<h2 style="text-align:justify"><span style="font-size:13pt"><span style="font-family:Cambria,serif"><a name="_Toc383945138"></a> <span style="font-family:Times New Roman,serif"><span style="font-size:medium">STRATEGIES POUR UNE INTEGRATION DU </span></span><span style="font-family:Times New Roman,serif"><span style="font-size:medium"><em>S&Auml;NG&Ouml;</em></span></span><span style="font-family:Times New Roman,serif"><span style="font-size:medium"> DANS LE SYSTEME EDUCATIF CENTRAFRICAINE</span></span></span></span></h2> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt"><strong>par </strong></span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt"><em><strong>Gervais N&#39;ZAPALI-TE-KOMONGO</strong></em></span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt"><strong>Laboratoire de Sociolinguistique et d&#39;Enseignement Plurilingue (LASEP) </strong></span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt"><strong>E.N.S- Universit&eacute; de Bangui, R&eacute;publique Centrafricaine</strong></span></p> <p style="text-align:left">&nbsp;</p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">L&#39;&eacute;chec de l&#39;introduction du <em>s&auml;ng&ouml;</em> &agrave; l&#39;&eacute;cole en 1976 est d&ucirc; &agrave; l&#39;impr&eacute;paration, &agrave; l&#39;absence de volont&eacute; et de courage politique. Ces constats nous ont permis de porter des r&eacute;flexions sur la politique linguistique &eacute;ducative en vue d&#39;une meilleure appropriation du fran&ccedil;ais et du<em> s&auml;ng&ouml;</em>. Au niveau de la politique linguistique, des r&eacute;flexions sont port&eacute;es sur la langue et sur les langues afin de les rendre dynamique. Au niveau de la politique &eacute;ducative, l&#39;&eacute;tude a consist&eacute; &agrave; des orientations pour la confection des programmes d&#39;enseignement et d&#39;ouvrages p&eacute;dagogiques, &agrave; traiter de la didactique int&eacute;gr&eacute;e revisit&eacute;e pour l&#39;enseignement du plurilinguisme. En fin, des dispositions ont &eacute;t&eacute; envisag&eacute;es pour la formation des agents de la reforme et la sensibilisation de la population, gage de r&eacute;ussite du projet.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt"><u><strong>Mots cl&eacute;s</strong></u><strong>: </strong></span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt"><em>s&auml;ng&ouml;</em>, plurilinguisme, int&eacute;gration, appropriation, langue, didactique, linguistique, formation.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">__________________________________________________________________________</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt"><strong>STRATEGIES FOR THE SANGO LANGUAGE TO BE INTEGRATED IN THE EDUCATIONAL CENTRAL AFRICAN SYSTEM</strong></span></p> <p style="text-align:left">&nbsp;</p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">The failure of the introduction of de <em>s&auml;ng&ouml;</em> language in the school curricula in 1976 is duc to unpr&eacute;paredness and to the lack of political willand courage. These notings have permitted to us to bear reflection on the educational linguistic policy with an eye to a best appropriation of French and <em>s&auml;ng&ouml; </em>languages. At the level of the linguistic policy, reflections are made on the language and on the languages in order to make them became dynamic. At the level of the educational policy, the study has consisted in the orientations for the making up syllabuses and pedagogical books, in dealing with the integrated, revised didactic for the multilingualism teaching. At last, provisions were foreseen to train agents of the reform and the awareness of the population, pledge of the project success.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt"><u><strong>Keywords</strong></u><em><strong>:</strong></em></span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt"><em>s&auml;ng&ouml;</em>,<strong> </strong>multilingualism, integration, appropriation, language, didactics, linguistics, forming. </span></p> <p style="text-align:left">&nbsp;</p> <p style="text-align:left">&nbsp;</p> <h2 style="text-align:justify"><span style="font-size:13pt"><span style="font-family:Cambria,serif"><span style="font-size:medium">INTRODUCTION</span></span></span></h2> <h3 style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria,serif"><u><span style="font-family:Times New Roman,serif">La langue, vecteur de toute culture est un outil incontournable et tr&egrave;s puissant pour le d&eacute;veloppement d&#39;un pays. Le </span><em>s&auml;ng&ouml;</em><span style="font-family:Times New Roman,serif">, langue premi&egrave;re d&#39;une grande majorit&eacute; des centrafricains, est une langue de prestige, porteur des valeurs culturelles centrafricaines qui perp&eacute;tue la tradition ancestrale. Il se trouve malheureusement que, pendant longtemps, le </span><em>s&auml;ng&ouml;</em><span style="font-family:Times New Roman,serif">, du fait soit du manque de volont&eacute; des d&eacute;cideurs, soit de l&#39;absence d&#39;une vision claire pour le syst&egrave;me &eacute;ducatif, peine &agrave; devenir la langue d&#39;enseignement, alors qu&#39;elle aurait pu beaucoup apporter pour le rel&egrave;vement du pays, &agrave; cause de son g&eacute;nie linguistique. Convaincu de ce que ces manquements proviendraient d&#39;une politique linguistique &eacute;ducative mal pens&eacute;e, nous nous sommes r&eacute;solu &agrave; y apporter notre modeste contribution dans la perspective de son introduction &agrave; l&#39;&eacute;cole. Pour ce faire, nous partirons de l&#39;&eacute;tat des lieux en faveur de la politique linguistique du </span><span style="font-family:Times New Roman,serif"><em>s&auml;ng&ouml;</em></span><span style="font-family:Times New Roman,serif"> afin de d&eacute;voiler au mieux le sens de notre apport &agrave; la redynamisation de cette langue rest&eacute;e au stade de langue co-officielle. </span></u></span></span></h3> <h3 style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria,serif"><u><span style="font-family:Cambria,serif">I. ETAT DES LIEUX DES TRAVAUX SUR LES LANGUES EN CENTRAFRIQUE </span></u></span></span></h3> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">En Centrafrique, il existe une pluralit&eacute; des langues. Ces langues, le fran&ccedil;ais, le <em>s&auml;ng&ouml;</em> et les langues ethniques en contact, s&#39;enrichissent, se compl&egrave;tent et font revivre l&#39;environnement linguistique centrafricain. De toutes ces langues, le <em>s&auml;ng&ouml;</em> &agrave; un positionnement social bien privil&eacute;gi&eacute; &agrave; cause de sa v&eacute;hicularisation. Dans l&#39;histoire de la R&eacute;publique, le <em>s&auml;ng&ouml; </em>a servi de liens linguistiques et culturels. Jusqu&#39;&agrave; nos jours, parler de la politique linguistique consiste &agrave; traiter des strat&eacute;gies pour la diffusion et l&#39;appropriation du fran&ccedil;ais uniquement, au d&eacute;triment du <em>s&auml;ng&ouml;</em> et des langues ethniques. Et J. M. Kobozo a raison de pr&eacute;ciser que:&laquo;...la colonisation ne s&#39;est jamais pr&eacute;occup&eacute; d&#39;&eacute;tudier ou de faire &eacute;tudier le <em>s&auml;ng&ouml;</em> par des sp&eacute;cialistes&raquo;(<span style="font-size:small">1977 : 315). </span></span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Ce sont les africanistes, notamment de confessions religieuses (catholiques et protestants) qui sont intervenus sur la langue <em>s&auml;ng</em>&ouml;: la traduction des textes de la bible et des cantiques en <em>s&auml;ng&ouml;</em> en est une illustration. Les religieux avaient tout &agrave; gagner car ils devaient s&#39;en servir pour la propagation de la bonne nouvelle. Par contre, l&#39;intervention sur les langues qui est du domaine du politique a commenc&eacute; avant les ind&eacute;pendances et s&#39;est limit&eacute;e &agrave; des signatures des textes de base.</span></p> <h3 style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria,serif"><u><a name="_Toc383945143"></a><span style="font-family:Cambria,serif">I.1. DE LA GESTION DES LANGUES</span></u></span></span></h3> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Dans le cadre de la politique linguistique en Centrafrique, on peut noter avec satisfaction l&rsquo;existence des textes juridiques qui ont jalonn&eacute; le parcours des langues fran&ccedil;aise et <em>s&auml;ng&ouml;</em>. Il s&#39;agit entre autres, de la loi constitutionnelle n&deg; 59.8 qui stipule en son article 1er, alin&eacute;a 2 ce qui suit : &laquo;la langue officielle de la R&eacute;publique Centrafricaine est la langue fran&ccedil;aise &raquo;. Cet acte, le premier en son genre en Oubangui-Chari, a conf&eacute;r&eacute; &agrave; la langue fran&ccedil;aise le statut de langue officielle. Toutes les constitutions et textes juridiques du pays ont repris l&rsquo;esprit du m&ecirc;me texte jusqu&rsquo;&agrave; la derni&egrave;re en date. Il s&#39;agit de la loi n&ordm; 60.163 du 17 novembre 1960 en son article 4 alin&eacute;as 2, la loi n&deg; 62.360 de l&rsquo;Assembl&eacute;e Nationale du 14 d&eacute;cembre 1962 en son article 5 alin&eacute;as 1, l&rsquo;ordonnance n&deg; 84/031 du 14 mai 1984 en son article 36, le d&eacute;cret n&deg; 87.329 du 198 en son article 2, etc..</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Au lendemain de l&#39;ind&eacute;pendance de la R&eacute;publique Centrafricaine, l&#39;id&eacute;e de promouvoir la langue <em>s&auml;ng&ouml;</em><em> </em>commen&ccedil;ait d&eacute;j&agrave; &agrave; se faire sentir, &agrave; travers les principes g&eacute;n&eacute;raux d&rsquo;organisation de l&rsquo;enseignement en Centrafrique. Le tout premier acte, la loi n&deg; 62.360 de l&rsquo;Assembl&eacute;e Nationale du 14 d&eacute;cembre 1962, d&eacute;lib&eacute;r&eacute;e et adopt&eacute;e en son article 5 pr&eacute;cise ceci: &quot; la langue officielle est le fran&ccedil;ais, n&eacute;anmoins, le <em>s&auml;ng&ouml;</em>, langue nationale pourra &ecirc;tre enseign&eacute; dans les &eacute;coles&quot;. Cette disposition juridique relative &agrave; l&#39;ascension du <em>s&auml;ng&ouml;</em> va inspirer le Congr&egrave;s du Mouvement d&rsquo;Evolution Sociale en Afrique Noire (M.E.S.A.N.), parti unique et conduire aux recommandations adress&eacute;es au gouvernement en vue de son &eacute;l&eacute;vation comme langue nationale, lors de ses assises de Berberati en 1963. Il a fallu attendre la loi n&deg; 64.37 du 26 novembre 1964 pour que le <em>s&auml;ng&ouml;</em> soit reconnu comme langue nationale. Pr&eacute;occup&eacute; par son introduction dans le syst&egrave;me &eacute;ducatif, le Gouvernement de l&#39;&eacute;poque prit en Conseil des Ministres un d&eacute;cret n&deg;64/022 du 15 janvier 1965 qui cr&eacute;e un Comit&eacute; National pour l&rsquo;&eacute;tude du <em>s&auml;ng&ouml;</em> (CNES), dont le but avou&eacute; a &eacute;t&eacute; de codifier l&rsquo;orthographe du <em>s&auml;ng&ouml;</em> d&#39;une part et de r&eacute;aliser un nouveau dictionnaire et une nouvelle grammaire en <em>s&auml;ng&ouml;</em> d&#39;autre part. Malheureusement, ce projet n&#39;a pas pu aboutir pour des raisons que nous ignorons. Le comit&eacute; sera substitu&eacute; par l&rsquo;Institut P&eacute;dagogique National dont l&rsquo;acte de naissance a &eacute;t&eacute; rendu public par le d&eacute;cret n&deg; 4/077 du 02 f&eacute;vrier 1974. Pour r&eacute;ussir sa mission, l&rsquo;Institut P&eacute;dagogique National (I.P.N.) s&rsquo;est fix&eacute; comme mission premi&egrave;re de :</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">- pr&eacute;parer la r&eacute;forme du syst&egrave;me &eacute;ducatif,</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">- introduire le <em>s&auml;ng&ouml;</em> dans le syst&egrave;me scolaire et organiser l&rsquo;alphab&eacute;tisation fonctionnelle des adultes en <em>s&auml;ng&ouml;</em>.