<h2>Introduction</h2> <p>Pierre Catala, professeur &agrave; la Facult&eacute; de Droit de Montpellier de 1963 &agrave; 1968, avait publi&eacute; en 1998 un ouvrage qui pr&eacute;sentait les travaux men&eacute;s en informatique juridique dans les ann&eacute;es 1970-1980 <a href="#sdendnote1sym" name="sdendnote1anc">i</a>. Il y &eacute;crivait que &laquo;&nbsp;l&rsquo;informatisation du droit est une chose trop s&eacute;rieuse pour la laisser aux informaticiens&nbsp;&raquo;. L&rsquo;auteur poursuivait en observant que les juristes avaient un r&ocirc;le majeur &agrave; jouer et initiait une recherche interdisciplinaire &agrave; une &eacute;poque o&ugrave; la d&eacute;couverte des potentialit&eacute;s de l&rsquo;informatique nourrissait des fantasmes de type techno-scientifiste. La recherche avait &eacute;t&eacute; l&rsquo;occasion de reprendre les travaux men&eacute;s ant&eacute;rieurement, d&egrave;s les ann&eacute;es 1970, sur la confrontation entre la logique informatique et la logique juridique, ou plus exactement entre la rationalit&eacute; du droit et la &laquo;&nbsp;logique des ordinateurs&nbsp;&raquo;. Et, si l&rsquo;on trouve des tentatives de mod&eacute;lisation de la r&eacute;daction des contrats, c&rsquo;est surtout les travaux de la doctrine (informatisation de l&rsquo;appareil documentaire) et des juges (jurisprudence) qui retient l&rsquo;attention des pionniers de l&rsquo;informatique juridique. Il s&rsquo;agit &agrave; l&rsquo;&eacute;poque d&rsquo;assurer l&rsquo;acc&egrave;s au droit. De cette recherche interdisciplinaire entre universitaires (juristes et informaticiens) est n&eacute;e, sous l&rsquo;impulsion de Pierre Catala, la base de donn&eacute;es JurisData, tr&egrave;s pris&eacute;e des juristes, et qui s&rsquo;av&egrave;re &ecirc;tre un bel exemple de valorisation de la recherche publique scientifique men&eacute;e en interdisciplinarit&eacute;. Dans ces diff&eacute;rentes d&eacute;clinaisons, l&rsquo;informatique juridique mettait alors d&eacute;j&agrave; &agrave; l&rsquo;&eacute;preuve la rationalit&eacute; de l&rsquo;expression juridique.</p> <p>Mais des espoirs &eacute;taient &eacute;galement formul&eacute;s &agrave; l&rsquo;endroit de la Justice : l&rsquo;informatique devait permettre d&rsquo;&eacute;clairer le degr&eacute; de rationalit&eacute; qui pr&eacute;side &agrave; la d&eacute;cision judiciaire <a href="#sdendnote2sym" name="sdendnote2anc">ii</a>. Pierre Catala pr&eacute;disait &agrave; cet &eacute;gard qu&rsquo;au XXIe si&egrave;cle, l&rsquo;analyse automatique du discours deviendrait une technique courante <a href="#sdendnote3sym" name="sdendnote3anc">iii</a>. C&rsquo;est aujourd&rsquo;hui une chose en train de se faire&nbsp;: en t&eacute;moignent les multiples projets de recherche sur la justice pr&eacute;dictive <a href="#sdendnote4sym" name="sdendnote4anc">iv</a>. Si l&rsquo;objectif poursuivi est encore bien s&ucirc;r d&rsquo;analyser le langage juridique et de concevoir des outils d&rsquo;aide &agrave; la d&eacute;cision, il s&rsquo;agit &eacute;galement de concevoir des syst&egrave;mes-experts capables de mesurer l&rsquo;al&eacute;a judiciaire, et donc de mesurer le risque juridique. Or, ces analyses ne peuvent &ecirc;tre men&eacute;es sans qu&rsquo;aient &eacute;t&eacute; collect&eacute;es toutes les d&eacute;cisions rendues. Ceci explique aujourd&rsquo;hui la mise en application de la politique d&rsquo;ouverture des donn&eacute;es dans le domaine judiciaire. Etant, en vertu du Code des relations entre le public et l&rsquo;administration (CRPA), consid&eacute;r&eacute;es comme des donn&eacute;es publiques, les donn&eacute;es judiciaires sont soumises &agrave; une obligation de diffusion <a href="#sdendnote5sym" name="sdendnote5anc">v</a>.</p> <p>Les questionnements de notre contribution sont directement li&eacute;s&nbsp;aux r&eacute;flexions produites par le professeur P. Catala. Il s&rsquo;agit en effet toujours de questionner l&rsquo;interaction entre la r&egrave;gle de droit et l&rsquo;informatique, et pr&eacute;cis&eacute;ment de comprendre si, et comment, la loi (au sens large) peut &ecirc;tre impl&eacute;ment&eacute;e dans le code informatique, dans l&rsquo;&eacute;criture algorithmique. L&rsquo;informatique et le droit entretiennent un rapport &eacute;troit en raison de ce qu&rsquo;ils produisent tous deux du langage. La notion de code elle-m&ecirc;me permet d&rsquo;entrevoir cette similarit&eacute; : qu&rsquo;on l&rsquo;entende comme le code secret servant &agrave; &eacute;changer des informations en toute confidentialit&eacute;, comme syst&egrave;me d&rsquo;informations et de symboles permettant de repr&eacute;senter une information dans un syst&egrave;me technique ou scientifique (ex. code g&eacute;n&eacute;tique ou code informatique), c&rsquo;est-&agrave;-dire finalement un syst&egrave;me permettant de transcrire un message, qu&rsquo;on l&rsquo;entende comme un recueil ou une compilation de textes de loi ou au contraire, comme une norme non &eacute;crite (coutume), ou enfin comme un support permettant de tenir un registre d&rsquo;informations&nbsp;<a href="#sdendnote6sym" name="sdendnote6anc">vi</a>, le terme &laquo;&nbsp;code&nbsp;&raquo; s&rsquo;av&egrave;re &ecirc;tre tout &agrave; la fois une forme d&rsquo;expression du droit et de l&rsquo;informatique.</p> <p>Il s&rsquo;agit plus pr&eacute;cis&eacute;ment de comprendre si, et surtout comment, le droit et l&rsquo;informatique peuvent dialoguer dans la mise en &oelig;uvre de la politique de science ouverte. A cet effet, nous retiendrons une d&eacute;finition large de la notion de donn&eacute;e de la recherche scientifique qui m&eacute;rite cependant d&rsquo;&ecirc;tre explicit&eacute;e. Tout d&rsquo;abord, la notion de donn&eacute;e elle-m&ecirc;me est officiellement d&eacute;finie comme la repr&eacute;sentation de l&rsquo;information sous une forme conventionnelle ou codifi&eacute;e, cette forme permettant d&rsquo;en faciliter le traitement (informatique) <a href="#sdendnote7sym" name="sdendnote7anc">vii</a>. Ensuite, la donn&eacute;e n&rsquo;est scientifique que parce qu&rsquo;elle est int&eacute;gr&eacute;e dans un processus scientifique d&rsquo;exploration et de compr&eacute;hension de la r&eacute;alit&eacute;, lui-m&ecirc;me ne pouvant, &agrave; notre sens, &ecirc;tre qualifi&eacute; de tel, que