<p><em><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">Par Mohamed Gacemi&nbsp;<span style="line-height:107%">&ndash;&nbsp;</span>Universit&eacute; Abdelhamid Ibn Badis Motaganem, Alg&eacute;rie&nbsp;</span></span></em></p> <p><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><a href="mailto:gacemi20univ@gmail.com?subject=TDFLE%2078" style="color:blue; text-decoration:underline">gacemi20univ@gmail.com</a></span></span></p> <h1>1. INTRODUCTION</h1> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">Le lien entre repr&eacute;sentations positives ou n&eacute;gatives et r&eacute;ussite ou &eacute;chec de l&rsquo;apprentissage &agrave; l&rsquo;&eacute;cole est depuis longtemps &eacute;tabli. Les travaux de recherches en didactique ont clairement mis au jour le rapport de cause &agrave; effet entre les repr&eacute;sentations en g&eacute;n&eacute;ral et la motivation ou la r&eacute;sistance &agrave; l&rsquo;apprentissage. Si la motivation ou la r&eacute;sistance &agrave; l&rsquo;apprentissage peuvent indistinctement concerner diverses disciplines &agrave; l&rsquo;&eacute;cole, la question prend une toute autre dimension lorsqu&rsquo;il s&rsquo;agit de l&rsquo;apprentissage des langues. En effet, les repr&eacute;sentations des langues et de leur apprentissage montrent le r&ocirc;le essentiel des images que se font les apprenants de ces langues et de leurs locuteurs. Pour Castellotti et Moore, ces &laquo; images&nbsp;<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">tr&egrave;s fortement st&eacute;r&eacute;otyp&eacute;es, rec&egrave;lent un pouvoir valorisant ou, <i>a contrario</i>, inhibant vis-&agrave;-vis de l&rsquo;apprentissage lui-m&ecirc;me. Elles prennent naissance et se perp&eacute;tuent dans le corps social au moyen de divers canaux (m&eacute;dia, litt&eacute;rature, d&eacute;pliants touristiques, guides &agrave; l&rsquo;usage de certaines professions, etc.) &raquo; (2002 : 10).</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">En Alg&eacute;rie, de nombreuses recherches sur l&rsquo;enseignement / apprentissage des langues ont relev&eacute; chez beaucoup d&rsquo;apprenants un ph&eacute;nom&egrave;ne de r&eacute;sistance &agrave; l&rsquo;apprentissage du fran&ccedil;ais &agrave; tous les niveaux d&rsquo;&eacute;tudes &agrave; l&rsquo;&eacute;cole (Bouanani, 2008 ; Outaleb-Pell&eacute;, 2014). Cette r&eacute;sistance qui, avant la p&eacute;riode dite de</span> &laquo;&nbsp;<span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">la d&eacute;cennie noire&nbsp;&raquo;&nbsp;<a href="#_edn1" name="_ednref1">[i]</a>, se limitait aux niveaux du secondaire et de l&rsquo;universit&eacute;, s&rsquo;est peu &agrave; peu &eacute;tendue &agrave; tous les niveaux scolaires (le coll&egrave;ge et m&ecirc;me le primaire qui pourtant &eacute;tait un cycle o&ugrave; l&rsquo;apprentissage de cette langue &eacute;tait plut&ocirc;t appr&eacute;ci&eacute; par les apprenants). Cependant, peu de travaux ont sond&eacute; en profondeur les causes &agrave; l&rsquo;origine de ce ph&eacute;nom&egrave;ne. C<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>est paradoxalement une r&eacute;sistance &agrave; l<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>apprentissage d<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>une langue qui est non seulement reconnue comme </span>&laquo;&nbsp;<span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">[...]&nbsp; un instrument de communication largement employ&eacute; m&ecirc;me en dehors du secteur &eacute;conomique&nbsp;&raquo;&nbsp;(Amara, 2010&nbsp;: 122), mais plus encore, une langue parl&eacute;e dans un pays qui compterait&nbsp; un tiers de francophones selon des sources de l&rsquo;OIF.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">Si les discours et les attitudes contre le fran&ccedil;ais diffus&eacute;s aupr&egrave;s des apprenants sont difficilement observables &agrave; l<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>&eacute;cole, ce sont surtout des discours n&eacute;gatifs de la part d<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>enseignants arabisants d<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>autres disciplines&nbsp;prof&eacute;r&eacute;s &agrave; l<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>encontre des enseignants de fran&ccedil;ais en salle des professeurs qui ont le plus &eacute;t&eacute; rapport&eacute;s par ces derniers. En effet, ces enseignants d<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>autres disciplines reprocheraient &agrave; leurs coll&egrave;gues de fran&ccedil;ais la tendance &agrave; s<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>exprimer en fran&ccedil;ais dans un lieu de rencontre o&ugrave; d<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>ordinaire on parle en arabe. L<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>identification de ces attitudes et de ces discours contre l<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>usage du fran&ccedil;ais en ce lieu confortera l<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>hypoth&egrave;se selon laquelle ces m&ecirc;mes discours et ces m&ecirc;mes attitudes&nbsp;seraient &eacute;galement diffus&eacute;s en classe &agrave; l<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>intention des apprenants renfor&ccedil;ant possiblement leur r&eacute;sistance &agrave; l&rsquo;apprentissage du fran&ccedil;ais.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">Le pr&eacute;sent article passera en revue tout d<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>abord les facteurs identifi&eacute;s comme susceptibles de g&eacute;n&eacute;rer de la r&eacute;sistance &agrave; l&rsquo;apprentissage du fran&ccedil;ais, principalement les facteurs historiques, politiques et linguistiques. Il exposera la mani&egrave;re dont les discours sont introduits &agrave; l&rsquo;&eacute;cole pour installer des repr&eacute;sentations n&eacute;gatives contre le fran&ccedil;ais et les locuteurs qui en font usage. Il pr&eacute;sentera ensuite l&rsquo;enqu&ecirc;te men&eacute;e aupr&egrave;s d&rsquo;enseignants de fran&ccedil;ais du coll&egrave;ge qui a pour objectif de v&eacute;rifier, entre autres, l&rsquo;hypoth&egrave;se selon laquelle la diffusion de discours antifran&ccedil;ais &agrave; l&rsquo;&eacute;cole par des enseignants (arabisants) d&rsquo;autres disciplines concourrait &agrave; l&rsquo;installation chez les apprenants de repr&eacute;sentations n&eacute;gatives contre le fran&ccedil;ais comme facteur &agrave; l&rsquo;origine de la r&eacute;sistance &agrave; l&rsquo;apprentissage du fran&ccedil;ais.</span></span></p> <h1>2. Les facteurs g&eacute;n&eacute;rant des sentiments antifran&ccedil;ais en Alg&eacute;rie</h1> <p>&nbsp;</p> <h2>2.1. Les diff&eacute;rentes politiques &agrave; l&rsquo;origine des discours contre le fran&ccedil;ais</h2> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="line-height:115%"><span calibri=""><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times="">L&rsquo;un des facteurs souvent invoqu&eacute;s dans les travaux sur les repr&eacute;sentations n&eacute;gatives contre le fran&ccedil;ais est le&nbsp;discours politique&nbsp;relay&eacute;&nbsp;par les m&eacute;dias publics arabophones et les r&eacute;seaux sociaux. C&rsquo;est un&nbsp;discours antifran&ccedil;ais qui s&rsquo;enclenche&nbsp;d&egrave;s qu&rsquo;un probl&egrave;me politique survient et envenime les relations entre les dirigeants des deux pays.