<p style="margin-bottom: 14px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Par &Eacute;ric LUCY, Centre d&rsquo;Action de Recherche Appliqu&eacute; au Travail Social IRTS Nouvelle-Aquitaine</span></span></span></i></span></span></span></p> <p style="margin-bottom: 14px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Les corollaires de la panique sanitaire<i> </i>observ&eacute;s durant la premi&egrave;re phase de la pand&eacute;mie se manifest&egrave;rent sous la forme de jugements moraux formul&eacute;s par tout un chacun. Ces jugements impliquant syst&eacute;matiquement l&rsquo;&Eacute;tat traduisirent brutalement des points de vue sur les in&eacute;galit&eacute;s. Depuis, ils sont devenus les figures des angoisses relatives &agrave; l&rsquo;absence de v&eacute;rit&eacute; absolue quant aux destin&eacute;es du virus comme aux incertitudes sur l&rsquo;efficience des r&eacute;ponses sanitaires. Concernant le registre r&eacute;actif li&eacute; aux d&eacute;cisions d&rsquo;&Eacute;tat, le premier &eacute;cueil releva de notre difficult&eacute; &agrave; s&rsquo;&eacute;manciper des vestiges religieux d&rsquo;une panique sanitaire attach&eacute;e &agrave; une morale qui nous aurait jet&eacute; dans la panique comme cons&eacute;quence puis comme sympt&ocirc;mes. Nous sommes ainsi mis en demeure d&rsquo;entendre qu&rsquo;il n&rsquo;existe pas de v&eacute;rit&eacute; dans une pens&eacute;e pure qu&rsquo;un &Eacute;tat serait cens&eacute; garantir. L&rsquo;activit&eacute; morale &eacute;tant avant tout une activit&eacute; critique nous pouvons ainsi parler de <i>panique morale</i>. Si notre analyse vise &agrave; distinguer les valeurs de cette panique &agrave; l&rsquo;aune des faits observ&eacute;s, consid&eacute;rer le destin du malaise structurel de la civilisation en suivant Stanley Cohen<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">[1]</span></span></span></span></span></span></a> sur la base des quatre crit&egrave;res qui caract&eacute;risent selon lui les paniques morales, c&rsquo;est-&agrave;-dire la disproportion des faits, leurs amplifications par corr&eacute;lations, des pr&eacute;dictions d&rsquo;afflictions puis la cristallisation et la condensation des st&eacute;r&eacute;otypes sociaux, c&rsquo;est aussi se donner la possibilit&eacute; de prolonger la valeur heuristique de la notion de <i>panique morale</i> en allant plus loin que l&rsquo;&eacute;tude des structures objectives des effets de la pand&eacute;mie. Il s&rsquo;agit, avec la th&eacute;orie des <i>champs</i> de Pierre Bourdieu, d&rsquo;&eacute;tudier les structures incorpor&eacute;es constitutives des jugements moraux dans lesquels l&rsquo;&Eacute;tat est mis en exergue. Cette perspective ne consiste pas &agrave; chercher le sens de ces jugements dans les raisons de l&rsquo;agent mais dans les processus qui les fabriquent. De m&ecirc;me, s&rsquo;il y a un int&eacute;r&ecirc;t &agrave; comprendre les objets sociaux, il est essentiellement li&eacute; aux diff&eacute;rences qui les s&eacute;parent. C&rsquo;est pourquoi, nous &eacute;tudions ce que la <i>panique morale</i> rapport&eacute;e &agrave; la pand&eacute;mie a produit comme diff&eacute;rences puisqu&rsquo;elle a accentu&eacute; et mis en exergue un certain nombre d&rsquo;in&eacute;galit&eacute;s de conditions et de dominations l&eacute;gitimes. La rigueur heuristique suppose cependant de ne pas ignorer la dimension impensable de l&rsquo;objet &Eacute;tat puisqu&rsquo;il nous constitue. Le parti pris consiste donc &agrave; ne pas consid&eacute;rer l&rsquo;&Eacute;tat mais les processus d&rsquo;&Eacute;tat en tant que partie prenante de la <i>panique morale</i> et non comme l&rsquo;unique cause de sa production puisqu&rsquo;en tant qu&rsquo;effet de la panique, c&rsquo;est aussi par cette derni&egrave;re que l&rsquo;&Eacute;tat, avec les r&eacute;ponses qu&rsquo;il produit, se construit. La question de l&rsquo;&Eacute;tat est de la sorte &agrave; entendre selon deux perspectives : d&rsquo;une part comme appareil bureaucratique de gestion, d&rsquo;autre part comme autorit&eacute; faisant fonctionner cet appareil charg&eacute; de l&eacute;gitimer les visions officielles produites par la bureaucratie qui en retour l&eacute;gitime son autorit&eacute;. Avec la notion de &laquo;&nbsp;<i>champ en tant que jeu structur&eacute; de mani&egrave;re souple et peu formalis&eacute; </i>[l&rsquo;&Eacute;tat] <i>n</i>&rsquo;<i>est pas un appareil ob&eacute;issant &agrave; la logique quasi m&eacute;canique d</i>&rsquo;<i>une discipline capable de convertir toute action en simple ex&eacute;cution, limite jamais atteinte, m&ecirc;me dans les &quot;institutions