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Comme la loi de 1964 ne suffisait pas, la Constitution du 4 d&eacute;cembre 1976, le reconfirme &agrave; son statut de langue nationale. Apr&egrave;s l&#39;avoir codifi&eacute;, l&rsquo;&eacute;tape suivante a consist&eacute; &agrave; fixer l&rsquo;orthographe officielle de la langue. L&rsquo;ordonnance imp&eacute;riale n&deg;77/011 du 07 f&eacute;vrier 1977 a &eacute;t&eacute; prise pour r&eacute;guler cette mesure sur le plan juridique. Cette disposition au niveau pratique, mat&eacute;rialis&eacute;e par le d&eacute;cret n&deg;84/025 du 28 janvier 1984 fixe l&rsquo;alphabet et le code orthographique officiel de la langue nationale. Dans la m&ecirc;me ann&eacute;e, il a &eacute;t&eacute; proc&eacute;d&eacute; &agrave; la mise en place des commissions pouvant &oelig;uvrer en faveur de la promotion de la langue s&auml;ng&ouml;. Cette disposition sera soutenue et appuy&eacute;e par les arr&ecirc;t&eacute;s n&deg; 013 et 014 des mois de mars et avril 1984 sign&eacute;s du Ministre de la Communication. Dans la toute premi&egrave;re disposition juridique en faveur du <em>s&auml;ng&ouml;</em>, l&rsquo;id&eacute;e de faire de l&rsquo;idiome, la langue d&rsquo;enseignement avait d&eacute;j&agrave; &eacute;t&eacute; clairement exprim&eacute;e : &laquo; N&eacute;anmoins, le <em>s&auml;ng&ouml;</em>, langue nationale, pourra &ecirc;tre enseign&eacute; dans les &eacute;coles &raquo;. Comme cette mesure &eacute;tait insuffisante, 22 ans apr&egrave;s, l&rsquo;ordonnance n&deg; 84/031 du mois de mai 1984 fait du <em>s&auml;ng&ouml;</em><em> </em>la deuxi&egrave;me langue d&rsquo;enseignement aux c&ocirc;t&eacute;s du fran&ccedil;ais. Il est tout de m&ecirc;me curieux de constater que le texte &eacute;rigeant le <em>s&auml;ng&ouml;</em> au statut de langue officielle soit pr&eacute;c&eacute;d&eacute; de celui l&rsquo;instituant comme langue d&rsquo;enseignement alors que l&rsquo;id&eacute;al aurait voulu l&rsquo;inverse. Le fait de voir appara&icirc;tre dans la loi constitutionnelle n&deg;91.003 du 08 mars 1991 l&rsquo;&eacute;rection du <em>s&auml;ng&ouml;</em> au statut de langue officielle sept(7) ans apr&egrave;s, donne &agrave; r&eacute;fl&eacute;chir. Depuis la Constitution de 1991, celles des ann&eacute;es post&eacute;rieures se sont inscrites dans cette logique pour r&eacute;affirmer la reconnaissance du <em>s&auml;ng&ouml;</em> comme langue officielle en Centrafrique, statut qui n&rsquo;existe malheureusement que de droit. Au moment o&ugrave; nous r&eacute;digeons cet article, un autre projet d&#39;arr&ecirc;t&eacute; d&#39;introduction du <em>s&auml;ng&ouml;</em> serait sur la table du Ministre de l&#39;&eacute;ducation nationale pour signature; formidable!</span></p> <p style="text-align:left">&nbsp;</p> <h3 style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria,serif"><u><a name="_Toc383945139"></a><span style="font-family:Cambria,serif">I.2. DE LA GESTION DE LA LANGUE</span></u></span></span></h3> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt"><a name="_Toc383945140"></a> <strong> I.2.1. Le domaine du lexique</strong></span></p> <p style="text-align:left">&nbsp;</p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Les missionnaires ont le m&eacute;rite d&#39;avoir &eacute;t&eacute; les premiers &agrave; intervenir sur les langues <em>s&auml;ng&ouml;</em> et ethniques en Oubangui-Chari. Cette intervention dont -il est question concerne le domaine du lexique tr&egrave;s ouvert. Comme partout en Afrique, les missionnaires (catholiques et protestants) guid&eacute;s par le souci de la propagation de la foi, avaient une bonne raison de s&#39;int&eacute;resser &agrave; la gestion des langues africaines. Ce qui devait motiver les instructions du Cardinal Lavigerie, &agrave; demander aux religieux d&#39;&eacute;tudier les langues centrafricaines: les catholiques ont &eacute;t&eacute; les premiers &agrave; prendre en charge les langues centrafricaines : &laquo; Notre intention formelle est que l&#39;&eacute;tude de la langue tienne le premier rang dans toutes les pr&eacute;occupations des missionnaires, jusqu&#39;&agrave; ce qu&#39;ils la parlent parfaitement (...) Je d&eacute;sire que, d&egrave;s que la chose sera possible et au plus tard six mois apr&egrave;s l&#39;arriv&eacute;e dans la mission, tous les missionnaires ne parlent plus entre eux que la langue des tribus au milieu desquels ils r&eacute;sident (...) Dans chaque mission dont le dialecte n&#39;aura pas encore &eacute;t&eacute; imprim&eacute;, j&#39;ordonne &eacute;galement que l&#39;un des missionnaires... soit appliqu&eacute;, pendant une ou deux heures par jour, &agrave; la composition d&#39;un dictionnaire, au moyen de ses conversations avec les indig&egrave;nes et des questions qu&#39;il leur adressera sur la valeur des diff&eacute;rents mots. Le m&ecirc;me p&egrave;re sera charg&eacute; de composer en langue vulgaire un petit cat&eacute;chisme (...). Plus tard on fera les m&ecirc;mes choses pour les Saintes Evangiles &raquo; (1872 : 165).</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Il est &agrave; relever que les consignes du Cardinal, bien que claires et pr&eacute;cises ne s&#39;inscrivent malheureusement pas dans la vision imp&eacute;rialiste de la France. L&#39;&eacute;glise catholique restant imperturbable devant l&#39;influence du politique, s&#39;est obstin&eacute;e dans sa d&eacute;marche et a suscit&eacute; chez les Pr&ecirc;tres la volont&eacute; de la recherche &agrave; travers la description des langues en pr&eacute;sence dans un seul but qui est la propagation de la bonne nouvelle!!! Puisque la vision des missionnaires est de disposer d&#39;une langue qui serait &agrave; la port&eacute;e des croyants en vue du partage de l&#39;&eacute;vangile, ils se sont r&eacute;solus &agrave; d&eacute;crire d&#39;abord les langues de grands groupes &agrave; l&#39;exemple de banda, gbaya et ngbaka. Apr&egrave;s quelques ann&eacute;es de recherche, les r&eacute;sultats de la recherche ont donn&eacute; les recettes acceptables. On peut noter la r&eacute;daction du dictionnaire fran&ccedil;ais-banda et banda-fran&ccedil;ais suivi d&#39;un essai de grammaire en 1907 par le p&egrave;re <em>Cotel</em>, puis d&#39;un dictionnaire banda par le r&eacute;v&eacute;rend p&egrave;re <em>Colloc&#39;h</em>. Le R&eacute;v&eacute;rend p&egrave;re Tisserand de la mission <em>Bessou</em> &eacute;crit un dictionnaire <em>banda</em> et un deuxi&egrave;me en langue <em>gbaya</em> et plus tard un troisi&egrave;me en <em>ngbaka</em>. Ainsi, on se servait de ces dictionnaires pour enseigner le cat&eacute;chisme, des ann&eacute;es durant. Apr&egrave;s des ann&eacute;es d&#39;exp&eacute;riences, les auteurs de ces ouvrages se sont rendus compte de la complexit&eacute; de ces langues au niveau phon&eacute;tique (articulatoire, acoustique) qui rendait difficile la compr&eacute;hension des messages, et comme le pr&eacute;cise J. M. <em>Kobozo</em>: &laquo; Des tentatives pour l&#39;emploi d&#39;autres langues, telles banda, ngbaka, gbaya, furent vaines &raquo; (1997: 314).</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Les missionnaires, apr&egrave;s plusieurs ann&eacute;es d&#39;aventure scientifique sans aucun lendememain meilleurs, notamment &agrave; cause de la complexit&eacute; phon&eacute;tico- phonologique des langues d&eacute;crites, ils se sont r&eacute;solument int&eacute;ress&eacute;s &agrave; l&#39;&eacute;tude de la langue <em>s&auml;ng&ouml;</em><em>,</em> &quot;dialecte&quot; d&#39;une ethnie minoritaire du groupe de langue ngbandi. En tr&egrave;s peu de temps, le r&eacute;v&eacute;rend p&egrave;re <em>Calloc&#39;h</em> a publi&eacute; en 1911 un vocabulaire fran&ccedil;ais-<em>s&auml;ng&ouml;</em> et <em>s&auml;ng&ouml;</em>-fran&ccedil;ais. En 1930, le p&egrave;re Marcel G&eacute;rard a &eacute;galement publi&eacute; &agrave; R&ocirc;me un recueil portant sur le <em>s&auml;ng&ouml;</em><em>,</em> langue commerciale de l&#39;Oubangui-Chari. Ces publications ont fait recevoir &agrave; la langue v&eacute;hiculaire sa lettre de noblesse, et donc pr&ecirc;te &agrave; servir de langue de partage de la Bonne nouvelle. D&egrave;s cet instant, avec l&#39;aval de <em>Mgr Grandin</em> et de Mgr <em>Cucherousset</em>, il est devenu la langue de l&#39;&eacute;vangile. Quelques ann&eacute;es plus tard, on a assist&eacute; &agrave; la publication de deux dictionnaires en <em>s&auml;ng&ouml;</em> en 1950. Ce dernier dictionnaire &eacute;crit du R&eacute;v&eacute;rend P&egrave;re Tisserand a permis aux Catholiques de traduire dans la langue, des passages bibliques : &laquo; D&egrave;s lors, les catholiques s&#39;&eacute;vertu&egrave;rent &agrave; traduire des cat&eacute;chismes, des missels, des cantiques rien qu&#39;en <em>s&auml;ng&ouml;</em>. L&#39;un d&#39;entre eux, le R. P. Tisserand s&#39;&eacute;tait particuli&egrave;rement fait distinguer par la quantit&eacute; et la qualit&eacute; de ses travaux sur le <em>s&auml;ng&ouml;</em>. Il r&eacute;digea m&ecirc;me, &agrave; une date tr&egrave;s recul&eacute;e, un dictionnaire <em>s&auml;ng&ouml;</em>-fran&ccedil;ais et fran&ccedil;ais-<em>s&auml;ng&ouml;</em> qui, bien que d&eacute;suet, m&eacute;rite le respect pour l&#39;effort dont -il fit preuve &agrave; une &eacute;poque o&ugrave; un tel travail s&#39;est av&eacute;r&eacute; tr&egrave;s difficile et m&ecirc;me impossible. Apr&egrave;s lui, le R. P. Marcel G&eacute;rard r&eacute;digea &eacute;galement un cat&eacute;chisme <em>s&auml;ng&ouml;</em> qui tirait plut&ocirc;t de ngbandi que le <em>s&auml;ng&ouml;</em><em> </em>parl&eacute; &agrave; l&#39;&eacute;poque en Oubangui -Chari. Ce livre, trouv&eacute; tr&egrave;s difficile par ces successeurs, fut class&eacute; sous silence quelques ann&eacute;es apr&egrave;s que l&#39;auteur eut quitt&eacute; le pays &raquo; (idem, 1991 : 315).