</span></span> <span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times="">Certains discours atteignent parfois le paroxysme pour devenir belliqueux de part et d&rsquo;autre. Toute allusion par les officiels fran&ccedil;ais &agrave; une affaire &laquo;&nbsp;interne&nbsp;&raquo; alg&eacute;rienne titille la veine patriotique et r&eacute;veille le sentiment antifran&ccedil;ais dans la population. Cette &laquo;&nbsp;ing&eacute;rence&nbsp;&raquo; dans les affaires du pays par l&rsquo;ex-occupant est consid&eacute;r&eacute;e comme une remise en cause de l&rsquo;ind&eacute;pendance de l&rsquo;Alg&eacute;rie, voire plus grave comme une attaque contre la souverainet&eacute; nationale. S&rsquo;exacerbe alors dans l&rsquo;opinion le ressentiment contre la France, ennemi &agrave; l&rsquo;origine de tous les malheurs que vit l&rsquo;Alg&eacute;rie. La r&eacute;action ne se fait jamais attendre et c&rsquo;est sur la langue fran&ccedil;aise que s&rsquo;abat la hargne populaire. Le fran&ccedil;ais en tant que langue est&nbsp; anath&eacute;matis&eacute; </span></span><span new="" roman="" times="">par les discours politiques&nbsp;antifran&ccedil;ais.</span><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times=""> Les slogans scand&eacute;s dans les derni&egrave;res manifestations du Hirak sont un parfait exemple de la r&eacute;action de la rue face &agrave; ce que l&rsquo;on d&eacute;nonce comme une ing&eacute;rence de la France.</span></span></span></span></span></span></p> <blockquote> <p font-size:11pt="" style="text-align:justify; &lt;span style="><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">Des slogans antifran&ccedil;ais ont r&eacute;apparu vendredi dans le cort&egrave;ge des manifestants antir&eacute;gime du hirak lors de leur marche hebdomadaire &agrave; Alger, au lendemain de l&rsquo;annulation inopin&eacute;e de la visite du Premier ministre fran&ccedil;ais, Jean Castex, pr&eacute;vue dimanche dans la capitale, a constat&eacute; </span></span></span>l<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>AFP<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">. &ldquo;La </span></span></span>France<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times=""> est de retour, jeunes levez-vous&nbsp;!&rdquo; ont cri&eacute; des protestataires, tandis que des pancartes &eacute;taient barr&eacute;es des slogans&nbsp;:&nbsp;&ldquo;L&agrave; o&ugrave; arrive la France, c&rsquo;est la destruction&rdquo;&nbsp;(Le Point Afrique, 2021).</span></span></span></span></span></p> </blockquote> <p font-size:16px="" style="text-align: justify;&lt;span style="><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="line-height:115%;"><span calibri=""><span style="text-align:justify;"><span new="" roman="" times="">Ces tensions vives entre les Alg&eacute;riens et la France, sa langue et sa culture survenant &agrave; des moments de couacs diplomatiques retombent d&egrave;s que les diff&eacute;rends sont r&eacute;gl&eacute;s. Nul ne doute aujourd&rsquo;hui que ces tensions, souvent exag&eacute;r&eacute;es, son</span></span></span></span>t l&rsquo;&oelig;u<span style="line-height:115%;"><span calibri=""><span style="text-align:justify;"><span new="" roman="" times="">vre de lobbys politiques manipulant l&rsquo;opinion lorsque certaines affaires sont d&eacute;nonc&eacute;es dans les m&eacute;dias fran&ccedil;ais. Dourari s&rsquo;&eacute;tonne m&ecirc;me qu&rsquo;&laquo;&nbsp;[&hellip;] on l&acirc;che la bride aux conservateurs arabistes et islamistes qui font dans un discours de stigmatisation fr&ocirc;lant le ridicule, tartinant &agrave; outrance sur la langue du colonialisme&nbsp;&raquo; (Dourari, 2016). </span></span></span></span></span></span></p> <p font-size:16px="" style="text-align:justify;&lt;span style="><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="line-height:115%"><span calibri=""><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times="">C&rsquo;est dans ces situations que beaucoup de cat&eacute;gories professionnelles, principalement proarabes adh&egrave;rent &agrave; de pareils discours anti-langue fran&ccedil;aise. Ce sont des discours qui alimentent l&rsquo;opinion propageant des repr&eacute;sentations contre la langue fran&ccedil;aise et sa culture induisant des attaques frontales contre des symboles de cette culture &agrave; commencer par les m&eacute;dias francophones.&nbsp;Il est&nbsp;imput&eacute; alors au fran&ccedil;ais tous les maux&nbsp;de l&rsquo;Alg&eacute;rie sur tous les plans&nbsp;: &eacute;conomie, &eacute;ducation, sant&eacute;, culture, soci&eacute;t&eacute;. Sur le plan &eacute;ducatif, il lui est m&ecirc;me reproch&eacute; les &eacute;checs scolaires, l&rsquo;annihilation des capacit&eacute;s d&eacute;veloppementales des apprenants, le retard de l&rsquo;&eacute;cole alg&eacute;rienne. </span></span></span></span></span></span></p> <p font-size:16px="" style="text-align:justify; &lt;span style="><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="line-height:115%"><span calibri=""><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times="">Si personne ne doute que la presse francophone jouit d&rsquo;une large diffusion, parfois exc&eacute;dant en nombre de tirages m&ecirc;me celle de ses cons&oelig;urs arabophones, cela ne la met pas pour autant &agrave; l&rsquo;abri des foudres de la contestation d&egrave;s que la diplomatie entre les deux pays se trouve dans l&rsquo;impasse. Benrabah cite les d&eacute;tracteurs du fran&ccedil;ais qui d&eacute;noncent les journaux francophones, soup&ccedil;onn&eacute;s d&rsquo;&ecirc;tre des agents &agrave; la solde de l</span></span><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times="">ex-colonisateur. Selon eux, ces journaux</span></span><span new="" roman="" times=""> [&hellip;] qui utilisent la langue du colonialisme destructeur sont &agrave; l&rsquo;origine de tous les maux et les malheurs qui secouent le pays </span><span style="text-align:justify;"><span new="" roman="" times="">&laquo;&nbsp;</span></span><span new="" roman="" times="">[&hellip;] cette presse est derri&egrave;re l&rsquo;&eacute;chec des pr&eacute;c&eacute;dentes exp&eacute;riences d&rsquo;arabisation</span><span style="text-align:justify;"><span new="" roman="" times="">&nbsp;&raquo;</span></span><span new="" roman="" times="">&nbsp;(Benrabah, 1999 : 251).</span></span></span></span></span></p> <h2>2.2. Les repr&eacute;sentations antifran&ccedil;aises &agrave; l&rsquo;&eacute;cole</h2> <p font-size:16px="" style="text-align:justify;&lt;span style="><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="line-height:115%"><span calibri=""><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times="">Personne ne semble minimiser l&rsquo;engagement qui &eacute;tait celui de l&rsquo;&Eacute;tat alg&eacute;rien dans sa volont&eacute; de r&eacute;ussir la refondation de l&rsquo;&eacute;cole apr&egrave;s l&rsquo;ind&eacute;pendance du pays. S&rsquo;il faut reconnaitre une certaine r&eacute;ussite quant aux objectifs retenus au niveau quantitatif, il n&rsquo;est pas s&ucirc;r que les objectifs au niveau qualitatif soient atteints. Le bilan sur le plan qualitatif est plut&ocirc;t n&eacute;gatif. Apr&egrave;s six d&eacute;cennies de politique &eacute;ducative, les r&eacute;sultats n&rsquo;ont pas &eacute;t&eacute; &agrave; la hauteur des ambitions affich&eacute;es d&egrave;s la refondation de l&rsquo;&eacute;cole alg&eacute;rienne. K.Taleb Ibrahimi&nbsp;rend compte du triste constat de ces bacheliers qui rejoignent l&rsquo;universit&eacute; avec </span></span><span style="text-align:justify;"><span new="" roman="" times="">&laquo;&nbsp;</span></span><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times="">[&hellip;] des lacunes immenses dans la maitrise de la langue fran&ccedil;aise, premi&egrave;re langue &eacute;trang&egrave;re enseign&eacute;e &agrave; l&rsquo;&eacute;cole mais langue d&rsquo;enseignement des disciplines scientifiques et technologiques &agrave; l&rsquo;universit&eacute;</span></span><span style="text-align:justify;"><span new="" roman="" times="">&nbsp;&raquo;</span></span><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times="">&nbsp;(Taleb Ibrahimi, 2015&nbsp;: 53).