totales&quot;&nbsp;</i>&raquo;. Quant aux jugements incorpor&eacute;s &agrave; l&rsquo;origine de la construction des pratiques de la <i>panique morale</i>, ils sont caract&eacute;ris&eacute;s par la place que l&rsquo;agent occupe et les dispositions permanentes acquises dans son champ social, c&rsquo;est-&agrave;-dire des sch&egrave;mes de perceptions et d&rsquo;actions fonctionnant comme un principe g&eacute;n&eacute;rateur syst&eacute;matique et reconnus dans le <i>champ</i> comme un <i>capital</i>. Selon la formule de Pierre Bourdieu rapportant les pratiques sociales &agrave; la notion d&rsquo;<i>habitus</i>, il est possible de comprendre le sens g&eacute;n&eacute;ral et le fonctionnement des pratiques paniques des jugements moraux de la mani&egrave;re suivante : &laquo;&nbsp;<i>(disposition + capital) &times; champ = habitus&nbsp;</i>&raquo; ou pratiques sociales. De la sorte, en suivant l&rsquo;homologie des pratiques critiques selon leurs paniques sp&eacute;cifiques, nous pouvons distinguer les processus r&eacute;v&eacute;lateurs des in&eacute;galit&eacute;s des r&eacute;ponses sanitaires.&nbsp;</span></span></span></span></span></span></p> <h1 align="center" style="text-align: center; margin-bottom: 14px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:13.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Le point de vue moral comme officiel</span></span></span></span></span></span></h1> <p style="margin-bottom: 14px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Nous pouvons consid&eacute;rer que le &laquo;&nbsp;<i>nous sommes en guerre&nbsp;</i>&raquo; inaugural fut le point de d&eacute;part de l&rsquo;officialisation du temps panique et du point moral. Le lundi 16 mars 2020 en &eacute;non&ccedil;ant &agrave; six reprises cette proposition martiale dans son allocution de vingt minutes, le pr&eacute;sident de la France officialisait le point de d&eacute;part d&rsquo;une urgence sanitaire &laquo;&nbsp;<i>contre le mal</i>&nbsp;&raquo;. Elle avait &laquo;&nbsp;<i>un seul objectif : ralentir la progression du virus&nbsp;</i>&raquo;, et son <i>ka&iuml;ros</i> moral se concr&eacute;tisa dans l&rsquo;&eacute;nonciation suivante : &laquo;&nbsp;<i>si vous voulez nous aider, il faut rester chez vous, c&#39;est &ccedil;a le plus important</i>&nbsp;&raquo;.&nbsp; Le premier processus d&rsquo;&Eacute;tat aura donc consist&eacute; &agrave; officialiser la pand&eacute;mie en rendant public un fait social qui se dessinait depuis plusieurs semaines. Est-ce qu&rsquo;une panique morale qui ne serait pas publique peut ne pas exister&nbsp;? C&rsquo;est d&rsquo;une certaine mani&egrave;re ce que d&rsquo;autres pr&eacute;sidents, certains premiers ministres ou repr&eacute;sentants politiques ont voulu tenter. Ont-ils &eacute;chou&eacute; ? Oui et non. Bien qu&rsquo;il existe un lien essentiel entre la visibilit&eacute; d&rsquo;une pand&eacute;mie et son officialisation, &agrave; l&rsquo;heure des r&eacute;seaux sociaux les effets du virus et la construction de la notion de pand&eacute;mie n&rsquo;ont pas attendu l&rsquo;&Eacute;tat pour &ecirc;tre reconnu par tous malgr&eacute; les dissensus quant &agrave; sa r&eacute;alit&eacute;, sa l&eacute;talit&eacute; et sa propagation. Une ann&eacute;e plus tard le point de vue moral officiel sur l&rsquo;existence de la pand&eacute;mie n&rsquo;est plus discut&eacute;, ce sont les usages de la l&eacute;gitimit&eacute; des r&eacute;ponses qui qui le sont. L&rsquo;officiel de la panique pour l&rsquo;&Eacute;tat et la visibilit&eacute; pour les m&eacute;dias sont deux effets de champ distincts. L&rsquo;<i>obsequium</i>, c&rsquo;est-&agrave;-dire la volont&eacute; par laquelle l&rsquo;&Eacute;tat nous fa&ccedil;onne &agrave; son image, fait toujours valoir la <i>panique morale</i> comme une fabrique d&rsquo;un ordre social par lequel l&rsquo;&Eacute;tat de mani&egrave;re tr&egrave;s classique contr&ocirc;le et se l&eacute;gitime. Les formes tant mat&eacute;rielles que symboliques des processus d&rsquo;&Eacute;tats profitent de la production, de la condensation, des corr&eacute;lations et des d&eacute;placements des probl&egrave;mes publics et priv&eacute;s. Elles fonctionnent dans un rapport officiel qui doit aussi &ecirc;tre reconnu jusque dans la contestation car c&rsquo;est cela qui fait sa force puisqu&rsquo;il constitue l&rsquo;officiel des dissensus. L&rsquo;essence des l&eacute;gitimations, au sens de la justification dans la soci&eacute;t&eacute; de l&rsquo;ordre &eacute;tablit, r&eacute;side par exemple dans ce que la construction de l&rsquo;espace public peut faire croire comme possibilit&eacute;s du rapport au territoire. L&rsquo;ordre du confinement fut d&rsquo;abord