<h1>L&rsquo;appropriation des &eacute;crits acad&eacute;miques en FLE&nbsp;: l&rsquo;exemple de la probl&eacute;matique</h1> <h2>Introduction</h2> <p>Le questionnement concernant les modalit&eacute;s d&rsquo;appropriation et d&rsquo;enseignement de l&rsquo;&eacute;crit en vue d&rsquo;une formation acad&eacute;mique en langue fran&ccedil;aise conna&icirc;t un int&eacute;r&ecirc;t croissant, en raison du d&eacute;veloppement de la mobilit&eacute; &eacute;tudiante dans les universit&eacute;s francophones et des difficult&eacute;s rencontr&eacute;es par nombre d&rsquo;&eacute;tudiants allophones durant leurs cursus (Mangiante et Parpette, 2011&nbsp;; Bordo, Goes et Mangiante, 2016). L&rsquo;appropriation des discours &eacute;crits, qui structurent les modes de communication &agrave; l&rsquo;universit&eacute;, d&eacute;termine en effet l&rsquo;int&eacute;gration &agrave; l&rsquo;enseignement sup&eacute;rieur en fran&ccedil;ais et la r&eacute;ussite des &eacute;tudes.</p> <p>Cette recherche porte sur des pratiques de production &eacute;crite en FLE en contexte universitaire suisse romand et, plus pr&eacute;cis&eacute;ment, sur l&rsquo;&eacute;laboration de probl&eacute;matiques de recherche dans le cadre d&rsquo;un dispositif d&rsquo;initiation aux &eacute;crits universitaires que nous avons contribu&eacute; &agrave; mettre en place &agrave; l&rsquo;Universit&eacute; de Lausanne. L&rsquo;&eacute;tude entend attirer l&rsquo;attention sur les besoins sp&eacute;cifiques des &eacute;tudiants allophones en mati&egrave;re de formation aux &eacute;crits acad&eacute;miques et vise par l&agrave; &agrave; apporter une contribution &agrave; la recherche en didactique de l&rsquo;&eacute;criture en FLE, et notamment &agrave; la r&eacute;flexion sur la construction de comp&eacute;tences langagi&egrave;res, culturelles et m&eacute;thodologiques n&eacute;cessaires &agrave; la production d&rsquo;&eacute;crits adapt&eacute;s aux crit&egrave;res de r&eacute;ussite des &eacute;tudes universitaires.</p> <p>Afin d&rsquo;&eacute;tudier les ph&eacute;nom&egrave;nes qui participent de l&rsquo;appropriation de la probl&eacute;matique et leur articulation au sein de ce processus, nous nous appuyons sur des &eacute;crits produits par des &eacute;tudiants de niveau avanc&eacute; &ndash; B2-C1 selon le CECR &ndash; lors de l&rsquo;ex&eacute;cution de t&acirc;ches de compr&eacute;hension et de production &eacute;crite au sein du dispositif didactique que nous avons cr&eacute;&eacute;. &Agrave; la suite de Beguelin et Jeanneret (2017), nous proposons de traiter la probl&eacute;matique de recherche comme un genre discursif servant d&rsquo;outil didactique et se d&eacute;finissant selon des cultures et traditions acad&eacute;miques, mais &eacute;galement en fonction des objectifs d&rsquo;apprentissage propres au contexte institutionnel en question. Cela suppose, du point de vue de l&rsquo;enseignement, des actions didactiques qui transposent la probl&eacute;matique en situation d&rsquo;enseignement et, du point de vue de l&rsquo;appropriation, le d&eacute;veloppement de capacit&eacute;s discursives (Moirand, 1982) permettant aux &eacute;tudiants d&rsquo;interpr&eacute;ter et de produire cet &eacute;crit en ad&eacute;quation avec une situation de communication particuli&egrave;re, celle de la production &eacute;crite &agrave; l&rsquo;universit&eacute;.</p> <p>La recherche se fonde sur une mod&eacute;lisation didactique de la probl&eacute;matique de recherche, mod&eacute;lisation qui fournit une grille de crit&egrave;res permettant de relever, d&rsquo;une part, les capacit&eacute;s discursives mobilis&eacute;es par les &eacute;tudiants pour comprendre, analyser et r&eacute;diger des probl&eacute;matiques et, d&rsquo;autre part, un certain nombre de dysfonctionnements textuels t&eacute;moignant de difficult&eacute;s et d&rsquo;obstacles &agrave; l&rsquo;appropriation. Nous interrogeons notamment la mani&egrave;re dont les &eacute;tudiants parviennent &agrave; r&eacute;investir les caract&eacute;ristiques discursives du genre en question dans leurs &eacute;crits, &agrave; partir d&rsquo;une analyse d&rsquo;exemples de probl&eacute;matiques et d&rsquo;autres activit&eacute;s de d&eacute;couverte du genre. Nous nous int&eacute;ressons &eacute;galement aux repr&eacute;sentations de notions telles que <em>probl&egrave;me</em>, <em>probl&eacute;matique</em> et <em>probl&eacute;matiser</em>, repr&eacute;sentations dont les &eacute;crits sont porteurs, et &agrave; leur influence sur les pratiques scripturales des &eacute;tudiants.</p> <p>Nous aborderons successivement&nbsp;: 1. la formation aux &eacute;crits acad&eacute;miques et l&rsquo;approche par les genres discursifs&nbsp;;&nbsp;2. des conceptions de la probl&eacute;matique de recherche&nbsp;; 3. le dispositif de recherche, bas&eacute; sur une mod&eacute;lisation de la probl&eacute;matique&nbsp;; 4. le corpus et son analyse, avec une discussion apr&egrave;s chaque partie&nbsp;; 5. une synth&egrave;se des principaux r&eacute;sultats.</p> <h2>1. La formation aux &eacute;crits acad&eacute;miques et l&rsquo;approche par les genres discursifs</h2> <p>Les discours &eacute;crits auxquels sont confront&eacute;s les &eacute;tudiants &agrave; l&rsquo;universit&eacute; comportent des r&egrave;gles d&rsquo;&eacute;criture pr&eacute;cises et exigent des comp&eacute;tences langagi&egrave;res sp&eacute;cifiques. Afin de s&rsquo;approprier ces discours, les &eacute;tudiants doivent g&eacute;rer les relations entre trois syst&egrave;mes diff&eacute;rents&nbsp;: disciplinaire &ndash; les contenus propres &agrave; chaque discipline&nbsp;; langagier &ndash;&nbsp;les savoirs et les savoir-faire linguistiques, discursives et culturelles en fran&ccedil;ais&nbsp;; m&eacute;thodologique &ndash;&nbsp;les m&eacute;thodes et les outils de travail universitaire (Goes et Mangiante, 2010). Or, la formation linguistique et discursive fait partie des besoins fondamentaux des &eacute;tudiants allophones, les difficult&eacute;s de ce type &eacute;tant le plus souvent r&eacute;pertori&eacute;es dans les enqu&ecirc;tes (Bordo, Goes &amp; Mangiante, 2016). Dans cette perspective, le Fran&ccedil;ais sur objectif universitaire (FOU) &ndash; un courant issu de la r&eacute;flexion et de la pratique des enseignants de langue &ndash; attire l&rsquo;attention sur l&rsquo;importance de la dimension langagi&egrave;re dans la r&eacute;ussite du <q>projet d&rsquo;int&eacute;gration universitaire [qui] n&eacute;cessite une maitrise linguistique autour de situations de communication sp&eacute;cifiques &agrave; la vie universitaire dans son ensemble</q> (Mangiante &amp; Parpette, 2011&nbsp;: 5). Selon ces auteurs, cette dimension n&rsquo;est pas suffisamment prise en consid&eacute;ration comme facteur qui d&eacute;termine la r&eacute;ussite des &eacute;tudiants ou est peu adapt&eacute;e aux objectifs d&rsquo;int&eacute;gration universitaire. Des travaux r&eacute;cents mettent &eacute;galement en &eacute;vidence les difficult&eacute;s li&eacute;es aux dimensions langagi&egrave;res et (inter)culturelles dans l&rsquo;appropriation des &eacute;crits universitaires par des &eacute;tudiants allophones et avancent des propositions didactiques en ce sens (Cavalla, 2010&nbsp;; Gettliffe, 2015&nbsp;; Hidden, 2009&nbsp;; Yann et Tutin, 2018).</p> <p>C&rsquo;est &agrave; travers une interrogation de type essentiellement didactique que des dispositifs et des approches adapt&eacute;s aux contextes peuvent contribuer &agrave; une am&eacute;lioration des comp&eacute;tences langagi&egrave;res des &eacute;tudiants. D&eacute;velopp&eacute;e au sein de la didactique de l&rsquo;&eacute;crit en FLM et pr&eacute;conis&eacute;e plus r&eacute;cemment par le FOU, l&rsquo;approche par les genres de textes (Schneuwly et Dolz, 1997&nbsp;; Sales Cordeiro et Vrydaghs, 2016) offre une perspective de r&eacute;flexion pertinente en ce sens. Elle permet &agrave; l&rsquo;enseignant d&rsquo;&eacute;laborer des dispositifs didactiques qui pr&eacute;parent, contextualisent et guident la production &eacute;crite. Nous rappelons que les genres textuels ou discursifs d&eacute;signent des outils de communication, socialement et historiquement construits et inscrits dans un <q>r&eacute;servoir de mod&egrave;les textuels</q> appartenant &agrave; une communaut&eacute; langagi&egrave;re donn&eacute;e (Bronckart, 1996&nbsp;: 104). Ces outils permettent &agrave; la personne d&rsquo;adapter ses actions langagi&egrave;res aux situations et aux destinataires et de participer par l&agrave; aux activit&eacute;s communicatives de sa communaut&eacute;. L&rsquo;&eacute;tudiant doit donc s&rsquo;approprier les r&egrave;gles et les codes d&rsquo;&eacute;criture sp&eacute;cifiques au genre universitaire dans lequel s&rsquo;inscrit son texte et essayer de s&rsquo;y conformer en se rapprochant le plus possible du <q>mod&egrave;le</q> attendu.</p> <p>L&rsquo;acquisition des genres articule ainsi d&eacute;veloppement langagier, pratiques langagi&egrave;res et situations de communication, amenant le scripteur &agrave; transformer son rapport &agrave; la production &eacute;crite et &agrave; mieux maitriser les enjeux principaux de l&rsquo;acte d&rsquo;&eacute;crire&nbsp;: la dimension contextuelle, le contenu th&eacute;matique, les m&eacute;canismes de textualisation et de coh&eacute;sion, etc. (Schneuwly, 2008). En se fondant sur ces dimensions essentielles &agrave; l&rsquo;appropriation des &eacute;crits, un enseignement centr&eacute; sur la notion de genre se donne comme but d&rsquo;outiller les apprenants, de d&eacute;velopper leurs <q>aptitudes &agrave; la lecture</q> et de favoriser la construction de savoirs et de savoir-faire linguistico-discursifs &agrave; partir de ressources pr&eacute;sentes dans des exemples de textes ou dans leur <q>environnement textuel</q> (Jeanneret, 2003).</p> <p>Cependant, comme il a d&eacute;j&agrave; &eacute;t&eacute; soulign&eacute;, la production d&rsquo;&eacute;crit <q>sur mod&egrave;le</q> (Hidden, 2013) ou &agrave; partir d&rsquo;exemples fournis par l&rsquo;enseignant, ainsi que le transfert de comp&eacute;tence de la compr&eacute;hension &agrave; la production ne sont pas automatiques, d&rsquo;o&ugrave; l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t d&rsquo;un travail en amont sur le fonctionnement discursif du genre. Il nous para&icirc;t aussi important de souligner le r&ocirc;le actif de l&rsquo;&eacute;tudiant dans l&rsquo;exploitation des donn&eacute;es qui lui sont fournies par l&rsquo;enseignant &ndash; mod&egrave;les textuels, r&egrave;gles, contenus th&eacute;matiques, outils linguistiques, etc. &ndash; et donc dans la prise en charge de son projet d&rsquo;<em>appropriation</em> (Castellotti, 2017), essentiel &agrave; la formation aux &eacute;crits universitaires.</p> <p>Notons &eacute;galement que cette formation suit g&eacute;n&eacute;ralement une progression, &eacute;tant donn&eacute;e que la production de certains genres exige des capacit&eacute;s linguistico-discursives plus complexes que d&rsquo;autres. Par exemple, les &eacute;tudes de cas, les synth&egrave;ses et l&rsquo;&eacute;laboration d&rsquo;une probl&eacute;matique sont plus exigeantes en termes de savoirs et de savoir-faire que les restitutions de cours (Mangiante et Parpette, 2011). La notion de <em>macrocomp&eacute;tence langagi&egrave;re</em> (Porquier et Py, 2004) renvoie &agrave; un ensemble coh&eacute;rent de comp&eacute;tences transversales aux diff&eacute;rentes disciplines, permettant d&rsquo;effectuer une macrot&acirc;che de production &eacute;crite &ndash; m&eacute;moire, synth&egrave;se, etc. Dans cette perspective, la probl&eacute;matisation peut &ecirc;tre envisag&eacute;e comme une macrocomp&eacute;tence de haut niveau au sein du r&eacute;f&eacute;rentiel de comp&eacute;tences con&ccedil;u par les th&eacute;oriciens du FOU, laquelle correspond aux capacit&eacute;s de relier, apparier et cr&eacute;er. Des capacit&eacute;s cognitives et langagi&egrave;res telles que la r&eacute;flexion, l&rsquo;abstraction et la globalisation sont notamment attendues dans un contexte de formation &agrave; l&rsquo;&eacute;criture de recherche, comme nous le montrons dans ce qui suit.</p> <h2>2. Conceptions de la probl&eacute;matique de recherche</h2> <p>Nous rappelons d&rsquo;abord, avec Fabre (2017), que les termes <em>probl&egrave;me</em> et <em>probl&eacute;matique</em>, employ&eacute;s dans le langage commun, mais &eacute;galement dans la recherche et l&rsquo;enseignement, viennent de l&rsquo;histoire de la philosophie, celle des sciences et celle des didactiques. Le probl&egrave;me&nbsp;&ndash;&nbsp;du grec <em>problema</em>, obstacle qui bloque la pens&eacute;e &ndash;&nbsp;prend de multiples formes qui traduisent un manque, une difficult&eacute; ou encore une discontinuit&eacute; dans l&rsquo;exp&eacute;rience de la personne. Selon ce th&eacute;oricien, probl&eacute;matiser consiste d&rsquo;abord &agrave; poser le probl&egrave;me, en identifiant ce qui est paradoxal, &eacute;tonnant ou fait obstacle &agrave; la connaissance. La position du probl&egrave;me constitue un enjeu important pour la recherche car <q>sans probl&egrave;me, pas d&rsquo;enqu&ecirc;te et par cons&eacute;quent pas de science</q> (Fabre, 2017&nbsp;: 18). Vient ensuite le questionnement, qui d&eacute;coule du probl&egrave;me d&eacute;gag&eacute;, mais la probl&eacute;matique ne se r&eacute;duit pas &agrave; la formulation des questions de recherche. L&rsquo;&eacute;l&eacute;ment central de la probl&eacute;matisation, ou ce qu&rsquo;on appelle la probl&eacute;matique, est au fond constitu&eacute; par le traitement ou la construction du probl&egrave;me, laquelle se traduit par l&rsquo;&eacute;laboration d&rsquo;une strat&eacute;gie et par une prise en charge personnelle du projet de recherche.