sur la base d&rsquo;un crit&egrave;re intellectuel (comp&eacute;tences cognitives) et moral (valeurs morales). Les donn&eacute;es de la recherche scientifique sont donc tout &agrave; la fois le mat&eacute;riau de base et le r&eacute;sultat d&rsquo;une production intellectuelle. La d&eacute;finition est tr&egrave;s large dans la mesure o&ugrave; elle a pour effet d&rsquo;englober des &eacute;l&eacute;ments qui ne sauraient de prime abord &ecirc;tre qualifi&eacute;s de tel. Ainsi, par exemple, en est-il des documents d&rsquo;archives qui constituent les sources principales de recherche en histoire. D&egrave;s lors qu&rsquo;ils prennent une forme num&eacute;rique et qu&rsquo;ils sont contenus dans un ensemble plus vaste, les documents deviennent des donn&eacute;es. De m&ecirc;me, bien que constitu&eacute;e de documents d&rsquo;archives, une compilation d&rsquo;archives est, au sens juridique et au sens informatique du terme, une base de donn&eacute;es. Ainsi, vu sous l&rsquo;angle du traitement de l&rsquo;information &mdash; quel que soit le but de ce traitement par ailleurs (gestion, stockage, archivage, partage, diffusion ou r&eacute;utilisation) &mdash;, tout document ou toute ressource devient donc une donn&eacute;e.</p> <p>Les donn&eacute;es de la recherche scientifique figurent aujourd&rsquo;hui au c&oelig;ur de la politique europ&eacute;enne et nationale d&rsquo;ouverture des donn&eacute;es. Cette politique par laquelle un organisme public met &agrave; la disposition de tous des donn&eacute;es num&eacute;riques, dans un objectif de transparence ou afin de permettre leur r&eacute;utilisation, notamment &agrave; des fins &eacute;conomiques&nbsp;<a href="#sdendnote8sym" name="sdendnote8anc">viii</a>, est mise en &oelig;uvre &agrave; travers plusieurs types de normes. Il s&rsquo;agira donc de comprendre comment cette politique s&rsquo;exprime au plan juridique (I), mais aussi comment elle prend forme au plan technique (II), tout en montrant &agrave; chaque fois l&rsquo;interaction entre l&rsquo;informatique et le droit.</p> <h2>I. L&rsquo;ouverture des donn&eacute;es de la recherche scientifique et le droit</h2> <p>Les donn&eacute;es de la recherche scientifique font l&rsquo;objet d&rsquo;une double normativit&eacute;, la premi&egrave;re est purement juridique (A) et trouve son corollaire dans un processus de normalisation (ou de standardisation) purement technique (B).</p> <h3>A. Droit de l&rsquo;ouverture des donn&eacute;es de la recherche scientifique</h3> <p>Les chercheurs sont aujourd&rsquo;hui dans l&rsquo;obligation d&rsquo;ouvrir leurs m&eacute;moires et les donn&eacute;es scientifiques qu&rsquo;elles contiennent afin d&rsquo;en permettre la diffusion et l&rsquo;acc&egrave;s. Plusieurs dispositifs expriment aujourd&rsquo;hui cette injonction. Tout d&rsquo;abord, l&rsquo;obligation trouve sa source dans la volont&eacute; de la communaut&eacute; scientifique de remplir au mieux l&rsquo;une des missions cardinales qui lui incombe, &agrave; savoir la diffusion des connaissances scientifiques, mission par ailleurs mise &agrave; mal par la politique commerciale des puissants groupes d&rsquo;&eacute;dition scientifique&nbsp;<a href="#sdendnote9sym" name="sdendnote9anc">ix</a>. Aussi, face aux moyens qu&rsquo;offre d&eacute;sormais l&rsquo;internet pour diffuser les r&eacute;sultats de la recherche scientifique, les strat&eacute;gies monopolistiques et non coop&eacute;ratives de l&rsquo;&eacute;dition traditionnelle dont la d&eacute;ontologie et la qualit&eacute; scientifique ont, par ailleurs, &eacute;t&eacute; souvent critiqu&eacute;es, sont clairement apparues comme &eacute;tant archa&iuml;ques. L&rsquo;on comprend, &agrave; cet &eacute;gard, que le discours et la philosophie open access aient &eacute;t&eacute; largement relay&eacute;s par les biblioth&eacute;caires <a href="#sdendnote10sym" name="sdendnote10anc">x</a> qui encouragent activement les chercheurs &agrave; publier leurs productions (articles, m&eacute;moires et th&egrave;ses) via l&rsquo;internet. C&rsquo;est officiellement &agrave; travers les d&eacute;clarations des &laquo;&nbsp;trois B&nbsp;&raquo; (Budapest, 2002 <a href="#sdendnote11sym" name="sdendnote11anc">xi</a>&nbsp;; Bethesda, 2003 <a href="#sdendnote12sym" name="sdendnote12anc">xii</a> et Berlin, 2003 <a href="#sdendnote13sym" name="sdendnote13anc">xiii</a>) que se sont dessin&eacute;es les v&eacute;ritables injonctions de mettre la ressource scientifique en acc&egrave;s libre et ouvert&nbsp;<a href="#sdendnote14sym" name="sdendnote14anc">xiv</a>. Cette mission est aujourd&rsquo;hui inscrite dans le code fran&ccedil;ais de la recherche qui pr&eacute;voit que les chercheurs doivent organiser l&rsquo;acc&egrave;s libre aux donn&eacute;es scientifiques <a href="#sdendnote15sym" name="sdendnote15anc">xv</a> et qu&rsquo;ils doivent assurer le partage et la diffusion des connaissances en donnant priorit&eacute; aux formats libres d&rsquo;acc&egrave;s (art. L. 112-1 C. rech.)&nbsp;<a href="#sdendnote16sym" name="sdendnote16anc">xvi</a>. Cette politique fut renforc&eacute;e par les dispositions de la loi n&deg; 2016-1321 pour une R&eacute;publique num&eacute;rique du 7 octobre 2016 <a href="#sdendnote17sym" name="sdendnote17anc">xvii</a> qui pr&eacute;voit plus pr&eacute;cis&eacute;ment le principe et les conditions de diffusion des donn&eacute;es de la recherche scientifique publique (art. L. 533-4 C. rech.).