&nbsp;Les faibles performances des &eacute;tudiants constat&eacute;es en fin de cursus scolaire sont principalement dues &agrave; la faiblesse en fran&ccedil;ais, principale langue d&rsquo;enseignement &agrave; l&rsquo;universit&eacute;. Cette faiblesse du niveau soul&egrave;ve des interrogations sur les facteurs qui sont &agrave; l&rsquo;origine de tels r&eacute;sultats. </span></span></span></span></span></span></p> <p font-size:16px="" style="text-align:justify;&lt;span style="><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="line-height:115%"><span calibri=""><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times="">Pour un temps, c</span></span><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times="">est l&rsquo;arabisation qui est point&eacute;e du doigt. <span style="color:black">Pour Chachou, l&rsquo;enjeu politique d&rsquo;&eacute;carter le fran&ccedil;ais de la gestion des affaires du pays passe par l&rsquo;&eacute;cole et la r&eacute;vision de son statut de langue seconde.</span></span></span></span></span></span></span></p> <blockquote> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">Plac&eacute;, depuis 1962, dans un rapport conflictuel avec la langue arabe (langue nationale et officielle), le fran&ccedil;ais est d&eacute;sormais d&eacute;fini sur le plan institutionnel comme une langue &eacute;trang&egrave;re. Toutefois, ce statut reste th&eacute;orique dans la mesure o&ugrave; la situation linguistique se caract&eacute;rise par une forte pr&eacute;&eacute;minence de l&rsquo;usage de la langue fran&ccedil;aise dans le pays, avec des variations suivant les zones g&eacute;ographiques&nbsp;(Chachou, 2016&nbsp;: 3 ).</span></span></span></span></span></p> </blockquote> <p font-size:16px="" style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">Cette d&eacute;cision s<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>est r&eacute;v&eacute;l&eacute;e&nbsp; pr&eacute;judiciable au statut du fran&ccedil;ais qui, de langue de scolarisation s<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>est vu rel&eacute;gu&eacute;e &agrave; langue &eacute;trang&egrave;re. Taleb&nbsp;Ibrahimi constate que son enseignement <span style="line-height:115%"><span calibri=""><span style="text-align:justify;"><span new="" roman="" times="">&laquo;&nbsp;</span></span></span></span>[&hellip;] va largement p&eacute;ricliter et m&ecirc;me pratiquement dispara&icirc;tre dans certaines r&eacute;gions de l&rsquo;int&eacute;rieur et du sud<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span style="text-align:justify;"><span new="" roman="" times="">&nbsp;&raquo;</span></span></span></span>&nbsp;(</span></span><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">2004 : paragraphe 33).</span></span></p> <p font-size:16px="" style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">Outre l<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>arabisation du secteur &eacute;ducatif, une cause moins &eacute;voqu&eacute;e dans les recherches en didactique, selon laquelle beaucoup d&rsquo;apprenants d&eacute;veloppent une r&eacute;sistance &agrave; l&rsquo;apprentissage du fran&ccedil;ais d&egrave;s les premi&egrave;res ann&eacute;es de scolarisation, semble tr&egrave;s pertinente.&nbsp;Si la r&eacute;sistance constat&eacute;e dans le domaine de l&rsquo;apprentissage des langues est souvent associ&eacute;e &agrave; un <span style="line-height:115%"><span calibri=""><span style="text-align:justify;"><span new="" roman="" times="">&laquo;&nbsp;</span></span></span></span>[&hellip;] r&eacute;flexe d&rsquo;autoprotection cognitive [et &agrave;] une r&eacute;action d&eacute;fensive qui cherche &agrave; maintenir la primaut&eacute; de sa configuration interne face &agrave; un environnement per&ccedil;u comme mena&ccedil;ant<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span style="text-align:justify;"><span new="" roman="" times="">&nbsp;&raquo;</span></span></span></span>&nbsp;(Shaules, 2014 : 83), il n&rsquo;est pas certain que ce soit l&rsquo;unique source de r&eacute;sistance &agrave; l&rsquo;apprentissage de cette langue. Pour les apprenants, les repr&eacute;sentations sont le plus souvent &eacute;labor&eacute;es &agrave; partir d&rsquo;un processus o&ugrave; le d&eacute;j&agrave; l&agrave;, le connu, le familier sert d&rsquo;&eacute;l&eacute;ment de comparaison, n&eacute;anmoins ce d&eacute;j&agrave; connu (l&rsquo;arabe) entretient historiquement une relation conflictuelle avec la langue d&rsquo;apprentissage, le fran&ccedil;ais. Dans beaucoup de cas, le rapport au fran&ccedil;ais est distendu d&egrave;s les premiers contacts avec l&rsquo;univers de cette langue. </span></span></p> <p font-size:16px="" style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">Certains membres de la famille, arabisants, impr&eacute;gn&eacute;s d&egrave;s la prime enfance dans une culture antifran&ccedil;aise<a href="#_edn2" name="_ednref2" title="">[ii]</a>, installent chez leurs enfants une repr&eacute;sentation tr&egrave;s n&eacute;gative du fran&ccedil;ais notamment &agrave; l&rsquo;occasion de c&eacute;l&eacute;brations de journ&eacute;es comm&eacute;morant le d&eacute;clenchement de la lutte arm&eacute;e ou celle de l&rsquo;ind&eacute;pendance. Ce sont des occasions o&ugrave; les membres de la famille ressassent &agrave; volont&eacute; les horreurs de la guerre et n&rsquo;h&eacute;sitent pas &agrave; incriminer le Fran&ccedil;ais. En faisant de la sorte, ils leur d&eacute;peignent (sciemment ou non) des images n&eacute;gatives de la France, de son peuple et de sa culture. Les enfants n&rsquo;ont aucun mal &agrave; faire l&rsquo;amalgame et confondent indistinctement le colonisateur et sa langue.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">&Agrave; l&rsquo;&eacute;cole, ce sont en g&eacute;n&eacute;ral certains enseignants<a href="#_edn3" name="_ednref3" title="">[iii]</a>, influenc&eacute;s par le discours antifran&ccedil;ais m&eacute;diatis&eacute;, qui tiennent des discours antifran&ccedil;ais, stigmatisant par l&agrave; m&ecirc;me ceux qui en font usage en public ou en priv&eacute;. Ce sont des discours qui peuvent possiblement influencer les apprenants dans leur rapport au fran&ccedil;ais voire les encourager &agrave; adopter une posture de rejet de cette langue qui les conforterait dans leur r&eacute;sistance &agrave; son apprentissage.&nbsp;D&egrave;s l&rsquo;&eacute;cole primaire, un discours historique servi par l&rsquo;enseignant arabisant<a href="#_edn4" name="_ednref4" title="">[iv]</a> d&eacute;nonce les exactions de l&#39;arm&eacute;e fran&ccedil;aise en Alg&eacute;rie. Les apprenants se forgent alors d&rsquo;embl&eacute;e une conception antagonique du contact de leur langue avec le fran&ccedil;ais. Cette inculcation pr&eacute;coce que la langue du colonisateur est &agrave; l&rsquo;origine des malheurs de l&rsquo;Alg&eacute;rie pousse&nbsp;les apprenants &agrave; &eacute;laborer individuellement et collectivement des repr&eacute;sentations n&eacute;gatives contre cette langue.