</p> <p>En ce qui concerne les conceptions de la probl&eacute;matique de recherche en sciences humaines dans les universit&eacute;s francophones, celles-ci ne font pas l&rsquo;objet d&rsquo;un consensus. Des travaux qui se partagent l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t pour la formation &agrave; l&rsquo;&eacute;criture de recherche en contexte homoglotte et alloglotte donnent plut&ocirc;t &agrave; voir un objet multidimensionnel, aux contours variables selon les cultures acad&eacute;miques, les publics et les disciplines impliqu&eacute;s. Nous pr&eacute;sentons dans ce qui suit trois conceptions de la probl&eacute;matique ayant servi de base &agrave; notre r&eacute;flexion.</p> <p>La premi&egrave;re conception est <strong>pragma-discursive et m&eacute;thodologique</strong> et concerne l&rsquo;acquisition de comp&eacute;tences n&eacute;cessaires aux &eacute;tudiants francophones natifs et non natifs avanc&eacute;s dans la production d&rsquo;&eacute;crits en ad&eacute;quation avec les exigences universitaires. La probl&eacute;matique de recherche est &eacute;tudi&eacute;e en tant qu&rsquo;&eacute;l&eacute;ment constitutif du discours de recherche, et plus particuli&egrave;rement de genres tels que la proposition de communication (Vlad, Claudel et al., 2009) et l&rsquo;introduction de m&eacute;moire (Vlad et Codleanu, 2010&nbsp;; Steriu et Vlad, 2019). Son &eacute;laboration suppose <q>une mise en perspective de la th&eacute;orie et de l&rsquo;empirie ainsi qu&rsquo;une anticipation de l&rsquo;approche choisie dans le cadre du travail de recherche</q> (Claudel, Cislaru et Vlad, 2017&nbsp;: 200). Parmi les crit&egrave;res d&rsquo;&eacute;valuation d&rsquo;une probl&eacute;matique, on trouve des param&egrave;tres li&eacute;s &agrave; l&rsquo;ad&eacute;quation discursive des &eacute;crits, notamment la pertinence de la probl&eacute;matique en rapport avec le champ de recherche et le th&egrave;me, ainsi que la coh&eacute;rence entre la probl&eacute;matique, le corpus et la m&eacute;thodologie (Vlad, Claudel et al., 2009).</p> <p>La deuxi&egrave;me conception est <strong>cognitive, heuristique et langagi&egrave;re</strong> et concerne non seulement l&rsquo;&eacute;laboration de la probl&eacute;matique, mais &eacute;galement la comp&eacute;tence de probl&eacute;matisation et la production de savoirs qui en r&eacute;sulte. La dimension heuristique et cognitive de l&rsquo;&eacute;criture en tant qu&rsquo;outil pour &eacute;laborer la pens&eacute;e et construire des savoirs (Goody, 1994) est consid&eacute;r&eacute;e comme une des sp&eacute;cificit&eacute;s de l&rsquo;&eacute;criture de recherche dans laquelle s&rsquo;inscrit la probl&eacute;matique. Des recherches issues notamment du champ des litt&eacute;raties universitaires &eacute;tudient la probl&eacute;matique de recherche en tant qu&rsquo;exigence sp&eacute;cifique qui se pose aux &eacute;tudiants dans la r&eacute;daction de m&eacute;moires, notes de synth&egrave;se, dossiers de textes th&eacute;oriques, rapports de stage, etc. Selon Nonnon (2002), la probl&eacute;matique constitue un &eacute;crit r&eacute;flexif qui r&eacute;sulte de l&rsquo;articulation &eacute;troite entre questions de recherche, hypoth&egrave;ses et choix m&eacute;thodologiques. Cette acception plut&ocirc;t technique la distingue de la probl&eacute;matisation, dont l&rsquo;acception est plus large et plus diffuse &ndash;&nbsp;une comp&eacute;tence, d&eacute;marche ou conduite fond&eacute;e sur des op&eacute;rations intellectuelles de haut niveau, telles que la r&eacute;flexivit&eacute; et l&rsquo;activit&eacute; interpr&eacute;tative (Pollet, 2014&nbsp;; Reuter, 2004&nbsp;; Rinck, 2011). La <q>conduite de probl&eacute;matisation</q> d&eacute;signe donc un savoir-faire &eacute;tendu, tant du point de vue cognitif que langagier (Scheepers, 2015&nbsp;: 190).</p> <p>La troisi&egrave;me conception que nous avons d&eacute;gag&eacute;e est notamment<strong> disciplinaire et m&eacute;thodologique</strong>. Dans une perspective orient&eacute;e vers la m&eacute;thodologie de la recherche en didactique des langues-cultures, Puren (2013&nbsp;: 5) d&eacute;finit la probl&eacute;matique comme &eacute;tant <q>l&rsquo;ensemble complexe de probl&egrave;mes que l&rsquo;on se propose d&rsquo;&eacute;tudier dans sa recherche</q>. Dans cette conception qu&rsquo;il qualifie de restreinte car limit&eacute;e &agrave; la <q>m&eacute;canique du questionnement</q>, Puren (op.cit.&nbsp;: 6) inclut <q>postulats, pr&eacute;misses, concepts, mod&egrave;les, questions, hypoth&egrave;ses et autres &eacute;l&eacute;ments &eacute;ventuellement consid&eacute;r&eacute;s comme indispensables &agrave; la pr&eacute;sentation d&rsquo;un projet de recherche</q>. Quant &agrave; la probl&eacute;matisation, elle est con&ccedil;ue comme une des quatre op&eacute;rations fondamentales du processus d&rsquo;&eacute;laboration du projet de recherche&nbsp;: nommer, d&eacute;finir, contextualiser, probl&eacute;matiser. La distinction op&eacute;r&eacute;e entre probl&egrave;me &ndash; <q>une question compliqu&eacute;e, que l&rsquo;on peut r&eacute;soudre</q> &ndash; et probl&eacute;matique &ndash; <q>une question complexe, que l&rsquo;on peut g&eacute;rer</q> &ndash; permet aux futurs sp&eacute;cialistes de l&rsquo;enseignement des langues d&#39;appr&eacute;hender intellectuellement le fonctionnement de la probl&eacute;matique en terme de sens, de composantes et de fonctions.</p> <p>Ces diff&eacute;rentes conceptions r&eacute;v&egrave;lent donc la complexit&eacute; de la probl&eacute;matique et des contraintes que cela implique chez les apprentis chercheurs, mais permettent &eacute;galement d&rsquo;esquisser des pistes pour la formation, en fonction des contextes, des objectifs d&rsquo;enseignement et des besoins identifi&eacute;s sur le terrain. On constate aussi que la dimension langagi&egrave;re, si elle est bien pr&eacute;sente dans les travaux recens&eacute;s, concerne surtout des aspects linguistico-discursifs de haut niveau &ndash; rigueur conceptuelle, coh&eacute;rence s&eacute;mantique, objectivit&eacute;, posture critique du scripteur, proc&eacute;d&eacute;s de contextualisation, renvois &agrave; la bibliographie, etc. &ndash; qui s&rsquo;adaptent notamment aux capacit&eacute;s d&rsquo;un public natif et non natif avanc&eacute; (C1-C2). Quant au dispositif que nous avons con&ccedil;u, il met l&rsquo;accent, comme nous le montrons dans ce qui suit, sur le d&eacute;veloppement de capacit&eacute;s linguistico-discursives de haut et de bas niveau, de savoirs sur le genre et de savoir-faire m&eacute;thodologiques n&eacute;cessaires &agrave; l&rsquo;&eacute;laboration d&rsquo;une probl&eacute;matique de recherche, en ad&eacute;quation avec le profil de nos apprenants et avec notre contexte institutionnel.</p> <h2>3. Dispositif global</h2> <p>Nous nous appuyons sur un dispositif didactique que nous avons mis en place dans le cadre du deuxi&egrave;me module d&rsquo;un cours d&rsquo;initiation aux &eacute;crits acad&eacute;miques intitul&eacute; <em>&Eacute;crire &agrave; l&rsquo;universit&eacute;</em>, au cours de l&rsquo;ann&eacute;e universitaire 2018-2019, &agrave; l&rsquo;&Eacute;cole de fran&ccedil;ais langue &eacute;trang&egrave;re de l&rsquo;Universit&eacute; de Lausanne. Les participants sont dix-huit &eacute;tudiants de niveau B2-C1, de langues premi&egrave;res diverses &ndash; ukrainien, hindi, russe, italien, portugais, arabe, chinois, japonais &ndash; et poursuivant un Dipl&ocirc;me de fran&ccedil;ais langue &eacute;trang&egrave;re (2e partie), un programme r&eacute;serv&eacute; &agrave; des &eacute;tudiants non francophones d&eacute;sireux d&rsquo;approfondir leurs connaissances en fran&ccedil;ais &agrave; travers l&rsquo;&eacute;tude de plusieurs disciplines de r&eacute;f&eacute;rence &ndash; linguistique, didactique, litt&eacute;rature, culture &ndash; et/ou souhaitant poursuivre des &eacute;tudes dans cette langue. Le cours se donne comme objectif principal de familiariser les &eacute;tudiants &agrave; l&rsquo;&eacute;criture de recherche en leur fournissant des outils linguistiques et m&eacute;thodologiques transversaux aux diff&eacute;rentes disciplines &eacute;tudi&eacute;es &agrave; l&rsquo;&Eacute;cole, en vue de la r&eacute;daction du travail de fin de cursus &ndash; <em>travail approfondi</em>, d&eacute;sormais TA &ndash; et pour l&rsquo;&eacute;laboration au pr&eacute;alable d&rsquo;une <em>probl&eacute;matique de recherche</em> qui repr&eacute;sente le plan de travail du futur TA. Ce texte &agrave; valeur programmatique doit comporter 400 mots au minimum et inclure&nbsp;: une contextualisation, des questions de recherche et une d&eacute;marche m&eacute;thodologique qui pr&eacute;sentent un projet de recherche en lien avec la discipline choisie. Sa validation par le futur responsable du TA permet &agrave; l&rsquo;&eacute;tudiant d&rsquo;engager son travail. Le cours int&egrave;gre donc une r&eacute;flexion de type FOU, en ce qu&rsquo;il vise &agrave; soutenir les &eacute;tudiants dans l&rsquo;&eacute;laboration de ces travaux. Les deux modules du cours proposent, entre autres, une pr&eacute;sentation des <em>Directives officielles relatives au TA</em> (dimension institutionnelle), des canevas pour l&rsquo;&eacute;laboration des &eacute;crits universitaires (dimension m&eacute;thodologique) et surtout des activit&eacute;s permettant de d&eacute;velopper des comp&eacute;tences langagi&egrave;res n&eacute;cessaires &agrave; l&rsquo;&eacute;laboration de ces &eacute;crits (dimension langagi&egrave;re).</p> <p>Les &eacute;crits abord&eacute;s par le deuxi&egrave;me module du cours sont principalement&nbsp;: la probl&eacute;matique de recherche, la synth&egrave;se de documents et des &eacute;crits de transition (notes de lecture ou comptes rendus), les deux premiers &eacute;crits faisant l&rsquo;objet d&rsquo;une &eacute;valuation &agrave; la fin du module sous la forme d&rsquo;un examen &eacute;crit de trois heures. La s&eacute;quence d&eacute;di&eacute;e &agrave; l&rsquo;&eacute;laboration d&rsquo;une probl&eacute;matique est compos&eacute;e de huit heures, son objectif &eacute;tant l&rsquo;initiation &agrave; la probl&eacute;matisation &agrave; travers une d&eacute;couverte des caract&eacute;ristiques discursives de la probl&eacute;matique et de ses fonctions dans le cadre du travail de recherche&nbsp;: contextualiser la recherche, en pr&eacute;ciser les objectifs, fournir un plan de travail. Cela repr&eacute;sente un objectif difficile, d&rsquo;autant qu&rsquo;il s&rsquo;agit d&rsquo;une nouveaut&eacute; pour la majorit&eacute; des &eacute;tudiants, lesquels, d&rsquo;apr&egrave;s leurs d&eacute;clarations, se sont tr&egrave;s peu confront&eacute;s &agrave; ce genre discursif dans leur &eacute;tudes ant&eacute;rieures &ndash; pour certains, il s&rsquo;agit d&rsquo;&eacute;tudes universitaires effectu&eacute;es dans leurs pays d&rsquo;origine.</p> <h3>3.1. Mod&egrave;le didactique du genre &laquo;&nbsp;probl&eacute;matique de recherche&nbsp;&raquo;</h3> <p>L&rsquo;&eacute;laboration d&rsquo;une probl&eacute;matique de recherche telle qu&rsquo;elle est appr&eacute;hend&eacute;e par notre dispositif poss&egrave;de les caract&eacute;ristiques d&rsquo;un genre acad&eacute;mique notamment en ce qu&rsquo;elle est constitutive d&rsquo;un espace institutionnel d&eacute;termin&eacute; avec ses fonctionnements, ses pratiques et ses discours (Reuter, 2013). Dans ce contexte institutionnel, les caract&eacute;ristiques attendues du travail de fin de cursus et de la probl&eacute;matique qui doit &ecirc;tre produite en amont sont inscrites dans un document officiel <em>&ndash; Directives officielles relatives au TA</em> &ndash; mis &agrave; la disposition des &eacute;tudiants. La probl&eacute;matique est cens&eacute;e offrir un angle d&rsquo;approche sur la th&eacute;matique choisie par l&rsquo;&eacute;tudiant et montrer une prise en charge personnelle du projet de recherche. La comp&eacute;tence de probl&eacute;matisation est valoris&eacute;e, comme dans toute institution d&rsquo;enseignement sup&eacute;rieur, en tant que caract&eacute;ristique d&rsquo;une formation qui vise le d&eacute;veloppement d&rsquo;aptitudes intellectuelles et de modes de pens&eacute;e sp&eacute;cifiques au travail universitaire&nbsp;: r&eacute;flexivit&eacute;, abstraction, analyse, contextualisation, pens&eacute;e critique, etc. Voici en ce sens un extrait des <em>Directives officielles</em> de l&rsquo;&Eacute;cole :</p> <blockquote> <p>Par son contenu, le travail apporte la preuve que l&rsquo;&eacute;tudiant est capable de conduire une analyse coh&eacute;rente et personnelle ou de concevoir un projet de cr&eacute;ation coh&eacute;rent, d&rsquo;exposer ses id&eacute;es de fa&ccedil;on claire et pr&eacute;cise, d&rsquo;utiliser les ressources de la litt&eacute;rature secondaire ou d&rsquo;autres ressources artistiques. (Directives officielles relatives au travail approfondi : 8)</p> </blockquote> <p>D&rsquo;un point de vue didactique, le choix de traiter la probl&eacute;matique de recherche comme un genre discursif acad&eacute;mique nous permet de mieux circonscrire cet &eacute;crit multidimensionnel et de le transposer en situation d&rsquo;enseignement pour en faire un objet d&#39;enseignement et d&#39;appropriation contextualis&eacute;. Ainsi, le genre constitue un outil au service de l&rsquo;appropriation et un m&eacute;diateur entre le contexte et les caract&eacute;ristiques discursives de la probl&eacute;matique. En nous basant sur le concept de <q>mod&egrave;le didactique du genre</q> (Schneuwly et Dolz, 1997) nous avons d&eacute;gag&eacute; les <q>dimensions enseignables</q> de la probl&eacute;matique, en ad&eacute;quation avec nos objectifs et les besoins de nos &eacute;tudiants. La mod&eacute;lisation nous a permis la d&eacute;finition de s&eacute;quences didactiques op&eacute;rationnalis&eacute;es au travers de situations de production de texte, d&rsquo;objectifs d&rsquo;apprentissage et de t&acirc;ches con&ccedil;us pour atteindre ces objectifs.