<p><q><em>&nbsp;C&rsquo;est une chose que d&rsquo;adorer une peinture, une autre que d&rsquo;apprendre, par le moyen de l&rsquo;histoire qu&rsquo;elle rapporte, ce qu&rsquo;il convient d&rsquo;adorer. Car ce que l&rsquo;&eacute;criture apporte à ceux qui savent lire, la peinture le pr&eacute;sente aux illettr&eacute;s qui la regardent, car en elle, les ignorants voient ce qu&rsquo;ils doivent faire, en elle, peuvent lire ceux qui ne savent pas l&rsquo;alphabet. D&rsquo;o&ugrave;̀ vient que la peinture sert de lecture et en particulier pour les gentils</em><em>.&nbsp;</em></q></p> <p>&nbsp;</p> <p>Le jeu vid&eacute;o participe de la sollicitation de l&rsquo;individu par la diffusion de repr&eacute;sentations normatives o&ugrave; le corps est consid&eacute;r&eacute; &agrave; la mani&egrave;re d&rsquo;une simple marchandise. Parmi ces repr&eacute;sentations, on retrouve la figure massivement diffus&eacute;e du soldat. Or, cette figure repr&eacute;sentative du pouvoir institutionnel, de la force et du contr&ocirc;le semble r&eacute;pondre &agrave; une demande croissante du public. Cette boulimie vid&eacute;oludique s&rsquo;apparente &agrave; ce que Roland Gori nomme la &laquo;&nbsp;commande soci&eacute;tale&nbsp;&raquo;. Comment expliquer ce ph&eacute;nom&egrave;ne qui tend &agrave; s&rsquo;acc&eacute;l&eacute;rer ces derni&egrave;res ann&eacute;es ? Avec la recrudescence de jeux massivement multi-joueurs en r&eacute;seau et plus particuli&egrave;rement du jeu de guerre, la figure du soldat est omnipr&eacute;sente dans le paysage vid&eacute;oludique industriel. Si le jeu de strat&eacute;gies guerri&egrave;res et l&rsquo;univers militaire semblent fasciner les masses et susciter la soumission volontaire du joueur contemporain, pour Claire Siegel, enseignante chercheuse en arts plastiques, &laquo;&nbsp;les relations entre le domaine militaire et les jeux ne datent pas d&rsquo;hier&nbsp;&raquo; et pourraient remonter au VIII<sup>e</sup>&nbsp;si&egrave;cle avant J.-C. pour le cas du jeu de go. L&rsquo;&eacute;volution technoscientifique de cette relation&nbsp;<em>ludo-militaire</em>&nbsp;semble donc s&rsquo;inscrire dans une forme de l&eacute;gitimit&eacute; ancestrale.</p>