</span></span></p> <h2>2.3. La difficult&eacute; de l&rsquo;apprentissage du fran&ccedil;ais</h2> <p font-size:16px="" style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">Si souvent les recherches en didactique interrogent les &eacute;checs en apprentissage d&rsquo;une langue en se focalisant sur les apprenants, l&rsquo;&eacute;tayage argumentaire bas&eacute; g&eacute;n&eacute;ralement sur les r&eacute;sultats peu performants que ces derniers obtiennent en fin d&rsquo;apprentissage cache bon nombre d&rsquo;autres facettes de cet &eacute;chec. Pour certains enseignants, ce sentiment de rejet a pour origine la difficult&eacute; syst&eacute;mique de l&rsquo;apprentissage du fran&ccedil;ais. Amara impute cette difficult&eacute; &agrave; la non prise en compte de l&rsquo;&eacute;loignement entre les deux langues. <span style="line-height:115%"><span calibri=""><span style="text-align:justify;"><span new="" roman="" times="">&laquo;&nbsp;</span></span></span></span>L&rsquo;arabe et le fran&ccedil;ais n&rsquo;ayant pas la m&ecirc;me origine, ni la m&ecirc;me &eacute;volution, d&rsquo;importantes diff&eacute;rences marquent ces deux langues, non seulement au niveau phonologique, mais aussi aux niveaux lexical et morphosyntaxique<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span style="text-align:justify;"><span new="" roman="" times="">&nbsp;&raquo;</span></span></span></span>&nbsp;(Amara, 2001&nbsp;: 189). </span></span></p> <p font-size:16px="" style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">Ce sont donc les repr&eacute;sentations qu&rsquo;ont les apprenants sur leur langue-source qui sont primordiales lorsqu&rsquo;il s&rsquo;agit de consid&eacute;rer les autres langues. Pour ces derniers, s&rsquo;approprier une autre langue, c&rsquo;est bousculer les certitudes qu&rsquo;ils ont mis un temps &agrave; &eacute;laborer au cours de leur d&eacute;veloppement. Ils organisent le monde autour de cette appropriation au travers de leur langue premi&egrave;re. L&rsquo;av&egrave;nement de cette nouvelle langue les confronte souvent &agrave; d&rsquo;autres perceptions de ce monde. Ils doivent alors r&eacute;adapter leur rapport au monde et &agrave; leur langue. Et c&rsquo;est &agrave; l&rsquo;aune de leur langue premi&egrave;re consid&eacute;r&eacute;e comme le m&egrave;tre &eacute;talon que seront &eacute;valu&eacute;es les autres langues. Si l&rsquo;on s&rsquo;en tient &agrave; ce raisonnement, il n&rsquo;est nul doute que beaucoup d&rsquo;apprenants alg&eacute;riens appr&eacute;hendent le fran&ccedil;ais dans la confrontation. D&egrave;s lors, ce sera une confrontation de plus car d&eacute;j&agrave; il subsiste une premi&egrave;re confrontation pour ces locuteurs utilisant l&rsquo;arabe alg&eacute;rien face &agrave; un autre arabe, l&rsquo;arabe scolaire. </span></span></p> <p font-size:16px="" style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">Pour d&rsquo;autres, c&rsquo;est la centration sur l&rsquo;&eacute;valuation dans l&rsquo;appr&eacute;ciation des comp&eacute;tences des apprenants et la trop grande importance attribu&eacute;e au statut de l&rsquo;erreur qui expliquerait l&rsquo;&eacute;chec de l&rsquo;apprentissage. Pour Bouthiba, <span style="line-height:115%"><span calibri=""><span style="text-align:justify;"><span new="" roman="" times="">&laquo;&nbsp;</span></span></span></span>Ces sentiments largement partag&eacute;s par nos &eacute;l&egrave;ves t&eacute;moignent d&rsquo;une insatisfaction linguistique dans la mesure o&ugrave; les &eacute;l&egrave;ves voient l&rsquo;erreur sous l&rsquo;angle de l&rsquo;&eacute;chec et se contentent d&rsquo;attitudes passives (Honte, D&eacute;ception, etc.) pour r&eacute;agir &agrave; l&rsquo;&eacute;gard de l&rsquo;erreur<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span style="text-align:justify;"><span new="" roman="" times="">&nbsp;&raquo;</span></span></span></span>&nbsp;(Bouthiba, 2018&nbsp;: 35).</span></span></p> <h1>3. Les enseignants de fran&ccedil;ais, informateurs des discours contre le fran&ccedil;ais</h1> <p font-size:16px="" style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">Les enseignants de fran&ccedil;ais rapportent souvent des t&eacute;moignages selon lesquelles leurs coll&egrave;gues des autres mati&egrave;res ont une attitude n&eacute;gative &agrave; leur encontre simplement parce qu&rsquo;ils ont choisi de s&rsquo;exprimer en fran&ccedil;ais. C&rsquo;est&nbsp;pourquoi une enqu&ecirc;te par entretiens semi-directifs men&eacute;e aupr&egrave;s de 17 enseignants de fran&ccedil;ais exer&ccedil;ant au coll&egrave;ge dans la wilaya de Sa&iuml;da (une wilaya situ&eacute;e &agrave; 450 km &agrave; l<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>ouest d<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>Alger) s&rsquo;est fix&eacute; pour objectif de v&eacute;rifier jusqu&rsquo;&agrave; quel point le discours antifran&ccedil;ais est pr&eacute;sent &agrave; l&rsquo;&eacute;cole, pr&eacute;cis&eacute;ment dans un espace d&eacute;di&eacute; &agrave; la rencontre entre enseignants de toutes les disciplines : la salle des professeurs.&nbsp; &nbsp;&nbsp;</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">L&rsquo;enqu&ecirc;te, en relevant les discours n&eacute;gatifs contre l&rsquo;usage du fran&ccedil;ais dans la salle des professeurs dans les t&eacute;moignages des enqu&ecirc;t&eacute;s, confortera l<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>hypoth&egrave;se selon laquelle ces discours contre le fran&ccedil;ais seraient aussi diffus&eacute;s en classe &agrave; l&rsquo;intention des apprenants expliquant possiblement la r&eacute;sistance qu&rsquo;ont certains contre l<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>apprentissage du fran&ccedil;ais.</span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">La d&eacute;marche pour identifier indirectement le discours contre le fran&ccedil;ais aupr&egrave;s des apprenants en s<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>appuyant sur les t&eacute;moignages des enseignants de fran&ccedil;ais est inspir&eacute;e d&rsquo;une technique de la physique des particules qui r&eacute;ussit &agrave; d&eacute;tecter des particules qui n<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>interagissent pas avec l<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>atome et sont par cons&eacute;quent ind&eacute;tectables<a href="#_edn5" name="_ednref5" title="">[v]</a>. Ainsi la d&eacute;marche visant &agrave; identifier des discours et les attitudes n&eacute;gatives&nbsp;contre le fran&ccedil;ais et les enseignants qui le parlent dans la salle des professeurs, peut de m&ecirc;me permettre de supposer que ces m&ecirc;mes&nbsp;discours francophobes soient &eacute;galement diffus&eacute;s dans l&rsquo;espace classe &agrave; l&rsquo;intention des apprenants.</span></span></p> <p><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">Peu nombreuses sont les recherches qui rendent compte de l&rsquo;existence de discours n&eacute;gatifs &agrave; l&rsquo;&eacute;gard du fran&ccedil;ais et de ceux qui en font usage dans un lieu o&ugrave; d&rsquo;ordinaire les relations entre diff&eacute;rentes disciplines sont apparemment apais&eacute;es et n&rsquo;ont pas de raisons d&rsquo;&ecirc;tre conflictuelles.&nbsp;En cause, le caract&egrave;re latent et peu discut&eacute; voire tabou de l&rsquo;existence de ce rejet du fran&ccedil;ais dans des espaces o&ugrave; les repr&eacute;sentations socioculturelles influent sur les comportements langagiers. </span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">Ind&eacute;niablement, si ce rejet concerne essentiellement cette langue en particulier (pourtant langue associ&eacute;e symbiotiquement &agrave; l&rsquo;arabe alg&eacute;rien dans les pratiques langagi&egrave;res des Alg&eacute;riens) c&rsquo;est parce qu&rsquo;elle charrie dans ce type d&rsquo;espace des repr&eacute;sentations n&eacute;gatives ancr&eacute;es dans la doxa alg&eacute;rienne. Dourari affirme que <span style="line-height:115%"><span calibri=""><span style="text-align:justify;"><span new="" roman="" times="">&laquo;&nbsp;</span></span></span></span>[&hellip;] le rejet, dans certains discours d&rsquo;occasion, est l&rsquo;expression d&rsquo;un conformisme soci&eacute;tal o&ugrave; il est convenu de faire mine de ne pas aimer le fran&ccedil;ais, langue du colon, alors que les textes fondamentaux de la R&eacute;volution, des premiers jusqu&rsquo;aux derniers, ont &eacute;t&eacute; r&eacute;dig&eacute;s en fran&ccedil;ais !