</p> <p>Le tableau suivant pr&eacute;sente un mod&egrave;le didactique du genre que nous avons con&ccedil;u comme guide pour l&rsquo;enseignement et l&rsquo;&eacute;valuation des probl&eacute;matiques (cf. tableau 1). Le mod&egrave;le comporte trois niveaux, chacun &eacute;tant d&eacute;crit au travers de dimensions qui ont fait l&rsquo;objet d&rsquo;activit&eacute;s d&rsquo;observation/compr&eacute;hension et de production &eacute;crite dans le cadre du cours. Si les dimensions incluses dans les deux premiers niveaux sont sp&eacute;cifiques au genre &eacute;tudi&eacute;, les moyens langagiers correspondant au troisi&egrave;me niveau rel&egrave;vent, pour la plupart, de capacit&eacute;s transversales, que la production des probl&eacute;matiques permet de renforcer. Ce mod&egrave;le n&rsquo;a pas &eacute;t&eacute; distribu&eacute; aux &eacute;tudiants mais il aurait pu l&rsquo;&ecirc;tre, afin de servir d&rsquo;outil d&rsquo;(auto)&eacute;valuation des &eacute;crits.</p> <table border="1" cellpadding="1" cellspacing="1" style="width:800px;"> <caption> <p style="text-align: center;">Tableau 1. Mod&egrave;le didactique du genre &laquo; probl&eacute;matique de recherche &raquo;</p> </caption> <tbody> <tr> <td colspan="2"><strong>I. Contexte de production</strong></td> </tr> <tr> <td>Fonction</td> <td>&Eacute;laborer un projet de recherche</td> </tr> <tr> <td>Contenu th&eacute;matique</td> <td>Sujets d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t g&eacute;n&eacute;ral ou sp&eacute;cialis&eacute;s</td> </tr> <tr> <td>Consigne de production</td> <td>Titre, texte-source, nombre de mots</td> </tr> <tr> <td>Discours sur le genre</td> <td>Normes institutionnelles, repr&eacute;sentations des acteurs</td> </tr> <tr> <td colspan="2"><strong>II. Planification textuelle&nbsp;: organisation en parties (paragraphes)</strong></td> </tr> <tr> <td>Contextualisation</td> <td>Th&eacute;matique, objectif du travail, position du probl&egrave;me, renvoi au texte-source</td> </tr> <tr> <td>Questions de recherche</td> <td>Pertinence, pr&eacute;cision, concision, hi&eacute;rarchisation</td> </tr> <tr> <td>Hypoth&egrave;ses (facultatif)</td> <td>El&eacute;ments de r&eacute;ponse provisoires</td> </tr> <tr> <td>D&eacute;marche m&eacute;thodologique</td> <td>Dispositifs, m&eacute;thodes&nbsp;; ad&eacute;quation&nbsp;; justification</td> </tr> <tr> <td>Coh&eacute;sion interne des parties</td> <td>Progression, non contradiction</td> </tr> <tr> <td>Coh&eacute;sion d&rsquo;ensemble</td> <td>Mise en rapport des parties</td> </tr> <tr> <td colspan="2"><strong>III. Moyens langagiers</strong></td> </tr> <tr> <td>Discours rapport&eacute;</td> <td>Reformulation&nbsp;; citation</td> </tr> <tr> <td>Marqueurs de prise en charge &eacute;nonciative</td> <td>D&eacute;ictiques&nbsp;: <em>nous</em>, <em>je</em></td> </tr> <tr> <td>S&eacute;quence argumentative</td> <td>Connecteurs&nbsp;; subordonn&eacute;es circonstancielles</td> </tr> <tr> <td>Actes de langage</td> <td>Poser un probl&egrave;me, poser des questions, &eacute;mettre des hypoth&egrave;ses, proposer une m&eacute;thode, justifier une d&eacute;marche</td> </tr> <tr> <td>Coh&eacute;sion verbale&nbsp;</td> <td>Pr&eacute;sent, futur, autres temps verbaux appropri&eacute;s</td> </tr> <tr> <td>Coh&eacute;sion nominale</td> <td>Proc&eacute;d&eacute;s anaphoriques</td> </tr> <tr> <td>Lexique</td> <td>Structures phras&eacute;ologiques</td> </tr> <tr> <td>Registre</td> <td>&Eacute;criture scientifique</td> </tr> </tbody> </table> <p>Nous avons choisi d&rsquo;insister sur trois composantes de la probl&eacute;matique &ndash; la contextualisation, le questionnement et la d&eacute;marche m&eacute;thodologique &ndash; et de pr&eacute;senter les hypoth&egrave;ses de recherche comme facultatives, afin d&rsquo;all&eacute;ger la t&acirc;che de production. Voici les caract&eacute;ristiques attendues &ndash; en terme de sens, de fonction et des moyens langagiers &ndash; de chacune de ces composantes&nbsp;:</p> <p>La <strong>contextualisation</strong> comprend des &eacute;l&eacute;ments qui permettent d&rsquo;amener le sujet, d&rsquo;en expliciter l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t et de d&eacute;limiter le terrain de recherche. Dans cette partie qui annonce le traitement de la probl&eacute;matique, les &eacute;tudiants doivent articuler plusieurs aspects&nbsp;: th&eacute;matique, probl&egrave;me de recherche, pr&eacute;misses et faire ressortir l&rsquo;objectif du travail. Ils peuvent aussi apporter des pr&eacute;cisions concernant l&rsquo;espace-temps de la recherche afin de mieux en circonscrire l&rsquo;objet. Enfin, il est demand&eacute;, afin d&#39;&eacute;tayer la position du probl&egrave;me, un d&eacute;veloppement d&rsquo;arguments personnels ou emprunt&eacute;s au texte-source auquel le renvoi est n&eacute;cessaire. Du point de vue langagier, cette composante exige des capacit&eacute;s d&rsquo;argumentation, de reformulation et de citation, ainsi que l&rsquo;utilisation de connecteurs, de marqueurs de prise en charge &eacute;nonciative, etc.</p> <p>Le <strong>questionnement</strong>, essentiel au traitement de la probl&eacute;matique, d&eacute;coule du probl&egrave;me qui a &eacute;t&eacute; d&eacute;gag&eacute;, mais la probl&eacute;matique ne se r&eacute;duit pas &agrave; la formulation de la /des question(s) de recherche. La qualit&eacute; des questions &ndash; pertinence par rapport au probl&egrave;me, pr&eacute;cision, concision &ndash; est primordiale. Formuler plusieurs questions permet au scripteur d&rsquo;&eacute;tablir une hi&eacute;rarchie, d&rsquo;affiner sa pens&eacute;e, de nouer des liens entre l&rsquo;&eacute;tat pr&eacute;sent et l&rsquo;&eacute;tat futur de sa connaissance. Le questionnement peut d&eacute;boucher sur le rappel de l&rsquo;objectif du travail. L&rsquo;ad&eacute;quation des questions de recherche d&eacute;pend beaucoup des capacit&eacute;s langagi&egrave;res des scripteurs, notamment pour ce qui est de l&rsquo;utilisation de structures phras&eacute;ologiques pour introduire les questions, de reprises pronominales, de la ponctuation, etc.</p> <p>En avan&ccedil;ant des <strong>hypoth&egrave;ses de recherche</strong>, les scripteurs tentent d&rsquo;apporter des &eacute;l&eacute;ments de r&eacute;ponse aux questions qu&rsquo;ils ont formul&eacute;es. La fonction d&rsquo;une hypoth&egrave;se est d&rsquo;organiser la recherche autour d&rsquo;un but pr&eacute;cis, celui de v&eacute;rifier la validit&eacute; de cette r&eacute;ponse provisoire. Quant au fonctionnement discursif des hypoth&egrave;ses, il est assur&eacute; entre autres par des collocations telles <q>faire/&eacute;mettre une hypoth&egrave;se</q>.</p> <p>La <strong>d&eacute;marche m&eacute;thodologique</strong> comprend les moyens et les dispositifs qui permettront au scripteur d&rsquo;accomplir les op&eacute;rations sur lesquelles se fonde sa recherche et, le cas &eacute;ch&eacute;ant, de valider ou d&rsquo;invalider ses hypoth&egrave;ses. L&rsquo;exposition et la justification des m&eacute;thodes choisies &ndash; sondages, entretiens, &eacute;tudes de cas, etc. &ndash; demandent des capacit&eacute;s d&rsquo;argumentation, mais aussi li&eacute;es &agrave; l&rsquo;utilisation de subordonn&eacute;es circonstancielles et de temps verbaux appropri&eacute;s.</p> <p>L&rsquo;ordre dans lequel ces composantes doivent appara&icirc;tre dans la pr&eacute;sentation de la probl&eacute;matique n&rsquo;est pas impos&eacute;. En revanche, la <strong>coh&eacute;sion</strong> interne des parties, ainsi que la coh&eacute;sion d&rsquo;ensemble constituent des contraintes importantes qui sollicitent les scripteurs du point de vue de leurs capacit&eacute;s langagi&egrave;res.</p> <h3>3.2. Le dispositif de lecture-&eacute;criture des probl&eacute;matiques</h3> <p>En nous appuyant sur le mod&egrave;le didactique de la probl&eacute;matique de recherche, nous avons mis en place des activit&eacute;s visant &agrave; faire d&eacute;couvrir aux &eacute;tudiants le fonctionnement discursif du genre, au travers des allers-retours entre activit&eacute;s de compr&eacute;hension, de production et de r&eacute;vision/r&eacute;&eacute;criture des textes. Ces activit&eacute;s sont cens&eacute;es permettre aux scripteurs de passer progressivement d&rsquo;une pratique plut&ocirc;t sommaire ou intuitive de la probl&eacute;matique au d&eacute;veloppement progressif de capacit&eacute;s de probl&eacute;matisation. Les supports que nous avons fournis sont des exemples de probl&eacute;matiques tir&eacute;s d&rsquo;&eacute;crits acad&eacute;miques &ndash; TA, m&eacute;moires &ndash;, d&rsquo;articles scientifiques ou de vulgarisation et d&rsquo;ouvrages divers, en lien avec les disciplines &eacute;tudi&eacute;es, afin d&rsquo;assurer une exposition maximale des scripteurs &agrave; l&rsquo;&eacute;crit attendu.</p> <p>La <strong>pr&eacute;paration</strong> &agrave; la production &eacute;crite cherche notamment &agrave; fournir des outils pour la production &eacute;crite et propose une approche du genre sur plusieurs dimensions&nbsp;: linguistique-discursive, m&eacute;thodologique et repr&eacute;sentationnelle. L&rsquo;objectif de cette &eacute;tape est donc le d&eacute;veloppement de capacit&eacute;s discursives li&eacute;es &agrave; la reconnaissance de la structure textuelle et des marques linguistico-discursives sp&eacute;cifiques (Causa, 2009). Lors des activit&eacute;s d&rsquo;observation et d&rsquo;analyse de probl&eacute;matiques, les &eacute;tudiants se trouvent dans une situation d&rsquo;appropriation maximale car ils b&eacute;n&eacute;ficient d&rsquo;un environnement discursif propice, mettant &agrave; leur disposition mod&egrave;les de textes, discours sur le genre, interactions didactiques &ndash; y compris entre pairs &ndash;, retours sur leurs &eacute;crits, etc. Voici quelques exemples d&rsquo;activit&eacute;s de pr&eacute;paration &agrave; l&rsquo;&eacute;laboration des probl&eacute;matiques&nbsp;:</p> <p>- mise en discours des repr&eacute;sentations pr&eacute;construites de la probl&eacute;matique au moyen d&rsquo;un bref questionnaire ouvert, suivie d&rsquo;une mise en commun entre pairs &ndash; ces discours font partie du corpus choisi pour cette &eacute;tude&nbsp;;</p> <p>- identification de l&rsquo;organisation de probl&eacute;matiques r&eacute;dig&eacute;es par des scripteurs experts et des fonctions propres &agrave; chaque composante&nbsp;;</p> <p>- analyse &eacute;crite de probl&eacute;matiques r&eacute;dig&eacute;es par des pairs &ndash; ces analyses font &eacute;galement partie du corpus choisi pour cette &eacute;tude&nbsp;;</p> <p>- rep&eacute;rage et r&eacute;flexion m&eacute;talinguistique autour de formes discursives utilis&eacute;es pour amener le sujet, poser le probl&egrave;me, formuler des questions de recherche, &eacute;mettre une hypoth&egrave;se, d&eacute;crire une m&eacute;thode, justifier, argumenter, etc.&nbsp;;</p> <p>- reconstitution de parties manquantes &ndash; par exemple, formulation du probl&egrave;me ou des questions de recherche &ndash; dans une probl&eacute;matique donn&eacute;e&nbsp;;</p> <p>- &eacute;laboration d&rsquo;une carte mentale centr&eacute;e sur la notion de <em>probl&eacute;matique</em> &agrave; partir de connaissances d&eacute;j&agrave; l&agrave; et d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments de d&eacute;finition et de m&eacute;thodologie fournis par le cours&nbsp;;</p> <p>- travail de compr&eacute;hension des textes-sources&nbsp;: identification du sujet, du probl&egrave;me et des id&eacute;es essentielles du texte, reformulation d&rsquo;id&eacute;es, d&eacute;termination de mots-cl&eacute;s, etc.</p> <p>Le passage &agrave; la <strong>mise en texte</strong> de la probl&eacute;matique est ainsi facilit&eacute; par des activit&eacute;s qui mobilisent la compr&eacute;hension et la production &eacute;crite, tout en fournissant aux &eacute;tudiants un r&eacute;pertoire d&rsquo;exemples, d&rsquo;outils et de discours sur le genre, &agrave; r&eacute;investir dans leurs &eacute;crits.</p> <p>En ce qui concerne la <strong>r&eacute;vision</strong> des productions, nous avons privil&eacute;gi&eacute; les dimensions langagi&egrave;re et m&eacute;thodologique en r&eacute;ponse aux dysfonctionnements constat&eacute;s. La correction des probl&eacute;matiques par l&rsquo;enseignante a d&eacute;bouch&eacute; sur des discussions collectives ou individuelles, les &eacute;tudiants ayant propos&eacute; des rem&eacute;diations aux extraits probl&eacute;matiques. Ces &eacute;changes ont notamment permis le rappel de certaines r&egrave;gles concernant la langue ou des &eacute;l&eacute;ments de m&eacute;thodologie avec des exemples &agrave; l&rsquo;appui. Les &eacute;tudiants ont &eacute;galement travaill&eacute; par deux pour am&eacute;liorer des parties de leurs textes, ce qui a encourag&eacute; la r&eacute;flexion partag&eacute;e sur l&rsquo;ad&eacute;quation de leurs probl&egrave;mes de recherche, questions ou choix m&eacute;thodologiques et sur la coh&eacute;sion d&rsquo;ensemble de leurs probl&eacute;matiques.