</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Les missionnaires protestants, bien qu&#39;ils soient arriv&eacute;s en Oubangui-Chari &agrave; partir des ann&eacute;es 1920, bien apr&egrave;s les catholiques, se sont montr&eacute;s tr&egrave;s d&eacute;termin&eacute;s dans l&#39;intervention de la langue. Malgr&eacute; les tracasseries dont ces missionnaires ont &eacute;t&eacute; victimes, ils ont publi&eacute; quelques ann&eacute;es apr&egrave;s une bible enti&egrave;rement r&eacute;dig&eacute;e en s&auml;ng&ouml;<em>, </em> (Bouquiaux, 1978 : 13). En 1953 W.J. Samarin publie un recueil de grammaire suivi d&#39;un manuel d&#39;alphab&eacute;tisation en s&auml;ng&ouml; et en 1967, une grammaire descriptive du <em>sango</em>, ouvrage &eacute;labor&eacute; &agrave; partir d&#39;un corpus &eacute;toff&eacute;. Entre temps en 1965, son ami Taber r&eacute;dige un dictionnaire s&auml;ng&ouml; &quot; <em>Dictionnary of </em><em>s&auml;ng&ouml;</em><em>&quot;, </em>(Queffelec 1997 : 14-20). Lorsqu&#39;on compare les travaux effectu&eacute;s par les catholiques install&eacute;s en Oubangui-Chari d&egrave;s le d&eacute;but de la colonisation et ceux des missionnaires protestants arriv&eacute;s tardivement dans le pays qui deviendra R&eacute;publique Centrafricaine, il y a lieu de regarder avec respect les recettes des protestants au point de vue de la production, et le t&eacute;moignage de J. M. Kobozo confirme les r&eacute;sultats sur le terrain : &laquo; Les travaux les plus remarquables furent effectu&eacute;s par les protestants des missions &eacute;vang&eacute;liques. Ainsi, ils traduisirent en un temps record, la Bible enti&egrave;re. Ils traduisirent l&#39;Ancien et le Nouveau Testament, parfois dans un seul volume, parfois s&eacute;par&eacute;ment. Ils sont arriv&eacute;s &agrave; une somme de travail telle qu&#39;ils se sont vus dans l&#39;obligation d&#39;installer une imprimerie &eacute;vang&eacute;lique &agrave; Sibut, ville situ&eacute;e &agrave; 185 km environ au Nord de Bangui. Les missionnaires &eacute;vang&eacute;liques participent, de ce fait, tr&egrave;s activement &agrave; l&#39;alphab&eacute;tisation des Centrafricains. L&agrave; o&ugrave; se sont install&eacute;es des missions protestantes depuis 30 ou 40 ans, il n&#39;est pas rare de voir des personnes tr&egrave;s &acirc;g&eacute;es, n&#39;ayant jamais connu de scolarit&eacute;, d&eacute;chiffrer ais&eacute;ment un verset de la Bible &raquo; (idem, 1997 : 315).</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt"><a name="_Toc383945141"></a> Les critiques adress&eacute;es aux catholiques viendraient de ce que leurs productions &eacute;taient individuelles, sectaires, alors que celles des protestants &eacute;taient organis&eacute;es scientifiquement, autour des th&egrave;mes pr&eacute;cis. Qu&#39;il s&#39;agisse des deux confessions religieuses, aucune n&#39;a r&eacute;solu la question de fond, car la langue continue d&#39;&ecirc;tre transcrite selon la graphie fran&ccedil;aise.</span></p> <h3 style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria,serif"><u><span style="font-family:Cambria,serif">I.2.2. LE DOMAINE DE L&#39;ORTHOGRAPHE</span></u></span></span></h3> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Le domaine de l&#39;orthographe semble &ecirc;tre moins riche que celui du lexique. Les africanistes, au d&eacute;part, ont commenc&eacute; &agrave; traduire les langues avec un fond imp&eacute;rialiste et &laquo; Le plus connu est celui du R&eacute;v&eacute;rend p&egrave;re Tisserand qui sert encore de r&eacute;f&eacute;rence &agrave; ceux qui cherchent &agrave; apprendre la langue nationale centrafricaine (dans les ann&eacute;es 1990, il &eacute;tait encore en vente dans les librairies de Bangui &raquo; (A. Queffelec, 1997 : 16).</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Dans les ann&eacute;es 1967 et sur initiative du gouvernement centrafricain, l&#39;Unesco a instruit Luc Bouquiaux, linguiste fran&ccedil;ais, &agrave; r&eacute;aliser en RCA, un projet de codification du <em>s&auml;ng&ouml;</em> en vue de remplacer celle en usage depuis la colonisation (J. M. Kobozo 1977:317). Malheureusement, lorsqu&#39;il a &eacute;t&eacute; question de la formation en alphab&eacute;tisation des adultes, les formateurs ont totalement ignor&eacute; l&#39;usage de la graphie &eacute;labor&eacute;e de commun accord avec l&#39;&eacute;minent chercheur et valid&eacute;e par le gouvernement pour reprendre la graphie fran&ccedil;aise. Et on comprend la d&eacute;ception de J.M. Kobozo, (qui a consacr&eacute; une bonne partie de sa vie &agrave; travailler dans le domaine de la langue s&auml;ng&ouml;, sans en &ecirc;tre sp&eacute;cialiste) lorsqu&#39;il &eacute;crit : &laquo;Malheureusement ce service, dont l&#39;Etat attendait beaucoup, a cru bon de ne pas suivre l&#39;orthographe <em>s&auml;ng&ouml;</em>. Il est fort regrettable de constater que, pour l&#39;alphab&eacute;tisation des adultes centrafricains en langue <em>s&auml;ng&ouml;</em>, ce service utilise, non pas l&#39;orthographe <em>s&auml;ng&ouml;</em>, mais l&#39;orthographe fran&ccedil;aise pour l&#39;&eacute;criture et la lecture du <em>s&auml;ng&ouml;</em> &raquo; (1977: 318).</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Il a &eacute;t&eacute; aussi constat&eacute; avec regret que les confessions religieuses (catholiques et protestants) n&#39;ont pas voulu observer ce d&eacute;cret fixant l&#39;orthographe <em>s&auml;ng&ouml;</em>, de peur de reprendre tous les travaux abattus pour lesquelles des sommes faramineuses d&#39;argents ont &eacute;t&eacute; inject&eacute;es. Ce comportement des religieux qui ne date pas d&#39;aujourd&#39;hui, n&#39;est pas de nature &agrave; favoriser la standardisation du <em>s&auml;ng&ouml;</em>. Nous en avons pour preuve, ces confessions religieuses s&#39;obstinent toujours &agrave; traduire la bible sur un fond orthographique imp&eacute;rialiste. Cet &eacute;tat d&#39;esprit persiste jusqu&#39;aujourd&#39;hui &agrave; travers de nombreuses productions et complique davantage l&#39;application de la transcription phonographique du <em>s&auml;ng&ouml;</em> pourtant d&eacute;j&agrave; fix&eacute;e. Aussi curieux qu&#39;on ne pouvait y croire, au s&eacute;minaire atelier du <em>s&auml;ng&ouml;</em> 1997, la question de transcription du<em> s&auml;ng&ouml;</em> a &eacute;t&eacute; remise au d&eacute;bat, malheureusement aucun consensus ne s&#39;est d&eacute;gag&eacute; autour de la question. Alors, on se demande si les centrafricains profiteront un jour des avantages li&eacute;s &agrave; cette langue dont la position sociale est tant envi&eacute;e de tous! Au moment o&ugrave; nous terminons la r&eacute;daction de cet article, il semble qu&#39;un d&eacute;but de volont&eacute; de transcrire les langues centrafricaines en utilisant la graphie <em>s&auml;ng&ouml;</em> est en train de se manifester dans certains milieux autoris&eacute;s. Si ces actions sont suivies et soutenues, elles marqueront un tournant d&eacute;cisif dans l&#39;introduction du <em>s&auml;ng&ouml;</em> dans le syst&egrave;me &eacute;ducatif centrafricain.</span></p> <p style="text-align:left">&nbsp;</p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt"><strong>I.2.3. LES TRAVAUX DE L&#39;INSTITUT DE LINGUISTIQUE APPLIQUEE</strong></span></p> <p style="text-align:left">&nbsp;</p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Cr&eacute;&eacute; en 1975, l&#39;ILA a ax&eacute; ses travaux en majorit&eacute; sur le lexique et la traduction des textes officiels. On citera entre autres le lexique des termes juridiques et administratifs (mai 1998), le lexique des finances (juillet 1999), le lexique de linguistique (octobre 1998), le lexique de l&#39;&eacute;levage (octobre 1998), le lexique de sant&eacute; (octobre 1998), le lexique de suite bureautique (f&eacute;vrier 2005), le lexique de l&#39;urbanisme (mars 2005) et le dictionnaire trilingue (fran&ccedil;ais/ lingala/s&auml;g&ouml;), (avril 2013). L&#39;Institut de Linguistique Appliqu&eacute;e a proc&eacute;d&eacute; &agrave; la traduction de certains documents officiels &agrave; savoir, la traduction du Document Strat&eacute;gie de R&eacute;duction de la Pauvret&eacute; ( DSRP II)( 2010), du code forestier et du code de la famille, du code p&eacute;nal et de proc&eacute;dure p&eacute;nale(2015) et de la loi portant sur les violences faites aux femmes en RCA(2015).</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Dans le cadre de la didactisation du s&auml;ng&ouml;, on note aussi avec satisfaction des travaux &agrave; valeur scientifique intitul&eacute;s: sendamati(math&eacute;matiques)(1982), manda s&auml;ng&ouml;(apprendre le s&auml;ng&ouml;)(1999), guide m&eacute;thodologique du ma&icirc;tre d&#39;&eacute;cole communautaire(1996), l&#39;enseignement de tous(1999) etc.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Au del&agrave; de ces r&eacute;sultats de recherche, il existe d&#39;autres &agrave; valeur scientifique &agrave; l&#39;exemple des m&eacute;moires, articles et th&egrave;ses qui ont aussi &eacute;maill&eacute; le paysage linguistique centrafricain: les multiples travaux de Marcel Dikikidiri, <em>le fran&ccedil;ais s&#39;&eacute;crit aussi</em>(1977), <em>La situation du sango en R&eacute;publique Centrafricaine</em>&raquo;, <em>Etudes</em><em> </em><em>de</em> <em>linguistique Appliqu&eacute;e</em>, n&deg;65, (1987), <em>Kua ti kodoro, Le devoir national, Introduction &agrave; l&#39;instruction</em> <em>civique</em>, Paris, SELAF-ACCT(1982). Diki-Kidiri Marcel&nbsp;: <em>Cours de S&auml;ng&ouml;&nbsp;moderne (30 le&ccedil;ons</em>) [en ligne]<em>. </em>YSB S&Auml;NG&Ouml;, <span style="color:#0000ff"><u><a href="https://www.ysbsango.org/" style="color:#0000ff"><em>https://www.ysbsango.org</em></a></u></span>, Diki-Kidiri Marcel : <em>Grammaire S&auml;ng&ouml;</em> (en pr&eacute;paration, 120 pages), Diki-Kidiri Marcel&nbsp;(dir.) et alii (2008) <em>Vocabulaire scientifique en langues africaines, pour une approche culturelle de la terminologie. </em>Karthala, 259 pages, Siriri (2017) <em>Mb&euml;t&iuml; t&icirc; d&icirc;ko,</em> Dagnan Christian (1990) L&acirc; t&icirc; f&uuml;t&auml;ng&ouml; &acirc;wakua t&icirc; Let&auml;a, Nz&ouml; abe awe. BBA, 70 pages (nouvelle), Willybiro-Passi Mathias (1978) Ng&ucirc; ague lo &ocirc;ko aba. In&eacute;dit. (Recueil de po&egrave;mes et de proses), Saulnier Pierre (1980) <em>Bangui chante,</em> Saulnier Pierre (1980) <em>&Acirc;t&euml;n&euml; t&icirc; B&ecirc;afr&icirc;ka. </em>vol. 1 et vol. 2. Imprimerie St-Paul Bangui, <span style="color:#000000"><span style="font-family:Arial,serif">l&rsquo;h&ocirc;te</span></span><span style="color:#000000"><span style="font-family:Arial,serif"> Emilie</span></span><span style="color:#000000"><span style="font-family:Arial,serif">,&nbsp;&quot;Introduction &agrave; la sociolinguistique&quot;,&nbsp;</span></span><em><span style="color:#000000"><span style="font-family:Arial,serif">La Cl&eacute; des Langues</span></span></em><span style="color:#000000"><span style="font-family:Arial,serif">&nbsp;[en ligne], Lyon, ENS de LYON/DGESCO (ISSN 2107-7029), avril 2007.</span></span></span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">A ces travaux, s&#39;ajoutent les travaux (pas uniquement) de th&egrave;se de T. TOUBA(1984) <em>A la d&eacute;couverte du sango: une analyse des unit&eacute;s et structures de la premi&egrave;re articulation, </em>soutenue &agrave; l&#39;Universit&eacute; de Provence, AIX Marseille, les travaux de recherche G. N&#39;ZAPALI-portant sur &quot;Les Subsituts du nom s&auml;ng&ouml; en situation de discours&quot;, constituent des documents de r&eacute;f&eacute;rence. Il faut aussi mentionner que M. Jean-Marie KOBOZO, sans &ecirc;tre un sp&eacute;cialiste de la linguistique a &eacute;norm&eacute;ment contribu&eacute; &agrave; la refondation du <em>s&auml;ng&ouml;</em>. Ces multiples publications dans des ouvrages &agrave; l&#39;Universit&eacute; d&#39;AIX-Marseille en France en t&eacute;moignent (cf th&egrave;se de doctorat de NZAPALI, 2014 &agrave; l&#39;Universit&eacute; d&#39;AIX-Marseille en France).