</p> <p>Cette injonction repose &eacute;galement sur les principes d&rsquo;ouverture des donn&eacute;es publiques &eacute;nonc&eacute;s par les dispositions l&eacute;gales du CRPA, auxquelles les donn&eacute;es de la recherche publique scientifique n&rsquo;&eacute;chappent plus<a href="#sdendnote18sym" name="sdendnote18anc">xviii</a>. En effet, &agrave; se fonder sur ces dispositions (art. L. 300-2 CRPA), les donn&eacute;es scientifiques peuvent recevoir la qualification de donn&eacute;es publiques dans la mesure o&ugrave; elles figurent dans des documents produits ou re&ccedil;us par l&rsquo;administration <a href="#sdendnote19sym" name="sdendnote19anc">xix</a>. En tant que telles, elles sont donc soumises aux r&egrave;gles de communication, de diffusion et de r&eacute;utilisation gouvernant l&rsquo;ensemble des donn&eacute;es publiques. Le principe d&rsquo;ouverture des donn&eacute;es qui est fond&eacute; sur un principe de transparence des donn&eacute;es de l&rsquo;administration, n&rsquo;est cependant pas &eacute;tranger &agrave; la volont&eacute; d&rsquo;offrir aux entreprises la possibilit&eacute; d&rsquo;exploiter les gisements de donn&eacute;es produites ou re&ccedil;ues par les administrations. Les &eacute;tablissements de recherche scientifique publique &eacute;chappent d&rsquo;autant moins &agrave; cette volont&eacute; qu&rsquo;ils organisent de longue date non seulement la diffusion des connaissances (puisqu&rsquo;il s&rsquo;agit l&agrave;, comme on l&rsquo;a rappel&eacute;, de l&rsquo;une de leurs missions), mais &eacute;galement la valorisation des r&eacute;sultats de leurs recherches en op&eacute;rant des transferts de technologie en direction du secteur priv&eacute;. Dans la continuit&eacute; de cette politique, mais d&eacute;sormais sur le fondement des dispositions du CRPA, les institutions publiques de recherche doivent pouvoir assurer cette diffusion de leurs donn&eacute;es afin de permettre aux entreprises de les exploiter. Cette volont&eacute; s&rsquo;appuie elle-m&ecirc;me sur l&rsquo;id&eacute;e que les donn&eacute;es peuvent &ecirc;tre r&eacute;utilis&eacute;es par d&rsquo;autres personnes (entreprises ou communaut&eacute;s de chercheurs) que celles qui les ont produites afin de servir des analyses en big data, et d&rsquo;en d&eacute;duire &eacute;ventuellement d&rsquo;autres v&eacute;rit&eacute;s. Le partage de donn&eacute;es massives suppose toutefois, comme on le verra plus loin, qu&rsquo;elles soient lisibles par les machines (&laquo;&nbsp;donn&eacute;es lisibles en machine&nbsp;&raquo;).</p> <p>Enfin, le principe de libre diffusion des donn&eacute;es se trouve en r&eacute;sonnance avec la volont&eacute; de permettre l&rsquo;administration de la preuve de la validit&eacute; des r&eacute;sultats scientifiques. La transparence qui sous-tend ainsi la &laquo;&nbsp;fairisation&nbsp;&raquo; des donn&eacute;es permettrait en effet de v&eacute;rifier la validit&eacute; des donn&eacute;es (donn&eacute;es non falsifi&eacute;es, non fabriqu&eacute;es) elles-m&ecirc;mes, mais &eacute;galement de v&eacute;rifier la m&eacute;thode scientifique utilis&eacute;e et ainsi, de r&eacute;pondre aux exigences r&eacute;sultant de l&rsquo;application des principes d&rsquo;int&eacute;grit&eacute; scientifique r&eacute;sultant, au plan europ&eacute;en, du Code de conduite europ&eacute;en pour l&rsquo;int&eacute;grit&eacute; en recherche, et, au plan international de la Convention de Singapour (2010). Ces principes qui orientent les chercheurs dans leurs travaux ainsi que dans leur engagement, sont la fiabilit&eacute;, l&rsquo;honn&ecirc;tet&eacute;, le respect envers les coll&egrave;gues, les participants &agrave; la recherche, la soci&eacute;t&eacute;, les &eacute;cosyst&egrave;mes, l&rsquo;h&eacute;ritage culturel et l&rsquo;environnement et enfin, la responsabilit&eacute; assum&eacute;e pour les activit&eacute;s de recherche, de l&rsquo;id&eacute;e &agrave; la publication, leur gestion et leur organisation, pour la formation, la supervisions et le mentorat, et pour les implications plus g&eacute;n&eacute;rales de la recherche&nbsp;<a href="#sdendnote20sym" name="sdendnote20anc">xx</a>. Le respect de ces principes passe par la n&eacute;cessit&eacute; de fournir, avec les donn&eacute;es, les m&eacute;tadonn&eacute;es qui permettent de contextualiser les donn&eacute;es et de comprendre l&rsquo;environnement et les conditions dans lesquelles elles ont &eacute;t&eacute; collect&eacute;es ou produites&nbsp;<a href="#sdendnote21sym" name="sdendnote21anc">xxi</a>, en pr&eacute;cisant l&rsquo;objectif de la recherche, les conditions de l&rsquo;exp&eacute;rimentation, les hypoth&egrave;ses scientifiques, le protocole suivi, etc.&nbsp;; processus cognitif que certains chercheurs en sciences de l&rsquo;information et de la communication d&eacute;nomment le &laquo;&nbsp;constructivisme num&eacute;rique&nbsp;&raquo; <a href="#sdendnote22sym" name="sdendnote22anc">xxii</a>.</p> <h3>B. Normalisation de l&rsquo;ouverture des donn&eacute;es de la recherche scientifique</h3> <p>Pour pouvoir alimenter l&rsquo;analyse de donn&eacute;es massives, les donn&eacute;es scientifiques doivent pouvoir &ecirc;tre encod&eacute;es selon des formats, protocoles et sch&eacute;mas qui assurent une compatibilit&eacute; et permettent le dialogue entre machines. Or, l&rsquo;une des plus grandes difficult&eacute;s &agrave; laquelle l&rsquo;analyse en big data se trouve confront&eacute;e est l&rsquo;h&eacute;t&eacute;rog&eacute;n&eacute;it&eacute; des donn&eacute;es. Ainsi, afin de les rendre homog&egrave;nes et ainsi d&rsquo;en faciliter la lecture, puis l&rsquo;analyse, la communaut&eacute; scientifique s&rsquo;est mobilis&eacute;e autour de la conception d&rsquo;un standard technique&nbsp;<a href="#sdendnote23sym" name="sdendnote23anc">xxiii</a>. C&rsquo;est ainsi que la norme FAIR fut con&ccedil;ue <a href="#sdendnote24sym" name="sdendnote24anc">xxiv</a>. La norme FAIR exprime le fait que les donn&eacute;es doivent ainsi &ecirc;tre techniquement trouvables, accessibles, interop&eacute;rables et r&eacute;utilisables. Il est int&eacute;ressant, &agrave; cet &eacute;gard, d&rsquo;observer qu&rsquo;un standard technique porte le nom, en forme d&rsquo;acronyme, d&rsquo;une valeur, le fair, dont la traduction renvoie aux notions d&rsquo;&eacute;quit&eacute; et de justice. Le g&eacute;nie provient, &agrave; notre sens, de l&agrave;&nbsp;: la fair attitude (ou parfois utilis&eacute;e en mot-valise la &laquo;&nbsp;fairitude&nbsp;&raquo;) consiste ainsi &agrave; assurer la diffusion et la r&eacute;utilisation des donn&eacute;es de la recherche scientifique, dont on estime qu&rsquo;elles traduisent avec objectivit&eacute; une r&eacute;alit&eacute; observable&nbsp;<a href="#sdendnote25sym" name="sdendnote25anc">xxv</a>. La norme FAIR est ainsi le fruit d&rsquo;une politique d&rsquo;innovation industrielle qu&rsquo;une recommandation de la Commission europ&eacute;enne du 25 avril 2018 r&eacute;sume fort bien&nbsp;en posant le principe selon lequel les r&eacute;sultats de la recherche doivent &ecirc;tre &laquo;&nbsp;aussi ouverts que possible et pas plus ferm&eacute;s que n&eacute;cessaire&nbsp;&raquo; (&laquo;&nbsp;as open as possible, as closed as necessary&nbsp;&raquo;) <a href="#sdendnote26sym" name="sdendnote26anc">xxvi</a>. Elle r&eacute;pond &eacute;galement &agrave; la volont&eacute; de faire dialoguer les machines entre elles&nbsp;: les donn&eacute;es de la recherche pr&eacute;sent&eacute;es sous la forme num&eacute;rique sont ainsi per&ccedil;ues, voire fantasm&eacute;es, comme une lingua franca, langue v&eacute;hiculaire des chercheurs.