un ordre symbolique qui devait reposer sur un point de d&eacute;part moral. Au moment o&ugrave; de nombreux points de vue &eacute;mergeaient dans les r&eacute;seaux sociaux, il imposa par un processus de mise en coh&eacute;rence une forme d&rsquo;objectivation du monde social. Ce point de d&eacute;part ne r&eacute;duisait pas les diff&eacute;rences mais en permettait leurs expressions en ouvrant sur la possibilit&eacute; de repr&eacute;senter un alter &eacute;go pris dans la <i>panique morale</i>. Il ne s&rsquo;agissait pas de r&eacute;duire l&rsquo;angoisse mais, par corr&eacute;lation, si on reprend un des caract&egrave;res de la notion de panique morale de Stanley Cohen, de l&rsquo;instituer comme un fait collectif<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">[2]</span></span></span></span></span></span></a>. L&rsquo;&eacute;vidence des dangers de la pand&eacute;mie et le recours &agrave; un conseil scientifique montra qu&rsquo;une &laquo; <i>production id&eacute;ologique est </i>[g&eacute;n&eacute;ralement] <i>d&rsquo;autant plus r&eacute;ussie qu&rsquo;elle est plus capable de mettre dans son tort quiconque tente de la r&eacute;duire &agrave; sa v&eacute;rit&eacute; objective </i>&raquo;. Ceci eu donc pour effet une hi&eacute;rarchisation des points de vue dans le march&eacute; linguistique. Le sens commun qui permet aux personnes d&rsquo;orienter les conduites les unes par rapport aux autres et qui est, pour l&rsquo;essentiel, le produit de l&rsquo;ajustement entre les situations et les inculcations dans lesquels l&rsquo;<i>habitus</i> joue un r&ocirc;le, se retrouva enti&egrave;rement d&eacute;mon&eacute;tis&eacute; face au discours de la science. Ce changement accentua brutalement les in&eacute;galit&eacute;s puisqu&rsquo;il mettait &agrave; mal la valeur du sens pratique en conduisant une forme de soumission totale aux points de vue d&rsquo;&Eacute;tat. Si chaque agent a une connaissance pratique de sa position dans le <i>champ</i> qu&rsquo;il occupe, une telle d&eacute;mon&eacute;tisation remit en question de mani&egrave;re radicale les connaissances que procurent les n&eacute;cessit&eacute;s du monde social. Le sens de cette panique fut donc soumis &agrave; ce que la science d&rsquo;&Eacute;tat pouvait en dire. L&rsquo;&eacute;l&eacute;ment devenu officiel fut la mise au grand jour de l&rsquo;impuissance des domin&eacute;s et l&rsquo;&eacute;vidence de leurs r&eacute;signations. Ces processus d&rsquo;officialisation firent aussi rapidement d&eacute;placer la panique du c&ocirc;t&eacute; de la question de la v&eacute;rit&eacute;. Dans un d&eacute;sir de garantir un point de vue des points de vue, une pol&eacute;mique que l&rsquo;on peut caract&eacute;riser d&rsquo;officielle &eacute;mergea quand le gouvernement voulu arbitrer les fausses informations propag&eacute;es dans certains m&eacute;dias et r&eacute;seaux sociaux.&nbsp; Cette pol&eacute;mique, qui fera &eacute;crire au directeur de la publication du journal Lib&eacute;ration &laquo;&nbsp;<i>la com gouvernementale est une chose, le travail des r&eacute;dactions en est une autre&nbsp;</i>&raquo;<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">[3]</span></span></span></span></span></span></a> a, par causalit&eacute;, renforc&eacute; l&rsquo;espace des luttes sur les points de vue. La technique gouvernementale visait &agrave; faire croire que les points de vue d&rsquo;&Eacute;tat ne sont pas des points de vue mais une v&eacute;rit&eacute; qui serait au-dessus des contingences, des int&eacute;r&ecirc;ts et des conflits, et, en quelque sorte, hors de l&rsquo;espace social ou en situation de domination absolue. De m&ecirc;me, la construction de l&rsquo;officiel par le d&eacute;compte en direct en fin de journ&eacute;e des morts quotidiens par le directeur g&eacute;n&eacute;ral de la sant&eacute; ne pouvait souffrir d&rsquo;aucune contradiction. Soulignons que cet officiel ne s&rsquo;est pas construit sans une certaine officialisation naturalisante de la mort li&eacute;e au virus puisque les d&eacute;c&egrave;s dans les &eacute;tablissements accueillants les personnes &acirc;g&eacute;es &eacute;taient compt&eacute;s &agrave; part. Un tel th&eacute;&acirc;tre avait aussi pour but de donner le spectacle du respect collectif des v&eacute;rit&eacute;s publiques et des v&eacute;rit&eacute;s officielles dans lesquelles l&rsquo;ensemble de la soci&eacute;t&eacute; est cens&eacute; se reconna&icirc;tre.</span></span></span></span></span></span></p> <h1 align="center" style="text-align: center; margin-bottom: 14px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:13.