</span></p> <h3 style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria,serif"><u><a name="_Toc383945142"></a><span style="font-family:Cambria,serif">I.2.4. LES TRAVAUX DE LA SOCI&Eacute;T&Eacute; INTERNATIONALE DE LINGUISTIQUE </span></u></span></span></h3> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">La SIL, filiale de la SIL internationale est une organisation &agrave; but non lucratif, sp&eacute;cialis&eacute;e dans l&rsquo;&eacute;tude des langues. La SIL collabore avec l&#39;ILA (Institut de Linguistique Appliqu&eacute;e), la seule structure qui rel&egrave;ve de l&#39;Etat dans le domaine de l&#39;am&eacute;nagement des langues en Centrafrique. La SIL s&rsquo;int&eacute;resse &agrave; la recherche linguistique, &agrave; la promotion des langues nationales et du <em>s&auml;ng&ouml;</em>. Elle collabore aussi avec des Organisation Non Gouvernementale et associations dans le domaine de l&rsquo;Alphab&eacute;tisation. Install&eacute;e en Centrafrique sur la base d&rsquo;un accord sign&eacute; en ao&ucirc;t 1990 avec le Gouvernement centrafricain, la SIL poursuit trois principaux objectifs, &agrave; savoir l&rsquo;analyse linguistique, l&rsquo;alphab&eacute;tisation et la traduction. Ces recherches dans le domaine de l&rsquo;analyse linguistique visent &agrave; faire ressortir les &eacute;l&eacute;ments linguistiques n&eacute;cessaires &agrave; l&rsquo;&eacute;tablissement d&rsquo;une orthographe dans chacune des langues &eacute;tudi&eacute;es. Le volet alphab&eacute;tisation a pu faire para&icirc;tre des syllabaires et livres de lecture vari&eacute;s. Afin de r&eacute;ussir ses objectifs, la SIL a pu assurer la formation des promoteurs de programme d&rsquo;alphab&eacute;tisation, animateurs, superviseurs et r&eacute;dacteurs.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">La traduction de la bible fait partie des grandes pr&eacute;occupations de la S.I.L en collaboration avec des confessions religieuses. En 1991, elle a organis&eacute; des formations d&#39;alphab&eacute;tisation en langue <em>s&auml;ng&ouml;</em><em> </em>&agrave; Bangui. En province, l&rsquo;alphab&eacute;tisation a port&eacute; sur les langues yaka en 1993 &agrave; Londo, en langue ngbugu en 1994 &agrave; Alindao, en langue manza (1994) &agrave; Kaga-Bandoro, en Gbaya (gbeya 1995) &agrave; Bossangoa, en Kaba (1995) &agrave; Paoua, en Gbaya (nord-ouest 1998) &agrave; Berberati en Pi&eacute;mo (2000) dans la sous-pr&eacute;fecture de Nola.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Lorsque l&#39;orthographe du <em>s&auml;ng&ouml;</em> a &eacute;t&eacute; fix&eacute;e, sur la demande expresse de la soci&eacute;t&eacute; biblique en RCA en 1991, la SIL a pu traduire le <em>Nouveau Testament</em> en <em>s&auml;ng&ouml;</em>. Jusqu&rsquo;&agrave; ce jour, la traduction des textes bibliques (l&rsquo;&eacute;vangile selon St Marc, St Mathieu, St Jean, St Luc) t&eacute;moigne d&rsquo;une avanc&eacute;e significative dans le domaine. Il y a lieu de noter avec insistance que la SIL s&#39;investie beaucoup dans le volet alphab&eacute;tisation. Les travaux de la SIL sur les langues nationales sont tellement nombreux qu&rsquo;il serait fastidieux de les comptabiliser tous.</span></p> <p style="text-align:left">&nbsp;</p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt"><strong>II. VERS LA DIDACTISATION DU S&Auml;NG&Ouml;</strong></span></p> <p style="text-align:left">&nbsp;</p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Lorsqu&#39;on jette un regard r&eacute;trospectif sur l&#39;&eacute;tat de la situation linguistique en Centrafrique depuis les origines jusqu&#39;&agrave; nos jours, on se rend compte que des efforts non n&eacute;gligeables ont &eacute;t&eacute; consentis quant &agrave; son am&eacute;nagement. Il y a eu des actions sur la langue et sur les langues. Quant aux actions sur les langues, l&#39;Etat est intervenu sur les rapports entre les langues <em>s&auml;ng&ouml;</em> et fran&ccedil;ais. Des dispositions juridiques comme il est constat&eacute; ont &eacute;t&eacute; prises pour conforter la position du <em>s&auml;ng&ouml;</em>. Son &eacute;l&eacute;vation au rang de langue nationale puis officielle est la preuve manifeste de la volont&eacute; du gouvernement de faire de cette langue, une langue d&#39;enseignement. Au niveau des actions sur la langue, le <em>s&auml;ng&ouml;</em> a &eacute;t&eacute; codifi&eacute; et dot&eacute; d&#39;un alphabet, d&#39;une &eacute;criture. Il y a eu des lexiques <em>s&auml;ng&ouml;</em>, et les multiples dictionnaires r&eacute;dig&eacute;s dans la langue en t&eacute;moignent. Malgr&eacute; ces nombreux travaux et certaine &quot;bonne volont&eacute;&quot;, respectivement de la part des chercheurs et de la classe politique, on constate avec &eacute;tonnement que le <em>s&auml;ng&ouml;</em> ne peut pas remplir pleinement les fonctions de langues officielle, moins encore celles de langues d&#39;enseignement. Et pourtant dans les faits, le <em>s&auml;ng&ouml;</em>, enrichit au quotidien m&ecirc;me le fran&ccedil;ais et r&eacute;ciproquement &agrave; travers les emprunts, les calques, les n&eacute;ologismes. Ces langues d&eacute;veloppent par ces faits des relations de compl&eacute;mentarit&eacute;. Eu &eacute;gard &agrave; ces avanc&eacute;es non n&eacute;gligeables des travaux sur la langue <em>s&auml;ng&ouml;</em>, on se demande pourquoi le <em>s&auml;ng&ouml;</em> ne peut-il pas servir de langue d&#39;enseignement? Comment comprendre que le <em>s&auml;ng&ouml;</em>, malgr&eacute; ces efforts, ne peut-il pas jouer pleinement son r&ocirc;le de langue officielle? Pourquoi devant cette &eacute;vidence (les langues ethniques enrichissent le <em>s&auml;ng&ouml;</em>) le gouvernement se r&eacute;serve le droit de prendre des initiatives fortes pour son am&eacute;nagement? Que faire pour que les inqui&eacute;tudes qui subsistent et qui constituent un blocage dans le processus d&#39;am&eacute;nagement linguistique soient apais&eacute;es ? Pour r&eacute;pondre &agrave; ces inqui&eacute;tudes, il est certain qu&#39;avec un minimum de volont&eacute; politique et les apports scientifiques des uns et des autres nous pouvons valablement redynamiser la puissante langue v&eacute;hiculaire. Il ne sera pas ici question de reprendre &agrave; notre actif des travaux qui ont fait l&#39;objet d&#39;une avanc&eacute;e significative dans le cadre de la politique linguistique mais plut&ocirc;t de porter d&#39;abord nos r&eacute;flexions sur les aspects <em>in vitro</em> et <em>in vivo</em> de la langue et ensuite sur d&#39;autres actions susceptibles de favoriser l&#39;enseignement du s&auml;ng&ouml; &agrave; l&#39;&eacute;cole:</span></p> <ul> <li> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">au niveau institutionnel, juridique et administratif;</span></p> </li> <li> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">au niveau sociolinguistique;</span></p> </li> <li> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">au niveau de la formation ;</span></p> </li> <li> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">au niveau des m&eacute;thodes;</span></p> </li> <li> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">au niveau des programmes;</span></p> </li> <li> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">au niveau des manuels et supports p&eacute;dagogiques;</span></p> </li> <li> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">dans le domaine de la sensibilisation;</span></p> </li> <li> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">dans le domaine de l&#39;environnement.</span></p> </li> </ul> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Dans tous les cas, ce travail s&#39;inscrit dans la dynamique des travaux ant&eacute;rieurs sur les langues centrafricaines et ceux des &laquo;actes du s&eacute;minaire atelier d&#39;&eacute;laboration du plan d&#39;introduction du <em>s&auml;ng&ouml;</em> dans l&#39;enseignement et des prototypes des mat&eacute;riels didactiques &raquo; tenu &agrave; Bangui du 25 au 28 ao&ucirc;t 1997, financ&eacute; par l&#39;Unesco et la Banque Mondiale.</span></p> <p style="text-align:left">&nbsp;</p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria,serif"><strong>II.1. DES ACTIONS SUR LES LANGUES ET SUR LA LANGUE</strong></span></span></p> <h3 style="margin-left:1.25cm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria,serif"><u><a name="_Toc383945145"></a> <span style="font-family:Times New Roman,serif">II.1.1. Le niveau institutionnel, juridique et administratif</span> </u></span></span></h3> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Il existe au sein de la soci&eacute;t&eacute; des instances juridiques pouvant r&eacute;glementer la vie en communaut&eacute;. Etant donn&eacute; que le langage est essentiellement humain, des instances juridiques doivent y intervenir afin de normaliser au mieux l&#39;usage des langues de peur des d&eacute;rapages. Ainsi, dans le domaine de la loi, le l&eacute;gislateur peut faire voter des textes en vue de la r&eacute;glementation des langues d&#39;une part et l&#39;ex&eacute;cutif peut aussi se charger des d&eacute;crets, des arr&ecirc;t&eacute;s, des d&eacute;cisions soit pour fixer des grandes orientations dans le cadre de la politique linguistique, soit pour faire appliquer des textes de loi lorsqu&#39;il s&#39;agit de l&#39;am&eacute;nagement linguistique d&#39;autre part. Nous l&#39;avons vu, il a fallu des textes de loi pour que le <em>s&auml;ng&ouml;</em> soit &eacute;lev&eacute; au rang de langue nationale, puis officielle. La lecture des textes r&eacute;glementant les langues en Centrafrique pr&eacute;sente un manque d&#39;&eacute;quit&eacute; et de droit. Aucun texte ne fait mention ni de la prise en charge des langues ethniques ni de leur protection. C&#39;est &agrave; ce niveau que le r&ocirc;le du cadre juridique est d&#39;importance pour faire corriger ce manquement et de leur faire b&eacute;n&eacute;ficier d&#39;une protection linguistique; cette mesure profiterait &eacute;norm&eacute;ment au <em>s&auml;ng&ouml;</em><em> </em>qui a besoin des langues ethniques pour s&#39;enrichir. Il a &eacute;t&eacute; interdit de porter la mention &quot;ethnie&quot; dans les pi&egrave;ces des actes de naissance de peur, dit-on, de mettre &agrave; rude &eacute;preuve la jeune nation en construction. Il s&#39;agit l&agrave; des prescriptions qui ne sont pas de nature &agrave; favoriser le d&eacute;nombrement des langues centrafricaines, &eacute;tant donn&eacute; que les langues sont assimil&eacute;es aux ethnies.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Il existe certaines personnes qui n&#39;ont pas de tol&eacute;rance pour les langues des autres. Il n&#39;est pas rare d&#39;&eacute;couter les gens stigmatiser les langues des autres &agrave; cause de leur complexit&eacute; articulatoire ou linguistique. Il s&#39;agit l&agrave; du linguicisme<sup><a class="sdfootnoteanc" href="#sdfootnote1sym" name="sdfootnote1anc" style="font-size:57%; color:#0000ff"><sup>1</sup></a></sup>, qui constituerait un blocage psychologique de s&#39;exprimer dans sa langue. Il reviendrait au droit constitutionnel seul de garantir cette libert&eacute; linguistique.