</p> <h2>4. Le corpus et son analyse</h2> <p>Les productions &eacute;crites qui sont exploit&eacute;es dans cette &eacute;tude ont &eacute;t&eacute; recueillies lors de l&rsquo;ex&eacute;cution par les &eacute;tudiants de plusieurs t&acirc;ches de compr&eacute;hension et de production &eacute;crites dans le cadre du dispositif de recherche pr&eacute;sent&eacute; (cf. ci-dessus). Les t&acirc;ches en question se fondent sur les param&egrave;tres d&eacute;finis par le mod&egrave;le du genre et sont centr&eacute;es sur des dimensions enseignables au sein de ce mod&egrave;le. Le choix des donn&eacute;es issues de ces t&acirc;ches nous permet de d&eacute;crire une progression dans l&rsquo;appropriation de la probl&eacute;matique&nbsp;: le travail pr&eacute;liminaire sur les repr&eacute;sentations du probl&egrave;me et de la probl&eacute;matique est suivi d&rsquo;une analyse &eacute;crite d&rsquo;exemples de probl&eacute;matiques r&eacute;dig&eacute;es par des pairs et enfin de la production de probl&eacute;matiques. Dans ce qui suit, nous pr&eacute;sentons les diff&eacute;rents &eacute;crits qui composent le corpus, puis une analyse de ces productions dans l&rsquo;ordre chronologique de leur recueil, en ins&eacute;rant une discussion partielle des r&eacute;sultats apr&egrave;s chaque partie.</p> <p>Premi&egrave;rement, il s&rsquo;agit de discours &eacute;crits recueillis en d&eacute;but d&rsquo;enseignement sur la base d&rsquo;un bref questionnaire (cf. annexe) sollicitant aux &eacute;tudiants de d&eacute;finir trois notions-cl&eacute;s r&eacute;currentes dans le cours&nbsp;: <em>probl&egrave;me</em>, <em>probl&eacute;matique</em> et <em>probl&eacute;matiser</em>. Cette partie du corpus comprend quinze productions qui d&eacute;veloppent environ quarante d&eacute;finitions des termes propos&eacute;s. Elle se donne comme principal objectif de faire &eacute;merger les repr&eacute;sentations initiales des &eacute;tudiants sur la probl&eacute;matique et de faire ressortir d&rsquo;&eacute;ventuels obstacles au travail sur le genre.</p> <p>Deuxi&egrave;mement, nous nous appuyons sur seize analyses &eacute;crites d&rsquo;exemples de probl&eacute;matiques tir&eacute;s d&rsquo;&eacute;crits acad&eacute;miques &ndash; m&eacute;moires, TA &ndash; que les participants au cours ont pu choisir dans un dossier fourni par l&rsquo;enseignante. Ces textes r&eacute;dig&eacute;s par des pairs ne sont pas pr&eacute;sent&eacute;s comme des mod&egrave;les parfaits, mais plut&ocirc;t comme des exemples susceptibles d&rsquo;am&eacute;lioration, afin d&rsquo;amener les &eacute;tudiants &agrave; adopter des points de vue critiques et &agrave; proposer des rem&eacute;diations. Chaque &eacute;tudiant &eacute;tait ainsi cens&eacute; choisir deux textes &agrave; analyser parmi les sept que contenait le dossier. Un bref questionnaire a &eacute;t&eacute; fourni comme aide &agrave; l&rsquo;analyse, invitant les &eacute;tudiants &agrave; identifier l&rsquo;organisation des probl&eacute;matiques et &agrave; &eacute;valuer les caract&eacute;ristiques de chaque composante (cf. annexe). La s&eacute;lection des seize analyses parmi les vingt-huit recueillies au total tient compte du choix effectu&eacute; par la majorit&eacute; des &eacute;tudiants, lequel s&rsquo;est port&eacute; sur trois des exemples fournis, traitant de sujets li&eacute;s &agrave; la didactique du FLE, &agrave; savoir&nbsp;: les strat&eacute;gies d&rsquo;enseignement&nbsp;; la compr&eacute;hension orale&nbsp;; la langue et l&rsquo;identit&eacute; des migrants. Nous avons ainsi s&eacute;lectionn&eacute; entre quatre et six analyses li&eacute;es &agrave; chacun des exemples, en privil&eacute;giant les r&eacute;ponses les plus &eacute;labor&eacute;es et argument&eacute;es et qui faisaient peu appel &agrave; la citation.</p> <p>Troisi&egrave;mement, le corpus inclut vingt textes qui d&eacute;veloppent des probl&eacute;matiques de recherche sur la base d&rsquo;extraits d&rsquo;articles &ndash; scientifiques ou de vulgarisation scientifique &ndash; ou encore d&rsquo;ouvrages traitant de sujets d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t g&eacute;n&eacute;ral ou sp&eacute;cialis&eacute;s. Les probl&eacute;matiques comprenant environ 250-300 mots ont &eacute;t&eacute; r&eacute;dig&eacute;es en classe, &agrave; domicile et &agrave; l&rsquo;examen &eacute;crit de fin de semestre. Les textes-sources[1] fournis aux &eacute;tudiants ne d&eacute;passaient pas 800 mots et &eacute;taient cens&eacute;s servir d&rsquo;appui non seulement au choix th&eacute;matique et lexical, mais aussi &agrave; la construction de la probl&eacute;matique&nbsp;&ndash;&nbsp;position du probl&egrave;me, formulation des questions et explicitation de la d&eacute;marche. Pour chaque &eacute;tudiant, nous avons s&eacute;lectionn&eacute; entre une et deux probl&eacute;matiques parmi les quatre qu&rsquo;il devait produire &ndash; sans compter les r&eacute;&eacute;critures &ndash; en privil&eacute;giant celles qui r&eacute;pondaient le mieux aux normes du genre, ce qui n&rsquo;exclut pas les dysfonctionnements et les variations au sein du corpus.</p> <p>L&rsquo;analyse de ces diff&eacute;rentes productions textuelles fait appel aux outils de la linguistique et &agrave; des cat&eacute;gories utilis&eacute;es dans des recherches ant&eacute;rieures (Boch et Grossman, 2002&nbsp;; Cavalla, 2010&nbsp;; Carras, 2015&nbsp;; Hidden et Portine, 2017&nbsp;; Charaudeau et Maingueneau, 2002) afin de mettre en &eacute;vidence les capacit&eacute;s langagi&egrave;res dont disposent les &eacute;tudiants au moment de l&rsquo;ex&eacute;cution des t&acirc;ches propos&eacute;es ou, au contraire, les dysfonctionnements et les obstacles &agrave; la compr&eacute;hension et &agrave; la production &eacute;crite. Nous porterons une attention particuli&egrave;re aux savoirs, savoir-faire et repr&eacute;sentations du genre transf&eacute;rables d&rsquo;une activit&eacute; et d&rsquo;un &eacute;crit &agrave; l&rsquo;autre lors des diff&eacute;rentes &eacute;tapes de l&rsquo;appropriation, afin de comprendre la mani&egrave;re dont les &eacute;tudiants parviennent &agrave; construire progressivement une macrocomp&eacute;tence de probl&eacute;matisation.</p> <h3>4.1. Repr&eacute;sentations initiales des &eacute;tudiants</h3> <p>Il est d&eacute;j&agrave; admis par la recherche que les discours sur l&rsquo;&eacute;crit &ndash; ceux des scripteurs mais aussi les normes linguistiques et les exigences institutionnelles &ndash; sont constitutifs du contexte de production et qu&rsquo;ils influencent la mise en &oelig;uvre des pratiques scripturales (Schneuwly, 2016). Nous avions &eacute;mis l&rsquo;hypoth&egrave;se, lors de la conception de ce dispositif, que le fait de faire &eacute;merger les repr&eacute;sentations initiales des &eacute;tudiants &agrave; propos de la probl&eacute;matique devait nous permettre, entre autres, de rep&eacute;rer d&rsquo;&eacute;ventuels obstacles &agrave; la production et de concevoir des actions didactiques qui prennent en compte ces obstacles (cf. tableau 2). Nous pr&eacute;cisons qu&rsquo;au moment o&ugrave; ces discours ont &eacute;t&eacute; recueillis, les &eacute;tudiants avaient d&eacute;j&agrave; pris connaissance de quelques r&egrave;gles de base concernant l&#39;&eacute;laboration de la probl&eacute;matique et qu&#39;ils avaient m&ecirc;me produit une probl&eacute;matique, lors du premier module du cours.</p> <table border="1" cellpadding="1" cellspacing="1" style="width:800px;"> <caption> <p style="text-align: center;">Tableau 2. Repr&eacute;sentations initiales des notions de <em>probl&egrave;me</em>, <em>probl&eacute;matique </em>et<em> probl&eacute;matiser</em></p> </caption> <tbody> <tr> <td>Notion &agrave; d&eacute;finir</td> <td>Lex&egrave;mes d&eacute;finitoires</td> <td>Nombre de d&eacute;finitions</td> <td>Discours d&rsquo;&eacute;tudiants (exemples)</td> </tr> <tr> <td colspan="1" rowspan="3"><strong>probl&egrave;me</strong></td> <td>difficult&eacute;, obstacle</td> <td>6</td> <td><q>quelque chose qui pose un obstacle, qui coince</q> ; <q>une situation difficile</q> ; <q>une barri&egrave;re, incompr&eacute;hension</q></td> </tr> <tr> <td>quelque chose &agrave; r&eacute;soudre, question</td> <td>5</td> <td><q>une situation qui demande une solution, un changement</q> ; <q>une question probl&eacute;matique sur un sujet</q></td> </tr> <tr> <td>sujet, th&egrave;me</td> <td>4</td> <td><q>le sujet sur lequel on doit argumenter</q> ; <q>th&egrave;me qu&rsquo;on choisit de traiter</q></td> </tr> <tr> <td colspan="1" rowspan="4"><strong>probl&eacute;matique</strong></td> <td>question, questionnement</td> <td>5</td> <td><q>une s&eacute;rie de questions qui peuvent aider dans la r&eacute;flexion et la r&eacute;solution d&rsquo;un sujet &eacute;voqu&eacute;</q> ; <q>la question qui va orienter la recherche</q></td> </tr> <tr> <td>relation</td> <td>3</td> <td><q>relation entre deux id&eacute;es</q> ; <q>pourrait comprendre plusieurs probl&egrave;mes</q></td> </tr> <tr> <td>sujet, opinion</td> <td>3</td> <td><q>un sujet de discussion </q>; <q>une opinion &agrave; expliquer</q></td> </tr> <tr> <td>recherche de solution</td> <td>3</td> <td><q>un chemin pour trouver la r&eacute;ponse de la recherche</q> ;&nbsp; <q>la r&eacute;solution d&#39;un sujet &eacute;voqu&eacute;</q></td> </tr> <tr> <td colspan="1" rowspan="3"><strong>probl&eacute;matiser</strong></td> <td>r&eacute;fl&eacute;chir, analyser</td> <td>7</td> <td><q>r&eacute;fl&eacute;chir sur une question ou sur un probl&egrave;me</q> ; <q>construire et expliquer une probl&eacute;matique</q></td> </tr> <tr> <td>questionner, s&rsquo;interroger</td> <td>4</td> <td><q>s&rsquo;interroger sur un sujet</q> ; <q>se poser des questions critiques</q></td> </tr> <tr> <td>trouver des r&eacute;ponses</td> <td>4</td> <td><q>trouver une solution &agrave; une probl&eacute;matique</q> ; <q>trouver des arguments contre ou favorables sur un certain sujet</q></td> </tr> </tbody> </table> <p>Beaucoup des d&eacute;finitions recens&eacute;es dans ce tableau montrent une bonne compr&eacute;hension des m&eacute;canismes de la probl&eacute;matique de recherche, par exemple&nbsp;: le probl&egrave;me comme <em>incompr&eacute;hension</em> ou <em>difficult&eacute;</em>, la probl&eacute;matique comme <em>relation</em> ou <em>chemin</em>, la probl&eacute;matisation comme <em>r&eacute;flexion</em> et <em>construction</em>. Cela repr&eacute;sente une bonne base pour le d&eacute;roulement ult&eacute;rieur des activit&eacute;s au sein du dispositif. Cependant, des ph&eacute;nom&egrave;nes de simplification, glissement de sens ou confusion sont &eacute;galement &agrave; relever.</p> <p>Si le terme <em>probl&egrave;me</em> est g&eacute;n&eacute;ralement d&eacute;fini, comme le r&eacute;v&egrave;le ce tableau, &agrave; partir de son emploi courant, comme une <em>difficult&eacute;</em> ou un <em>obstacle</em>, ou encore comme une <em>question &agrave; r&eacute;soudre</em>, quelques d&eacute;finitions l&rsquo;associent &agrave; un <em>th&egrave;me</em> ou <em>sujet</em>, ce qui peut cr&eacute;er des difficult&eacute;s dans l&rsquo;&eacute;laboration ult&eacute;rieure de la probl&eacute;matique. En effet, l&rsquo;&eacute;tudiant pourrait &eacute;noncer le sujet de sa recherche de mani&egrave;re plus ou moins g&eacute;n&eacute;rale, sans se pr&eacute;occuper de le traduire en une interrogation appropri&eacute;e ou d&rsquo;approfondir avec les moyens dont il disposerait. Quant aux d&eacute;finitions de la <em>probl&eacute;matique</em>, celles-ci mettent en &eacute;vidence la polys&eacute;mie du mot, en faisant apparaitre des glissements de sens et des simplifications li&eacute;es surtout &agrave; une repr&eacute;sentation de la probl&eacute;matique comme &eacute;tant l&rsquo;&eacute;quivalent d&rsquo;une <em>question</em>. La m&ecirc;me simplification potentiellement g&eacute;n&eacute;ratrice d&rsquo;obstacle peut &ecirc;tre remarqu&eacute;e dans des tentatives comme celle-ci o&ugrave; l&rsquo;&eacute;tudiante essaie d&rsquo;&eacute;tablir des liens entre la notion de <em>probl&egrave;me</em>&nbsp;: <q>th&egrave;me qu&rsquo;on choisit de traiter</q>&nbsp;et celle de&nbsp;<em>probl&eacute;matique</em>&nbsp;: <q>les questions qu&rsquo;on va se poser &agrave; propos de ce th&egrave;me</q>. Enfin, dans les discours recens&eacute;s &agrave; propos du verbe <em>probl&eacute;matiser</em>, on trouve surtout des lex&egrave;mes qui d&eacute;signent des op&eacute;rations mentales que mobilise la probl&eacute;matisation &ndash; <em>r&eacute;fl&eacute;chir</em>, <em>construire</em>. Cependant, une partie des d&eacute;finitions fait appara&icirc;tre une tendance &agrave; r&eacute;duire la conduite de probl&eacute;matisation au fait de poser des questions &ndash; <em>questionner</em>, <em>interroger</em> &ndash; ou de <em>trouver des r&eacute;ponses</em> &agrave; ces questions. Ces r&eacute;ductions n&rsquo;ont pourtant rien d&rsquo;&eacute;tonnant, &eacute;tant donn&eacute; le peu d&rsquo;exp&eacute;rience &ndash; en lecture et en production &ndash; qu&rsquo;ont pu acqu&eacute;rir les &eacute;tudiants en la mati&egrave;re &agrave; cette &eacute;tape de leur appropriation.