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">La panique sanitaire comme espace social</span></span></span></span></span></span></h1> <p style="margin-bottom: 14px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">L&rsquo;exp&eacute;rience de la pand&eacute;mie permet de rep&eacute;rer comment les effets de panique sanitaire produisent une topologie sociale capable de repr&eacute;senter le monde social sous la forme de principes de diff&eacute;renciation et de distribution constitu&eacute;es. C&rsquo;est par un ensemble de propri&eacute;t&eacute;s agissantes dans un univers social consid&eacute;r&eacute; que la notion de panique morale r&eacute;v&egrave;le l&rsquo;espace des rapports de forces. Les agents et les groupes d&rsquo;agents s&rsquo;y d&eacute;finissent par leurs positions relatives &agrave; cet espace. Il y a, par exemple, ceux qui revendiquent la libert&eacute; de se rassembler sur l&rsquo;espace public ou dans des espaces priv&eacute;s, ceux qui refusent le port du masque puis ceux qui violentent ou invectivent les r&eacute;fractaires de la distance dite &laquo;&nbsp;sociale&nbsp;&raquo;. Nous avons pu ainsi observer, notamment aux &Eacute;tats-Unis, que le refus du port du masque a pu constituer un mot d&rsquo;ordre &agrave; partir duquel des groupes sociaux ont occup&eacute;s un espace politique. Si l&rsquo;espace social dans la th&eacute;orie des <i>champs</i> reste tr&egrave;s ouvert, les mouvements de paniques sanitaires ont n&eacute;anmoins d&eacute;limit&eacute; des positions signifiantes de groupes sociaux. Des agents sociaux sont devenus d&rsquo;autant plus proche dans l&rsquo;espace social qu&rsquo;ils partagent dans la pand&eacute;mie les m&ecirc;mes conditions d&rsquo;existences et le m&ecirc;me rapport &agrave; l&rsquo;&Eacute;tat. Le caract&egrave;re de la panique d&rsquo;un agent peut ainsi &ecirc;tre compris au vu des positions qu&rsquo;il occupe dans diff&eacute;rents <i>champs </i>et<i> </i>l&rsquo;espace social des effets paniques est &agrave; appr&eacute;hender comme un syst&egrave;me multidimensionnel. Soit l&rsquo;&Eacute;tat n&rsquo;en fait pas assez quant &agrave; la protection des citoyens et beaucoup trop lorsqu&rsquo;il s&rsquo;agit des restrictions des libert&eacute;s de mouvement, soit le citoyen est per&ccedil;u comme manquant de responsabilit&eacute;s collectives soit comme un &ecirc;tre soumis et prisonnier de l&rsquo;&Eacute;tat. En tant qu&rsquo;agent l&eacute;gitimant et repr&eacute;sentant le point de vue des points de vue, l&rsquo;&ecirc;tre et le faire de ce que l&rsquo;on nomme &Eacute;tat est nettement apparu comme &laquo; <i>le fondement n</i>&rsquo;<i>ont pas n&eacute;cessairement d</i>&rsquo;<i>un consensus mais de l</i>&rsquo;<i>existence m&ecirc;me des &eacute;changes conduisant &agrave; un dissensus&nbsp;</i>&raquo;. &Agrave; l&rsquo;instar de la r&egrave;gle parlementaire, le vote de l&rsquo;&Eacute;tat d&rsquo;urgence puis sa reconduction sanitaire au d&eacute;but de la pand&eacute;mie, comme la mise en place et l&rsquo;&eacute;pilogue du premier confinement puis les tergiversations sur les modalit&eacute;s des suivants servent &agrave; la construction d&rsquo;un espace politique socialement et juridiquement reconnu avec la naissance du citoyen qui a des devoirs envers l&rsquo;&Eacute;tat, mais qui est aussi capable socialement et juridiquement de demander des comptes. Certes, l&rsquo;espace public na&icirc;t d&rsquo;une r&eacute;alit&eacute; collectivement valid&eacute;e par un processus d&rsquo;&Eacute;tat et c&rsquo;est en ce sens que l&rsquo;&Eacute;tat n&rsquo;existe pas mais advient pour l&rsquo;essentiel d&rsquo;une construction. Toutefois, dans ces instants paniques, la notion d&rsquo;espace public est continuellement questionn&eacute;e. Elle n&rsquo;est plus entendue comme un principe de division en cat&eacute;gories l&eacute;gitimes universellement reconnues. Le <i>nomos</i> de l&rsquo;&ecirc;tre social en p&eacute;riode de pand&eacute;mie, c&rsquo;est-&agrave;-dire l&rsquo;ensemble des r&egrave;gles d&rsquo;action non &eacute;crites &agrave; propos de la mani&egrave;re d&rsquo;&ecirc;tre sur le territoire parmi les autres a mis &agrave; nu son caract&egrave;re arbitraire. L&rsquo;espace public &eacute;tant fond&eacute; par ce qui est cod&eacute; et quantifi&eacute; par des processus d&rsquo;&Eacute;tat, ce sont des pratiques, des lieux et des territoires qui sont maintenant socialement discut&eacute;s du point de vue de l&rsquo;expression des libert&eacute;s. C&rsquo;est ce qu&rsquo;a montr&eacute; le carnaval organis&eacute; sans autorisation pr&eacute;fectorale &agrave; Marseille le 24 mars 2021. La panique morale qu&rsquo;il a d&eacute;clench&eacute;e