</p> <p>Pour le juriste, la norme FAIR qui est donc en passe de devenir le standard (ou condition) de fonctionnement du langage scientifique, est un ph&eacute;nom&egrave;ne int&eacute;ressant &agrave; observer sous l&rsquo;angle de la normativit&eacute; de l&rsquo;activit&eacute; scientifique. L&rsquo;adoption de la norme FAIR conditionne en effet le financement des projets de recherche (avec l&rsquo;exigence corr&eacute;lative de fournir un plan de gestion des donn&eacute;es). Ceci n&rsquo;est cependant pas &eacute;tonnant dans le contexte de la recherche scientifique. D&rsquo;une part, l&rsquo;on sait depuis les travaux de L&eacute;on Duguit, et de Emile Durkheim, que l&rsquo;estampe formelle de l&rsquo;Etat n&rsquo;est pas un crit&egrave;re n&eacute;cessaire pour assurer l&rsquo;existence d&rsquo;une norme. La normativit&eacute; infra-l&eacute;gale (usages) est, en outre, tr&egrave;s caract&eacute;ristique de la communaut&eacute; scientifique, dont la particularit&eacute; est pr&eacute;cis&eacute;ment d&rsquo;adopter ses propres r&egrave;gles de structuration et de fonctionnement&nbsp;<a href="#sdendnote27sym" name="sdendnote27anc">xxvii</a>. La norme FAIR s&rsquo;impose-t-elle toutefois v&eacute;ritablement comme une norme infra-l&eacute;gale, c&rsquo;est-&agrave;-dire comme un usage r&eacute;sultant d&rsquo;un consensus de la communaut&eacute; scientifique&nbsp;? La norme FAIR ferait-elle partie de ces valeurs partag&eacute;es par la communaut&eacute; scientifique telles que les avait &eacute;tudi&eacute;es Merton&nbsp;? Rien n&rsquo;est moins s&ucirc;r. D&rsquo;une part, malgr&eacute; l&rsquo;acronyme qui la d&eacute;signe, la norme est clairement le r&eacute;sultat d&rsquo;une politique publique plus g&eacute;n&eacute;rale, ainsi qu&rsquo;on l&rsquo;a montr&eacute; plus haut, dans la mesure o&ugrave; elle est formellement exprim&eacute;e par les pouvoirs publics tant au niveau national qu&rsquo;europ&eacute;en. D&rsquo;autre part, elle trouve son terrain d&rsquo;&eacute;lection dans les sciences de l&rsquo;univers (astronomie, astrophysique) et dans les sciences du vivant (g&eacute;nomique v&eacute;g&eacute;tale, animale, humaine), mais &eacute;galement dans les sciences du langage (linguistique computationnelle), mais pourrait s&rsquo;av&eacute;rer peu adapt&eacute;e &agrave; d&rsquo;autres disciplines, y compris celles travaillant &agrave; partir d&rsquo;analyses quantitatives (histoire, &eacute;conomie, sociologie, etc.). Enfin, l&rsquo;ouverture des donn&eacute;es en mode FAIR suppose la mobilisation d&rsquo;un certain nombre de ressources, essentiellement humaines. L&rsquo;application de ce standard implique en effet une organisation logistique importante, comme de recruter des personnes charg&eacute;es de la gestion des donn&eacute;es, d&rsquo;organiser le stockage et l&rsquo;archivage des donn&eacute;es, de r&eacute;fl&eacute;chir au p&eacute;rim&egrave;tre de leur acc&egrave;s et de leur diffusion &mdash; question relevant de l&rsquo;analyse juridique &mdash;, d&rsquo;organiser leur lisibilit&eacute; scientifique par le travail de conception et d&rsquo;indexation des m&eacute;tadonn&eacute;es&nbsp;<a href="#sdendnote28sym" name="sdendnote28anc">xxviii</a>, etc. L&rsquo;&laquo;&nbsp;ing&eacute;nierie des donn&eacute;es&nbsp;&raquo; qui se met ainsi progressivement en place n&eacute;cessite donc l&rsquo;allocation de budgets cons&eacute;quents.</p> <h2>II. L&rsquo;ouverture des donn&eacute;es de la recherche scientifique et l&rsquo;informatique</h2> <p>Sur un plan technique, la normalisation des donn&eacute;es scientifiques implique la mise en place de proc&eacute;dures informatiques complexes permettant leur lecture, leur compr&eacute;hension et surtout leur articulation avec d&rsquo;autres. La science informatique d&eacute;veloppe ainsi des syst&egrave;mes de pr&eacute;sentation standardis&eacute;e des donn&eacute;es reposant n&eacute;cessairement sur une r&eacute;duction de la polys&eacute;mie (A). La standardisation technique des donn&eacute;es pose &eacute;galement la question de leur qualification juridique&nbsp;: pour &ecirc;tre en mesure de d&eacute;cider si les donn&eacute;es peuvent faire l&rsquo;objet d&rsquo;une diffusion ou d&rsquo;un partage, il y a lieu de savoir &agrave; quelle(s) cat&eacute;gorie(s) juridique(s) elles appartiennent (B).</p> <h3>A. Standardisation scientifique et r&eacute;duction s&eacute;mantique&nbsp;?</h3> <p>La communaut&eacute; scientifique s&rsquo;est structur&eacute;e autour de l&rsquo;id&eacute;e du FAIR, notamment avec la cr&eacute;ation de la Research Data Alliance (RDA). L&rsquo;organisation, qui est un r&eacute;seau international de chercheurs <a href="#sdendnote29sym" name="sdendnote29anc">xxix</a>, propose, de fa&ccedil;on tr&egrave;s op&eacute;rationnelle, de r&eacute;fl&eacute;chir aux protocoles de standardisation des donn&eacute;es. La RDA organise par exemple &eacute;galement une r&eacute;flexion sur les indicateurs permettant de rendre compte du niveau de maturit&eacute; d&rsquo;un mod&egrave;le d&rsquo;ouverture de donn&eacute;es tels qu&rsquo;adopt&eacute;s par certaines communaut&eacute;s et du degr&eacute; d&rsquo;ouverture op&eacute;rationnelle des donn&eacute;es (fairness), ainsi que sur les mod&egrave;les de licence &mdash; plut&ocirc;t des mod&egrave;les de licences libres &mdash; autorisant la r&eacute;utilisation des donn&eacute;es. Les pr&eacute;conisations de la RDA <a href="#sdendnote30sym" name="sdendnote30anc">xxx</a> m&eacute;ritent d&rsquo;&ecirc;tre pr&eacute;sent&eacute;es car elles traduisent en langage technique le sens qu&rsquo;il convient de donner &agrave; la norme FAIR :</p> <p>- pour &ecirc;tre trouvables, les donn&eacute;es doivent &ecirc;tre identifi&eacute;es gr&acirc;ce &agrave; un identifiant unique et permanent, elles doivent &ecirc;tre d&eacute;crites par de nombreuses m&eacute;tadonn&eacute;es