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Dans le cadre de la proc&eacute;dure p&eacute;nale, il est &eacute;crit que le juge peut se saisir d&#39;un fait qu&#39;il trouve anodin, y engager une poursuite en vue d&#39;une justice &eacute;quitable. Tel est le cas de recrutement des fonctionnaires qui s&#39;op&egrave;re sur un fond ethnolinguistique en violation des principes d&#39;&eacute;galit&eacute;. L&agrave; encore, le cadre juridique mis en place pourrait valablement se saisir de l&#39;affaire et mener des actions dans le sens d&#39;un apaisement. La langue &eacute;tant dynamique, il est important d&#39;avoir un cadre juridique pour pouvoir corriger des d&eacute;rapages qui surviendraient dans le domaine. En fait, le cadre juridique est un environnement o&ugrave; si&egrave;gent les acteurs du syst&egrave;me &eacute;ducatif &agrave; savoir: le politique, le juriste, le linguiste. Il leur revient de l&#39;exploiter &agrave; bon escient pour une meilleure gestion des langues en pr&eacute;sence. La t&acirc;che du cadre juridique est noble car elle assure la protection des langues minoritaires et leur accorde des droits qui ont force de loi.</span></p> <p style="text-align:left">&nbsp;</p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria,serif"><strong>II.1.2. Des statuts des langues</strong></span></span></p> <p style="text-align:left">&nbsp;</p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">La relecture de l&#39;&eacute;tat des lieux de la situation des langues centrafricaines montre qu&#39;il y a un dysfonctionnement grave pr&eacute;judiciable au processus de son am&eacute;nagement. Ces manquements sont aussi constat&eacute;s au niveau des statuts des langues:</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">- l&#39;absence d&#39;une institution pluridisciplinaire</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">- l&#39;absence d&#39;un plan directeur op&eacute;rationnel</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">- un bilinguisme fictif/ officialit&eacute; symbolique/officialit&eacute; limit&eacute;</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">- le statut p&eacute;dagogique fictif</span></p> <p style="text-align:left">&nbsp;</p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">L. J. Calvet &eacute;crit: &laquo; L&#39;int&eacute;r&ecirc;t d&#39;une science ne se r&eacute;sume pas seulement &agrave; son pouvoir explicatif mais aussi &agrave; son utilit&eacute;, &agrave; son efficacit&eacute; sociale, en d&#39;autres termes &agrave; ses possibles applications&raquo; (2009 : 110). Pour que le <em>s&auml;ng&ouml;</em> profite &agrave; la population, il lui faut un plan directeur, un cadre scientifique qui est un outil de gestion et de r&eacute;gulation de la r&eacute;forme envisag&eacute;e. Nous constatons qu&#39;il y a absence de ce cadre juridique; et pourtant, cette institution aura l&#39;avantage de formuler des hypoth&egrave;ses linguistiques et sociolinguistiques de d&eacute;part. Cette instance aura aussi la possibilit&eacute; de d&eacute;finir le statut p&eacute;dagogique du <em>s&auml;ng&ouml;</em> et de fixer les objectifs &agrave; atteindre.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Il a aussi &eacute;t&eacute; constat&eacute; qu&#39;il existe un bilinguisme fictif en ce sens que l&#39;officialit&eacute; du <em>s&auml;ng&ouml;</em> jusque-l&agrave; est th&eacute;orique, elle n&#39;existe que de droit. Aussi les langues locales n&#39;ont aucun statut juridique. Pour permettre un pilotage efficace du processus d&#39;am&eacute;nagement linguistique en vue de promouvoir un bilinguisme harmonieux et efficace entre le <em>s&auml;ng&ouml;</em><em> </em>et le fran&ccedil;ais, il est urgent de doter le pays d&#39;une institution multiforme &agrave; l&#39;exemple d&#39;un office (ou une acad&eacute;mie) de langues. Il va sans dire que cette haute institution s&#39;occuperait mieux de la politique linguistique et de l&#39;am&eacute;nagement linguistique des langues en pr&eacute;sence et du <em>s&auml;ng&ouml;</em> en particulier.</span></p> <h3 style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria,serif"><u><a name="_Toc383945150"></a><span style="font-family:Cambria,serif">II.1.3. Le niveau de l&#39;orthographe</span></u></span></span></h3> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">L&#39;orthographe est une &eacute;criture qu&#39;on adopte pour la description de la langue. Une fois fix&eacute;e, l&#39;&eacute;criture permet la conservation de la parole dans une langue et facilite des &eacute;changes entre les hommes. En lieu et place de l&#39;alphabet fran&ccedil;ais &eacute;labor&eacute; sur la base des lettres latines, il serait imp&eacute;ratif de revenir &agrave; la graphie retenue pour la fixation de l&#39;orthographe <em>s&auml;ng&ouml;</em><em> </em>(J.M.KOBOZO 1977: 317), qui a permis heureusement &agrave; Th. Touba(1984) de pr&eacute;senter ses travaux de th&egrave;se. Il est quand m&ecirc;me curieux de constater que la question des graphies <em>s&auml;ng&ouml;</em> ne fait pas toujours l&#39;unanimit&eacute;. Alors que l&#39;universit&eacute; de Bangui applique depuis toujours l&#39;&eacute;criture officielle du <em>s&auml;ng&ouml;</em>, il est &eacute;tonnant de constater que les &eacute;glises ( mis &agrave; part les T&eacute;moins de Jehova qui s&#39;efforcent d&#39;appliquer la graphie s&auml;ng&ouml;) qui ont un pouvoir large (catholiques, protestants, les &eacute;glises de r&eacute;veil...) continuent de pratiquer les graphies &agrave; fond imp&eacute;rialiste fran&ccedil;ais. Et pourtant les pays africains francophones &agrave; l&#39;exemple du Mali, du S&eacute;n&eacute;gal, du Congo Brazza et Congo ne se servent plus de la graphie fran&ccedil;aise pour la description des langues locales ( <em>Bambara, wolof et lingala)</em>. M&ecirc;me en France, les langues, <em>breton, corse, </em>et le<em> proven&ccedil;al</em> ne sont pas enseign&eacute;s sur un fond d&#39;&eacute;criture fran&ccedil;aise! Il me semble que la question de graphie <em>s&auml;ng&ouml;</em> avait d&eacute;j&agrave; &eacute;t&eacute; tranch&eacute;e, et donc il revient au gouvernement de faire un travail de p&eacute;dagogie, de sensibilisation et de persuasion aupr&egrave;s de la population pour une adh&eacute;sion &agrave; cette politique.</span></p> <p style="text-align:left">&nbsp;</p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria,serif"><strong>II.3. DU CURRICULUM DE FORMATION </strong></span></span></p> <p style="text-align:left">&nbsp;</p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt"><strong>II.3.1. Elaboration des programmes et curricula dans une perspective plurilingue</strong></span></p> <p style="text-align:left">&nbsp;</p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Il est connu que &quot;...la r&eacute;daction d&#39;un programme de mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale et de langues en particulier semble &ecirc;tre plus difficile &agrave; concevoir, parce qu&#39;elle met en &eacute;vidence la complexit&eacute; des questions d&#39;enseignement des langues&quot;(G. Nzapali, 2015: 129). Au niveau de la dimension politique, on se r&eacute;jouit de ce que le <em>s&auml;ng&ouml;</em> a l&#39;avantage d&#39;&ecirc;tre retenu comme langue officielle donc langue d&#39;enseignement. Il reste &agrave; pr&eacute;ciser si l&#39;anglais doit &ecirc;tre positionn&eacute; comme vecteur d&#39;enseignement aux c&ocirc;t&eacute;s du fran&ccedil;ais. Il serait aussi int&eacute;ressant de pr&eacute;ciser lesquelles des langues &eacute;trang&egrave;res seront appel&eacute;es &agrave; assumer le r&ocirc;le des langues passerelles (chinois, allemand, espagnol...), car r&ecirc;ver &agrave; la diversit&eacute; linguistique revient &agrave; s&#39;inscrire dans la dynamique des langues et des cultures, permettant de s&#39;ouvrir au monde scientifique, commercial et politique. Pour ce faire, l&#39;enseignement prendra en compte le contexte de la communication et ses exigences (communication interculturelle) en vue de contribuer efficacement &agrave; la paix en Centrafrique. Car &quot; La cl&eacute; de la compr&eacute;hension de la langue en situation commence non par la langue mais par le contexte&quot;(Hymes, 1972). Il va sans dire que la formation &agrave; la communication interculturelle permettra &agrave; l&#39;enseign&eacute; d&#39;&eacute;tablir une relation entre les deux cultures (culture centrafricaine et celle de l&#39;autre et servir d&#39;interm&eacute;diaire entre sa culture et la culture de l&#39;autre). La culture &agrave; laquelle nous faisons allusion est la culture anthropologique (mode de vie, de penser par rapport &agrave; une communaut&eacute; donn&eacute;e). Il serait aussi int&eacute;ressant que l&#39;approche communicative soit prit en compte dans le processus d&#39;&eacute;laboration des documents p&eacute;dagogiques; ce qui permettra de faire b&eacute;n&eacute;ficier aux apprenants des comp&eacute;tences linguistiques, sociolinguistiques et pragmatiques. Le moment n&#39;&eacute;tant pas venu pour &eacute;laborer un manuel p&eacute;dagogique, nous nous en tenons &agrave; quelques indications jug&eacute;es essentielles dans la construction d&#39;un programme d&#39;enseignement.</span></p> <p style="text-align:left">&nbsp;</p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt"><strong>II.3.2.: De la didactique int&eacute;gr&eacute;e revisit&eacute;e </strong></span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Pendant longtemps, les langues africaines ont &eacute;t&eacute; victimes d&#39;un ostracisme g&eacute;n&eacute;ralis&eacute;. Elles ont &eacute;t&eacute; jug&eacute;es &agrave; tord de dialectes et donc incapables de servir de langues d&#39;enseignement; alors qu&#39;en Suisse le P&egrave;re Gr&eacute;goire (1765-1850) prenait appui sur le patois, langue maternelle des &eacute;l&egrave;ves pour l&#39;enseignement du fran&ccedil;ais; ce qu&#39;il &eacute;tait convenu d&#39;appeler la didactique coordonn&eacute;e. Pendant ses enseignements &agrave; Saint Louis au S&eacute;n&eacute;gal, Jean Dard, premier instituteur envoy&eacute; en Afrique, s&#39;est vite rendu compte des difficult&eacute;s des &eacute;l&egrave;ves &agrave; assimil&eacute;s ses enseignements, con&ccedil;us sur la base de la m&eacute;thode directe. Il prit la ferme r&eacute;solution d&#39;appliquer la &quot;m&eacute;thode contrastive&quot; laquelle consid&eacute;rait les deux syst&egrave;mes (LI et L2) dans le but de les comparer. Roulet(1980) d&eacute;signait ce terme sous le nom de didactique int&eacute;gr&eacute;. En Allemagne, on parlait d&#39;&quot;<em>integrative Fremdsprachenarbeit</em>&quot;. La m&eacute;thode de didactique int&eacute;gr&eacute;e, de mieux en mieux document&eacute;e, permet d&#39;int&eacute;grer des comp&eacute;tences (immersion, enseignement bilingue...) dans l&#39;enseignement des langues, notamment entre L1 et L2. La didactique int&eacute;gr&eacute;e permet de prendre en compte et L1 (sango dans le cas de Centrafrique) comme syst&egrave;me linguistique source et &eacute;galement le fran&ccedil;ais(L2) comme langue cible. La didactique int&eacute;gr&eacute;e qui est la pratique de plusieurs m&eacute;thodes permettrait &quot;...de concevoir une d&eacute;marche didactique souple qui consiste &agrave; accompagner les raisonnements grammaticaux transitoires des apprenants lorsqu&#39;ils se manifeste ponctuellement dans les interactions en classe de langue&quot;(B.Maurer, 2007:162). La grande &eacute;quation &agrave; r&eacute;soudre dans cette approche est de savoir construire des comp&eacute;tences linguistiques, construire les apprentissages linguistiques et savoir articuler L1 et L2 et construire des comp&eacute;tences de communication: lecture-&eacute;criture. Aussi les enseignants s&#39;investiront dans la pr&eacute;paration des habilet&eacute;s