l&rsquo;a institu&eacute; en v&eacute;ritable objet politique questionnant l&rsquo;autonomie du citoyen dans les espaces publics. Ce sont aujourd&rsquo;hui des espaces subjectifs qui par des codifications fixant la mani&egrave;re d&rsquo;&ecirc;tre l&eacute;gitiment ou d&eacute;valuent en retour les processus d&rsquo;&Eacute;tat. Si nous consid&eacute;rons la <i>panique morale</i> comme une cristallisation de certains comportements, nous comprenons pourquoi l&rsquo;occupation de l&rsquo;espace fut rapidement investit comme construction d&rsquo;une l&eacute;gitimit&eacute; politique puis, en retour, comme lieu de contestation. Il fallait dans un premier temps pour le gouvernement r&eacute;pondre &agrave; l&rsquo;urgence sanitaire au regard de la panique m&eacute;dicale qui augmentait de jour en jour dans les h&ocirc;pitaux. L&rsquo;imposition g&eacute;n&eacute;ralis&eacute;e d&rsquo;&ecirc;tre sur le territoire se fit logiquement sous l&rsquo;influence de la panique hospitali&egrave;re qui a travers&eacute; l&rsquo;&eacute;laboration de la d&eacute;cision politique. Ensuite, les r&egrave;gles du confinement comme celles de sa lev&eacute;e puis des modalit&eacute;s diverses de ses retours sp&eacute;cifiques furent conduites par des processus qui ont, dans les premiers temps avec la construction d&rsquo;un officiel par le Conseil scientifique, produit un certain nombre d&rsquo;in&eacute;galit&eacute;s et de conflits puisqu&rsquo;il n&rsquo;existait pas de cadre juridique capable de rendre de mani&egrave;re &eacute;quitable le rapport au territoire. Ainsi, &agrave; propos du couvre-feu instaur&eacute; le 21 avril 2020 sur la commune de Nice et que l&rsquo;on peut consid&eacute;rer comme un acte d&rsquo;&Eacute;tat&nbsp;dans le sens o&ugrave; il &eacute;tait un acte politique avec des pr&eacute;tentions &agrave; avoir des effets dans le monde social, la section ni&ccedil;oise de la Ligue des droits de l&rsquo;homme a rapidement saisi la justice pour contester l&#39;interdiction de sortie apr&egrave;s vingt&nbsp;heures visant neuf quartiers parmi les moins favoris&eacute;s de la ville<a href="#_ftn4" name="_ftnref4" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">[4]</span></span></span></span></span></span></a>. Si le tribunal administratif a valid&eacute; la d&eacute;cision de la mairie, c&rsquo;est au non d&rsquo;une construction statistique moralement construite. En effet, si la pr&eacute;sidente relevait qu&rsquo;entre le 24&nbsp;mars et le 15&nbsp;avril, 24,19 % des proc&egrave;s-verbaux de la commune ont &eacute;t&eacute; dress&eacute;s dans les neuf quartiers concern&eacute;s (entre 20&nbsp;heures et 22&nbsp;heures, sur les 456&nbsp;infractions enregistr&eacute;es, 135&nbsp;&eacute;manaient de ces zones), le fait que &laquo; <i>les secteurs d&eacute;finis dans l&rsquo;arr&ecirc;t&eacute; litigieux repr&eacute;sentent 22,8&nbsp;km de voirie et 96,9 hectares, soit 1,3% de la superficie de la commune</i>&nbsp;&raquo; justifiait partiellement la l&eacute;gitimit&eacute; de cette d&eacute;cision dans le sens o&ugrave; d&rsquo;autres statistiques pouvaient &ecirc;tre entendues puisque la question de la densit&eacute; de la population aurait pu &ecirc;tre avanc&eacute;e et constituait une donn&eacute;e importante du confinement. La l&eacute;gitimit&eacute; du couvre-feu &eacute;tait manifestement fond&eacute;e par le principe qui le fondait et qui veut que de proche en proche, de d&eacute;l&eacute;gation en d&eacute;l&eacute;gation, il renvoyait &agrave; une instance ultime, c&rsquo;est-&agrave;-dire &agrave; l&rsquo;&Eacute;tat. Ce fut d&rsquo;ailleurs au Conseil d&rsquo;&Eacute;tat de statuer en dernier ressort sur cette d&eacute;cision, tandis que sa logique apparue comme une des cons&eacute;quences imm&eacute;diates des in&eacute;galit&eacute;s li&eacute;es au mal logement.&nbsp; Subsumer une panique sanitaire dans une cat&eacute;gorie morale au b&eacute;n&eacute;fice du bien commun - je mets le masque, je tiens ou je ne tiens pas une distance dite &laquo;&nbsp;sociale&nbsp;&raquo;, je respecte ou je transgresse le confinement - c&rsquo;est ob&eacute;ir ou pas &agrave; des prescriptions qui deviennent en tant que nouveau <i>nomos</i> des cat&eacute;gories organisant la mani&egrave;re d&rsquo;&ecirc;tre dans la soci&eacute;t&eacute; &eacute;talonn&eacute;e aux normes des cat&eacute;gories sociales les mieux dot&eacute;es. Vu de l&rsquo;Allemagne, laquelle &agrave; l&rsquo;&eacute;gard de son organisation politique n&rsquo;a pas appliqu&eacute; de mani&egrave;re aussi &eacute;tatique le confinement, la dimension fran&ccedil;aise du premier confinement fut per&ccedil;ue comme &laquo;&nbsp;<i>un