qui int&egrave;grent clairement l&rsquo;identifiant des donn&eacute;es, et elles doivent &ecirc;tre index&eacute;es dans une base de donn&eacute;es interrogeable&nbsp;;</p> <p>- pour &ecirc;tre accessibles, les donn&eacute;es doivent pouvoir &ecirc;tre accessibles par un protocole standardis&eacute; de communication qui est libre, ouvert et qui peut ainsi &ecirc;tre universellement impl&eacute;ment&eacute; (id&eacute;e sous-jacente de neutralit&eacute; technologique). Il est &eacute;galement pr&eacute;cis&eacute; que le protocole qui permet d&rsquo;acc&eacute;der aux donn&eacute;es et m&eacute;tadonn&eacute;es peut donner lieu &agrave; une proc&eacute;dure d&rsquo;authentification et d&rsquo;autorisation si n&eacute;cessaire, et enfin que les m&eacute;tadonn&eacute;es doivent pouvoir &ecirc;tre accessibles quand bien m&ecirc;me les donn&eacute;es ne seraient plus disponibles&nbsp;;</p> <p>- pour &ecirc;tre interop&eacute;rables, les donn&eacute;es doivent &ecirc;tre pr&eacute;sent&eacute;es selon un langage compatible. Ainsi, le format des donn&eacute;es doit &ecirc;tre suffisamment g&eacute;n&eacute;ral pour en permettre le partage, les ontologies et le vocabulaire utilis&eacute; doivent suivre les principes FAIR et les donn&eacute;es ou m&eacute;tadonn&eacute;es doivent inclure des r&eacute;f&eacute;rences qualifi&eacute;es &agrave; d&rsquo;autres donn&eacute;es ou m&eacute;tadonn&eacute;es&nbsp;;</p> <p>- enfin, pour &ecirc;tre r&eacute;utilisables, les donn&eacute;es doivent &ecirc;tre d&eacute;crites de fa&ccedil;on pr&eacute;cise et exacte gr&acirc;ce &agrave; une pluralit&eacute; de caract&eacute;ristiques et d&rsquo;attributs, qu&rsquo;elles soient accompagn&eacute;es d&rsquo;une licence d&rsquo;utilisation claire et accessible, que leur provenance soit pr&eacute;sent&eacute;e de fa&ccedil;on d&eacute;taill&eacute;e et enfin, que les standards de r&eacute;utilisation choisis correspondent de pr&eacute;f&eacute;rence &agrave; ceux utilis&eacute;s par la communaut&eacute; scientifique en question. Le d&eacute;tail technique des principes FAIR indique clairement comment les donn&eacute;es font et feront de plus en plus l&rsquo;objet d&rsquo;une standardisation technique.</p> <p>Si l&rsquo;objectif assign&eacute; est aujourd&rsquo;hui de mettre en &oelig;uvre le partage et la diffusion des donn&eacute;es, il faut que l&rsquo;acquisition et la production de donn&eacute;es soient d&egrave;s le d&eacute;part conditionn&eacute;es par celui-ci. C&rsquo;est d&rsquo;ailleurs ce qui est explicitement exig&eacute;&nbsp;: pour que les donn&eacute;es soient accessibles et r&eacute;utilisables, il faut qu&rsquo;elles soient d&rsquo;embl&eacute;e, c&rsquo;est-&agrave;-dire lors de leur collecte, conditionn&eacute;es selon les pr&eacute;conisations techniques mentionn&eacute;es plus haut, et en particulier qu&rsquo;elles soient interop&eacute;rables&nbsp;<a href="#sdendnote31sym" name="sdendnote31anc">xxxi</a>. Le partage des connaissances suppose ainsi la mise au point d&rsquo;ontologies qui soient conceptuelles, normatives, coh&eacute;rentes, partageables et r&eacute;utilisables. Mark Musen, professeur &agrave; l&rsquo;Universit&eacute; de Stanford et sp&eacute;cialiste des questions d&rsquo;informatique biom&eacute;dicale, insiste &eacute;galement sur la n&eacute;cessit&eacute;, dans l&rsquo;activit&eacute; d&rsquo;ing&eacute;nierie des connaissances, de standardiser les ontologies pr&eacute;sidant &agrave; l&rsquo;indexation des donn&eacute;es, mais aussi des m&eacute;tadonn&eacute;es. Avant de conclure que &laquo;&nbsp;le probl&egrave;me du big data est un probl&egrave;me s&eacute;mantique&nbsp;&raquo; <a href="#sdendnote32sym" name="sdendnote32anc">xxxii</a>, il pr&eacute;conise ainsi de fournir les d&eacute;finitions retenues pour les termes figurant dans les ontologies. De m&ecirc;me, Pierre Catala constatait, &agrave; propos du vocabulaire et de la polys&eacute;mie des mots du droit par rapport au langage commun, ou de la polys&eacute;mie des mots du droit tout court, la n&eacute;cessit&eacute; de &laquo;&nbsp;r&eacute;duire le champ s&eacute;mantique pour &eacute;liminer la polys&eacute;mie&nbsp;&raquo; <a href="#sdendnote33sym" name="sdendnote33anc">xxxiii</a>. Le croisement disciplinaire par le prisme de l&rsquo;informatique impose-t-elle la r&eacute;duction du champ s&eacute;mantique&nbsp;? Autre question plus vaste que l&rsquo;on peut se poser&nbsp;: la standardisation technique impliquera-t-elle &agrave; terme une standardisation scientifique&nbsp;? L&rsquo;administration et la gestion des donn&eacute;es de la recherche scientifique dans l&rsquo;optique de leur ouverture et donc de leur croisement interdisciplinaire, suppose en tout &eacute;tat de cause qu&rsquo;un langage commun soit adopt&eacute;, ou &agrave; tout le moins, qu&rsquo;un socle commun de d&eacute;finitions, lui-m&ecirc;me &eacute;volutif, soit &eacute;tabli et fourni avec les donn&eacute;es.</p> <h3>B. Bonnes pratiques et qualification juridique</h3> <p>La mise en application de ces &laquo;&nbsp;bonnes pratiques&nbsp;&raquo; suppose, pour &ecirc;tre men&eacute;e &agrave; bien, que les donn&eacute;es soient pr&eacute;alablement qualifi&eacute;es au plan juridique. Il nous semble en effet que l&rsquo;ouverture des donn&eacute;es ne peut &ecirc;tre mise en &oelig;uvre sans que certaines r&egrave;gles ne soient observ&eacute;es. Toutes les donn&eacute;es ne peuvent donner lieu &agrave; une diffusion ouverte, en particulier lorsqu&rsquo;elles sont couvertes par un secret. Et m&ecirc;me &agrave; supposer qu&rsquo;elles soient juridiquement diffusables, la diffusion des donn&eacute;es implique que soient respect&eacute;es un certain nombre de r&egrave;gles, notamment celles applicables en mati&egrave;re de donn&eacute;es personnelles (Loi Informatique et Libert&eacute;s). Ainsi en est-il, par exemple, des donn&eacute;es de sant&eacute; dont l&rsquo;ouverture a &eacute;t&eacute; organis&eacute;e par la loi n&deg; 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre syst&egrave;me de sant&eacute;&nbsp;<a href="#sdendnote34sym" name="sdendnote34anc">xxxiv</a>.