&nbsp;&raquo; (Dourari, 2018).</span></span></p> <h1>4. Discours contre le fran&ccedil;ais en salle des professeurs</h1> <p>&nbsp;</p> <h2>4.1. Le sentiment de g&ecirc;ne lorsque les enseignants s&rsquo;expriment en fran&ccedil;ais&nbsp;</h2> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans les entretiens, les enqu&ecirc;t&eacute;s rapportent les attitudes et les discours de leurs coll&egrave;gues (d&rsquo;autres disciplines, des arabisants) r&eacute;solument oppos&eacute;s &agrave; l&rsquo;usage du fran&ccedil;ais dans un espace d&eacute;di&eacute; &agrave; la rencontre qu&rsquo;est la salle des professeurs. L&rsquo;analyse des t&eacute;moignages permet d&rsquo;une part de rendre compte de la nature des discours diffus&eacute;s contre le fran&ccedil;ais en ce lieu et d&rsquo;autre part de conforter l</span></span></span></span></span></span><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span></span></span><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="" style="font-family:"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">hypoth&egrave;se que ce discours soit &eacute;galement diffus&eacute; aupr&egrave;s des apprenants renfor&ccedil;ant leur r&eacute;sistance contre l&rsquo;apprentissage du fran&ccedil;ais.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">Lorsque nous avons demand&eacute; aux enqu&ecirc;t&eacute;s dans quelle(s) langue(s) ils s&rsquo;expriment lorsqu&rsquo;ils sont dans la salle des professeurs en pr&eacute;sence de leurs coll&egrave;gues des autres disciplines, leurs r&eacute;ponses font &eacute;tat d&rsquo;une v&eacute;ritable opposition &agrave; leur encontre. Beaucoup d<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>enqu&ecirc;t&eacute;s font part de leur g&ecirc;ne lorsqu&rsquo;ils s&rsquo;expriment en fran&ccedil;ais en cet endroit.</span></span></p> <blockquote> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">Khadidja 53 : c&rsquo;est l&rsquo;arabe c&rsquo;est l&rsquo;arabe /sinon on est vu (rires) comme des envahisseurs </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">E<a href="#_edn6" name="_ednref6" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="FR-CA" style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times="">[vi]</span></span></span></span></span></a> : &ccedil;a veut dire ?</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">Khadidja 54 : lorsqu&rsquo;on parle en fran&ccedil;ais c&rsquo;est bizarre pour eux/ c&rsquo;est bizarre pour eux lorsqu&rsquo;on nous entend parler en fran&ccedil;ais/ &raquo; (Khadidja, 47 ans).</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">Karima 61 : &laquo; (&hellip;) d&eacute;j&agrave; lorsqu&rsquo;on se rencontre dans la salle des professeurs on se dit bonjour en fran&ccedil;ais tout le monde se dit : &laquo; ah &ccedil;a y &lsquo;est les professeurs de fran&ccedil;ais sont l&agrave;/ ils sont en train de parler en fran&ccedil;ais&hellip;&raquo;/ (Karima, 42 ans).</span></span></span></span></span></p> </blockquote> <p font-size:16px="" style="text-align:justify;&lt;span style="><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="line-height:115%"><span calibri=""><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times="">D&rsquo;autres t&eacute;moignages ont rapport&eacute; l&rsquo;attitude de refus de certains enseignants des autres disciplines qui manifestent leur m&eacute;contentement contre l&rsquo;usage du fran&ccedil;ais en salle des professeurs. </span></span></span></span>Serait-on ainsi face &agrave; une forme de pratiques glottophobes &agrave; l&rsquo;encontre de locuteurs francophones mais &agrave; une &eacute;chelle localis&eacute;e ? Bulot affirme que ces pratiques <span style="line-height:115%"><span calibri=""><span style="text-align:justify;"><span new="" roman="" times="">&laquo;&nbsp;</span></span></span></span>[&hellip;] sont non seulement le fait d<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>agents particuliers (professionnels de la langue, enseignants...) ou d<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>instances sp&eacute;cifiques (acad&eacute;m<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">ie, m&eacute;dias...), mais aussi de tout locuteur qu&rsquo;il en ait conscience ou non qu&rsquo;il soit passif ou actif dans les changements que subit la soci&eacute;t&eacute;</span></span></span>&nbsp;&raquo;<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&nbsp;(Bulot, 2001&nbsp;: 199).</span></span></span></span></span></p> <h2>4.2.&nbsp; Le refus du fran&ccedil;ais en salle des professeurs</h2> <p font-size:16px="" style="text-align:justify;&lt;span style="><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="line-height:115%"><span calibri=""><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times="">Les enseignants arabisants refusent que leurs coll&egrave;gues de fran&ccedil;ais&nbsp;s</span></span><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times="">expriment en fran&ccedil;ais en salle des professeurs. Et s</span></span><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times="">ils devaient le faire, ils devraient le restreindre au cours de fran&ccedil;ais. </span></span></span></span></span></span></p> <blockquote> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">K&eacute;bir63: ah attention ! ah attention ! parler en fran&ccedil;ais avec les autres coll&egrave;gues &laquo; cha&rsquo;rah Hasseb rouHeh hada ! (traduction</span></span></span></span></span>&nbsp;<span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">: pour qui il se prend celui-l&agrave; ?) </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">E : comment ils consid&egrave;rent &ccedil;a ?</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">K&eacute;bir65 : c&rsquo;est mal vu ! c&rsquo;est mal vu ! c&rsquo;est mal vu ! il faut parler en arabe/ tu es professeur de fran&ccedil;ais tu parles le fran&ccedil;ais durant&nbsp;&laquo; le cours <i>n&rsquo;ta&acirc;k</i></span></span></span></span></span>&nbsp;<span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times=""><i>&raquo;/ cha&rsquo;rah Hasseb rouheh ?&laquo; ha h&rsquo;dar bel&acirc;arbia/ gaouri n&rsquo;ta !</i> &raquo; &ccedil;a y&rsquo;est ! (traduction : Il faut parler en arabe/ tu es professeur de fran&ccedil;ais tu parles en fran&ccedil;ais dans ta salle de cours/ mais pour qui il se prend celui-l&agrave; ?/Parle en arabe/tu n&rsquo;es pas europ&eacute;en &agrave; ce qu&rsquo;on sache non!/)&nbsp; (K&eacute;bir, 53 ans).</span></span></span></span></span></p> </blockquote> <p style="text-align: justify;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size:16px;">Il est fr&eacute;quent que la salle des professeurs, espace de rencontre entre professeurs de diff&eacute;rentes disciplines se transforme en salle de r&eacute;union pour tenir les conseils de classe par exemple. Lorsque certains enseignants de fran&ccedil;ais qui ne sont pas tr&egrave;s &agrave; l&rsquo;aise dans la langue arabe standard d&eacute;cident de s&rsquo;exprimer en fran&ccedil;ais, ce choix est boud&eacute; par l&rsquo;auditoire. Selon Azziz, s&rsquo;exprimer en fran&ccedil;ais, c&rsquo;est pr&eacute;senter une image hautaine du locuteur (qui s&rsquo;exprime d&rsquo;habitude en arabe alg&eacute;rien). G&ecirc;n&eacute; par le regard r&eacute;probateur de ses coll&egrave;gues, l</span></span><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span></span></span><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size:16px;">intervenant se r&eacute;signe &agrave; s&rsquo;exprimer sans grande conviction dans un m&eacute;lange d&rsquo;arabe standard et d&rsquo;arabe alg&eacute;rien.