m&eacute;talinguistiques afin de mieux construire la conscience linguistique propre au plurilinguisme, et comme le souligne avec raison Fabienne Lallement (2005:136 ) &quot; la pr&eacute;paration des habilet&eacute;s m&eacute;talinguistiques permettant la construction d&#39;une conscience linguistique sp&eacute;cifique au multilinguisme devrait devenir la premi&egrave;re pr&eacute;occupation des enseignants&quot;. Dans le cas de Centrafrique, l&#39;enseignement du<em> s&auml;ng&ouml;</em> ne sera pas envisag&eacute; de mani&egrave;re cloisonn&eacute;e, notamment au Fondamental1. A ce niveau, il sera question &quot;de d&eacute;velopper un r&eacute;pertoire langagier dans lequel un ensemble de capacit&eacute;s linguistiques trouvent leur place (Mohamed Miled, 2005:41). On s&#39;assurera &agrave; donner &agrave; l&#39;enseignant, au formateur, un minimum de comp&eacute;tences bilingues (<em>s&auml;ng&ouml;</em>-fran&ccedil;ais). Dans le cursus de formation en classe de CM2, on fera de l&#39;enseignement du <em>sango</em> et de la culture centrafricaine une mati&egrave;re obligatoire &agrave; valider en vue de l&#39;obtention du Certificat d&#39;Etude Primaire El&eacute;mentaire(CEPE). On veillera &agrave; ce que la mati&egrave;re soit obligatoire dans le cursus de formation dans les lyc&eacute;es et coll&egrave;ges et dans les &eacute;coles de formation &agrave; l&#39;ENI et &agrave; l&#39;ENS... (Aussi), la cr&eacute;ation de nouveaux CAPES, notamment, CAPES d&#39;anglais/ langue africaine, CAPES de langue Etrang&egrave;re/ langue africaine...devrait &ecirc;tre retenue comme une des priorit&eacute;s politiques (M. Som&eacute; 2004:415). Il ne sera pas ici question de faire un passage en force. On s&#39;assurera &agrave; travers les campagnes de sensibilisation, si tout le monde (&eacute;l&egrave;ves, enseignants et partenaires du syst&egrave;me &eacute;ducatif) adh&egrave;re au projet de reforme. De peur de tomber dans l&#39;&eacute;chec de la langue Malgache, on &eacute;vitera ainsi la pr&eacute;cipitation afin de mettre de notre c&ocirc;t&eacute; toutes les chances de r&eacute;ussite &agrave; ce vaste projet consid&eacute;r&eacute;e comme la derni&egrave;re chance de tentative d&#39;int&eacute;gration du <em>sango</em> dans le syst&egrave;me &eacute;ducatif centrafricain.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt"><strong>II.3.3. Des supports p&eacute;dagogiques</strong></span></p> <p style="text-align:left">&nbsp;</p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Dans le cadre des supports p&eacute;dagogiques, il existe des manuels, l&#39;audio-visuel, des moyens associant t&eacute;l&eacute;vision et informatiques(CD-ROM) et internet. De tous ces supports, le manuel reste le mieux pr&eacute;f&eacute;r&eacute; dans un pays comme la Centrafrique o&ugrave; l&#39;&eacute;lectricit&eacute; n&#39;est disponible que de deux &agrave; trois heures de temps en 48heures. Son m&eacute;rite vient de ce que, moins le ma&icirc;tre est form&eacute;, plus il a besoin d&#39;un guide, d&#39;un manuel pour son enseignement notamment dans le domaine de la lecture: elle garantit une &eacute;ducation de qualit&eacute;. Le Gouvernement centrafricain &agrave; int&eacute;r&ecirc;t &agrave; investir suffisamment dans la confection des ouvrages p&eacute;dagogiques. Et comme le soutient B.Maurer(2007: 198)&quot; c&#39;est le co&ucirc;t &agrave; payer pour avoir des enseignants form&eacute;s, pour que les &eacute;l&egrave;ves disposent des manuels dans les classes&quot;. Pendant longtemps la Centrafrique n&#39;a utilit&eacute; que des manuels hors sol et&quot; l&#39;exemple malheureux des ouvrages didactiques &agrave; l&#39;exemple de <em>Mariama et Hamidou, Ma semaine...</em>, con&ccedil;us sur la base d&#39;autres r&eacute;alit&eacute;s linguistiques et culturelles que celles de la Centrafrique est &eacute;loquent&quot;(G.Nzapali, 2015:121). Dans le cas contraire, le pays sera condamn&eacute; &agrave; chaque fois &agrave; d&eacute;bourser des sommes d&#39;argent pour d&eacute;mobiliser et r&eacute;ins&eacute;rer des d&eacute;scolaris&eacute;s.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">A c&ocirc;t&eacute; de cette strat&eacute;gie, ont instruira les centre p&eacute;dagogiques, l&#39;Institut de Linguistique Appliqu&eacute;e et le Laboratoire de Sociolinguistique et d&#39;Enseignement Plurilingues&quot;(LASEP) &agrave; traduire des textes vari&eacute;s (contes...) en <em>s&auml;ng&ouml;.</em> Il sera question d&#39;&eacute;laborer des manuels plurilingues (fran&ccedil;ais-<em>s&auml;ng&ouml;</em>), adapt&eacute;s au contexte centrafricain et prenant en compte les comp&eacute;tences plurilingues et pluriculturelles. Et puisqu&#39;on est dans le cas de la didactique int&eacute;gr&eacute;e, les approches sociolinguistiques et communicatives y seront int&eacute;gr&eacute;es. Il est important de souligner que l&#39;efficacit&eacute; d&#39;un manuel d&eacute;pend de l&#39;usage qu&#39;on en fait et de ces qualit&eacute;s. L&#39;exercice &eacute;tant difficile, on se rangera sur les traces des grands auteurs qui ont de l&#39;exp&eacute;rience dans le domaine (Bruno Maurer pour le cas du Mali et pour son exp&eacute;rience en Afrique dans le cadre de l&#39;ELAN, afin de r&eacute;aliser quelque chose de sp&eacute;cifique et solide pour la Centrafrique.</span></p> <p style="text-align:left">&nbsp;</p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria,serif"><strong>II.4.: DE LA FORMATION ET LA SENSIBILISATION</strong></span></span></p> <h3 style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria,serif"><u><a name="_Toc383945151"></a><span style="font-family:Cambria,serif">II.4.1. Le niveau de la formation</span></u></span></span></h3> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Dans les actes du s&eacute;minaire atelier sur l&#39;&eacute;laboration du plan d&#39;introduction du <em>s&auml;ng&ouml;</em> dans l&#39;enseignement, on pouvait lire ceci : &laquo; Apr&egrave;s les exp&eacute;riences de l&#39;apprentissage du<em> </em><em>s&auml;ng&ouml;</em> qui avaient connu un succ&egrave;s incontestable aupr&egrave;s des apprenants dans les &eacute;coles de promotion collective (Epc) mais qui, malheureusement seront consid&eacute;r&eacute;es comme un &eacute;chec par manque de prise de conscience et de suivi, la question de la formation des formateurs / producteurs n&#39;a toujours pas &eacute;t&eacute; r&eacute;gl&eacute;e/ elle reste rel&eacute;gu&eacute;e &agrave; l&#39;arri&egrave;re-plan &raquo; (1997 : 28).</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">La lecture de ce passage appelle quelques observations. Il semble que l&#39;introduction du <em>s&auml;ng&ouml;</em> &agrave; l&#39;&eacute;cole en Centrafrique a &eacute;t&eacute; &agrave; la fois un succ&egrave;s et un &eacute;chec. Il s&#39;agit l&agrave; d&#39;une contradiction grave qui engage tous les participants &agrave; l&#39;atelier. Qu&#39;il s&#39;agisse d&#39;un succ&egrave;s ou d&#39;un &eacute;chec, c&#39;est un r&eacute;sultat. Un r&eacute;sultat ne peut pas &ecirc;tre &agrave; la fois un &eacute;chec et un succ&egrave;s. Le terme &quot;&eacute;valuation&quot; implique une certaine disposition au pr&eacute;alable. Pour qu&#39;on puisse parler d&#39;&eacute;valuation, il faut :</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">- la pr&eacute;sence d&#39;un ou des &eacute;valuateurs,</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">- que les outils d&#39;enqu&ecirc;tes soient disponibles,</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">- qu&#39;il soit mis en place des modalit&eacute;s d&#39;&eacute;valuation,</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">- que les objectifs d&#39;&eacute;valuation soient clairement d&eacute;finis,</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">- que des fr&eacute;quences et des moments de l&#39;&eacute;valuation soient clairement indiqu&eacute;s;</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">- que l&#39;instance &agrave; qui les r&eacute;sultats de l&#39;&eacute;valuation doivent &ecirc;tre transmis soit connue.</span></p> <p style="text-align:left">&nbsp;</p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Ce sont l&agrave; autant de questions qu&#39;on doit &eacute;puiser afin de parler v&eacute;ritablement d&#39;une &eacute;valuation. Malheureusement &agrave; notre connaissance, il n&#39;y a jamais eu une &eacute;valuation apr&egrave;s cette premi&egrave;re tentative d&#39;introduction du <em>s&auml;ng&ouml;</em> dans le syst&egrave;me &eacute;ducatif en 1976 et qui a tourn&eacute; court. Il a &eacute;t&eacute; d&eacute;cri&eacute; un manque de suivi dans le cadre de cette formation. L&agrave; encore, le terme &quot;suivi&quot; est maladroitement utilis&eacute;. On fait le suivi de quelque chose qui est mis en chantier et entre temps, en amont, il doit y avoir des dispositions prises pour la r&eacute;ussite de ce qui est &agrave; suivre. Or, dans le cas pr&eacute;cis, aucune enqu&ecirc;te n&#39;a &eacute;t&eacute; diligent&eacute;e pour recueillir des attentes dans le cadre d&#39;une formation des formateurs. Aucun th&egrave;me de formation n&#39;a &eacute;t&eacute; retenu en vue d&#39;une formation des formateurs. Fort de ce manque, nous allons devoir axer notre contribution sur la probl&eacute;matique de la formation des cadres et agents de la r&eacute;forme.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Tout en restant dans la vision de J. Poth(1997); la politique de la formation va int&eacute;resser deux cat&eacute;gories de fonctionnaires: La premi&egrave;re cat&eacute;gorie concerne les ma&icirc;tres et les &eacute;l&egrave;ves-ma&icirc;tres; la deuxi&egrave;me prendra en compte les conseillers p&eacute;dagogiques, les inspecteurs des &eacute;coles primaires, les professeurs des &eacute;coles normales (&eacute;coles normales des instituteurs et l&#39;&eacute;cole normale sup&eacute;rieure), les inspecteurs membres de l&#39;Inspection G&eacute;n&eacute;rale des Enseignements, les stagiaires des Ecoles Normales Sup&eacute;rieures, toutes fili&egrave;res confondues. L&#39;exercice consiste &agrave; partir d&#39;une enqu&ecirc;te bien con&ccedil;ue qui permettra de d&eacute;terminer les besoins r&eacute;els du public &agrave; former.</span></p> <h3 style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria,serif"><u><a name="_Toc383945152"></a><span style="font-family:Times New Roman,serif">II.4.2. La formation des agents de la r&eacute;forme</span></u></span></span></h3> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Toute formation dans le domaine de la langue exige au pr&eacute;alable pour le formateur un minimum de connaissances de linguistique g&eacute;n&eacute;rale et comme le souligne J. Poth &laquo; Il est n&eacute;cessaire d&#39;offrir aux agents de la r&eacute;forme les moyens de formation indispensables pour qu&#39;ils puissent aborder l&#39;&eacute;tude du syst&egrave;me du fonctionnement de la langue nationale d&#39;enseignement et les amener ainsi &agrave; une meilleure appropriation de celle-ci. Le passage de la langue orale &agrave; la langue &eacute;crite exige en effet une bonne connaissance objective de la langue et cette connaissance ne peut s&#39;acqu&eacute;rir que par une prise de conscience du fonctionnement linguistique explicite. L&#39;&eacute;laboration de n&#39;importe quel texte &eacute;crit demande par ailleurs que soient domin&eacute;es d&#39;importantes contraintes d&#39;ordre morphologique, syntaxique et orthographique&raquo; (1997 : 41).