</p> <p>Du point de vue de l&rsquo;appropriation, cette activit&eacute; permet aux &eacute;tudiants de construire des discours sur le genre et sur l&rsquo;&eacute;criture, discours qui sont progressivement ajust&eacute;s au fil des cours et servent d&rsquo;outils pour le d&eacute;veloppement de comp&eacute;tences scripturales (Schneuwly, 2008). Nous soulignons que cette entr&eacute;e par les repr&eacute;sentations est aussi langagi&egrave;re, car elle sollicite la mise en mots par &eacute;crit de connaissances, d&rsquo;exemples, de conceptualisations et constitue un pr&eacute;alable n&eacute;cessaire pour trouver un langage commun avec les &eacute;tudiants. Au-del&agrave; des ambigu&iuml;t&eacute;s, r&eacute;ductions ou glissements de sens, les d&eacute;finitions r&eacute;dig&eacute;es dans le cadre de cette activit&eacute; n&rsquo;en restent pas moins des tentatives d&rsquo;&eacute;claircissement voire de formalisation de savoirs, ce qui est propice &agrave; la formation &agrave; l&rsquo;&eacute;criture acad&eacute;mique.</p> <h3>4.2. Les analyses d&rsquo;exemples de probl&eacute;matiques</h3> <p>Les analyses demand&eacute;es aux &eacute;tudiants &eacute;taient cens&eacute;es d&eacute;velopper des capacit&eacute;s discursives relatives &agrave; la lecture de probl&eacute;matiques dans le cadre d&rsquo;une activit&eacute; de pr&eacute;paration &agrave; la production &eacute;crite. L&rsquo;examen de ces donn&eacute;es est centr&eacute; sur les capacit&eacute;s mobilis&eacute;es par les &eacute;tudiants lors de deux op&eacute;rations successives&nbsp;: la premi&egrave;re consiste &agrave; identifier les composantes de la probl&eacute;matique &agrave; travers une s&eacute;lection de marques discursives dans les exemples choisis&nbsp;; la deuxi&egrave;me renvoie &agrave; un examen critique des caract&eacute;ristiques de chaque composante en fonction des crit&egrave;res propos&eacute;s par le questionnaire. Nous d&eacute;veloppons ces deux aspects dans ce qui suit.</p> <h4>4.2.1. L&rsquo;identification de la structure des probl&eacute;matiques</h4> <p>Les &eacute;tudiants parviennent &agrave; identifier sans trop de difficult&eacute; dans les exemples analys&eacute;s&nbsp;: le sujet du travail, les questions de recherche et la d&eacute;marche m&eacute;thodologique, soit en faisant appel &agrave; leur exp&eacute;rience de lecteurs, pour ce qui est du rep&eacute;rage du sujet, ou en s&eacute;lectionnant des marques discursives qui renvoient explicitement aux parties recherch&eacute;es&nbsp;: structures interrogatives et verbes introducteurs dans le cas des questions de recherche&nbsp;; un lexique sp&eacute;cifique <em>&ndash; enqu&ecirc;te</em>, <em>interview</em>, <em>m&eacute;thode</em> &ndash;, ainsi que des indications li&eacute;es au d&eacute;roulement de la recherche, dans le cas de la d&eacute;marche m&eacute;thodologique.</p> <p>Nous allons illustrer avec des exemples la mani&egrave;re dont les &eacute;tudiants s&rsquo;y prennent afin d&rsquo;identifier le probl&egrave;me et les hypoth&egrave;ses de recherche dans les probl&eacute;matiques propos&eacute;es. Pour ce qui est de l&rsquo;identification du <strong>probl&egrave;me de recherche</strong>, celle-ci est effectu&eacute;e de fa&ccedil;on pertinente par quelques &eacute;tudiants au travers de marqueurs textuels &eacute;voquant une interrogation sur un sujet donn&eacute;, comme dans l&rsquo;exemple suivant&nbsp;: <q>Le probl&egrave;me de recherche est de savoir comment un public universitaire non francophone fait face &agrave; la compr&eacute;hension d&rsquo;un document audio en fran&ccedil;ais</q>. Certains &eacute;tudiants identifient le probl&egrave;me &agrave; partir d&rsquo;indices relatifs &agrave; un manque dans la recherche, comme dans l&rsquo;extrait suivant&nbsp;: <q>Le probl&egrave;me&nbsp;: dans l&rsquo;apprentissage et dans la communication, la compr&eacute;hension de l&rsquo;oral &agrave; suscit&eacute; beaucoup moins de recherches que la production orale et &eacute;crite</q>. Le probl&egrave;me est &eacute;galement rep&eacute;r&eacute; gr&acirc;ce &agrave; des liens conceptuels pr&eacute;sent&eacute;s comme tels par l&rsquo;auteur de la probl&eacute;matique&nbsp;: <q>Le probl&egrave;me de recherche est le lien entre l&rsquo;identit&eacute;, les langues et l&rsquo;int&eacute;gration des immigr&eacute;s hongrois en Suisse</q>. Un des dysfonctionnements li&eacute;s au rep&eacute;rage du probl&egrave;me de recherche semble t&eacute;moigner de repr&eacute;sentations similaires &agrave; celles observ&eacute;es lors de l&rsquo;activit&eacute; ant&eacute;rieure, le probl&egrave;me &eacute;tant con&ccedil;u comme un sujet ou une th&egrave;matique de recherche. Voici un exemple en ce sens&nbsp;: <q>Le probl&egrave;me de recherche : l&rsquo;apprentissage de la langue du pays d&rsquo;accueil</q>. Cela r&eacute;v&egrave;le une difficult&eacute; &agrave; saisir le fonctionnement discursif du probl&egrave;me et son r&ocirc;le dans l&rsquo;&eacute;laboration d&rsquo;une probl&eacute;matique.</p> <p>Quant aux <strong>hypoth&egrave;ses de recherche</strong>, celles-ci sont rep&eacute;r&eacute;es &agrave; partir de s&eacute;quences comprenant des verbes comme <em>sembler</em>&nbsp;ou <em>pouvoir</em>&nbsp;: <q>L&rsquo;auteur fait une hypoth&egrave;se &agrave; la troisi&egrave;me ligne&nbsp;: ainsi, l&rsquo;identit&eacute;, les langues et l&rsquo;int&eacute;gration semblent &ecirc;tre li&eacute;s</q> ; <q>La phrase suivante est une hypoth&egrave;se&nbsp;: le rapport au pays d&rsquo;origine et au pays d&rsquo;accueil peut &ecirc;tre modifi&eacute;, tout comme notre comp&eacute;tence dans la langue d&rsquo;origine et dans la langue d&rsquo;accueil</q>. Toutefois, l&rsquo;absence de marqueurs discursifs explicites tels que le mot <em>hypoth&egrave;se</em> ou la collocation <em>&eacute;mettre/faire une hypoth&egrave;se</em> entrave g&eacute;n&eacute;ralement la compr&eacute;hension de ces composantes de la probl&eacute;matique, certains &eacute;tudiants essayant de formuler leurs propres hypoth&egrave;ses en tant que lecteurs : <q>L&rsquo;&eacute;tude porte sur les strat&eacute;gies d&rsquo;apprentissage, ce qui pose l&rsquo;hypoth&egrave;se que certaines sont meilleures que d&rsquo;autres, m&ecirc;me si ce n&rsquo;est pas explicitement mentionn&eacute; dans cette introduction</q>. On peut enfin constater, comme pr&eacute;c&eacute;demment, des ph&eacute;nom&egrave;nes de confusion entre les diff&eacute;rentes composantes de la probl&eacute;matique, en l&rsquo;occurrence entre l&rsquo;hypoth&egrave;se et l&rsquo;objectif du travail, en l&rsquo;absence de marqueurs textuels tr&egrave;s explicites : <q>Des hypoth&egrave;ses de recherche sont bien &eacute;videntes dans ces questions, c&rsquo;est-&agrave;-dire de d&eacute;finir la place des strat&eacute;gies d&rsquo;apprentissage et envisager les approches d&rsquo;enseignement des strat&eacute;gies d&rsquo;apprentissage aux &eacute;l&egrave;ves</q>.</p> <p>Les difficult&eacute;s li&eacute;es &agrave; l&rsquo;identification des composantes d&rsquo;une probl&eacute;matique t&eacute;moignent donc de comp&eacute;tences discursives en construction, ce qui confirme l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t d&rsquo;une exposition accrue &agrave; ces genres d&rsquo;&eacute;crits, dans leur vari&eacute;t&eacute;.</p> <h4>4.2.2. L&rsquo;examen des exemples de probl&eacute;matiques</h4> <p>Parmi les seize analyses retenues pour cette recherche, huit examinent attentivement les textes lus, soit en d&eacute;veloppant des points de vue argument&eacute;s et des commentaires critiques &agrave; propos des textes lus, ou en avan&ccedil;ant des inf&eacute;rences ou des propositions de rem&eacute;diation.</p> <p>La coh&eacute;sion d&rsquo;ensemble des probl&eacute;matiques analys&eacute;es fait l&rsquo;objet de plusieurs <strong>commentaires argument&eacute;s</strong>. Dans l&rsquo;exemple suivant, l&rsquo;argumentation repose sur la mise en avant d&rsquo;une opposition g&eacute;n&eacute;ral/sp&eacute;cifique qui nuirait &agrave; la coh&eacute;sion des parties&nbsp;: <q>Cette d&eacute;marche ne s&rsquo;articule pas bien aux questions de recherche, puisque les questions sont tr&egrave;s g&eacute;n&eacute;rales, alors que la d&eacute;marche s&rsquo;articule sur des &eacute;l&eacute;ments tr&egrave;s pr&eacute;cis</q>. On peut aussi constater dans un autre extrait la mani&egrave;re dont une &eacute;tudiante tente de fabriquer du sens &agrave; partir des textes lus&nbsp;: <q>Cette d&eacute;marche est articul&eacute;e aux questions de recherche et aux hypoth&egrave;ses, dans la mesure o&ugrave; j&rsquo;ai constat&eacute; que l&rsquo;auteur utilise les m&ecirc;mes termes que dans les questions pos&eacute;es et annonce leur traitement dans le m&ecirc;me ordre</q>.</p> <p>Plusieurs <strong>commentaires critiques</strong> concernent la qualit&eacute; des questions de recherche, le caract&egrave;re g&eacute;n&eacute;ral ou abstrait &eacute;tant&nbsp;souvent mentionn&eacute; comme une des caract&eacute;ristiques non pertinentes des questions&nbsp;: <q>Les deux premi&egrave;res questions sont assez vagues et g&eacute;n&eacute;rales. Il vaudrait mieux poser des questions pr&eacute;cises</q>. Les qualit&eacute;s des questions de recherche &ndash; pr&eacute;cision, pertinence, etc. &ndash; sont emprunt&eacute;es au questionnaire fourni dans le cadre de cette activit&eacute; et aux recommandations communiqu&eacute;es au cours. Certains commentaires mettent en doute, au moyen de marqueurs de d&eacute;saccord, la coh&eacute;sion interne du questionnement, laquelle renvoie &agrave; une autre exigence du genre, telle qu&rsquo;elle a &eacute;t&eacute; pr&eacute;sent&eacute;e dans le cadre de l&rsquo;enseignement&nbsp;: <q>[L&rsquo;auteur] pose toutes ces questions l&rsquo;une apr&egrave;s l&rsquo;autre mais on ne voit pas bien leur int&eacute;r&ecirc;t ou bien ce sont des questions qui ont des voies diff&eacute;rentes. Il ne construit pas de lien entre ces trois questions</q>.</p> <p>Les analyses remettent parfois en question diff&eacute;rentes parties des textes lus en avan&ccedil;ant des <strong>propositions de rem&eacute;diation</strong>, comme cet extrait&nbsp;: <q>A mon avis, le sujet n&rsquo;est pas clairement pr&eacute;sent&eacute;. Il manque un d&eacute;veloppement plus d&eacute;taill&eacute; dans le premier paragraphe. Cela veut dire qu&rsquo;il vaudrait mieux pr&eacute;ciser que ce travail est bas&eacute; sur l&rsquo;analyse des immigr&eacute;s hongrois, ainsi que sur son exp&eacute;rience personnelle</q>. Notre faisons l&#39;hypoth&egrave;se que le fait de proposer des solutions aux dysfonctionnements rep&eacute;r&eacute;s dans les textes constitue un exercice d&rsquo;&eacute;valuation des &eacute;crits d&rsquo;autrui qui est de nature &agrave; favoriser la production des probl&eacute;matiques.</p> <p>Les &eacute;tudiants se servent &eacute;galement d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments fournis par les textes afin d&rsquo;effectuer des <strong>inf&eacute;rences</strong>, comme dans cet exemple qui t&eacute;moigne de bonnes capacit&eacute;s de compr&eacute;hension et d&rsquo;interpr&eacute;tation du texte lu&nbsp;: <q>L&rsquo;auteur explique qu&rsquo;il va utiliser la m&eacute;thode d&rsquo;enqu&ecirc;te afin de r&eacute;pondre &agrave; ses questions th&eacute;oriques. Il ne va pas donc faire des recherches th&eacute;oriques concernant ces th&egrave;mes. De plus, l&rsquo;auteur s&rsquo;appuie sur son exp&eacute;rience personnelle qui est &eacute;galement suppos&eacute;e servir de t&eacute;moignage</q>.</p> <p>Les analyses r&eacute;alis&eacute;es par les &eacute;tudiants dans le cadre de cette activit&eacute; peuvent &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;es &agrave; la fois comme des discours porteurs de repr&eacute;sentations sur le genre et comme des actions langagi&egrave;res (Schneuwly et Dolz, 1997) permettant d&rsquo;observer les savoirs et les savoir-faire dont se servent les lecteurs pour analyser les textes propos&eacute;s. Il s&rsquo;agit notamment de capacit&eacute;s cognitivo-langagi&egrave;res &ndash; argumenter, &eacute;valuer, interpr&eacute;ter &ndash; qui pourraient &eacute;galement &ecirc;tre mobilis&eacute;es lors de la production des probl&eacute;matiques. En revanche, une partie des &eacute;crits r&eacute;v&egrave;le des difficult&eacute;s &agrave; adopter un point de vue critique et &agrave; questionner les exemples analys&eacute;s, ce qui peut s&rsquo;expliquer par une perception de ces exemples comme &eacute;tant des <q>mod&egrave;les</q> parfaits. Cette attitude semble typique des &eacute;tudiants, non seulement allophones mais aussi francophones, lors de l&rsquo;acculturation aux &eacute;crits universitaires (Gettliffe, 2015&nbsp;; Pollet, 2010). Des activit&eacute;s d&rsquo;&eacute;valuation d&rsquo;&eacute;crits d&rsquo;autrui qui exigent plus explicitement une prise de position critique ou des propositions de r&eacute;vision pourraient amener les &eacute;tudiants &agrave; adopter des attitudes plus actives en tant que lecteurs.</p> <p>Ces r&eacute;sultats confirment par ailleurs l&rsquo;influence de certaines repr&eacute;sentations initiales&nbsp;&ndash;&nbsp;par exemple, celles du probl&egrave;me de recherche comme th&egrave;me ou sujet du travail&nbsp;&ndash;&nbsp;sur la lecture des textes. Afin d&rsquo;infl&eacute;chir ces repr&eacute;sentations et de mieux faire comprendre les fonctions du probl&egrave;me au sein de la probl&eacute;matique, nous pouvons proposer des activit&eacute;s de compr&eacute;hension et d&rsquo;identification de probl&egrave;mes de recherche de diff&eacute;rents types (Tremblay et Perrier, 2006) ainsi que des productions &eacute;crites centr&eacute;es sur la position du probl&egrave;me. Enfin, la lecture de probl&eacute;matiques r&eacute;dig&eacute;es par des pairs peut &eacute;galement amener les &eacute;tudiants &agrave; effectuer non seulement une observation de la structure et du contenu des &eacute;crits, mais aussi un rep&eacute;rage des moyens langagiers convoqu&eacute;s, &agrave; l&rsquo;aide d&rsquo;une grille que les &eacute;tudiants pourraient utiliser comme outil au cours de leurs lectures et productions &eacute;crites.