<p>Dans&nbsp;<em>1993</em>, le metteur en sc&egrave;ne Julien Gosselin et l&#39;auteur Aur&eacute;lien Bellanger racontent l&rsquo;histoire d&rsquo;un espace et d&rsquo;une temporalit&eacute; qui se compressent au tournant des ann&eacute;es 1990, prenant comme dates pivots la cr&eacute;ation de l&rsquo;acc&eacute;l&eacute;rateur de particules du CERN en 1989 et celle du tunnel sous la Manche en 1993. Ce spectacle constitue le projet de fin d&#39;&eacute;tude des com&eacute;diens du groupe 43 de l&#39;&eacute;cole du Th&eacute;&acirc;tre National de Strasbourg dont Julien Gosselin est artiste associ&eacute;. En 2013, le metteur en sc&egrave;ne acc&egrave;de &agrave; la notori&eacute;t&eacute; par la cr&eacute;ation du spectacle&nbsp;<em>Les particules &eacute;l&eacute;mentaires,</em>&nbsp;au cours duquel il rencontre l&#39;&eacute;crivain Aur&eacute;lien Bellanger, auteur de l&#39;essai&nbsp;<em>Houellebecq &eacute;crivain romantique</em>. Pour ce nouveau projet, Julien Gosselin travaille dans un premier temps &agrave; partir d&#39;entretiens r&eacute;alis&eacute;s avec des personnes concern&eacute;es, de multiples fa&ccedil;ons, par la &laquo;&nbsp;Jungle de Calais&nbsp;&raquo;. Cette mati&egrave;re textuelle ne sera finalement pas utilis&eacute;e dans le spectacle. Comme en attestent ses pr&eacute;c&eacute;dentes mises en sc&egrave;ne, le metteur en sc&egrave;ne aime concevoir son travail autour de &laquo;&nbsp;la vision d&#39;un auteur&nbsp;&raquo;. &Agrave; ce propos, il affirme&nbsp;:</p> <p><q>L&rsquo;id&eacute;e &eacute;tait de recueillir des t&eacute;moignages de Calaisiens, de migrants, de politiques, de skinheads, de b&eacute;n&eacute;voles, qui devaient servir de base &agrave; l&rsquo;&eacute;criture d&rsquo;un spectacle. Mais tr&egrave;s vite, je me suis rendu compte que cette mati&egrave;re ne me satisfaisait pas pleinement artistiquement et qu&rsquo;elle avait du mal &agrave; entrer en correspondance avec la litt&eacute;rature d&rsquo;Aur&eacute;lien. M&ecirc;me s&rsquo;il part du r&eacute;el, il a besoin d&rsquo;&eacute;crire et non simplement de restructurer une parole. Il a commenc&eacute; &agrave; m&rsquo;envoyer des pages que je trouvais passionnantes et qui me faisaient d&eacute;vier de mon sujet. C&rsquo;&eacute;tait la vision d&rsquo;un auteur et, au fond, c&rsquo;est ce que je cherchais, ce qui m&rsquo;int&eacute;resse toujours le plus.</q></p>