</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Pour ce faire, nous proposons qu&#39;il soit inscrit au programme de formation, les fondamentaux de la linguistique g&eacute;n&eacute;rale. Ainsi, des cours portant sur l&#39;alphabet phon&eacute;tique international, la phon&eacute;tique, la phonologie, la morphosyntaxe permettrait aux formateurs de r&eacute;soudre le probl&egrave;me d&#39;&eacute;carts de langue par rapport &agrave; la norme. Un tel programme de cours permettra &agrave; l&#39;enseignant d&#39;am&eacute;liorer sa prononciation (dialectalis&eacute;e pour certains) et son &eacute;locution afin de mieux communiquer. A ce niveau, on mettra &agrave; contribution le laboratoire de langue (I.L.A.). Dans le domaine de la langue <em>s&auml;ng&ouml;</em>, nous sugg&eacute;rons qu&#39;il soit pr&eacute;vu un programme visant l&#39;appropriation de la langue elle-m&ecirc;me &agrave; tous les niveaux linguistiques, c&#39;est-&agrave;-dire, lexical, phon&eacute;tique, morphologique et syntaxique, ce qui permettrait de mieux s&#39;approprier la langue &agrave; enseigner.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt"><a name="_Toc383945153"></a> <span style="font-family:Cambria,serif"><strong> II.4.3. De la formation &agrave; la sensibilisation</strong></span></span></p> <p style="text-align:left">&nbsp;</p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Dans une grande r&eacute;forme de dimension nationale comme celle de l&#39;introduction d&#39;une langue dans le syst&egrave;me &eacute;ducatif, l&#39;adh&eacute;sion des acteurs du syst&egrave;me &agrave; l&#39;exemple des enseignants, des parents d&#39;&eacute;l&egrave;ves, et de l&#39;administration scolaire est d&#39;importance. Seulement, dans le cas de la Centrafrique, les diff&eacute;rentes couches sociales ne sont pas toujours inform&eacute;es des objectifs de la r&eacute;forme, ce qui a conduit &agrave; un projet mort-n&eacute;. Faute de sensibilisation pr&eacute;alable, les parents d&#39;&eacute;l&egrave;ves ont mut&eacute; leurs enfants pour des &eacute;tablissements non retenus pour l&#39;exp&eacute;rimentation du <em>s&auml;ng&ouml;</em>. Les parents d&eacute;munis auraient conclu que cette formation allait d&eacute;favoriser leurs enfants, les abrutir. Des intellectuels auraient d&eacute;cri&eacute; la r&eacute;forme &agrave; cause de son caract&egrave;re ab&acirc;tardi, semble- t- il. Beaucoup auraient &agrave; l&#39;&eacute;poque d&eacute;clar&eacute; que l&#39;&eacute;chec du projet provient du manque de volont&eacute; politique. M&ecirc;me le s&eacute;minaire atelier de 1997, le dernier en son genre qui a regroup&eacute; tous les acteurs du syst&egrave;me n&#39;est pas all&eacute; en profondeur de la question. M&ecirc;me si du bout des l&egrave;vres, certaines personnes y voient le manque de sensibilisation, aucune r&eacute;flexion n&#39;a &eacute;t&eacute; &eacute;crite pouvant servir de guide &agrave; l&#39;action. Cela nous am&egrave;ne &agrave; porter nos r&eacute;flexions sur l&#39;aspect de la sensibilisation des ma&icirc;tres d&#39;une part et celle des parents d&#39;&eacute;l&egrave;ves d&#39;autre part.</span></p> <h3 style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria,serif"><u><a name="_Toc383945154"></a><span style="font-family:Cambria,serif">II.4.4. La sensibilisation des ma&icirc;tres</span></u></span></span></h3> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Nous signalons que nos contributions seront beaucoup plus indicatives &eacute;tant donn&eacute; que la pratique de terrain est tout autre chose. Avant toute action visant la participation et la sensibilisation des ma&icirc;tres, il serait souhaitable de cerner les besoins de ceux-ci &agrave; partir d&#39;une enqu&ecirc;te pr&eacute;alable. Pour leur permettre d&#39;adh&eacute;rer pleinement au projet, on n&#39;ignorera pas que le travail intellectuel qu&#39;ils sont appel&eacute;s &agrave; mener fait partie de leur fonction. Cette d&eacute;marche permettra de comprendre la nature de leur besoin en mati&egrave;re d&#39;information &agrave; partir des th&eacute;matiques bien pr&eacute;cises. Dans la confection du questionnaire, on poserait des questions du genre :</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">- Pourquoi faites-vous recours au <em>s&auml;ng&ouml;</em> pendant vos enseignements en classe?</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">- Quel avantage peut-on r&eacute;aliser en ayant le <em>s&auml;ng&ouml;</em> comme mati&egrave;re au programme?</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">- Qu&#39;est ce qui peut constituer un blocage dans le processus d&#39;introduction du <em> </em><em>s&auml;ng&ouml;</em> dans votre &eacute;cole?</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">- Quels sont les avantages qu&#39;un &eacute;l&egrave;ve pourra recevoir en &eacute;tudiant dans la langue que les parents ma&icirc;trisent d&eacute;j&agrave;?</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">- En quoi &eacute;tudier dans sa langue serait source de frustration?</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">- Les &eacute;l&egrave;ves seront-ils p&eacute;nalis&eacute;s en &eacute;crivant dans leur langue?</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">- Connaissez-vous des pays o&ugrave; l&#39;enseignement des langues maternelles a contribu&eacute; &agrave; la ma&icirc;trise de la langue seconde?</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">- En tant que p&eacute;dagogue, comment pouvez-vous contribuer au d&eacute;veloppement du <em> </em><em>s&auml;ng&ouml;</em>?</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Au-del&agrave; de ces indications, il serait int&eacute;ressant de savoir pourquoi certaines personnes pr&eacute;f&egrave;rent parler fran&ccedil;ais en public au d&eacute;triment du <em>s&auml;ng&ouml;</em>.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Il est un int&eacute;r&ecirc;t de constater que la langue b&eacute;n&eacute;ficie d&eacute;j&agrave; d&#39;un statut p&eacute;dagogique. Mais encore faut-il qu&#39;il soit inscrit au programme de formation des ma&icirc;tres et qu&#39;elle soit prise en compte dans les examens, les concours de recrutement organis&eacute;s par la Fonction Publique. Dans les centres p&eacute;dagogiques r&eacute;gionaux et les inspections primaires, que l&#39;&eacute;valuation&quot; constitue un module de formation.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Sur le plan du statut professionnel des ma&icirc;tres, il est &agrave; noter qu&#39;ils sont priv&eacute;s des avantages li&eacute;s &agrave; leurs grades. Les concours de promotion n&#39;existent plus, les prime de salissure sont d&eacute;risoires, la grille salariale n&#39;a pas &eacute;t&eacute; revue depuis des d&eacute;cennies. Il est temps que ces d&eacute;sid&eacute;ratas soient corrig&eacute;s pour r&eacute;pondre au besoin de motivation des enseignants de mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale. On mettra aussi &agrave; la disposition des ma&icirc;tres certains passages des textes des organismes recommandant l&#39;usage des langues africaines dans l&#39;enseignement : l&#39;exemple des recommandations des experts du 9&egrave; colloque international sur les langues secondes &agrave; Tunis du 24 au 27 avril 1967 seront les bienvenues: &laquo; Qu&#39;il soit reconnu que l&#39;&eacute;tude et la compr&eacute;hension des langues africaines, loin de constituer un frein, apportent des &eacute;l&eacute;ments positifs irrempla&ccedil;ables &agrave; l&#39;utilisation des langues officielles &raquo; (idem, 1997: 34 )</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt"><a name="_Toc383945155"></a> Ce passage tr&egrave;s &eacute;difiant fera l&#39;objet de commentaires lors des sessions de formation et de sensibilisation. Une fois que tous ces aspects seront pris en compte, il va sans dire que les enseignants, notamment du Fondamental1 charg&eacute;s de la r&eacute;forme, s&#39;investiront davantage dans la t&acirc;che qui leur est d&eacute;volue.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria,serif"><strong>II.4.5</strong></span>. <span style="font-family:Cambria,serif"><strong>La sensibilisation de la population</strong></span></span></p> <p style="text-align:left">&nbsp;</p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">La sensibilisation des ma&icirc;tres semble ais&eacute;e du fait de leur int&eacute;r&ecirc;t socio-professionnel en commun, bien qu&#39;ils aient des grades diff&eacute;rents. Par contre, celle orient&eacute;e sur la population appara&icirc;t comme tr&egrave;s compliqu&eacute;e et difficile &agrave; g&eacute;rer &agrave; cause du milieu tr&egrave;s h&eacute;t&eacute;rog&egrave;ne et des int&eacute;r&ecirc;ts qui ne sont pas toujours les m&ecirc;mes. La population centrafricaine est compos&eacute;e des fonctionnaires, des commer&ccedil;ants, des ouvriers, des cultivateurs, des p&ecirc;cheurs etc. Engager une campagne de sensibilisation au sein d&#39;une telle population suppose au pr&eacute;alable une enqu&ecirc;te minutieuse afin de d&eacute;terminer les motivations de chaque couche sociale. Les enqu&ecirc;tes &agrave; la fois ouvertes et ferm&eacute;es permettront de recueillir des avis, des critiques. Les questionnaires pourront &ecirc;tre &eacute;labor&eacute;s sur des th&eacute;matiques suivantes :</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">- le passage des enfants en classe sup&eacute;rieure</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">- le respect des valeurs traditionnelles</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">- les cas de d&eacute;perdition</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">- l&#39;avantage d&#39;enseigner le <em>s&auml;ng&ouml;</em> &agrave; l&#39;&eacute;cole.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">-l&#39;avantage d&#39;un enseignement interculturel</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Les r&eacute;ponses &agrave; ce questionnaire permettront de pr&eacute;dire les difficult&eacute;s &agrave; rencontrer lors de la sensibilisation afin de se pr&eacute;parer en cons&eacute;quence.