concept bourgeois&nbsp;</i>&raquo;<a href="#_ftn5" name="_ftnref5" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">[5]</span></span></span></span></span></span></a>. De m&ecirc;me, le mot d&rsquo;ordre &laquo;&nbsp;<i>restez chez vous</i>&nbsp;&raquo;, au regard du million de personnes priv&eacute;es de logement personnel, constitua l&rsquo;exemple caricatural des grandes in&eacute;galit&eacute;s. Parmi l&rsquo;ensemble des jugements moraux, ceux concernant la premi&egrave;re exp&eacute;rience de confinement indiqu&egrave;rent que cette exp&eacute;rience fut v&eacute;cue comme une salle d&rsquo;attente dans laquelle &laquo; <i>la manipulation des aspirations et des esp&eacute;rances subjectives doit, pour &ecirc;tre efficace, pouvoir compter avec une v&eacute;ritable incertitude objective, inscrite dans la structure m&ecirc;me du jeu </i>&raquo; de domination et de soumission aux processus d&rsquo;&Eacute;tat. C&rsquo;est en ce sens que le philosophe Bruno Latour proposait d&rsquo;utiliser ce confinement pour red&eacute;finir les r&egrave;gles du jeu de notre rapport au territoire et plus g&eacute;n&eacute;ralement &agrave; la terre<a href="#_ftn6" name="_ftnref6" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">[6]</span></span></span></span></span></span></a>.&nbsp; Si la &laquo;&nbsp;domestication&nbsp;&raquo; du citoyen par le confinement fonctionna selon une rh&eacute;torique de la protection, l&rsquo;effet panique le fit vite devenir un terrain de reconsid&eacute;ration des dominations l&eacute;gitimes dans une attitude que nous pourrions caract&eacute;riser comme une forme de <i>panique morale</i> du rapport du citoyen au territoire. L&rsquo;urgence alimentaire s&rsquo;imposa de mani&egrave;re criante et les travailleurs sociaux constat&egrave;rent rapidement que les mesures prises pour contrer la propagation du virus avaient pour premier effet de mettre en avant les in&eacute;galit&eacute;s sociales. Les &eacute;ducateurs de la pr&eacute;vention sp&eacute;cialis&eacute;e ont ainsi d&ucirc; reconsid&eacute;rer les espaces sociaux de leurs interventions en se centrant notamment sur les r&eacute;seaux num&eacute;riques et la r&eacute;gulation des rapports aux territoires. Les diff&eacute;rences d&rsquo;exp&eacute;riences de la crise selon le milieu social d&rsquo;origine accentu&egrave;rent les diff&eacute;rences parmi les populations socialement vuln&eacute;rables. Par exemple, &agrave; Bordeaux, apr&egrave;s un mois de confinement, il a suffi que quelques jeunes entament une partie de football pour que le pr&eacute;fet envoie une brigade dite &laquo;&nbsp;<i>de reconqu&ecirc;te r&eacute;publicaine du territoire</i>&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn7" name="_ftnref7" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">[7]</span></span></span></span></span></span></a>. En r&eacute;action &agrave; cette r&eacute;ponse r&eacute;publicaine semble-t-il un peu trop d&eacute;brid&eacute;e un individu jeta un frigo par une coursive. De fait, en situation de confinement, le r&ocirc;le de m&eacute;diateur exerc&eacute; par les intervenants sociaux est encore plus d&eacute;terminant.</span></span></span></span></span></span></p> <h1 align="center" style="text-align: center; margin-bottom: 14px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:13.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">L&rsquo;urgence sanitaire comme fiction juridique</span></span></span></span></span></span></h1> <p style="margin-bottom: 14px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Depuis son origine, la &laquo;&nbsp;<i>fiction juridique&nbsp;</i>&raquo; de l&rsquo;&Eacute;tat d&rsquo;urgence tient de l&rsquo;effet de <i>l</i>&rsquo;<i>illusio</i>, c&rsquo;est-&agrave;-dire de formes particuli&egrave;res de croyances construisant des adh&eacute;sions imm&eacute;diates du fait d&rsquo;un int&eacute;r&ecirc;t plus ou moins conscient. L&rsquo;id&eacute;e de son efficience contre la pand&eacute;mie renouvela le gage de son acceptation. Selon la m&ecirc;me perspective, si l&rsquo;on consid&egrave;re la fonction de la commission dans les politiques publiques, ce qui comptait dans la cr&eacute;ation du Conseil scientifique se rapportait &agrave; une solution accept&eacute;e et &laquo;&nbsp;publiable&nbsp;&raquo; tant par les citoyens, les entreprises, les scientifiques et les &eacute;lus. Penser l&rsquo;&Eacute;tat comme une fiction juridique cela consiste donc &agrave; penser qu&rsquo;il se constitue entre autres processus par du &laquo; <i>du fiduciaire organis&eacute;, de la confiance organis&eacute;e, de la croyance organis&eacute;e, de la fiction collective reconnue