&nbsp;Afin que ces donn&eacute;s puissent donner lieu &agrave; une r&eacute;utilisation conforme &agrave; la loi, des protocoles d&rsquo;anonymisation, qu&rsquo;on appelle des m&eacute;thodologies de r&eacute;f&eacute;rence, ont &eacute;t&eacute; mis en place en collaboration avec la CNIL. Ces protocoles ont pour effet d&rsquo;int&eacute;grer la norme dans la technique elle-m&ecirc;me, c&rsquo;est-&agrave;-dire d&rsquo;utiliser la technique pour faire respecter la norme. Dans un domaine diff&eacute;rent, l&rsquo;installation des Digital Right Management sur les &oelig;uvres de l&rsquo;esprit (&oelig;uvres musicales, audiovisuelles, logicielles, jeux-vid&eacute;os) a &eacute;t&eacute;, par exemple, une fa&ccedil;on innovante d&rsquo;emp&ecirc;cher la circulation gratuite des &oelig;uvres et de faire respecter le droit d&rsquo;auteur. C&rsquo;est ce que l&rsquo;on pourrait appeler l&rsquo;ethic by design. La technique informatique est en mesure, gr&acirc;ce &agrave; l&rsquo;ensemble des codes qu&rsquo;elle utilise, de proposer un syst&egrave;me variable d&rsquo;acc&egrave;s ou, au contraire, de verrouillage de l&rsquo;information.</p> <p>La qualification juridique des donn&eacute;es est un exercice qui ne se laisse cependant pas enfermer dans une binarit&eacute;. Si l&rsquo;op&eacute;ration juridique qui consiste &agrave; affirmer que tel ou tel jeu de donn&eacute;es renferme des donn&eacute;es personnelles, par exemple, doit aboutir &agrave; une qualification d&eacute;finitive, elle passe n&eacute;anmoins par un processus d&rsquo;appr&eacute;ciation des faits parfois d&eacute;licat. Cette op&eacute;ration de qualification, qui permet de rattacher un objet &agrave; telle ou telle cat&eacute;gorie d&rsquo;objets et donc &agrave; telle ou telle cat&eacute;gorie de r&egrave;gles, ne peut en effet &ecirc;tre le r&eacute;sultat que d&rsquo;une analyse casuistique. Le traitement informatique des donn&eacute;es de la recherche scientifique ne peut ainsi &eacute;luder la phase de qualification juridique qui permet ensuite de d&eacute;cider du sort de celles-ci. Ainsi, de fa&ccedil;on tout &agrave; fait concr&egrave;te, les donn&eacute;es, objets du traitement, seront-elles qualifiables de donn&eacute;es personnelles ou non personnelles, de donn&eacute;es publiques ou de donn&eacute;es priv&eacute;es, de donn&eacute;es mixtes (si elles sont produites dans le cadre de partenariats public-priv&eacute; et, si tel est le cas, il conviendra alors de savoir quel sort leur r&eacute;serve le contrat de partenariat), de donn&eacute;es confidentielles ou non, etc.&nbsp;? La &laquo;&nbsp;fairisation&nbsp;&raquo; des donn&eacute;es dans l&rsquo;optique de leur ouverture ne peut donc faire l&rsquo;&eacute;conomie d&rsquo;un travail pr&eacute;alable de qualification juridique qui peut, dans certains cas, s&rsquo;av&eacute;rer cons&eacute;quent. La mise en &oelig;uvre d&rsquo;une politique de gestion des donn&eacute;es de la recherche implique donc qu&rsquo;un processus, pas toujours simple, de travail de qualification juridique soit mis en place&nbsp;; processus dont la notion de &laquo;&nbsp;bonnes pratiques&nbsp;&raquo; peine &agrave; rendre compte. Ce n&rsquo;est pas parce que l&rsquo;on s&rsquo;engage &agrave; respecter la loi que l&rsquo;on r&eacute;pond &agrave; la question de la qualification juridique des faits. Si la notion de &laquo;&nbsp;bonnes pratiques&nbsp;&raquo; renvoie &agrave; l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;une volont&eacute; de bien faire au regard de la loi ou d&rsquo;une norme, elle laisse toutefois en suspens la question pratique de la mise en &oelig;uvre concr&egrave;te. Cette question peut &ecirc;tre simplement exprim&eacute;e comme suit&nbsp;: &laquo;&nbsp;telle r&egrave;gle s&rsquo;applique-t-elle &agrave; tel fait&nbsp;?&nbsp;&raquo;, supposant alors de comprendre et de caract&eacute;riser le fait lui-m&ecirc;me. L&rsquo;op&eacute;ration de qualification juridique, et le raisonnement qui en r&eacute;sulte, permet ainsi d&rsquo;ins&eacute;rer le fait dans le droit dans le dessin de le mener &agrave; la r&egrave;gle. Or, l&rsquo;axiome sur lequel la politique de science ouverte est fond&eacute;e, et qui rappelons-le est contenu dans la formule &laquo;&nbsp;as open as possible, as closed as necessary&nbsp;&raquo;, contient un renvoi implicite mais tr&egrave;s clair &agrave; la r&egrave;gle de droit qui, seule, peut dire ce qui est possible et ce qui est n&eacute;cessaire. L&rsquo;axiome pose cependant, et c&rsquo;est l&agrave; son principal int&eacute;r&ecirc;t, une r&egrave;gle conflictuelle hi&eacute;rarchisante&nbsp;: la libert&eacute; doit &ecirc;tre le principe, l&rsquo;interdiction doit demeurer l&rsquo;exception. Si l&rsquo;on prend l&rsquo;exemple du secret d&rsquo;affaires, il y a lieu, pour savoir si un jeu de donn&eacute;es peut entrer dans le p&eacute;rim&egrave;tre de l&rsquo;obligation de diffusion, de savoir si le jeu de donn&eacute;es est couvert par un secret. A suivre les dispositions l&eacute;gales sur le secret d&rsquo;affaires (art. L. 151-1 s. C. com.), l&rsquo;information n&rsquo;est consid&eacute;r&eacute;e comme confidentielle qu&rsquo;&agrave; une triple condition&nbsp;: l&rsquo;information ne doit pas &ecirc;tre connue ou ais&eacute;ment accessible pour les personnes famili&egrave;res de ce type d&rsquo;informations en raison de leur secteur d&rsquo;activit&eacute;, elle doit rev&ecirc;tir une valeur commerciale effective ou potentielle du fait de son caract&egrave;re secret, et elle doit avoir fait l&rsquo;objet de mesures de protection raisonnables, compte tenu des circonstances, pour en conserver le caract&egrave;re secret. Ainsi, le fait que le principe du secret soit pr&eacute;vu dans le contrat ne suffit pas toujours&hellip; Autrement dit, la connaissance du caract&egrave;re n&eacute;cessaire de la non diffusion des donn&eacute;es scientifiques ne peut r&eacute;sulter que de l&rsquo;appr&eacute;ciation des circonstances de la mise en place du secret. D&rsquo;autres exemples pourraient &ecirc;tre donn&eacute;s &agrave; l&rsquo;aune de l&rsquo;application des droits de propri&eacute;t&eacute; intellectuelle.