</p> <h3>4.3. Analyse des probl&eacute;matiques</h3> <p>Nous avons choisi d&rsquo;abord la production suivante, r&eacute;dig&eacute;e &agrave; partir de l&rsquo;article de Cummins (2001) propos&eacute; comme source, production qui permet de rep&eacute;rer les capacit&eacute;s discursives que l&rsquo;&eacute;tudiante mobilise pour construire son projet de recherche. Ces capacit&eacute;s peuvent &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;es, du moins en partie, comme des effets du dispositif didactique qui a &eacute;t&eacute; mis en place dans le cadre de ce cours.</p> <h5>Exemple de probl&eacute;matique (&eacute;tudiante, Dipl&ocirc;me FLE 2e partie, 4.06.2019)</h5> <p><em>La langue maternelle des enfants bilingues</em></p> <p><em>La recherche scientifique a d&eacute;montr&eacute; l&rsquo;influence positive de la langue maternelle sur l&rsquo;&eacute;ducation des enfants bilingues. Selon Cummins (2001) &laquo;&nbsp;les deux langues se nourrissent l&rsquo;une l&rsquo;autre quand l&rsquo;environnement &eacute;ducationnel donne aux enfants acc&egrave;s aux deux&nbsp;&raquo;. Mais, si la langue de la maison joue un r&ocirc;le favorable car elle fournit une sorte de base pour la deuxi&egrave;me langue (surtout si les deux langues ont la m&ecirc;me nature), la langue de l&rsquo;&eacute;cole exerce souvent un pouvoir trop fort sur la langue maternelle. Cette exposition &agrave; la langue de l&rsquo;environnement peut causer la perte progressive de l&rsquo;usage de la langue maternelle.</em></p> <p><em>Dans le cadre de cette &eacute;tude, je me concentrerai sur la langue maternelle des enfants bilingues et les effets de la langue de l&rsquo;&eacute;cole sur la langue de la maison en essayant de r&eacute;pondre aux questions suivantes&nbsp;: Pourquoi la langue maternelle est-elle fragile chez certains enfants bilingues&nbsp;? Par quels moyens les parents peuvent-ils favoriser le maintien de la langue de la maison&nbsp;? Quel r&ocirc;le joue l&rsquo;institution scolaire dans le d&eacute;veloppement du bilinguisme des enfants&nbsp;?</em></p> <p><em>Pour y r&eacute;pondre, je comparerai d&rsquo;abord les exp&eacute;riences de deux familles bilingues, l&rsquo;une qui a r&eacute;ussi &agrave; pr&eacute;server les deux langues pour ses enfants et l&rsquo;autre qui au contraire a rencontr&eacute; des difficult&eacute;s. En comparant ces deux &eacute;tudes de cas je chercherai ensuite les moyens par lesquels les parents peuvent agir. Enfin, en observant le cadre scolaire de ces deux familles j&rsquo;analyserai le r&ocirc;le qu&rsquo;a jou&eacute; l&rsquo;&eacute;cole dans la sauvegarde ou la perte du bilinguisme.</em></p> <p><em>(256 mots)</em></p> <p>Cette probl&eacute;matique respecte globalement les caract&eacute;ristiques du genre attendu, notamment en ce qui concerne le contexte de production, la planification textuelle et les moyens langagiers utilis&eacute;s. L&rsquo;&eacute;tudiante commence par amener le sujet et poser les pr&eacute;misses de sa recherche, en empruntant au texte-source la th&eacute;matique, des termes sp&eacute;cialis&eacute;s (bilinguisme, langue de l&rsquo;environnement, etc.) et des connaissances consid&eacute;r&eacute;es comme acquises (l&rsquo;influence positive de la langue maternelle sur l&rsquo;&eacute;ducation des enfants bilingues). Le recours &agrave; la citation &agrave; l&rsquo;aide du segment introducteur <q>selon Cummins (2001)</q> a comme fonction d&rsquo;int&eacute;grer le discours th&eacute;orique dans le discours de recherche, participant ainsi de la construction de l&rsquo;objet de recherche et des hypoth&egrave;ses. La s&eacute;quence qui suit la citation pr&eacute;sente les caract&eacute;ristiques d&rsquo;une s&eacute;quence argumentative &ndash; pr&eacute;misses, arguments, (hypo)th&egrave;se, connecteurs. Vers la fin de cette s&eacute;quence, l&rsquo;&eacute;tudiante &eacute;met une hypoth&egrave;se de recherche dans ces termes&nbsp;: <q>Cette exposition &agrave; la langue de l&rsquo;environnement peut causer la perte progressive de l&rsquo;usage de la langue maternelle</q>. Dans les parties suivantes, les multiples occurrences du <em>je</em> rel&egrave;vent de la prise en charge &eacute;nonciative du discours, comme dans l&rsquo;extrait suivant o&ugrave; l&rsquo;&eacute;tudiante pose son probl&egrave;me de recherche&nbsp;: <q>Dans le cadre de cette &eacute;tude, je me concentrerai sur la langue maternelle des enfants bilingues et les effets de la langue de l&rsquo;&eacute;cole sur la langue de la maison</q>. Les questions de recherche avanc&eacute;es par l&rsquo;&eacute;tudiante d&eacute;coulent du probl&egrave;me pr&eacute;c&eacute;demment pos&eacute; et en recouvrent trois aspects sp&eacute;cifiques suffisamment clairs et pertinents. Dans le dernier paragraphe, la scriptrice propose une d&eacute;marche m&eacute;thodologique comparative bas&eacute;e sur des &eacute;tudes de cas, sans toutefois sp&eacute;cifier les modalit&eacute;s du recueil des donn&eacute;es ni justifier sa d&eacute;marche. Elle utilise une transition &ndash; <q>Pour y r&eacute;pondre,...</q> &ndash; et des organisateurs textuels &ndash; <q>d&rsquo;abord..., ensuite..., enfin...</q> &ndash; qui assurent la coh&eacute;sion de la partie et celle d&rsquo;ensemble. Une conclusion aurait &eacute;t&eacute; n&eacute;cessaire pour que le projet de recherche gagne en coh&eacute;sion. Cette production, qui n&rsquo;a pas subi de corrections de la part de l&rsquo;enseignante, peut para&icirc;tre na&iuml;ve ou assez peu aboutie si on la compare &agrave; des productions d&rsquo;&eacute;tudiants plus avanc&eacute;s. Cependant, une telle production a g&eacute;n&eacute;ralement exig&eacute; un important travail de pr&eacute;paration, de mise en texte et de r&eacute;vision de la part des participants au cours.</p> <h4>4.3.1. Trois niveaux d&rsquo;analyse</h4> <p>Dans ce qui suit, nous pr&eacute;senterons les r&eacute;sultats de l&rsquo;analyse des productions s&eacute;lectionn&eacute;es, en mettant en &eacute;vidence les capacit&eacute;s discursives mobilis&eacute;es par les scripteurs, ainsi que quelques-unes des difficult&eacute;s qu&rsquo;ils rencontrent dans la production du genre. Pour ce faire, nous nous baserons sur les trois niveaux d&eacute;finis par le mod&egrave;le didactique de la probl&eacute;matique&nbsp;: contexte de production, planification textuelle et moyens langagiers.</p> <h5>&middot; Premier niveau&nbsp;: le contexte de production</h5> <p>La majorit&eacute; des probl&eacute;matiques de recherche recueillies respecte les fonctions principales du genre, &agrave; savoir la contextualisation de la recherche et la d&eacute;finition d&rsquo;un projet de travail. En outre, les &eacute;tudiants sont pour la plupart capables de d&eacute;velopper une posture d&rsquo;apprentis-chercheurs en tant qu&rsquo;&eacute;nonciateurs (nous y reviendrons) et de se conformer &agrave; la t&acirc;che de production &ndash; exploitation du texte-source, choix d&rsquo;un titre, respect du nombre de mots. Les difficult&eacute;s rep&eacute;rables en mati&egrave;re de contexte de production rel&egrave;vent, dans quelques productions, de dysfonctionnements &ndash; ambigu&iuml;t&eacute;, manque de r&eacute;alisme &ndash; dans l&rsquo;&eacute;laboration du projet ou de certaines parties et du non respect de la consigne de production &ndash; oubli du titre, non respect du nombre de mots.</p> <h5>&middot; Deuxi&egrave;me niveau&nbsp;: la planification textuelle</h5> <p>Quinze des productions choisies sont organis&eacute;es en trois ou quatre parties d&eacute;limit&eacute;es par des paragraphes, tandis que les autres pr&eacute;sentent une organisation diff&eacute;rente qui pose probl&egrave;me surtout lorsque le m&ecirc;me paragraphe regroupe deux ou plusieurs parties ou, au contraire, les paragraphes sont trop nombreux au vu de la structuration des id&eacute;es.</p> <p>Dans la partie <strong>Contextualisation</strong>, le sujet du travail est amen&eacute; dans l&rsquo;ensemble des productions d&egrave;s les premi&egrave;res lignes, au moyen de propos &agrave; caract&egrave;re g&eacute;n&eacute;ral &ndash; <q>La pr&eacute;sence de l&rsquo;ordinateur dans la vie quotidienne nous apporte beaucoup de changements</q> &ndash; ou d&rsquo;all&eacute;gations pr&eacute;sent&eacute;es comme des acquis &ndash; <q>La recherche scientifique a d&eacute;montr&eacute; l&rsquo;influence positive de la langue maternelle sur l&rsquo;&eacute;ducation des enfants bilingues</q>. Dans six probl&eacute;matiques, on trouve des pr&eacute;cisions pertinentes concernant l&rsquo;objectif de la recherche, comme dans l&rsquo;exemple suivant qui reprend le probl&egrave;me de recherche&nbsp;: <q>L&rsquo;objectif de ce travail est de comprendre le r&ocirc;le de l&rsquo;anglais dans le domaine scientifique</q>.</p> <p>Quant au <strong>probl&egrave;me de recherche</strong>, il est clairement pos&eacute; dans sept productions, dont quelques-uns refl&egrave;tent des formes linguistiques analys&eacute;es dans le cadre du cours&nbsp;: <q>Bien que les pratiques num&eacute;riques concernant l&rsquo;autoformation soient r&eacute;pandues, leur impact sur l&rsquo;&eacute;ducation est peu &eacute;tudi&eacute;</q>. Plusieurs productions r&eacute;investissent un lexique sp&eacute;cifique qui permet de formuler le probl&egrave;me en soulignant ce qui est paradoxal, inattendu ou qui constitue un obstacle &agrave; la connaissance: <em>in&eacute;galit&eacute;</em>, <em>difficult&eacute;</em>, <em>insuffisant</em>, <em>aspect peu &eacute;tudi&eacute;</em>, etc. On trouve aussi des indices d&rsquo;une mise en rapport entre le probl&egrave;me identifi&eacute; et les questions de recherche qui en d&eacute;coulent: <q>Cette perte de la langue maternelle nous pose toute une s&eacute;rie de questions</q>.</p> <p>Nous avons n&eacute;anmoins relev&eacute; dans huit productions des dysfonctionnements li&eacute;s &agrave; la position du probl&egrave;me de recherche, par exemple&nbsp;: assertions &agrave; caract&egrave;re g&eacute;n&eacute;ral &ndash; <q>En effet, l&rsquo;anglais comme langue dominante entra&icirc;ne une situation complexe</q> ; confusions entre probl&egrave;me et hypoth&egrave;se de recherche &ndash; <q>L&rsquo;usage de l&rsquo;anglais dans les cours universitaires peut menacer les langues maternelles</q> ; une absence de rapport entre probl&egrave;me et question de recherche &ndash; <q>Mais, les non-anglophones sont touch&eacute;s par cette domination langagi&egrave;re. Nous nous int&eacute;resserons donc &agrave; savoir pourquoi cette langue domine dans la science</q>. Nous avons not&eacute;, par ailleurs, une position floue du probl&egrave;me de recherche dans cinq productions, ce qui entrave la formulation du questionnement de recherche et la coh&eacute;sion d&rsquo;ensemble. Enfin, la partie <em>Contextualisation</em> poss&egrave;de dans plusieurs cas les caract&eacute;ristiques discursives d&rsquo;un compte-rendu du texte-source, ou d&rsquo;un essai argumentatif portant sur le th&egrave;me de ce texte.</p> <p>La partie <strong>Questions de recherche</strong> est pr&eacute;sente dans toutes les productions s&eacute;lectionn&eacute;es, ce qui confirme l&#39;importance du questionnement dans les repr&eacute;sentations de la probl&eacute;matique. Neuf probl&eacute;matiques respectent les qualit&eacute;s attendues des questions&nbsp;: pertinence, pr&eacute;cision, concision et hi&eacute;rarchisation. En voici un exemple&nbsp;: <q>Comment les chercheurs non anglophones voient-ils la domination de l&rsquo;anglais dans le domaine scientifique&nbsp;? Comment vivent-ils ces in&eacute;galit&eacute;s et quels stratag&egrave;mes utilisent-ils pour revendiquer leur place dans la communaut&eacute; scientifique internationale&nbsp;?</q> En dehors des crit&egrave;res de pertinence exig&eacute;s, ce questionnement respecte aussi la forme des structures interrogatives utilis&eacute;es.</p> <p>Les pratiques li&eacute;es au questionnement de recherche rep&eacute;rables dans l&rsquo;autre moiti&eacute; du corpus font n&eacute;anmoins appara&icirc;tre toute une s&eacute;rie de dysfonctionnements. Parmi les difficult&eacute;s relatives au contenu du questionnement on trouve&nbsp;: la non pertinence des questions par rapport au probl&egrave;me identifi&eacute; &ndash; <q>Quelles strat&eacute;gies pouvons-nous utiliser pour les personnes qui ne ma&icirc;trisent pas bien la langue anglaise dans le milieu scientifique&nbsp;?</q> ; la non hi&eacute;rarchisation ou l&rsquo;absence de rapport entre les questions &ndash; <q>D&rsquo;o&ugrave; vient la sup&eacute;riorit&eacute; de l&rsquo;anglais dans les &eacute;tudes universitaires&nbsp;? Est-ce que le bilinguisme est n&eacute;cessaire dans les sciences humaines comme dans les sciences naturelles&nbsp;?</q> ; des questions peu r&eacute;alistes ou floues &ndash; <q>Qu&rsquo;est-ce qu&rsquo;on peut faire pour am&eacute;liorer la situation&nbsp;? Quels sont les moyens de r&eacute;duire ces in&eacute;galit&eacute;s&nbsp;?</q> ; des questions rh&eacute;toriques &ndash; <q>Pourquoi ne valoriserions-nous pas d&rsquo;autres langues en prenant conscience de leur place dans des pays autres qu&rsquo;anglo-saxons&nbsp;?