comme r&eacute;elle par la croyance</i> &raquo;. Il existe donc une propension &agrave; produire des jugements paniques &agrave; propos de la l&eacute;gitimit&eacute; des d&eacute;cisions d&rsquo;&Eacute;tat car ce que nous tenons naturellement comme une r&eacute;alit&eacute; r&eacute;v&egrave;le durant cette p&eacute;riode, toute la fragilit&eacute; de sa fiction juridique. Ind&eacute;pendamment du champ juridique, les dimensions fictives du cadre juridique de l&rsquo;&Eacute;tat se sont accentu&eacute;es de mani&egrave;re panique d&egrave;s lors que les principes de fonctionnement du <i>champ</i> politique am&eacute;nag&egrave;rent arbitrairement les <i>doxa</i> du politique, du sanitaire, de l&rsquo;&eacute;conomique et du sens commun. Les &eacute;vidences et les contradictions plus ou moins partag&eacute;es ne pouvaient qu&rsquo;accentuer l&rsquo;effet panique. Les limites de l&rsquo;harmonisation et de la distribution par l&rsquo;&Eacute;tat en tant que principe juridique de division et de d&eacute;signation du monde et des choses, supporta mal la dialectique du &laquo;&nbsp;<i>en m&ecirc;me temps</i>&nbsp;&raquo; au moment o&ugrave; la r&eacute;ponse &agrave; la panique sanitaire devait sans d&eacute;tour poser le prescrit et le proscrit. Le pouvoir de d&eacute;signation de l&rsquo;&Eacute;tat produit toujours les questions propres &agrave; le mettre en question car les <i>champs</i> que le discours politique tente de faire coexister, enferment les enjeux des agents, lesquels &eacute;noncent souvent des points de vue qui ignorent ceux des autres <i>champs</i>. Le <i>champ</i> politique est donc porteur de la matrice de sa propre remise en question. Ces &eacute;l&eacute;ments constitutifs des processus d&rsquo;&Eacute;tat peuvent d&egrave;s lors expliquer en partie les raisons qui ont motiv&eacute; les refus du confinement des gr&eacute;gaires, la col&egrave;re des m&eacute;decins et soignants face &agrave; la d&eacute;sinvolture de ces derniers et les ressentiments des acteurs &eacute;conomiques face aux mod&eacute;r&eacute;s et magnanimes du retour &agrave; l&rsquo;activit&eacute;. De la sorte, un an apr&egrave;s le d&eacute;but de la pand&eacute;mie nous comprenons aussi pourquoi le sentiment panique s&rsquo;att&eacute;nue m&ecirc;me quand les d&eacute;cisions pr&eacute;sidentielles s&rsquo;&eacute;mancipent des diagnostics du Conseil scientifique. On peut dire que l&rsquo;agent de la domination a chang&eacute;. La science se constituant &agrave; partir du doute elle ne favorise pas l&rsquo;entr&eacute;e dans <i>l&rsquo;illusio</i>, dans le sens o&ugrave; ce dernier suppose que&nbsp;le fait d&rsquo;accorder &agrave; un jeu social qu&rsquo;il est important d&rsquo;y jouer c&rsquo;est en reconnaitre les enjeux. La d&eacute;cision pr&eacute;sidentielle s&rsquo;appuyant sur le jeu de la vie sociale inclut le citoyen quand le jeu sanitaire du Conseil scientifique qui dure depuis une ann&eacute;e peut apparaitre de l&rsquo;ext&eacute;rieur de plus en plus illusoire. Comprendre ou nier le sentiment panique c&rsquo;est faire le choix entre le jeu de la vie sociale et le jeu de la protection sanitaire. La croyance dans la valeur du jeu est ainsi sup&eacute;rieure &laquo;&nbsp; <i>&agrave; la croyance qui est l&rsquo;enjeu du jeu</i>&nbsp;&raquo;.</span></span></span></span></span></span></p> <h1 align="center" style="text-align: center; margin-bottom: 14px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:13.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">La panique comme technique d&rsquo;universalisation</span></span></span></span></span></span></h1> <p style="margin-bottom: 14px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Au d&eacute;but de la pand&eacute;mie, avec la mise en place du Conseil scientifique, la construction d&rsquo;un int&eacute;r&ecirc;t universel issu du formalisme bureaucratique alimenta le point moral. Par une sorte d&rsquo;alchimie, via le Conseil scientifique le gouvernement transforma les positions politiques particuli&egrave;res et les points de vue priv&eacute;s sur ce qui pouvait &ecirc;tre appropri&eacute; ou contraire &agrave; l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t commun. Le destin des angoisses de l&rsquo;instant panique fut ainsi d&eacute;sign&eacute; comme position universelle. Cette technique offrit l&rsquo;avantage de pr&eacute;senter les discours informels et hypoth&eacute;tiques en discours v&eacute;ridictionnels. L&rsquo;alchimie du Conseil scientifique produisit et l&eacute;gitima les processus fondant l&rsquo;&Eacute;tat &agrave; organiser les jugements&nbsp;; &laquo;&nbsp;<i>on utilis</i>[a] <i>tout un capital de