbsp;; nous voulions entendre d&rsquo;autres voix, d&rsquo;autres formes, d&rsquo;autres types de syntaxe sonore.</p> <p>Ce sont les &eacute;missions de l&rsquo;<em>Atelier de cr&eacute;ation radiophonique</em>&nbsp;de France Culture &ndash; de facture si diff&eacute;rente d&rsquo;autres formes radiophoniques crois&eacute;es jusqu&rsquo;alors&nbsp;&ndash; qui ont retenu mon attention : &eacute;cheveaux de paroles et de sons d&rsquo;o&ugrave; jaillissaient des mondes invisibles, des histoires racont&eacute;es autrement, qui r&eacute;sonnaient ailleurs, quelque part au-del&agrave; de la parole.</p> <p>Une fa&ccedil;on d&rsquo; &laquo;&nbsp;<em>&eacute;crire sur bande magn&eacute;tique</em>&nbsp;&raquo;, disait Alain Trutat.</p> <p>Et, c&rsquo;est ainsi, en &eacute;coutant ces &eacute;missions singuli&egrave;res, que j&rsquo;ai commenc&eacute; &agrave; comprendre que le son pouvait &ecirc;tre un&nbsp;<em>langage</em>&nbsp;&agrave; part enti&egrave;re, avec une syntaxe qui lui est propre.</p> <p>Un langage dont toute tentative de transcription (autre que la trace qu&rsquo;il laisse en nous) &eacute;tait vou&eacute;e &agrave; l&rsquo;&eacute;chec.</p> <p>Un langage &eacute;crit dans le vent des sables. Langage &agrave; jamais &laquo;&nbsp;&eacute;tranger&nbsp;&raquo;.</p> <p>Langage qu&rsquo;il faudrait laisser dire ce que lui seul sait dire.</p> <p>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; ******</p> <blockquote> <p>Son lav&eacute;, d&eacute;tach&eacute; de tout code, de toute convention psychologique. Pour.</p> <p>Eternel rapport fond et forme et mati&egrave;re- la mati&egrave;re du son, &eacute;l&eacute;mentaire, nue, germinative.</p> <p>Dire entre les lignes, entre les mots, le silence&nbsp;<a href="#_ftn10" name="_ftnref10">[10]</a>.</p> </blockquote> <p><small><a href="https://youtu.be/YIuilYblBRI" target="_blank"><strong>Audio 8</strong></a></small></p> <h3><strong>Notes</strong><br /> &nbsp;</h3> <p><a href="#_ftnref1" name="_ftn1">[1]</a>&nbsp;Alain Trutat, &laquo; L&rsquo;Atelier de cr&eacute;ation radiophonique &raquo;,&nbsp;<em>Cahiers d&rsquo;Histoire de la radiodiffusion</em>, n&deg;92, avril-juin 2007, p. 197.</p> <p><a href="#_ftnref2" name="_ftn2">[2]</a>&nbsp;L&rsquo;Australian Broacasting Corporation (ABC) ; Danemarks Radio (DR) ; l&rsquo;Italie (RAI)&nbsp;; l&rsquo;Espagne (RNE), les pays de l&rsquo;ancienne Yougoslavie (dont surtout la Croatie, grande r&eacute;alisatrice de documentaires de cr&eacute;ation) ; Yleisradio (Finlande) o&ugrave; les deux services de documentaires (de langue su&eacute;doise et de langue finnoise) ont disparu&hellip;</p> <p><a href="#_ftnref3" name="_ftn3">[3]</a>&nbsp;John Keats, &laquo;&nbsp;Ode sur une urne grecque&nbsp;&raquo;, dans&nbsp;<em>Po&egrave;mes et Po&eacute;sies</em>, traduction Paul Gallimard, Paris, Mercure de France, 1910, p.148-149.</p> <p><a href="#_ftnref4" name="_ftn4">[4]</a>&nbsp;Alain Trutat,&nbsp;<em>op.cit.,</em>&nbsp;p.