</q> ; l&rsquo;interrogation totale &ndash; <q>Est-ce qu&rsquo;une d&eacute;marche d&rsquo;intervention didactique en milieu universitaire est-elle n&eacute;cessaire&nbsp;?</q> ; des confusions entre questionnement et hypoth&egrave;se &ndash; <q>Cela provoque-t-il la d&eacute;valorisation d&rsquo;autres langues&nbsp;?</q>, etc. Au vu de la quantit&eacute; de dysfonctionnements recens&eacute;s, le travail en amont sur le contenu et la qualit&eacute; du questionnement, tel qu&rsquo;il a &eacute;t&eacute; propos&eacute; par le dispositif, semble insuffisant. De nouvelles t&acirc;ches de production, et notamment la r&eacute;&eacute;criture individuelle ou &agrave; deux des questions d&eacute;faillantes favoriseraient une meilleure prise de conscience des m&eacute;canismes propres au questionnement.</p> <p>En ce qui concerne la <strong>d&eacute;marche m&eacute;thodologique</strong>, la plupart des productions se conforme aux exigences du genre relatives au choix des m&eacute;thodes et &agrave; la justification de ce choix. Les m&eacute;thodes choisies sont en g&eacute;n&eacute;ral&nbsp;: l&rsquo;enqu&ecirc;te par questionnaire ou entretien, l&rsquo;&eacute;tude de cas, l&rsquo;&eacute;tude comparative, etc. Quant &agrave; la justification de la d&eacute;marche, elle est formul&eacute;e dans treize productions qui l&rsquo;articulent de fa&ccedil;on ad&eacute;quate aux objectifs de recherche, comme dans l&rsquo;exemple suivant&nbsp;: <q>J&rsquo;interviewerai des membres de plusieurs laboratoires de l&rsquo;EPFL afin de comprendre leurs difficult&eacute;s par rapport &agrave; la langue anglaise</q>. Treize productions utilisent de mani&egrave;re pertinente mais peu vari&eacute;e des connecteurs &eacute;num&eacute;ratifs &ndash; <q>d&#39;abord..., ensuite..., enfin</q> &ndash; qui organisent la pr&eacute;sentation de la m&eacute;thodologie.</p> <p>Enfin, le dernier param&egrave;tre de la planification textuelle, la <strong>coh&eacute;sion</strong> <strong>d&rsquo;ensemble</strong>, est conforme aux r&egrave;gles du genre dans la moiti&eacute; des productions qui articulent de mani&egrave;re pertinente les composantes de la probl&eacute;matique et d&eacute;finissent un projet coh&eacute;rent et r&eacute;aliste. Dans les autres productions, le manque de coh&eacute;sion d&rsquo;ensemble semble caus&eacute; par&nbsp;: une absence de probl&egrave;me de recherche, des objectifs mal d&eacute;finis, des projets qui restent trop th&eacute;oriques ou g&eacute;n&eacute;raux.</p> <h5>&middot; Troisi&egrave;me niveau&nbsp;: les moyens langagiers</h5> <p>Dans cette partie, afin de recenser les moyens langagiers mobilis&eacute;s par les scripteurs, il s&rsquo;agit d&rsquo;observer plusieurs &eacute;l&eacute;ments&nbsp;: la reformulation, les d&eacute;ictiques, la s&eacute;quence argumentative, le questionnement, les proc&eacute;d&eacute;s anaphoriques et le registre de langue.</p> <p>Le <strong>renvoi aux textes-sources</strong>, exig&eacute; par la t&acirc;che de production, est r&eacute;alis&eacute; dans quatorze des productions recueillies. On trouve ainsi neuf productions ayant recours &agrave; la reformulation au moyen de marques introductives telles que&nbsp;: <q>Selon [auteur, ann&eacute;e]&hellip;, comme le souligne&hellip;, en suivant&hellip;, l&rsquo;auteur montre&hellip;, &eacute;voque&hellip;</q>&nbsp; et cinq productions qui indiquent l&rsquo;auteur et l&rsquo;ann&eacute;e entre parenth&egrave;ses &agrave; la fin de la reformulation. Les &eacute;tudiants r&eacute;investissent en outre dans leurs textes des termes sp&eacute;cialis&eacute;s emprunt&eacute;s aux textes-sources, par exemple&nbsp;: <q>langue dominante</q>, <q>langue des sciences</q>, <q>fuite des cerveaux</q> (Hag&egrave;ge, 2013)&nbsp;; <q>d&eacute;veloppement langagier</q>, <q>enfants bilingues</q>, <q>perte de la langue</q> (Cummins, 2001)&nbsp;; <q>pratiques num&eacute;riques</q>, <q>&eacute;tudiants internationaux</q>, <q>espace universitaire</q> (Guichon, 2015)&nbsp;; <q>autodidacte</q>, <q>pratiques d&rsquo;autoformation</q>, <q>apprentissages tout au long de la vie</q> (Carr&eacute;, 2014).</p> <p>Dans les probl&eacute;matiques recueillies, les <strong>d&eacute;ictiques</strong> permettant une prise en charge &eacute;nonciative du discours sont pr&eacute;sents dans la plupart des productions et surtout dans les parties qui d&eacute;veloppent les questions de recherche et la d&eacute;marche m&eacute;thodologique. Le <em>je</em> du scripteur, banni des &eacute;crits de formation &agrave; la recherche dans d&rsquo;autres contextes universitaires, est accept&eacute; dans ce contexte institutionnel et donc dans le cadre du dispositif pr&eacute;sent&eacute;. Douze &eacute;tudiants utilisent ainsi le <em>je</em> &ndash; <q>je pr&eacute;senterai&hellip;, je comparerai&hellip;, j&rsquo;interviewerai </q>, etc. &ndash; tandis que huit &eacute;tudiants privil&eacute;gient le <em>nous</em> &ndash; <q>nous nous int&eacute;resserons&hellip;, nous nous pencherons&hellip;, nous essayerons</q>, etc. Dans la partie <em>Contextualisation</em>, onze productions pr&eacute;sentent un ph&eacute;nom&egrave;ne d&rsquo;effacement total du scripteur, ce qui peut constituer un indice d&rsquo;int&eacute;riorisation d&rsquo;exemples analys&eacute;s au cours.</p> <p>La <strong>d&eacute;marche argumentative</strong> fait partie des strat&eacute;gies mobilis&eacute;es par plusieurs &eacute;tudiants pour contextualiser la recherche et notamment pour poser le probl&egrave;me. On trouve ainsi des connecteurs assez vari&eacute;s dont l&rsquo;emploi est pertinent &ndash; <q>mais&hellip;, en effet&hellip;, donc&hellip;, de plus&hellip;, alors&hellip;, cependant&hellip;, toutefois&hellip;, pourtant&hellip;, par cons&eacute;quent&hellip;, d&rsquo;ailleurs</q>, etc. Parmi les dysfonctionnements li&eacute;s aux connecteurs, nous avons relev&eacute;&nbsp;: des connecteurs r&eacute;p&eacute;titifs &ndash; <em>donc</em>, <em>mais</em> &ndash; un emploi excessif ou injustifi&eacute; de connecteurs et une absence de connecteurs dans des s&eacute;quences argumentatives. M&ecirc;me si l&rsquo;emploi des connecteurs argumentatifs n&rsquo;est pas un param&egrave;tre sp&eacute;cifique au genre, la production des probl&eacute;matiques peut contribuer &agrave; renforcer cette capacit&eacute;.</p> <p>Dans la production du questionnement, une partie des scripteurs utilise de mani&egrave;re pertinente des <strong>structures phras&eacute;ologiques</strong> rep&eacute;r&eacute;es dans les exemples de probl&eacute;matiques, afin d&rsquo;introduire les questions&nbsp;: <q>[probl&egrave;me] nous pose toute une s&eacute;rie de questions&hellip;, La question qui se pose est de savoir&hellip;, Nous allons essayer de r&eacute;pondre aux questions suivantes&nbsp;:&hellip;</q>. Parmi les erreurs li&eacute;es &agrave; la construction des questions, nous avons recens&eacute;&nbsp;: l&rsquo;utilisation de la ponctuation <q>?</q> (point d&rsquo;interrogation) dans les interrogations indirectes &ndash; <q>Je me propose de savoir en quoi l&rsquo;usage de langue&nbsp;2 peut provoquer la perte de la langue maternelle&nbsp;?</q>, des choix inappropri&eacute;s de l&rsquo;&eacute;l&eacute;ment introducteur &ndash; <q>Je questionne si cette transition num&eacute;rique va &ecirc;tre accessible</q> &ndash; et des choix erron&eacute;s des termes interrogatifs &ndash; <q>Comment les &eacute;tudiants internationaux de l&rsquo;universit&eacute; pensent-ils par rapport &agrave; l&rsquo;int&eacute;gration avec les autres &eacute;tudiants&nbsp;?</q>. Les &eacute;tudiants sont en g&eacute;n&eacute;ral parvenus &agrave; s&rsquo;autocorriger ce type d&rsquo;erreurs en prenant appui sur la correction de l&rsquo;enseignante les signalant comme telles.</p> <p>Parmi les moyens langagiers qui assurent la coh&eacute;sion des probl&eacute;matiques recueillies, les <strong>proc&eacute;d&eacute;s anaphoriques</strong> sont souvent mobilis&eacute;s de mani&egrave;re pertinente, comme c&rsquo;est le cas de plusieurs anaphores conceptuelles qui r&eacute;sument le contenu d&rsquo;un fragment de texte ant&eacute;rieur au moyen d&rsquo;une nominalisation &ndash; <q>cette repr&eacute;sentation&hellip;, cette situation&hellip;, cette r&eacute;alit&eacute;&hellip;, cette pratique&hellip;</q>, etc. L&rsquo;alternance des temps verbaux participe de la coh&eacute;sion des parties &ndash; le pr&eacute;sent dans la partie <em>Contextualisation</em> et le futur dans la <em>D&eacute;marche m&eacute;thodologique</em>.</p> <p>Enfin, les productions respectent pour la plupart le <strong>registre</strong> soutenu exig&eacute; par le genre et, plus g&eacute;n&eacute;ralement, par l&rsquo;&eacute;criture scientifique, ce qui montre que les &eacute;tudiants l&rsquo;ont identifi&eacute; et r&eacute;&eacute;labor&eacute; de mani&egrave;re pertinente. Nous avons cependant relev&eacute; des &eacute;carts de style qui semblent &eacute;voquer des ph&eacute;nom&egrave;nes propres au discours journalistique ou oral&nbsp;: <q>Apprendre toute sa vie&nbsp;? Oui, c&rsquo;est possible</q> ; <q>Le bilinguisme, on en parle surtout quand il est question du d&eacute;veloppement langagier</q>.</p> <p>En dehors des moyens langagiers que nous venons de d&eacute;crire, des microcomp&eacute;tences transg&eacute;n&eacute;riques telles que la pr&eacute;cision et l&rsquo;&eacute;tendue du lexique, la maitrise de la morphosyntaxe et de l&rsquo;orthographe, etc. font apparaitre des difficult&eacute;s, que nous n&rsquo;avons pas analys&eacute;es ici, mais qui ont fait l&rsquo;objet de corrections dans le cadre du cours. Par ailleurs, en dehors des qualit&eacute;s attendues des questions de recherche, nous n&rsquo;avons pas d&eacute;crit ni inclus dans le mod&egrave;le du genre d&rsquo;autres indicateurs relatifs au d&eacute;veloppement de capacit&eacute;s cognitives de probl&eacute;matisation, telles que : la r&eacute;flexivit&eacute;, la pens&eacute;e critique, l&#39;abstraction, l&#39;analyse, etc. &ndash; ce qui peut constituer une limite du mod&egrave;le &ndash; &eacute;tant donn&eacute; que, g&eacute;n&eacute;ralement, ces capacit&eacute;s restent un point aveugle pour l&rsquo;enseignement (Nonnon, 2002).</p> <h2>5. Conclusion</h2> <p>Les analyses qui pr&eacute;c&egrave;dent montrent que les &eacute;tudiants ont pour la plupart r&eacute;investi dans leurs productions les dimensions propres au genre <q>probl&eacute;matique</q>, dimensions qu&rsquo;ils avaient identifi&eacute;es au cours des activit&eacute;s de pr&eacute;paration &agrave; la production &eacute;crite. Si la majorit&eacute; des probl&eacute;matiques respecte les normes concernant le contexte de production, les r&eacute;sultats sont plus contrast&eacute;s en ce qui concerne la planification textuelle et les moyens langagiers utilis&eacute;s. Les &eacute;tudiants ont fait preuve de capacit&eacute;s &agrave; formuler avec clart&eacute; le sujet de leur travail, &agrave; proposer un questionnement et &agrave; avancer une d&eacute;marche m&eacute;thodologique pertinente. Quelques-unes des difficult&eacute;s li&eacute;es &agrave; la compr&eacute;hension/interpr&eacute;tation de la planification textuelle, d&eacute;j&agrave; signal&eacute;es par cette &eacute;tude, persistent dans plusieurs productions &eacute;crites. Il s&rsquo;agit de comp&eacute;tences encore en construction, concernant notamment&nbsp;: la position du probl&egrave;me, la qualit&eacute; des questions de recherche et la coh&eacute;sion d&rsquo;ensemble de la probl&eacute;matique. L&rsquo;appropriation, m&ecirc;me partielle, de ces dimensions complexes &agrave; manier peut toutefois &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;e comme globalement satisfaisante, eu &eacute;gard &agrave; l&rsquo;objectif de l&rsquo;enseignement, qui est celui d&rsquo;initier les &eacute;tudiants &agrave; l&rsquo;&eacute;criture de la probl&eacute;matique, et compte tenu du nombre d&rsquo;heures imparties &agrave; la r&eacute;alisation de cet objectif.</p> <p>Quant aux moyens langagiers utilis&eacute;s dans les probl&eacute;matiques, ceux-ci constituent, dans beaucoup de cas, le r&eacute;sultat d&rsquo;un r&eacute;emploi pertinent de formes discursives rep&eacute;r&eacute;es pendant les activit&eacute;s de compr&eacute;hension ou d&rsquo;analyse d&rsquo;exemples. C&rsquo;est surtout le cas des marqueurs de reformulation et des structures phras&eacute;ologiques pour introduire les questions, qui correspondent &agrave; des r&eacute;gularit&eacute;s d&rsquo;&eacute;criture travaill&eacute;es dans le cadre du cours. Cela montre que les activit&eacute;s centr&eacute;es sur la d&eacute;couverte du genre et l&rsquo;analyse d&rsquo;&eacute;crits d&rsquo;autrui permettent une meilleure connaissance du fonctionnement des textes attendus et donc en favorisent la production. Cependant, comme nous l&rsquo;avons d&eacute;j&agrave; soulign&eacute;, le transfert de comp&eacute;tences entre la compr&eacute;hension et la production &eacute;crite n&rsquo;est pas automatique. En ce sens, l&rsquo;emploi de certaines formes discursives transg&eacute;n&eacute;riques, telles que des connecteurs argumentatifs ou des structures interrogatives, r&eacute;v&egrave;le des difficult&eacute;s dans une partie des productions. L&rsquo;appropriation de formes langagi&egrave;res n&eacute;cessaires &agrave; la production des probl&eacute;matiques n&eacute;cessiterait ainsi, outre les activit&eacute;s de compr&eacute;hension/rep&eacute;rage et celles de r&eacute;&eacute;criture sur la base des corrections fournies par l&rsquo;enseignant, telles que pr&eacute;sent&eacute;es dans le cadre de cette &eacute;tude, des activit&eacute;s de production cibl&eacute;es qui permettent aux &eacute;tudiants avanc&eacute;s de travailler la concision, la pr&eacute;cision des termes, l&rsquo;all&eacute;gement de la syntaxe, etc. (Allouche et Maurer, 2010).