<p style="text-align:justify">Dans l&rsquo;&oelig;uvre du po&egrave;te andalou Federico Garc&iacute;a Lorca, l&rsquo;&eacute;preuve de l&rsquo;alt&eacute;rit&eacute; demeure avant tout discursive. Les personnages l&rsquo;&eacute;prouvent et en font l&rsquo;exp&eacute;rience d&egrave;s lors que le silence impose une certaine opacit&eacute; au langage. Ainsi, dans&nbsp;<em>Yerma</em>, les mots ne sont plus de simples v&eacute;hicules transparents de la pens&eacute;e mais deviennent la modalit&eacute; du conflit entre les protagonistes. Le langage y est, en effet, source de malentendus et de frustrations&nbsp;; lesquels renvoient &agrave; l&rsquo;impossibilit&eacute; de percevoir l&rsquo;Autre comme un tout coh&eacute;rent et imm&eacute;diatement saisissable. Le recours &agrave; l&rsquo;implicite par Yerma, jeune femme tortur&eacute;e par sa st&eacute;rilit&eacute;, est syst&eacute;matiquement ni&eacute; par ses interlocuteurs masculins, qui ne peuvent assumer ce qu&rsquo;elle laisse sous-entendre. La mise en exergue des &eacute;checs discursifs refl&egrave;te ainsi l&rsquo;isolement dont souffre le personnage principal, dans la mesure o&ugrave; le refus de coop&eacute;rer de V&iacute;ctor et Juan est un acte de revendication de leur alt&eacute;rit&eacute; par rapport &agrave; Yerma.</p> <p style="text-align:justify"><strong>Mots cl&eacute;s&nbsp;</strong>: alt&eacute;rit&eacute; discursive, principe de coop&eacute;ration, rupture communicationnelle, th&eacute;&acirc;tre d&rsquo;avant-garde, alt&eacute;rit&eacute; interne</p>