&nbsp;198.</p> <p><a href="#_ftnref5" name="_ftn5">[5]</a>&nbsp;Propos de Ren&eacute; Farabet qui pr&eacute;c&egrave;dent la diffusion de&nbsp;<em>L&rsquo;ing&eacute;nieux ma&ccedil;on Lucio, de Cascante,&nbsp;</em>Atelier de cr&eacute;ation radiophonique n&deg;1399, diffus&eacute; sur France Culture le 30 d&eacute;cembre 2001. Enregistrement conserv&eacute; &agrave; l&rsquo;INA.</p> <p><a href="#_ftnref6" name="_ftn6">[6]</a>&nbsp;Voir, par exemple,&nbsp;<em>La radio d&rsquo;art et essai apr&egrave;s 1945</em>, et&nbsp;<em>La Radio apr&egrave;s le Club d&rsquo;Essai,</em>&nbsp;Fabula, https&nbsp;://www.fabula.org</p> <p><a href="#_ftnref7" name="_ftn7">[7]</a>&nbsp;Alain Trutat,&nbsp;<em>op. cit</em>, p. 201.</p> <p><a href="#_ftnref8" name="_ftn8">[8]</a>&nbsp;Guillaume Apollinaire,&nbsp;<em>Les Mamelles de Tir&eacute;sias</em>, pr&eacute;face, Paris, Gallimard, &laquo;&nbsp;Biblioth&egrave;que de la Pl&eacute;iade &raquo;, 1967, p. 865.</p> <p><a href="#_ftnref9" name="_ftn9">[9]</a>&nbsp;Fran&ccedil;ois Billetdoux,&nbsp;<em>Dans le vent des sables,</em>&nbsp;texte sur la Radiophonie &eacute;crit au moment de la premi&egrave;re diffusion de l&rsquo;ACR, le 3 octobre, 1969. Disponible &agrave; la BnF.</p> <p><a href="#_ftnref10" name="_ftn10">[10]</a>&nbsp;Alain Trutat,&nbsp;<em>op. cit</em>, p. 200.</p> <p>&nbsp;</p> <h3><strong>Liste des sons</strong><br /> &nbsp;</h3> <p>1.&nbsp;<em>Le Transcamerounais</em>&nbsp;(extrait), par Jos&eacute; Pivin, dans&nbsp;<em>Prix Italia 1977</em>, prod. Ren&eacute; Farabet, France Culture, ACR du 23 octobre 1977. Enregistrement conserv&eacute; &agrave; l&rsquo;INA. Dur&eacute;e : 1&rsquo;06.<br /> 2&nbsp;<em>Deux mouches s&rsquo;&eacute;taient accoupl&eacute;es dans mon oreille</em>, dans&nbsp;<em>La Radio et les escargots</em>, prod. Ren&eacute; Farabet, France Culture, ACR du 10 juillet 1973. Enregistrement conserv&eacute; &agrave; l&rsquo;INA. Dur&eacute;e : 5&rsquo;50.<br /> 3&nbsp;<em>Deux mouches s&rsquo;&eacute;taient accoupl&eacute;es dans mon oreille</em>&nbsp;(2e), m&ecirc;me source. Dur&eacute;e : 5&rsquo;00.<br /> 4.&nbsp;<em>Phil Niblock : La Musique a besoin de temps</em>, prod. Ren&eacute; Farabet, France Culture, ACR du 20 octobre 1996. Enregistrement conserv&eacute; &agrave; l&rsquo;INA. Dur&eacute;e : 1&rsquo;35.<br /> 5. Corbeau australien, enregistrement Kaye Mortley. Dur&eacute;e : 1&rsquo;40.<br /> 6.&nbsp;<em>Skye Boatsong</em>, radio scolaire, archives Australian Broadcasting Corporation, date inconnue. Dur&eacute;e : 1&rsquo;44.<br /> 7.&nbsp;<em>Le voyage</em>, par Kaye Mortley, France Culture,&nbsp;<em>L&rsquo;Exp&eacute;rience</em>&nbsp;du 20 octobre 2019. Dur&eacute;e : 2&rsquo;48.<br /> 8.&nbsp;<em>India Song</em>&nbsp;de Marguerite Duras, de et par Georges Peyrou, France Culture,&nbsp;<em>Atelier de cr&eacute;ation radiophonique</em>&nbsp;du 12 novembre 1974. Enregistrement conserv&eacute; &agrave; l&rsquo;INA. Dur&eacute;e : 3&rsquo;30.