</span></p> <h3 style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria,serif"><u><a name="_Toc383945156"></a><span style="font-family:Cambria,serif">II.4.6. Le domaine de l&#39;environnement</span></u></span></span></h3> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">Lorsqu&#39;on engage une r&eacute;forme &agrave; l&#39;&eacute;chelon national comme celle-ci, il est imp&eacute;ratif de mettre &agrave; contribution toutes les couches de la soci&eacute;t&eacute;. Les d&eacute;partements minist&eacute;riels doivent y &ecirc;tre impliqu&eacute;s. Malheureusement dans le cas d&#39;esp&egrave;ce, seul le d&eacute;partement de l&#39;&eacute;ducation y est engag&eacute;. Nous souhaitons que le service de la mairie, le d&eacute;partement des transports, le d&eacute;partement de la communication, par exemple, y soient sollicit&eacute;s. Toutes les rues des grandes agglom&eacute;rations et des centres urbains des provinces ne sont pas baptis&eacute;es. Il reviendrait &agrave; la mairie de Bangui et autres communes des provinces de mettre des plaques des rues en <em>sango</em>, marque symbolique d&#39;une adh&eacute;sion &agrave; la r&eacute;forme. Le d&eacute;partement de la communication devra amener la presse &eacute;crite progressivement &agrave; publier en <em>sango</em>; ce qui suppose qu&#39;en amont les journalistes aient &eacute;t&eacute; form&eacute;s dans le domaine de la langue. Cette strat&eacute;gie de la r&eacute;forme, orient&eacute;e sur l&#39;&eacute;criture aura une diffusion plus large parce qu&#39;elle permet de mettre constamment sous les yeux la graphie du <em>s&auml;ng&ouml;</em>. De la m&ecirc;me mani&egrave;re, le minist&egrave;re du transport et du commerce pouvait aussi envisager changer des panneaux indicateurs, des enseignes des magasins et commerciaux dans le respect de l&#39;esprit de la r&eacute;forme. Les affiches publicitaires ou sportives en <em>s&auml;ng&ouml;</em> aussi, qui t&eacute;moignent du nationalisme, seraient une contribution effective &agrave; la r&eacute;forme. De m&ecirc;me, les associations, les organisations non gouvernementales, les syndicats et les confessions religieuses doivent &ecirc;tre mis &agrave; contribution chacun dans son domaine de comp&eacute;tence. Le domaine de l&#39;&eacute;vang&eacute;lisation et de la traduction de la bible, des cantiques, des missels et du coran en <em>s&auml;ng&ouml;</em> pour les uns et des textes fondamentaux comme les statuts et r&egrave;glements int&eacute;rieurs, les comptes rendus, les rapports pour les autres donneront un coup d&#39;acc&eacute;l&eacute;rateur &agrave; la r&eacute;ussite du projet.</span></p> <h2 style="text-align:justify"><span style="font-size:13pt"><span style="font-family:Cambria,serif"><span style="font-size:medium">CONCLUSION</span></span></span></h2> <p style="text-align:left">&nbsp;</p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">L&#39;&eacute;tat des lieux des travaux sur les langues en Centrafrique a permis de comprendre que des efforts tant au niveau politique que scientifique fournis dans le domaine de la politique linguistique sont louables. Des mesures prises par les gouvernants de l&#39;&eacute;poque et les travaux scientifiques des chercheurs en t&eacute;moignent. Tirant les le&ccedil;ons de l&#39;&eacute;chec de l&#39;introduction du <em>s&auml;ng&ouml;</em>(1976) dans le syst&egrave;me &eacute;ducatif centrafricain, des pr&eacute;cautions sont prises pour r&eacute;ussir son enseignement &agrave; l&#39;&eacute;cole centrafricaine. Et La pr&eacute;sente contribution appara&icirc;t comme un balisage &agrave; des actes, susceptibles de guider des actions allant dans le sens de l&#39;am&eacute;nagement de la langue fran&ccedil;aise et <em>s&auml;ngo</em>; ce qui permettrait de r&eacute;duire l&#39;&eacute;cart qui existe entre les instructions officiels et leurs applications p&eacute;dagogiques &agrave; l&#39;&eacute;cole notamment. Pour ce faire, Il est judicieux que pour r&eacute;ussir ce genre d&#39;exercice, qu&#39;il soit pris en compte des aspects institutionnels, l&#39;aspect formation des ma&icirc;tres leur permettrait de s&#39;approprier de double comp&eacute;tence en linguistique (<em>s&auml;ng&ouml;</em> et fran&ccedil;ais)...; la sensibilisation de la population permettrait &agrave; la population de s&#39;adh&eacute;rer au projet de peur d&#39;accoucher un mort n&eacute;; l&#39;am&eacute;nagement des curriculums permettra de revoir des programmes d&#39;enseignement afin qu&#39;il y soit int&eacute;gr&eacute; des donn&eacute;es linguistiques, sociolinguistiques et pragmatiques...De m&ecirc;me la confection des supports p&eacute;dagogiques s&#39;inscrira en bonne place dans ce processus de r&eacute;forme qui marque un tournant d&eacute;cisif pour la refondation de l&#39;&eacute;cole centrafricaine.</span></p> <p style="text-align:left">&nbsp;</p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt"><strong>BIBLIOGRAPHIE</strong></span></p> <p style="text-align:left">&nbsp;</p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">BLANCHET Philippe, Chardenet Patrick (dirs) (2011): <em>Guide pour la recherche en didactique des langues et des cultures Approches contextualis&eacute;es, </em>Rennes, &eacute;ditions des archives/AUF.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">CHAUDENSON Robert. (1999): &laquo;Langues et d&eacute;veloppement probl&eacute;matique g&eacute;n&eacute;rale&raquo; <em>in</em></span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">CONFEMEN(1994): <em>Programme minimum de fran&ccedil;ais</em>, Dakar.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">CUQ Jean Pierre et QUEFFELEC Ambroise, (2005)&nbsp;:&nbsp;&laquo;&nbsp;Enseignement de la grammaire et enseignement grammaticalis&eacute; en fran&ccedil;ais langue seconde, <em>in </em> Martinez P.,<em> </em>Miled M., Tirvassen R.<em>,</em> <em>Le fran&ccedil;ais dans le monde, Curriculum, programmes et itin&eacute;raires en langues et cultures, </em>n&deg;49, Paris, CLE<em>,</em> pp75-84.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">DAFF Moussa, (2004): &laquo; Strat&eacute;gie et am&eacute;nagement didactiques des langues partenaires pour un d&eacute;veloppement durable en Afrique&raquo;, dans penser la francophonie, Paris, AUF- Nouvelles Archives Contemporaines, pages 31-43.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">MAURER Bruno, (2007): <em>De la p&eacute;dagogie convergente &agrave; la didactique int&eacute;gr&eacute;e Langue africaines- langue fran&ccedil;aise</em>, Paris, O.I.F/ l&#39;Harmattan.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">MAURER Bruno, (2011): &laquo;&nbsp;R&eacute;daction de curriculum en Afrique francophone et aspects linguistiques&nbsp;&raquo; <em>in</em> Martinez P., Miled M., et Tirvassen R., <em>Le fran&ccedil;ais dans le monde, Curriculum, programmes et itin&eacute;raires en langues et cultures</em> n&deg;49, Paris, CLE International, pp&nbsp;: 91-103.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">MINISTERE DE L&rsquo;EDUCATION NATIONALE DE L&rsquo;ALPHABETISATION DE L&rsquo;ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHECHE(2008)&nbsp;: Strat&eacute;gie Nationale du Secteur de l&rsquo;Education 2008-2020 UNESCO.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">MINISTERE DE L&rsquo;EDUCATION NATIONALE, (2008) <em>Le syst&egrave;me &eacute;ducatif centrafricain, contraintes et marges de man&oelig;uvre pour la reconstruction du syst&egrave;me &eacute;ducatif dans la perspective de la r&eacute;duction de la pauvret&eacute;, </em>P&ocirc;le de Dakar,<em> Unesco/</em>Banque Mondiale.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">MINISTERE DE L&#39;EDUCATION NATIONALE, (du 25 au 28 ao&ucirc;t 1997): <em>Actes du s&eacute;minaire- atelier d&#39;&eacute;laboration du plan d&#39;introduction du sango dans l&#39;enseignement et des prototypes des mat&eacute;riels didactiques, financement:</em> Unesco/Banque Mondiale, Agence d&#39;ex&eacute;cution: Unit&eacute; de Recherche et d&#39;Etudes Sociales(URES</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt"><span style="font-size:small">N&#39;ZAPALI-TE-KOMONGO Gervais(2014), </span><span style="font-size:small"><em>Dynamique des langues et politique linguistique en R&eacute;publique Centrafricaine: vers une int&eacute;gration du plurilinguisme en R&eacute;publique Centrafricaine</em></span><span style="font-size:small">, Th&egrave;se de doctorat de sciences du langage, universit&eacute; d&#39;Aix-Marseille et Marien Ngouabi, France.</span></span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">N&#39;ZAPALI-TE-KOMONGO Gervais (2015): &quot;Situation de l&#39;enseignement du fran&ccedil;ais et strat&eacute;gies. Pour une int&eacute;gration du plurilinguisme dans le syst&egrave;me &eacute;ducatif centrafricain&quot; in Blanchet Philippe (dir), <em>Sociolinguistique et &eacute;ducation: contribution au rep&eacute;rage du champ avec exemple de diversit&eacute;s linguistiques sur des terrains vari&eacute;s</em>, n&deg;41/2, Paris, Harmattan, pp 119-137.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">N&#39;ZAPALI-TE-KOMONGO Gervais (&agrave; para&icirc;tre en 2019): &quot;Situation sociolinguistique en R&eacute;publique Centrafricaine&quot; <em>in</em> Blanchet Philippe (dir),..................n&deg; 45/.....Paris, Harmattan, pp......</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">POTH Joseph, (1997 I): <em>L&#39;am&eacute;nagement linguistique en contexte &eacute;ducatif plurilingue (Version Afrique), Sch&eacute;ma directeur pour une r&eacute;forme linguistique en contexte scolaire, </em>CIPA, Mons,</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">POTH Joseph, (1999 VII): <em>La formation des enseignants ou plurilingue &agrave; l&#39;enseignement bilingue (Version Afrique),</em> CIPA, Mons.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">POTH. Joseph, (1999 VI): <em>La sensibilisation des enseignants et des parents d&#39;&eacute;l&egrave;ves &agrave; l&#39;utilisation des langues nationales en contexte scolaire bilingue ou plurilingue (Version Afrique), </em>CIPA, Mons.pp.115- 124.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">PUREN Christian (2011): &laquo;<em>La &quot;m&eacute;thode&quot;, outil de base de l&#39;analyse didactique&raquo;, in </em>Ph. Blanchet et P. Chardenet, (dirs), Guide pour la recherche en didactique des langues et des cultures, Paris, &eacute;ditions des archives contemporains, pp.284-306.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">QUEFFELEC Ambroise, DALOBA Jean, (1997): <em>Le fran&ccedil;ais en Centrafrique Lexique et soci&eacute;t&eacute;</em>, Paris, EDICEF/ AUPELF</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">UNESCO (2005): <em>Changer les m&eacute;thodes d&#39;enseignement La diff&eacute;renciation des programmes comme solution &agrave; la diversit&eacute; des &eacute;l&egrave;ves, </em>Paris, France<em>.</em></span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">UNESCO, <em>Synth&egrave;se des travaux de la Conf&eacute;rence internationale sur les politiques linguistiques en Afrique, Harare </em>(Zimbabwe, 17-21 mars 1997), 1997.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">VERONIQUE Daniel (2005):&nbsp;&laquo;&nbsp; Comparer les langues&nbsp;: perspectives didactiques&nbsp;?&nbsp;&raquo; <em>in </em>Lallement F., Martinez P., Spa&egrave;th (dir), <em>Le fran&ccedil;ais dans le monde, Fran&ccedil;ais langue d&#39;enseignement, vers une didactique comparative, </em>n&deg; Sp&eacute;cial, pp.18-26.</span></p> <p style="text-align:left"><span style="font-size:12pt">YUKITOSHI Sudano, (2005): &laquo; Comment les langues africaines des anciennes colonies fran&ccedil;aises pourront- elles &ecirc;tre r&eacute;habilit&eacute;es? Le cas du S&eacute;n&eacute;gal&raquo;<em> in</em> Calvet L.J. et Griolet P., (dirs), <em>Imp&eacute;rialisme linguistique hier et aujourd&#39;hui</em>, Aix en Provence, INALCO/EDISUD., pp. 223-232.</span></p> <p style="text-align:left">&nbsp;</p> <div id="sdfootnote1"> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri,serif"><a class="sdfootnotesym" href="#sdfootnote1anc" name="sdfootnote1sym" style="color:#0000ff">1</a><sup></sup> J. Archibald(2009) a appel&eacute; cela le linguicisme, terme form&eacute; sur le mod&egrave;le de racisme, <em>in</em> Ph. Blanchet (p.165-183), ce terme veut aussi dire la glottophobie (Ph. Blanchet et Arditty, 2008)</span></span></p> </div>