</span></span></p> <blockquote> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&nbsp;Azziz 53: [&hellip;]&nbsp;&agrave; d&rsquo;autres moments c&rsquo;&eacute;tait difficile pour lui-m&ecirc;me s&rsquo;il s&rsquo;exprime en fran&ccedil;ais/ il y a un auditoire qui ne le comprendrait pas donc c&rsquo;&eacute;tait un probl&egrave;me/ l&rsquo;auditoire ses coll&egrave;gues g&eacute;n&eacute;ralement c&rsquo;est des arabisants s&rsquo;il discutait en fran&ccedil;ais alors c&rsquo;&eacute;tait pour eux snobe exc&egrave;s de z&egrave;le/ ils ne comprendraient pas&nbsp;donc pour &eacute;viter ce probl&egrave;me-l&agrave; directement il parlait en arabe/. (Azziz, 50 ans).</span></span></span></span></span></p> </blockquote> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">Un autre enqu&ecirc;t&eacute;, Amine, enseigne dans un village o&ugrave; l&rsquo;usage du fran&ccedil;ais est tr&egrave;s rare. Il fait part lui aussi d&rsquo;un sentiment de g&ecirc;ne quand il s&rsquo;agit de s&rsquo;exprimer en fran&ccedil;ais. La culture arabophone du lieu, clairement antifran&ccedil;aise, contribue &agrave; dissuader le locuteur &agrave; s&rsquo;exprimer en fran&ccedil;ais.</span></span></p> <blockquote> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="">&nbsp;<span new="" roman="" times="">Amine30</span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times=""> : [&hellip;] </span></span></span><span new="" roman="" times="">non je ne peux pas utiliser la langue fran&ccedil;aise / ils sentiraient plut&ocirc;t &ccedil;a comme quelque chose je ne sais pas de pr&eacute;tentieux / moi je ne sais pas mais je sens &ccedil;a/si on utilise la langue fran&ccedil;aise on sent que : elle n&rsquo;est pas coutumi&egrave;re dans notre fa&ccedil;on de parler/. (Amine, 28 ans).</span></span></span></span></span></p> </blockquote> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">Certaines remarques sont encore plus acerbes puisque ceux qui refusent l&rsquo;usage du fran&ccedil;ais en salle des professeurs d&eacute;noncent la francophilie de leurs coll&egrave;gues de fran&ccedil;ais. En s&rsquo;exprimant en fran&ccedil;ais, ces locuteurs francophones sont soup&ccedil;onn&eacute;s de vouloir s&rsquo;assimiler aux Fran&ccedil;ais. De vouloir &ecirc;tre plus proches de la culture des Fran&ccedil;ais que de la leur.</span></span></p> <blockquote> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">Abdelkrim40 : en salle des profs ? on sent que tous les enseignants ++ se posent la question pourquoi ce mec l&agrave; il parle en fran&ccedil;ais comme s</span></span></span></span><span style="font-size:16px;"><span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span></span><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">il est en France d&rsquo;accord/ donc qu&rsquo;est ce qu&rsquo;il veut ce mec il veut se vanter ou quoi ? il veut montrer qu&rsquo;il sait parler le fran&ccedil;ais :: donc on se sent g&ecirc;n&eacute;/on parle en arabe en salle des profs/. (Abdelkrim, 40 ans).</span></span></span></span></span></p> </blockquote> <p font-size:16px="" style="text-align:justify;&lt;span style="><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="line-height:115%"><span calibri=""><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times="">Si l&rsquo;&eacute;cole connait une diffusion de repr&eacute;sentations n&eacute;gatives contre le fran&ccedil;ais en tant que langue et culture, il est certain que ce n</span></span><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times="">est pas l</span></span><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times="">unique espace de diffusion. Ces repr&eacute;sentations contre le fran&ccedil;ais ont &eacute;galement pour origine la soci&eacute;t&eacute; et ses discours, des discours &eacute;pilinguistiques op&eacute;rant dans la doxa. Comme nous l&rsquo;avons expliqu&eacute; plus haut, les arabisants tiennent pour indubitablement vrai que </span></span></span></span>&laquo;&nbsp;<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">[&hellip;] les francophones sont les &ldquo;alli&eacute;s objectifs&rdquo; du (n&eacute;o)-colonialisme. Ce complexe de culpabilit&eacute; deviendra un &ldquo;complexe de trahison&rdquo; qui sera un th&egrave;me r&eacute;curent du discours officiel ou de celui des associations militantes li&eacute;es au pouvoir</span></span></span>&nbsp;&raquo;&nbsp;<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">(Benrabah, 1999 : 246).</span><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times=""> Cette image coll&eacute;e aux francophones les embarrassent &agrave; tel point qu&rsquo;ils s&rsquo;abstiennent souvent de s&rsquo;exprimer en fran&ccedil;ais de peur d&rsquo;&ecirc;tre stigmatis&eacute;s.</span></span></span></span></span></span></p> <h1>5. Conclusion&nbsp;</h1> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">La revue des facteurs&nbsp;&agrave; l&rsquo;origine des discours contre le fran&ccedil;ais montre qu&rsquo;ils sont nombreux et que&nbsp;c&rsquo;est v&eacute;ritablement le facteur historique qui induit tous les autres, &agrave; savoir les facteurs politiques, culturels et linguistiques. L&rsquo;analyse des t&eacute;moignages rapport&eacute;s par les enseignants de fran&ccedil;ais, visiblement victimes de ces attitudes et de ces discours antifran&ccedil;ais, a montr&eacute; &agrave; quel point ces enseignants arabisants des autres disciplines sont convaincus par &laquo;&nbsp;l<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>extravagance&nbsp;&raquo; de l<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span>usage du fran&ccedil;ais dans la salle des professeurs et sont d&eacute;termin&eacute;s &agrave; refuser son usage en ce lieu. Ind&eacute;niablement, l&rsquo;hypoth&egrave;se de la diffusion d<span style="line-height:115%"><span calibri=""><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times="">e tels attitudes et discours &agrave; l&rsquo;intention des apprenants n&rsquo;est pas &agrave; &eacute;carter. Accoutum&eacute;s &agrave; un discours de stigmatisation du fran&ccedil;ais distill&eacute; par leurs enseignants arabisants, ils d&eacute;velopperont inexorablement une r&eacute;sistance &agrave; l&rsquo;apprentissage du fran&ccedil;ais. C&rsquo;est incontestablement le facteur historique qui, en tant que discours anticolonial, rend cr&eacute;dible tout argumentaire dissuadant ces apprenants &agrave; apprendre cette langue. Reste alors la r&eacute;flexion que devront mener praticiens et sp&eacute;cialistes de l&rsquo;&eacute;ducation pour tenter d&rsquo;ouvrir un d&eacute;bat sur le sujet entre enseignants de fran&ccedil;ais et enseignants des autres disciplines et montrer &agrave; quel point ces attitudes et ces discours contre le fran&ccedil;ais sont contre-productifs et peuvent compliquer le rapport qu&rsquo;entretiennent les apprenants au fran&ccedil;ais.