</p> <h3>Autrice</h3> <p><strong>Kaye Mortley,&nbsp;</strong>d&rsquo;origine australienne, a fait des &eacute;tudes de litt&eacute;rature fran&ccedil;aise &agrave; Sydney (licence), Melbourne (master) et Strasbourg (doctorat), puis enseign&eacute; un temps &agrave; l&rsquo;universit&eacute; avant d&rsquo;int&eacute;grer le d&eacute;partement &laquo; Fictions et documentaires &raquo; de l&rsquo;Australian Broadcasting Corporation (ABC). Install&eacute;e &agrave; Paris en 1981, elle produit des documentaires sonores pour l&rsquo;ACR et d&rsquo;autres &eacute;missions de France Culture comme&nbsp;<em>Nuits magn&eacute;tiques</em>,&nbsp;<em>Surpris par la nuit</em>,&nbsp;<em>L&rsquo;atelier de la cr&eacute;ation&nbsp;</em>ou (tout r&eacute;cemment)&nbsp;<em>L&rsquo;Exp&eacute;rience</em>, ainsi que pour diverses radios d&rsquo;&Eacute;tat en Europe (Allemagne, Belgique, Finlande, Suisse), tout en gardant des liens avec l&rsquo;ABC. Citons quelques &oelig;uvres &agrave; red&eacute;couvrir, parmi celles diffus&eacute;es sur France Culture :&nbsp;<em>L&agrave;-haut, le Struthof</em>&nbsp;(ACR, 1995, version courte 1998) ;&nbsp;<i>Une famille &agrave; Mantes-la-Jolie&nbsp;</i>(ACR, 2000)&nbsp;;&nbsp;<i>Retour en Australie,</i>&nbsp;s&eacute;rie de&nbsp;5 petites s&eacute;quences sur les lieux de son enfance dans l&rsquo;immense plaine de l&rsquo;Ouest australien : &laquo; Le Train &raquo;, &laquo; L&rsquo;Aube &raquo;, &laquo; La Route&nbsp; &raquo;, &laquo;&nbsp;L&rsquo;&Eacute;cole &raquo;, &laquo; Le Soir &raquo;&nbsp;(<i>R&eacute;sonances</i>, 2001) ;&nbsp;<i>Dans la rue</i>&nbsp;(<i>Le monde en soi</i>,&nbsp;2005)&nbsp;;&nbsp;<i>La ferme o&ugrave; poussent les arbres du ciel&nbsp;</i>(<i>Les&nbsp;</i><i>Passagers de la nuit</i>,&nbsp;2011, trois &eacute;pisodes&nbsp;;&nbsp;autre version dans&nbsp;<i>L&rsquo;atelier de la cr&eacute;ation</i>, 2013)&nbsp;;&nbsp;<i>Th&egrave;bes: ville fauve, ville noire&nbsp;&ndash; the road movie</i>&nbsp;(<i>L&rsquo;atelier de la cr&eacute;ation</i>, 2011) ;&nbsp;<i>Si je perdais mes oreilles&hellip; je deviendrais aveugle&nbsp;</i>(L&rsquo;atelier de la cr&eacute;ation, 2014). En 1989, sollicit&eacute;e par Phonurgia Nova, elle se lance pour quelques d&eacute;cennies dans l&rsquo;animation d&rsquo;ateliers de &laquo;&nbsp;documentaire sonore de cr&eacute;ation &raquo;, ateliers m&ecirc;lant th&eacute;orie et pratique de l&rsquo;&eacute;criture sonore, dont t&eacute;moigne un ouvrage collectif paru en 2013 sous sa direction,&nbsp;<em>La Tentation du son&nbsp;</em>(Phonurgia nova &eacute;ditions). Des prix internationaux (Futura, Europa, Italia, IRAB, grand prix de la SCAM) ont salu&eacute; la qualit&eacute; de son travail &agrave; plusieurs reprises.</p> <h3><strong>Copyright</strong></h3> <p>Tous droits r&eacute;serv&eacute;s.</p>