<p>Mettre l&rsquo;accent sur la dimension politique, c&rsquo;est oublier les dimensions &eacute;conomique, sociale,&nbsp;culturelle, pourtant pleinement constitutives des &eacute;v&eacute;nements de Mai 68. Ce tropisme participe bien s&ucirc;r de l&rsquo;oubli du monde et du pays&nbsp;: ce qui compte, c&rsquo;est Paris, et Paris c&rsquo;est le politique. C&rsquo;est l&rsquo;un des probl&egrave;mes de l&rsquo;uchronie, qui p&egrave;se lourdement sur sa production et explique s&ucirc;rement le scepticisme de nombre d&rsquo;historiens&nbsp;: dans une France o&ugrave; l&rsquo;&eacute;cole des Annales a profond&eacute;ment marqu&eacute; le paysage historiographique, une histoire qui oublie l&rsquo;&eacute;conomique et le social au profit du seul politique ne p&egrave;se pas lourd. Cette coupure entre histoire &eacute;conomique et uchronie est d&rsquo;autant plus curieuse que Robert Fogel a &eacute;t&eacute; l&rsquo;un des premiers &agrave; souligner l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t de la d&eacute;marche contrefactuelle d&egrave;s lors qu&rsquo;elle est crois&eacute;e &agrave; une approche &eacute;conom&eacute;trique.</p>