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="line-height:115%"><span calibri=""><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times="">Kateb Yacine voyait l</span></span><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times="">appropriation du fran&ccedil;ais par les Alg&eacute;riens comme un butin de guerre. Peuvent-ils r&eacute;ellement se passer du fran&ccedil;ais ? Il est clair aujourd</span></span><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times="">hui qu&#39;&eacute;tant donn&eacute;&nbsp;le peu de maitrise d&rsquo;une autre langue europ&eacute;enne, &agrave; l&rsquo;exemple de l&rsquo;anglais, et l&rsquo;incapacit&eacute; de la langue arabe &agrave; assurer l&rsquo;enseignement des disciplines scientifiques et techniques, l&rsquo;&eacute;ducation en Alg&eacute;rie a tout &agrave; gagner en maintenant le fran&ccedil;ais en tant que langue seconde, une&nbsp;voie d&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;appropriation de savoirs scientifiques en perp&eacute;tuelle &eacute;volution. </span></span></span></span></span></span></p> <div> <p>&nbsp;</p> <h1>Notes</h1> <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="edn1"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><a href="#_ednref1" name="_edn1" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[i]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> <span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">Les slogans contre l&rsquo;apprentissage du fran&ccedil;ais ont commenc&eacute; pendant la p&eacute;riode 1990-2000, dite &laquo; d&eacute;cennie noire &raquo;. C</span></span></span></span><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="line-height:115%"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&rsquo;</span></span></span></span></span><span style="font-size:10pt"><span calibri="" style="font-family:"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">est une p&eacute;riode o&ugrave; le fran&ccedil;ais s&rsquo;est vu frapp&eacute; d&rsquo;une &laquo; interdiction totale [&hellip;] dans toute la wilaya de Blida prof&eacute;r&eacute; le 21 septembre 1994 par un groupe islamiste &raquo; (Tounsi, 1997 : 106).</span></span></span></span></p> </div> <div id="edn2"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align: justify;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size:10pt"><span calibri=""><a href="#_ednref2" name="_edn2" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span calibri="">[ii]</span></span></span></span></span></a> <span new="" roman="" times="">C&rsquo;est le cas des r&eacute;gions o&ugrave; le fran&ccedil;ais n&rsquo;a pas eu d&rsquo;emprise sur la population pendant la colonisation. C&rsquo;est particuli&egrave;rement vrai pour les zones rurales et les r&eacute;gions recul&eacute;es du sud alg&eacute;rien.</span></span></span></span></p> </div> <div id="edn3"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size:10pt"><span calibri=""><a href="#_ednref3" name="_edn3" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" times=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times="">[iii]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" times=""> Muller et&nbsp;de Pietro notent aussi une tendance chez certains enseignants &agrave; renforcer les st&eacute;r&eacute;otypes qui servent de base &agrave; ces repr&eacute;sentations (2001</span></span></span></span>&nbsp;<span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size:10pt"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">: 55).</span></span></span></span></p> </div> <div id="edn4"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size:10pt"><span calibri=""><a href="#_ednref4" name="_edn4" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" times=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times="">[iv]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" times="">Lorsqu&rsquo;on parle d&rsquo;un </span></span></span></span><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">&laquo;&nbsp;</span></span><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size:10pt"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">arabisant</span></span></span></span><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">&nbsp;&raquo;</span></span><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size:10pt"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">&nbsp;en Alg&eacute;rie, c&rsquo;est par opposition &agrave; un </span></span></span></span><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">&laquo;&nbsp;</span></span><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size:10pt"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">bilingue</span></span></span></span><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;">&nbsp;&raquo;</span></span><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size:10pt"><span calibri=""><span new="" roman="" times="">. C&rsquo;est en g&eacute;n&eacute;ral quelqu&rsquo;un qui a suivi toute sa scolarit&eacute; et sa formation professionnelle en arabe. Ce qui n&rsquo;est pas le cas du bilingue qui lui a suivi sa scolarit&eacute; en arabe et en fran&ccedil;ais (le fran&ccedil;ais dispens&eacute; pour les mati&egrave;res scientifiques et techniques). Mis &agrave; part l&rsquo;arabe alg&eacute;rien qui est sa langue maternelle, il ne parle que l&rsquo;arabe standard. Souvent, et m&ecirc;me si sa position &agrave; l&rsquo;&eacute;gard du fran&ccedil;ais n&rsquo;est pas exprim&eacute;e explicitement, c&rsquo;est quelqu&rsquo;un qui n&rsquo;aime pas le fran&ccedil;ais et la francophonie. Il les consid&egrave;re comme un lourd h&eacute;ritage colonial dont il faut se&nbsp;d&eacute;barrasser.</span></span></span></span></p> </div> <div id="edn5"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size:10pt"><span calibri=""><a href="#_ednref5" name="_edn5" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" times=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times="">[v]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" times=""> Cette conception scientifique nous a &eacute;t&eacute; inspir&eacute;e par la physique des particules qui recourt &agrave; une technique particuli&egrave;re pour d&eacute;tecter des particules tr&egrave;s singuli&egrave;res appel&eacute;s &laquo; neutrinos &raquo;. Des milliards de neutrinos parvenant des &eacute;toiles en fusion nous traversent chaque seconde sans pour autant interagir avec les atomes : c&rsquo;est la raison pour laquelle ils sont discrets. Leur d&eacute;tection ne peut se faire que de mani&egrave;re indirecte. Curieusement, dans l&rsquo;eau le neutrino interagit avec un atome, des particules ainsi charg&eacute;es sont produites et &eacute;mettront de la lumi&egrave;re qui sera enregistr&eacute;e par des milliers de capteurs dispos&eacute;s &agrave; cet effet dans le r&eacute;servoir, ce qui va r&eacute;v&eacute;ler enfin le passage des neutrinos. De leur c&ocirc;t&eacute;, les attitudes et les discours qu&rsquo;ont les enseignants des autres mati&egrave;res (arabisants) &agrave; l&rsquo;encontre de leur coll&egrave;gues de fran&ccedil;ais lorsque ces derniers s&rsquo;expriment en fran&ccedil;ais r&eacute;v&egrave;leront la nature des discours que ces derniers distilleront &agrave; leur apprenant &agrave; l&rsquo;encontre du fran&ccedil;ais.</span></span></span></span></p> </div> <div id="edn6"> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="font-size:10pt"><span calibri=""><a href="#_ednref6" name="_edn6" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" times=""><span class="MsoEndnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" times="">[vi]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" times=""> L&rsquo;enqu&ecirc;teur.