</p> <p>Si la dimension langagi&egrave;re est centrale dans le dispositif pr&eacute;sent&eacute;, l&rsquo;&eacute;tude des &eacute;crits produits indique que plusieurs dysfonctionnements textuels, dont quelques-uns r&eacute;currents dans les activit&eacute;s pr&eacute;sent&eacute;es, telle la position du probl&egrave;me, sont &eacute;galement d&rsquo;origine repr&eacute;sentationnelle. Cela confirme l&rsquo;influence des repr&eacute;sentations et attitudes des scripteurs sur les &eacute;crits produits et, plus g&eacute;n&eacute;ralement, le r&ocirc;le des rapports qu&rsquo;ils construisent &agrave; l&rsquo;&eacute;criture et aux situations de production dans la mise en place des pratiques scripturales (Moussouri, 2015&nbsp;; Ristea, 2017).</p> <p>La mod&eacute;lisation didactique du genre <q>probl&eacute;matique de recherche</q> au sein du dispositif pr&eacute;sent&eacute; dans cette &eacute;tude a donc permis d&rsquo;investir le genre comme un outil au service de l&rsquo;appropriation, et d&rsquo;en d&eacute;finir des dimensions enseignables permettant la construction d&rsquo;une macrocomp&eacute;tence de probl&eacute;matisation &ndash; savoirs et savoir-faire li&eacute;s au contexte de production, &agrave; l&rsquo;organisation textuelle et aux moyens langagiers sp&eacute;cifiques au genre, comp&eacute;tences en lecture/interpr&eacute;tation des probl&eacute;matiques et discours/repr&eacute;sentations sur le genre. Les probl&eacute;matiques produites montrent l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t d&rsquo;une approche bas&eacute;e sur cet outil qu&rsquo;est le genre, approche privil&eacute;giant l&rsquo;utilisation de r&eacute;pertoires d&rsquo;exemples vari&eacute;s comme supports pour l&rsquo;appropriation, ainsi que les allers-retours entre les activit&eacute;s de lecture, d&rsquo;&eacute;criture et de r&eacute;&eacute;criture des textes.</p> <p>L&rsquo;initiation &agrave; l&rsquo;&eacute;criture des probl&eacute;matiques se pr&eacute;sente ainsi, au terme de ce travail, comme un processus complexe englobant des dimensions imbriqu&eacute;es, que les scripteurs doivent prendre en charge pour produire des &eacute;crits ad&eacute;quats. Dans une perspective de formation plus approfondie, ces r&eacute;sultats permettent d&rsquo;envisager comme axe de r&eacute;flexion pour l&rsquo;enseignement et l&rsquo;appropriation des &eacute;crits universitaires, la construction du scripteur comme <q>sujet pensant et &eacute;crivant</q> (Bautier, 2009&nbsp;: 178) capable de cr&eacute;er des savoirs, et non seulement de r&eacute;&eacute;laborer des mod&egrave;les textuels qui, parfois, restent ext&eacute;rieurs. La construction de cette capacit&eacute; comme dimension enseignable des &eacute;crits acad&eacute;miques m&eacute;rite d&rsquo;&ecirc;tre explor&eacute;e par la didactique de la production &eacute;crite en FLE en contexte universitaire.</p> <h5>Bibliographie</h5> <p>Allouche, V. et Maurer, B. (2010). <em>L&rsquo;&eacute;crit en FLE. Travail du style et maitrise de la langue</em>. Montpellier&nbsp;: Presses universitaires de la M&eacute;diterran&eacute;e.</p> <p>Bautier, E. (2009). &laquo;&nbsp;Quand le discours p&eacute;dagogique entrave la construction des usages litt&eacute;raci&eacute;s du langage&nbsp;&raquo;. <em>Pratiques</em>, n&deg;143-144, pp.11-26.</p> <p>Beguelin, V. et Jeanneret, T. (2017). &laquo;&nbsp;Genres discursifs et attentes rh&eacute;toriques en Facult&eacute; des lettres&nbsp;: de l&rsquo;acquisition des litt&eacute;raties universitaires &agrave; leur &eacute;valuation&nbsp;&raquo;. <em>TRANEL</em>, n&deg;65, pp. 53-66.</p> <p>Boch, F. et Grossman, F. (2002). &laquo;&nbsp;Se r&eacute;f&eacute;rer au discours d&rsquo;autrui&nbsp;: comparaison entre experts et n&eacute;ophytes&nbsp;&raquo;. <em>Enjeux</em>, n&deg;54, pp. 41-51.</p> <p>Bordo, W., Goes, J. et Mangiante, J.-M. (coord.) (2016). <em>Le fran&ccedil;ais sur objectif universitaire. Entre apports th&eacute;oriques et pratiques de terrain</em>. Arras&nbsp;: Artois Presses Universit&eacute;.</p> <p>Bronckart, J.-P. (1996). <em>Activit&eacute; langagi&egrave;re, textes et discours. Pour une interactionnisme socio-discursif</em>. Lausanne, Paris&nbsp;: Delachaux et Niestl&eacute;.</p> <p>Carras, C. (2015). &laquo;&nbsp;La comp&eacute;tence linguistique (acquisition et enseignement) dans la formation &agrave; l&rsquo;&eacute;criture universitaire en FLE/FLS : &eacute;tude de cas&nbsp;&raquo;. <em>Linx</em>, n&deg;72, pp.73-94.</p> <p>Castellotti, V. (2017). <em>Pour une didactique de l&rsquo;appropriation. Diversit&eacute;, compr&eacute;hension, relation</em>. Paris&nbsp;: Didier.</p> <p>Causa, M. (2009). &laquo;&nbsp;Enseignement d&rsquo;une LE et d&rsquo;une DNL&nbsp;: mettre en place une &laquo;&nbsp;comp&eacute;tence discursive&nbsp;&raquo; dans la production &eacute;crite de niveau avanc&eacute;&nbsp;&raquo;. <em>Synergies Roumanie</em>, n&deg;4, pp. 179-188.</p> <p>Cavalla, C. (2010). &laquo;&nbsp;M&eacute;thodologie d&rsquo;apprentissage de l&rsquo;&eacute;crit universitaire&nbsp;&raquo;. <em>Le fran&ccedil;ais dans le monde &ndash; Recherches et applications</em>, n&deg;47, pp.153-161.</p> <p>Charaudeau, P. et Maingueneau, D. (2002). <em>Dictionnaire d&rsquo;analyse du discours</em>. Paris&nbsp;: Seuil.</p> <p>Cislaru, G., Claudel, C. et Vlad, M. (2017) : <em>L&rsquo;&eacute;crit universitaire en pratique (3e &eacute;dition)</em>. Bruxelles&nbsp;: De Boeck.</p> <p>Fabre, M. (2017). <em>Qu&rsquo;est-ce que probl&eacute;matiser&nbsp;? </em>Paris&nbsp;: Vrin.</p> <p>Gettliffe, N. (2015). &laquo;&nbsp;&Eacute;crits de transition : rapporter et &eacute;valuer les propos d&rsquo;un auteur dans des fiches de lecture&nbsp;&raquo;. <em>Linx</em>, n&deg;72, pp.213-232.</p> <p>Goes, J. et Mangiante, J.-M. (2010). &laquo;&nbsp;Les &eacute;crits universitaires&nbsp;: besoins linguistiques et m&eacute;thodologiques des &eacute;tudiants allophones&nbsp;&raquo;. <em>Le fran&ccedil;ais dans le monde &ndash; Recherches et applications</em>, n&deg;47, pp.143-152.</p> <p>Goody, J. (1994). <em>Entre l&rsquo;oralit&eacute; et l&rsquo;&eacute;criture</em>. Paris&nbsp;: Presses Universitaires de France.</p> <p>Hidden, M.-O. (2009). &laquo;&nbsp;Pour une approche interculturelle des genres discursifs&nbsp;&raquo;. <em>Synergies Pays germanophones</em>, n&deg;2, pp.101-111.</p> <p>Hidden, M.-O. (2013). <em>Pratiques d&rsquo;&eacute;criture. Apprendre &agrave; r&eacute;diger en langue &eacute;trang&egrave;re</em>. Paris&nbsp;: Hachette.</p> <p>Hidden, M.-O. et Portine, H. (2017). &laquo;&nbsp;L&rsquo;apprenant en FLE confront&eacute; &agrave; la polyphonie textuelle : litt&eacute;racie, discours, grammaire&nbsp;&raquo;. <em>LIDIL</em>, n&deg;56. En ligne&nbsp;: <a href="http://lidil.revues.org/4766">http://lidil.revues.org/4766</a></p> <p>Jeanneret, T. (2003). &laquo;&nbsp;Formes diverses de ressources textuelles pour la construction du texte&nbsp;&raquo;. <em>Travaux de didactique du FLE</em>, n&deg;49, pp.15-31.</p> <p>Mangiante, J.-M. et Parpette, C. (2011). <em>Le fran&ccedil;ais sur objectif universitaire</em>. Grenoble&nbsp;: Presses universitaires de Grenoble.</p> <p>Moirand, S. (1982). <em>Enseigner &agrave; communiquer en langue &eacute;trang&egrave;re</em>. Paris&nbsp;: Hachette.</p> <p>Moussouri, E. (2015). &laquo;&nbsp;Les repr&eacute;sentations des &eacute;tudiants de FLE sur leurs pratiques d&rsquo;&eacute;criture: une voie d&rsquo;investigation du fonctionnement de la notion de litt&eacute;racie &agrave; l&rsquo;universit&eacute;&nbsp;&raquo;. Dans Belhadj Hacen, A. et Delcambre, I. (dir.). <em>Litt&eacute;racies et plurilinguismes. Quelles pratiques&nbsp;? Quels liens&nbsp;?</em>. Paris&nbsp;: L&rsquo;Harmattan, pp. 123-143.</p> <p>Nonnon, E. (2002). &laquo;&nbsp;Formulation de probl&eacute;matiques et mouvements de probl&eacute;matisation dans les textes r&eacute;flexifs : un point aveugle pour l&rsquo;enseignant ?&nbsp;&raquo;. <em>Spirale &ndash; Revue de recherches en &eacute;ducation</em>, n&deg;29, pp.29-74.</p> <p>Pollet, M.-C. (2010). &laquo;&nbsp;L&rsquo;acculturation des &eacute;tudiants aux discours universitaires allophones, francophones, m&ecirc;mes probl&egrave;mes, m&ecirc;me combat ?&nbsp;&raquo;. <em>Le fran&ccedil;ais dans le monde &ndash; Recherches et applications</em>, n&deg;47, pp.133-141.</p> <p>Pollet, M.-C. (2014). <em>L&rsquo;&eacute;crit scientifique &agrave; l&rsquo;aune des litt&eacute;racies universitaires</em>. Namur&nbsp;: Presses Universitaires de Namur.</p> <p>Porquier, R. et Py, B. (2004). <em>Apprentissage d&rsquo;une langue &eacute;trang&egrave;re : contextes et discours</em>. Paris&nbsp;: Didier.</p> <p>Puren, C. (2013). &laquo; &Eacute;laborer sa probl&eacute;matique de recherche &raquo;. Cours en ligne&nbsp;: <em>M&eacute;thodologie de la recherche en didactique des langues-cultures</em>, Chapitre 4, En ligne&nbsp;: <a href="http://www.christianpuren.com/cours-méthodologie-de-la-recherche-en-dlc/chapitre-4-élaborer-sa-problématique-de-recherche/">www.christianpuren.com/cours-m&eacute;thodologie-de-la-recherche-en-dlc/chapitre-4-&eacute;laborer-sa-probl&eacute;matique-de-recherche/</a>.</p> <p>Reuter, Y. (2004). &laquo;&nbsp;Analyser les probl&egrave;mes de l&rsquo;&eacute;criture de recherche en formation&nbsp;&raquo;. <em>Pratiques</em>, n&deg; 121/122, pp.9-27.</p> <p>Reuter, Y. (2013). &laquo; Statut et usages de la notion de genre en didactique(s) : retour sur quelques propositions &raquo;, <em>Pratiques</em>, n&deg; 157-158, pp.153-164.</p> <p>Rinck, F. 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Montr&eacute;al&nbsp;: Les &Eacute;ditions de la Cheneli&egrave;re.</p> <p>Vlad, M., Claudel, C. et al. (2009). &laquo; Evaluer le fran&ccedil;ais &eacute;crit acad&eacute;mique : quels objectifs ? quelles grilles ? quelles pratiques ? &raquo;. Dans Dervin, F.et Suomela-Salmi, E. (eds.). <em>New approaches to assessing language and (inter-) cultural competences in higher education / Nouvelles approches de l&rsquo;&eacute;valuation des comp&eacute;tences langagi&egrave;res (inter-) culturelles dans l&rsquo;enseignement sup&eacute;rieur</em>. Bern&nbsp;: Peter Lang, pp. 268-277.</p> <p>Vlad, M. et Codleanu, M. (2010). &laquo;&nbsp;Les jeunes chercheurs roumains face aux pratiques de l&rsquo;&eacute;crit universitaire en FLE. Le cas des introductions des m&eacute;moires de recherche dans le domaine des sciences humaines&nbsp;&raquo;. <em>Synergies Pays Scandinaves</em>, n&deg;5, pp. 155-168.</p> <p>Yan, R et Tutin, A. (2018). &laquo;&nbsp;Routines verbales pour le fran&ccedil;ais langue &eacute;trang&egrave;re&nbsp;: des corpus d&rsquo;experts aux corpus d&rsquo;apprenants&nbsp;&raquo;. <em>LIDIL</em>, n&deg;58. En ligne&nbsp;: <a href="http://journals.openedition.org/lidil/5411">http://journals.openedition.org/lidil/5411</a></p> <p>&nbsp;</p> <h5>Annexe</h5> <p>&nbsp;</p> <h6>&middot; Consigne 1</h6> <p>Que signifient pour vous ces termes&nbsp;: <em>probl&egrave;me</em>, <em>probl&eacute;matique</em>, <em>probl&eacute;matiser</em> dans une perspective de r&eacute;flexion sur un ph&eacute;nom&egrave;ne ou une id&eacute;e&nbsp;?</p> <p>&nbsp;</p> <h6>&middot; Consigne 2</h6> <p>Analysez par &eacute;crit les composantes des probl&eacute;matiques de recherche dans deux introductions d&rsquo;&eacute;crits acad&eacute;miques (cf. dossier ci-joint), en vous appuyant sur les questions suivantes&nbsp;:</p> <p>1. Quel est le sujet du travail&nbsp;? Est-il clairement pr&eacute;sent&eacute;&nbsp;? Son int&eacute;r&ecirc;t est-il explicit&eacute;&nbsp;?</p> <p>2. Quel est le probl&egrave;me de recherche&nbsp;? Est-il articul&eacute; &agrave; l&rsquo;objectif de la recherche&nbsp;?</p> <p>3. De quelle mani&egrave;re sont formul&eacute;es les questions de recherche&nbsp;? Sont-elles pr&eacute;cises, assez concises et pertinentes&nbsp;?</p> <p>4. Des hypoth&egrave;ses de recherche sont-elles avanc&eacute;es&nbsp;? Si oui, lesquelles&nbsp;?</p> <p>5. Quelle est la d&eacute;marche m&eacute;thodologique&nbsp;? Est-elle articul&eacute;e aux questions de recherche et aux hypoth&egrave;ses&nbsp;?</p> <p>&nbsp;</p> <h6>&middot; Consigne 3</h6> <p>Sur la base de l&rsquo;article ci-dessous, r&eacute;digez une probl&eacute;matique en environ 250 mots. Donnez-lui un titre.</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>[1] Il s&rsquo;agit des textes suivants&nbsp;: Hag&egrave;ge, C. (2013). <em>Contre la pens&eacute;e unique</em>, Chapitre 4 &laquo;&nbsp;Les scientifiques et les langues&nbsp;&raquo;, Paris&nbsp;: Odile Jacob, p.109&nbsp;; Guichon, N. (2015). &laquo;&nbsp;Quelle transition num&eacute;rique pour les &eacute;tudiants internationaux ?&nbsp;&raquo;, <em>Alsic</em>, n&deg;18, en ligne <a href="https://journals.openedition.org/alsic/2793">https://journals.openedition.org/alsic/2793 </a>; Cummins, J. (2001). &laquo; La langue maternelle des enfants bilingues &raquo;, <em>Sprogforum</em>, 19, pp.15-20&nbsp;; Carr&eacute;, Ph. (2014) &laquo;&nbsp;L&rsquo;autoformation, d&rsquo;hier &agrave; aujourd&rsquo;hui&nbsp;&raquo;, <em>Sciences humaines</em>, 257, en ligne <a href="https://www.scienceshumaines.com/l-autoformation-d-hier-a-aujourd-hui_fr_32078.html">https://www.scienceshumaines.com/l-autoformation-d-hier-a-aujourd-hui_fr_32078.html</a>.</p>