</p> <h2>Conclusion</h2> <p>L&rsquo;int&eacute;gration de la norme dans le processus de traitement informatique de l&rsquo;information rel&egrave;ve &agrave; notre sens de la gageure si elle &eacute;tait r&eacute;alis&eacute;e sans tenir compte de d&eacute;cisions produites en amont par les personnes charg&eacute;es de faire appliquer la loi (juges ou autorit&eacute;s de r&eacute;gulation), mais aussi par toutes celles qui l&rsquo;appliquent au quotidien en se fondant sur la connaissance qu&rsquo;elles ont de la r&egrave;gle de droit (juristes). Une ing&eacute;nierie juridique para&icirc;t donc dans ce domaine, comme dans d&rsquo;autres, in&eacute;luctable si l&rsquo;on veut int&eacute;grer la norme &agrave; la technique et ainsi b&eacute;n&eacute;ficier des avantages offerts par la diffusion des donn&eacute;es de la recherche scientifique publique. Il ne s&rsquo;agit pas de dire que le raisonnement juridique humain ne soit pas substituable, ni qu&rsquo;&agrave; terme l&rsquo;analyse des donn&eacute;es en masse ne permette pas de mod&eacute;liser les d&eacute;cisions issues de ces processus de qualification, mais pour l&rsquo;heure, ce travail ne peut se r&eacute;sumer ni &agrave; des bonnes intentions, ni &agrave; des raisonnements binaires. C&rsquo;est ce que nous enseignait d&eacute;j&agrave; Pierre Catala &agrave; l&rsquo;&eacute;poque de ses travaux de recherche. Par ailleurs, s&rsquo;il est absolument n&eacute;cessaire et utile, l&rsquo;&eacute;nonc&eacute; de la politique g&eacute;n&eacute;rale de science ouverte ne saurait se suffire &agrave; lui-m&ecirc;me. La diffusion des connaissances, ici des donn&eacute;es, n&eacute;cessite que soient mis en &oelig;uvre des mesures importantes d&rsquo;accompagnement des chercheurs, leur permettant non seulement de savoir &agrave; quel r&eacute;gime juridique sont soumises leurs donn&eacute;es, mais &eacute;galement de choisir la voie la plus appropri&eacute;e de diffusion et/ou d&rsquo;exploitation pour les donn&eacute;es qu&rsquo;ils ont contribu&eacute; &agrave; produire.</p> <hr /> <div id="sdendnote1"> <p><a href="#sdendnote1anc" name="sdendnote1sym">i</a> P. Catala, Le droit &agrave; l&rsquo;&eacute;preuve du num&eacute;rique. Jus ex Machina, PUF, 1998, p. 1. En 1967, il avait fond&eacute; l&rsquo;Institut de Recherche et d&rsquo;Etude pour le Traitement de l&rsquo;information juridique (IRETIJ).</p> </div> <div id="sdendnote2"> <p><a href="#sdendnote2anc" name="sdendnote2sym">ii</a> Op. cit., pp. 8-9.</p> </div> <div id="sdendnote3"> <p><a href="#sdendnote3anc" name="sdendnote3sym">iii</a> Op. cit., p. 51.</p> </div> <div id="sdendnote4"> <p><a href="#sdendnote4anc" name="sdendnote4sym">iv</a> Ainsi par exemple de la soci&eacute;t&eacute; Lex Machina qui op&egrave;re dans le domaine de la propri&eacute;t&eacute; intellectuelle et qui r&eacute;sulte d&rsquo;un programme de recherche lanc&eacute; par l&rsquo;Universit&eacute; de Stanford en 2008&nbsp; ou en France Doctrine.fr.</p> </div> <div id="sdendnote5"> <p><a href="#sdendnote5anc" name="sdendnote5sym">v</a> A l&rsquo;heure o&ugrave; s&rsquo;&eacute;crivent ces lignes, les d&eacute;crets d&rsquo;application de la loi du 7 octobre 2016 (JORF 8 oct. 2016) n&rsquo;ayant pas &eacute;t&eacute; pris, le gouvernement r&eacute;fl&eacute;chit encore au moyen technique le plus s&ucirc;r d&rsquo;anonymiser les d&eacute;cisions de mani&egrave;re &agrave; emp&ecirc;cher le r&eacute;-identification des personnes. V. aussi, Rapport Cadiet, &laquo;&nbsp;L&rsquo;open data des d&eacute;cisions de justice&nbsp;&raquo;, Mission d&rsquo;&eacute;tude et de pr&eacute;figuration sur l&rsquo;ouverture au public des d&eacute;cisions de justice, Rapport &agrave; Madame la garde des Sceaux, ministre de la Justice, nov. 2017&nbsp;; D.&nbsp;2018, p.&nbsp;232, obs. L. Cadiet&nbsp;et entretiens in JCP&nbsp;G 2018, 290&nbsp;; JCP&nbsp;G 2018, 282, obs. N. Fricero&nbsp;; JCP&nbsp;G 2018, 1096, obs. B. Mathis.</p> </div> <div id="sdendnote6"> <p><a href="#sdendnote6anc" name="sdendnote6sym">vi</a> Comme des formules m&eacute;dicales approuv&eacute;es par exemple (codex).</p> </div> <div id="sdendnote7"> <p><a href="#sdendnote7anc" name="sdendnote7sym">vii</a> C&rsquo;est la d&eacute;finition retenue par l&rsquo;Enrichissement du vocabulaire de l&#39;informatique, Bulletin des biblioth&egrave;ques de France (BBF), 1982, n&deg;&nbsp;6, p. 355-358. Disponible en ligne : http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-1982-06-0355-009.</p> </div> <div id="sdendnote8"> <p><a href="#sdendnote8anc" name="sdendnote8sym">viii</a> Commission g&eacute;n&eacute;rale de terminologie et de n&eacute;ologie, Vocabulaire de l&rsquo;informatique et du droit, Avis, JORF 3 mai 2014.</p> </div> <div id="sdendnote9"> <p><a href="#sdendnote9anc" name="sdendnote9sym">ix</a> Il s&rsquo;agit ici de lutter contre les tentatives de monopolisation des jeux de donn&eacute;es accompagnant les publications scientifiques par les &eacute;diteurs. Cette politique &eacute;ditoriale avait &eacute;t&eacute; d&eacute;nonc&eacute;e lors des d&eacute;clarations des &laquo;&nbsp;3 B&nbsp;&raquo; (Berlin, Bethesda, Budapest) au d&eacute;but des ann&eacute;es 2000.</p> </div> <div id="sdendnote10"> <p><a href="#sdendnote10anc" name="sdendnote10sym">x</a> V. le site de l&rsquo;&Eacute;cole nationale sup&eacute;rieure des sciences de l&rsquo;information et des biblioth&egrave;ques&nbsp;: www.enssib.fr.</p> </div> <div id="sdendnote11"> <p><a href="#sdendnote11anc" name="sdendnote11sym">xi</a> Initiative de Budapest pour l&rsquo;acc&egrave;s ouvert, 14 f&eacute;vr. 2002.</p> </div> <div id="sdendnote12"> <p><a href="#sdendnote12anc" name="sdendnote12sym">xii</a> D&eacute;claration de Bethesda pour l&rsquo;&eacute;dition en libre acc&egrave;s (recherche biom&eacute;dicale), 11 avr. 2003.</p> </div> <div id="sdendnote13"> <p><a href="#sdendnote13anc" name="sdendnote13sym">xiii</a> D&eacute;claration de Berlin sur le libre acc&egrave;s &agrave; la connaissance en sciences exactes, Sciences de la vie, Sciences humaines et sociales, 22 oct. 2003.</p> </div> <div id="sdendnote14"> <p><a href="#sdendnote14anc" name="sdendnote14sym">xiv</a> A. Robin, &laquo;&nbsp;Cr&eacute;ations immat&eacute;rielles et technologies num&eacute;riques&nbsp;: la recherche en mode open science&nbsp;&raquo;, Propr. intell., n&deg;48, juill. 2013, pp. 260-270.</p> </div> <div id="sdendnote15"> <p><a href="#sdendnote15anc" name="sdendnote15sym">xv</a> Depuis l&rsquo;adoption de la loi du 22 juillet 2013, JORF 23 juill. 2013.</p> </div> <div id="sdendnote16"> <p><a href="#sdendnote16anc" name="sdendnote16sym">xvi</a> V. &eacute;gal. Recommandation de la Commission europ&eacute;enne, 17 juill. 