</span></span></span></span></p> <p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify">&nbsp;</p> <h1>R&eacute;f&eacute;rences bibliographiques</h1> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="line-height:107%"><span arial=""><span style="color:black">AMARA, Abderrezak, Les langues maternelles et les langues &eacute;trang&egrave;res en Alg&eacute;rie conflit ou cohabitation&nbsp;? <i>Synergie Alg&eacute;rie</i>,<i> </i>n&deg; 11, 2010, p. 121-125, </span>[En ligne], </span><a href="https://gerflint.fr/Base/Algerie11/abderrezak.pdf" style="color:blue; text-decoration:underline"><span arial="">https://gerflint.fr/Base/Algerie11/abderrezak.pdf</span></a></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="line-height:107%"><span arial=""><span style="color:black">AMARA, Abderrezak, Analyse des difficult&eacute;s rencontr&eacute;es par des &eacute;l&egrave;ves alg&eacute;riens de 1&egrave;re A. S. dans l&rsquo;expression des temps verbaux en fran&ccedil;ais<i>, Insaniyat</i>, n&deg; 14-15, <i>Num&eacute;ro sp&eacute;cial : Premi&egrave;res Recherches, </i>2001, p. 189-196,</span></span> <span arial="">[En ligne], </span><a href="https://journals.openedition.org/insaniyat/9658" style="color:blue; text-decoration:underline"><span arial="">https://journals.openedition.org/insaniyat/9658</span></a></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="line-height:107%"><span arial=""><span style="color:black">BENRABAH, Mohamed, <i>Langue et pouvoir en Alg&eacute;rie</i>, Paris, &Eacute;ditions S&eacute;guier, 1999.</span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="line-height:107%"><span arial=""><span style="color:black">BOUANANI, Fari,&nbsp;</span></span></span>L&rsquo;enseignement / apprentissage du fran&ccedil;ais en Alg&eacute;rie : &eacute;tat des lieux, <em>Sinergie Alg&eacute;rie</em>,&nbsp;<span style="line-height:107%"><span arial=""><span style="color:black">n&deg; </span></span></span>3, 2008, p. 227-234,&nbsp;<span style="line-height:107%"><span arial="">[En ligne],&nbsp;</span>https://gerflint.fr/Base/Algerie3/bouanani.pdf</span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="line-height:107%"><span style="color:black">BOUTHIBA, Fatima Zahra, &laquo; Grammaire &raquo; et &laquo; repr&eacute;sentations &raquo; en classe de langue. Cas des lyc&eacute;ens alg&eacute;riens, </span><em>Revue des</em> <em>&eacute;tudes humaines et sociales / Lettres et Langues</em>, <span style="color:black">n&deg;</span> 19, 2018. p. 27- 36, [En ligne], <a href="https://www.univ" style="color:blue; text-decoration:underline">https://www.univ</a> chlef.dz/ratsh/la_revue_N_19/Article_Revue_Academique_N_19_2018/Lettre_philosophie/Article_18.pdf</span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="line-height:107%"><span arial=""><span style="color:black">BULLOT, Thierry, <i>Espaces de discours (pratiques langagi&egrave;res et repr&eacute;sentations sociolinguistiques).</i> Linguistique. Universit&eacute; de Rouen, 2001, </span>[En ligne], </span><a href="https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00470309/document" style="color:blue; text-decoration:underline"><span arial="">https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00470309/document</span></a></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="line-height:107%"><span arial=""><span style="color:black">CANUT, C&eacute;cile, De l&rsquo;Afrique des langues &agrave; l&rsquo;Afrique des discours, <i>Cahiers d&rsquo;&eacute;tudes africaines</i>, n&deg; 198-199-200, 2010,</span><font color="#0782c1">&nbsp;</font>[En ligne],</span> <a href="http://journals.openedition.org/etudesafricaines/16547" style="color:blue; text-decoration:underline"><span arial="">http://journals.openedition.org/etudesafricaines/16547</span></a></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="line-height:107%"><span arial=""><span style="color:black">CHACHOU, Ibtissem et BENSEKAT, Malika, Le traitement de la variation linguistique dans les travaux universitaires sur les langues pratiqu&eacute;es en Alg&eacute;rie : Cas de quelques positions de recherche, <i>SHS Web of Conferences 27</i> - <i>Congr&egrave;s Mondial de Linguistique Fran&ccedil;aise - CMLF 2016,</i> p. 13002, </span>[En ligne], </span><a href="https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02889479/document" style="color:blue; text-decoration:underline"><span arial="">https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02889479/document</span></a></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="line-height:107%"><span arial=""><span style="color:black">CASTELLOTTI, V&eacute;ronique et MOORE, Dani&egrave;le, <i>R</i></span></span><i><span arial="">epr&eacute;sentations sociales des langues. Guide pour l&rsquo;&eacute;laboration des politiques linguistiques &eacute;ducatives en Europe &ndash; De la diversit&eacute; linguistique &agrave; l&rsquo;&eacute;ducation plurilingue</span></i><span arial="">, Division des politiques linguistiques, Conseil de l&rsquo;Europe, Strasbourg, 2002, </span><span arial="">[En ligne],</span> <a href="https://rm.coe.int/representations-sociales-des-langues-et-enseignements/168087458d" style="color:blue; text-decoration:underline"><span arial="">https://rm.coe.int/representations-sociales-des-langues-et-enseignements/168087458d</span></a></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="line-height:107%"><span arial=""><span style="color:black">DOURARI, Abderrezak, Le rejet de la langue fran&ccedil;aise est l&rsquo;expression d&rsquo;un conformisme soci&eacute;tal. <i>Interview r&eacute;alis&eacute;e par le quotidien El Watan le&nbsp;25/10/2018</i>. </span>[En ligne], </span><a href="https://www.elwatan.com/pages-hebdo/magazine/le-rejet-de-la-langue-francaise-est%20lexpression-dun-conformisme-societal-25-10-2018" style="color:blue; text-decoration:underline"><span arial="">https://www.elwatan.com/pages-hebdo/magazine/le-rejet-de-la-langue-francaise-est lexpression-dun-conformisme-societal-25-10-2018</span></a></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="line-height:107%"><span arial=""><span style="color:black">LE POINT (AFRIQUE), Alg&eacute;rie&nbsp;: slogans antifran&ccedil;ais et appels &agrave; l&rsquo;unit&eacute; dans la marche du hirak, le 10/04/2021,</span> [En ligne], </span><a href="https://www.lepoint.fr/afrique/algerie-slogans-antifrancais-et-appels-a-l-unite-dans-la-marche-du-hirak-10-04-2021-2421565_3826.php" style="color:blue; text-decoration:underline"><span arial="">https://www.lepoint.fr/afrique/algerie-slogans-antifrancais-et-appels-a-l-unite-dans-la-marche-du-hirak-10-04-2021-2421565_3826.php#</span></a></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="line-height:107%"><span arial=""><span style="color:black">OUTALEB-PELLE, Aldjia, </span>L&rsquo;impact des attitudes et repr&eacute;sentations des langues sur l&rsquo;enseignement. Le cas du fran&ccedil;ais en Alg&eacute;rie, <i>HS Web of Conferences 8 - EDP Sciences,</i> 2014, </span><span arial="">[En ligne], </span><a href="http://www.shs-conferences.org" style="color:blue; text-decoration:underline"><span arial="">http://www.shs-conferences.org</span></a></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="line-height:107%"><span arial="">TALEB IBRAHIMI, Khaoula, L&rsquo;&eacute;cole alg&eacute;rienne au prisme des langues de scolarisation, <i>Revue internationale d&rsquo;&eacute;ducation de S&egrave;vres,</i> <span style="color:black">n&deg; 70, </span>2015, p. 52-63,<i> </i>[En ligne], </span><a href="http://journals.openedition.org/ries/4493" style="color:blue; text-decoration:underline"><span arial="">http://journals.openedition.org/ries/4493</span></a></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:16px;"><span style="font-family:Arial,Helvetica,sans-serif;"><span style="line-height:107%"><span arial="">TALEB IBRAHIMI, Khaoula, L&rsquo;Alg&eacute;rie&nbsp;: coexistence et concurrence des langues, <i>L&rsquo;Ann&eacute;e du Maghreb</i>, <span style="color:black">n&deg; 1, </span>2004, p. 207-218, [En ligne], </span><a href="http://journals.openedition.org/anneemaghreb/305" style="color:blue; text-decoration:underline"><span arial="">http://journals.openedition.org/anneemaghreb/305</span></a></span></span></span></p> <p class="MsoEndnoteText">&nbsp;</p> <p class="MsoEndnoteText">&nbsp;</p> </div> </div>