<p>R&eacute;sum&eacute;</p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:DengXian"><span style="color:#000000"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Le français constitue un système orthographique opaque&nbsp;: plus l&rsquo;apprenant utilise ce système, plus il rencontre de la difficulté à transcrire les mots français en utilisant seulement les appariements phonèmes-graphèmes. Cela explique probablement le fait que l&rsquo;apprentissage de l&rsquo;orthographe lexicale est effectivement long, et ceci est sans doute d&rsquo;autant plus vrai lorsqu&rsquo;il s&rsquo;agit de s&rsquo;approprier ce système français dans une langue étrangère qui est typologiquement distincte de la langue française. Nous présentons ici un corpus écrit des apprenants chinois du français L2, qui vise à observer leur réalisation de l&rsquo;orthographique lexicale. Nous nous int&eacute;ressons aux &eacute;crits des apprenants chinois non seulement pour les décrire afin d&rsquo;outiller la didactique de l&rsquo;écriture mais pour y repérer des traits du système linguistique constituant des points d&rsquo;interrogations &agrave; ce groupe d&rsquo;apprenants.</span></span></span></span></p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:DengXian"><span style="color:#000000"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Pour ce faire, un corpus écrit est constitu&eacute;, composé de trois groupes d&rsquo;apprenants de niveaux linguistiques diff&eacute;rents, qui suivent des cours du fran&ccedil;ais dans une universit&eacute; chinoise<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">[1]</span></span></a>. Les textes recueillis dans ce corpus sont issus de la même tâche d&rsquo;écriture, où les apprenants sont invités à reconstituer par écrit un conte lu. Ces textes sont par la suite transcrits et annotés, et les erreurs d&rsquo;orthographe lexicale sont class&eacute;es et analys&eacute;es. Trois types d&rsquo;erreurs lexicales seront pr&eacute;sent&eacute;s ici&nbsp;: erreurs orthographiques &agrave; dominante phon&eacute;tique, qui représentent une modification grave de l&rsquo;image phonique de mots&nbsp;; erreurs phonographiques, qui regroupe les formes erronées dont les sons sont reproduits correctement ou presque, mais la forme graphique n&rsquo;est pas encore maîtrisée&nbsp;; formes approchantes, o&ugrave; l&rsquo;apprenant choisit une transcription plausible pour représenter les sons de mot, mais qui n&rsquo;est pas la bonne.&nbsp;</span></span></span></span></p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:DengXian"><span style="color:#000000"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">A partir de l&rsquo;analyse d&rsquo;erreurs, certaines tendances intéressantes sont observ&eacute;es&nbsp;: les erreurs orthographiques à dominante phonétique sont nombreuse, et elles ne diminuent pas en nombre au cours de la scolarité. En outre, les erreurs phonographiques et les formes approchantes sont beaucoup moins lourdes en poids relatif. Si les premiers diminuent en nombre en fonction du niveau scolaire des apprenants, alors que les secondes persistent et augmentent légèrement en nombre. Ainsi, nous constations que les erreurs orthographiques à dominante phonétique constituent une tendance orthographique spécifique aux apprenants chinois du français L2. Néanmoins, la véritable cause de ces erreurs reste difficile à déterminer. La dissemblance entre les deux systèmes phonologiques peut quasiment expliquer certaines graphies erronées mais pas toutes. Il semble plus pertinent d&rsquo;examiner ces erreurs en faisant référence au développement lexical des apprenants chinois. Sans contact permanent avec l&rsquo;image auditive correcte du mot, et avec les dissemblances existantes entre les deux systèmes phonologiques, les informations phonologiques stockées à l&rsquo;entrée lexicale chez les étudiants chinois sont souvent gravement discréditées. A l&rsquo;écrit, les étudiants récupèrent en priori directement les formes orthographiques stockées . Si la forme de mots n&rsquo;est que partiellement connue par le scripteur, ou si le scripteur est mentalement surchargé pendant la tâche d&rsquo;écriture, sa mobilisation serait alors difficile. Dans ce cas, le scripteur doit avoir recours à d&rsquo;autres stratégies possibles afin de compenser des risques, telles que l&rsquo;emploi des correspondances entre phonèmes et graphèmes, de l&rsquo;analogie, des règles apprises implicitement. Mais ces stratégies aboutissent à des solutions qui ne rencontrent pas toujours la graphie normée. Ainsi dans notre corpus, de nombreuses erreurs orthographiques à dominante phonétique ont &eacute;t&eacute; trouv&eacute;es. L&rsquo;omniprésence et la persistance de ces erreurs nous font penser qu&rsquo;une bonne maîtrise du système phonologique du français est essentielle pour une bonne acquisition de l&rsquo;orthographe. Si certaines confusions au niveau phonique peuvent ne pas gêner la communication orale, étant donné que le contexte de l&rsquo;énoncé sert à lever l&rsquo;ambiguïté, elles seront presque toujours source de difficulté orthographique. Les analyses de ce corpus nous conduisent à affirmer la nécessité d&rsquo;assurer la correction phonétique pour faire progresser les apprenants chinois en orthographe.</span></span></span></span></p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:DengXian"><span style="color:#000000"><strong><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">R&eacute;f&eacute;rences</span></strong></span></span></span></p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:DengXian"><span style="color:#000000"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Ameur-Amokrane, S. (2011). Du lien entre la maitrise du système phonologique et les compétences orthographiques.&nbsp;<em>TRANEL (Travaux neuchâtelois de linguistique)</em>,&nbsp;<em>54</em>, 49-61.</span></span></span></span></p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:DengXian"><span style="color:#000000"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Fayol, M., &amp; Jaffré, J.-P. (2008).&nbsp;<em>Orthographier</em>. Paris: Presses Universitaires de France - PUF.</span></span></span></span></p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:DengXian"><span style="color:#000000"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Katoozian, K. (2013).&nbsp;<em>Analyse des erreurs orthographiques des étudiants iraniens en langue française&nbsp;</em>(Thèse de Doctorat). Université Paris 3, Paris.</span></span></span></span></p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:DengXian"><span style="color:#000000"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Manesse, D., &amp; Cogis, D. (2007).&nbsp;<em>Orthographe, à qui la faute?&nbsp;</em>Issy-les-Moulineaux: Editeur ESF.</span></span></span></span></p> <div style="-webkit-text-stroke-width:0px; text-align:start">&nbsp; <hr /> <div id="ftn1"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="color:#000000"><span style="font-family:-webkit-standard"><span style="font-size:9pt"><span style="font-family:DengXian"><a href="applewebdata://2F06BED9-FB82-4445-AA0C-941E83F2B50D#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span style="font-size:9pt"><span style="font-family:DengXian">[1]</span></span></a><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">99 étudiants chinois ont participé à l&rsquo;expérimentation : 45 d&rsquo;entre eux sont au début de leur deuxième année d&rsquo;étude du français, 24 sont à la 3e année, et 30 sont à la 4e année.</span></span></span></span></span></p> </div> </div>