2012 relative &agrave; l&rsquo;acc&egrave;s aux informations scientifiques et &agrave; leur conservation, C(2012)4890 final.</p> </div> <div id="sdendnote17"> <p><a href="#sdendnote17anc" name="sdendnote17sym">xvii</a> Pr&eacute;c.</p> </div> <div id="sdendnote18"> <p><a href="#sdendnote18anc" name="sdendnote18sym">xviii</a> Les &eacute;tablissements de recherche sont rest&eacute;s longtemps en dehors de l&rsquo;application du CRPA, du fait de l&rsquo;exception dont ils b&eacute;n&eacute;ficiaient en particulier quant au principe de r&eacute;utilisation des donn&eacute;es. Cette exception a &eacute;t&eacute; retir&eacute;e par la loi n&deg;&nbsp;2015-1779 du 28&nbsp;d&eacute;cembre 2015, dite &laquo;&nbsp;loi Valter&nbsp;&raquo;, relative &agrave; la gratuit&eacute; et aux modalit&eacute;s de la r&eacute;utilisation des informations du secteur public (JORF, 29&nbsp;d&eacute;c. 2015).</p> </div> <div id="sdendnote19"> <p><a href="#sdendnote19anc" name="sdendnote19sym">xix</a> A. Robin, &laquo;&nbsp;Les donn&eacute;es scientifiques au prisme du dispositif open data&nbsp;&raquo;, Comm. com. &eacute;lectr., sept. 2017, &eacute;tude 14, pp. 7-14.</p> </div> <div id="sdendnote20"> <p><a href="#sdendnote20anc" name="sdendnote20sym">xx</a> Code de conduite europ&eacute;en pour l&rsquo;int&eacute;grit&eacute; en recherche, All European Academies (ALLEA), Berlin, 2018, www.allea.org.</p> </div> <div id="sdendnote21"> <p><a href="#sdendnote21anc" name="sdendnote21sym">xxi</a> La m&eacute;tadonn&eacute;e est une donn&eacute;e &agrave; propos d&rsquo;un ensemble signifiant de donn&eacute;es. Il s&rsquo;agit une information structur&eacute;e qui d&eacute;crit, explique, localise la ressource et en facilite la recherche, l&rsquo;usage et la gestion, A. Westeel et T. Claerr (sous la dir.), Num&eacute;riser et mettre en ligne, Presses de l&rsquo;Enssib, 2010, n&deg; 19, http://books.openedition.org/pressesenssib/414.</p> </div> <div id="sdendnote22"> <p><a href="#sdendnote22anc" name="sdendnote22sym">xxii</a> L. Verlaet, &laquo;&nbsp;La deuxi&egrave;me r&eacute;volution des syst&egrave;mes d&rsquo;information&nbsp;: vers le constructivisme num&eacute;rique&nbsp;&raquo;, Herm&egrave;s La Revue, vol. 2, n&deg; 71, p. 249-254.</p> </div> <div id="sdendnote23"> <p><a href="#sdendnote23anc" name="sdendnote23sym">xxiii</a> De nombreux standards techniques sont con&ccedil;us dans d&rsquo;autres domaines, ou par secteurs. Ainsi par exemple de la description des donn&eacute;es g&eacute;ographiques qui est soumise &agrave; la norme ISO 19115 (2003), d&eacute;clin&eacute;e en 2007 pour donner la norme ISO 19139, compatible XML.</p> </div> <div id="sdendnote24"> <p><a href="#sdendnote24anc" name="sdendnote24sym">xxiv</a> Findable, accessible, interoperable, reusable.</p> </div> <div id="sdendnote25"> <p><a href="#sdendnote25anc" name="sdendnote25sym">xxv</a> Puisque par hypoth&egrave;se, elles &eacute;t&eacute; collect&eacute;es ou produites selon une m&eacute;thode scientifique rigoureuse.</p> </div> <div id="sdendnote26"> <p><a href="#sdendnote26anc" name="sdendnote26sym">xxvi</a> Recommandation de la Commission europ&eacute;enne du 25 avril 2018&nbsp;(C(2018) 2375 final), n&deg; 3&nbsp;: &laquo;&nbsp;research data that results from publicy funded research becomes and stays findable, accessible, interoperable and re-usable (&laquo;&nbsp;FAIR principles&nbsp;&raquo;) within a secure and trusted envrironment, through digital infrastructures (including those federated winthin the European Open science Cloud (EOSC), where relevant), unless this is not possible or is incompatible with the further exploitation of the research resultts (&laquo;&nbsp;as open as possible, as closed as necessary&nbsp;&raquo;). This could be for reasons, in particular, of privacy, trade secrets, national security, legitimate commercial interests and to intellectual property rights of third parties. Any data, know how and/or information whatever its form or nature which is held by private parties in a joint public/private partnership prior to the research action should not be affected by theses policies or national action plans&nbsp;&raquo;.</p> </div> <div id="sdendnote27"> <p><a href="#sdendnote27anc" name="sdendnote27sym">xxvii</a> R. Encinas de Munagorri, &laquo;&nbsp;La communaut&eacute; scientifique est-elle un ordre juridique&nbsp;?&nbsp;&raquo;, RTD civ. 1998, p. 247.</p> </div> <div id="sdendnote28"> <p><a href="#sdendnote28anc" name="sdendnote28sym">xxviii</a> L&rsquo;id&eacute;al est de pouvoir utiliser un standard commun pour d&eacute;crire les donn&eacute;es. Le sch&eacute;ma g&eacute;n&eacute;ral Dublin Core a ainsi &eacute;t&eacute; con&ccedil;u pour remplir cette fonction, v. A. Westeel et T. Claerr (sous la dir.), op. cit.</p> </div> <div id="sdendnote29"> <p><a href="#sdendnote29anc" name="sdendnote29sym">xxix</a> L&rsquo;alliance compte aujourd&rsquo;hui 8 418 membres &agrave; travers le monde.</p> </div> <div id="sdendnote30"> <p><a href="#sdendnote30anc" name="sdendnote30sym">xxx</a> https://www.rd-alliance.org/system/files/documents/20190603_FAIR_WG_slides_v0.06_0.pdf. Il y a d&rsquo;autres r&eacute;seaux qui se mobilisent et proposent les protocoles et principes de &laquo;&nbsp;fairisation&nbsp;&raquo; des donn&eacute;es, comme GoFair ou Fairsharingdata, etc.</p> </div> <div id="sdendnote31"> <p><a href="#sdendnote31anc" name="sdendnote31sym">xxxi</a> L&rsquo;interop&eacute;rabilit&eacute; peut &ecirc;tre d&eacute;finie comme la capacit&eacute; que poss&egrave;de un produit ou un syst&egrave;me, dont les interfaces sont int&eacute;gralement connues, &agrave; fonctionner avec d&rsquo;autres produits ou syst&egrave;mes existants ou futurs et ce, sans restriction d&rsquo;acc&egrave;s ou de mise en &oelig;uvre, v. site de l&rsquo;AFUL.</p> </div> <div id="sdendnote32"> <p><a href="#sdendnote32anc" name="sdendnote32sym">xxxii</a> Conf&eacute;rence donn&eacute;e &agrave; l&rsquo;Universit&eacute; de Montpellier, 29 mai 2019 (LIRMM).</p> </div> <div id="sdendnote33"> <p><a href="#sdendnote33anc" name="sdendnote33sym">xxxiii</a> Op. cit., p. 26.</p> </div> <div id="sdendnote34"> <p><a href="#sdendnote34anc" name="sdendnote34sym">xxxiv</a> JORF, 27 janv. 2016.</p> </div>