ressources pr&ecirc;tes &agrave; fonctionner comme une cornue d&rsquo;alchimiste pour celui qui sait les faire fonctionner et on reprodui</i>[sit] <i>de l&rsquo;universel</i>&nbsp;&raquo;. Ce processus d&rsquo;&Eacute;tat fut n&eacute;anmoins travers&eacute; par une panique qui faisait &eacute;cho &agrave; celle de l&rsquo;urgence hospitali&egrave;re et dont la raison premi&egrave;re est semble-t-il la difficult&eacute; l&eacute;gitime de l&rsquo;&Eacute;tat &agrave; hi&eacute;rarchiser les conduites. Par exemple, dans l&rsquo;avis du 12 mars 2020, le Conseil scientifique indiquait avec beaucoup d&rsquo;am&eacute;nit&eacute; que les &eacute;lections pouvaient se d&eacute;rouler si les conduites de tous les protagonistes r&eacute;pondaient aux r&egrave;gles sanitaires. Deux jours apr&egrave;s, les scientifiques expliquaient de mani&egrave;re plus directe la n&eacute;cessit&eacute; du confinement tout en indiquant que le fait d&rsquo;aller voter ne serait pas plus risqu&eacute; que d&rsquo;aller faire les courses de premi&egrave;res n&eacute;cessit&eacute;s. De fait, ils d&eacute;pla&ccedil;aient la raison sanitaire du c&ocirc;t&eacute; d&rsquo;une raison d&eacute;mocratique ainsi, en officialisant l&rsquo;&eacute;quivalence entre la n&eacute;cessit&eacute; de se nourrir et celle de voter selon un principe de soumission aux lois de la nature, il indiquait que nous devions pour notre protection nous soumettre &agrave; l&rsquo;obligation d&eacute;mocratique. Le Conseil &laquo; <i>a consid&eacute;r&eacute; que l&rsquo;exercice de la d&eacute;mocratie, garanti par la s&eacute;curit&eacute; sanitaire du vote, gagnaient &agrave; &ecirc;tre pr&eacute;serv&eacute; afin que la population conserve dans la dur&eacute;e une confiance indispensable au respect de mesures extr&ecirc;mement contraignantes qui lui seraient exig&eacute;es par les autorit&eacute;s d&eacute;mocratiques du pays pour garantir sa protection sanitaire</i>&nbsp;&raquo;. S&rsquo;il ne s&rsquo;agit pas de r&eacute;pudier toute&nbsp;forme de croyance &agrave; l&rsquo;universel ou de recherche de v&eacute;rit&eacute; ayant une valeur universelle au nom d&rsquo;un relativisme radical - cela reviendrai d&rsquo;une part &agrave; mettre de c&ocirc;t&eacute; l&rsquo;objectivation scientifique et, d&rsquo;autre part, &agrave; faire &eacute;cho aux sentiments parano&iuml;aques apparaissant le plus souvent comme des r&eacute;actions pusillanimes aux strat&eacute;gies d&rsquo;universalisation - nous pouvons observer comment, dans les d&eacute;cisions &eacute;tatiques, la logique de la morale sanitaire universalisant le singulier de certains comportements des territoires appel&eacute;s &laquo;&nbsp;<i>les quartiers&nbsp;</i>&raquo; a justifi&eacute; l&rsquo;arbitraire de son pouvoir de contr&ocirc;le. Nous assistions l&agrave; &agrave; un processus d&rsquo;&Eacute;tat inscrit dans une sorte d&rsquo;anthropomorphisme consistant &agrave; attribuer &agrave; un groupe la position d&rsquo;un individu. Cela revient &agrave; ne pas voir que pour l&rsquo;agent, la <i>disposition</i>, ou sens du jeu, est plus importante que la rationalit&eacute; de la d&eacute;cision car elle va chercher ce qui est raisonnable. Au regard de la probabilit&eacute; de mourir et des tensions inh&eacute;rentes aux mauvaises conditions de logement, on comprend que la partie de football des jeunes bordelais pouvait appara&icirc;tre raisonnable. Parler de <i>disposition</i> &agrave; la compr&eacute;hension d&rsquo;une conduite &agrave; risque consiste &agrave; prendre acte d&rsquo;une qualit&eacute; naturelle organis&eacute;e selon un <i>capital</i> culturel en lien avec le <i>champ</i> dans lequel cette qualit&eacute; se d&eacute;ploie. Par un simple renversement des causes et des effets, la technique universalisante permet ainsi de bl&acirc;mer la victime en lui imputant la responsabilit&eacute; de la <i>panique morale</i> &agrave; partir d&rsquo;actions d&rsquo;agents singuliers devenus des arch&eacute;types. De m&ecirc;me, quand le journal Lib&eacute;ration, en empruntant les propos du sociologue Michel Kokoreff, titre &laquo;&nbsp;<i>Ces territoires jouent le r&ocirc;le de boucs &eacute;missaires</i>&nbsp;&raquo;<a href="#_ftn8" name="_ftnref8" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">[8]</span></span></span></span></span></span></a>, il euph&eacute;misait d&rsquo;une certaine mani&egrave;re la situation produite par les processus d&rsquo;&Eacute;tat. Si la litote construite avec le terme &laquo;&nbsp;<i>territoire</i>&nbsp;&raquo; vise &agrave; att&eacute;nuer la stigmatisation li&eacute;e &agrave; celui de &laquo;&nbsp;<i>quartier</i>&nbsp;&raquo;, elle participe toujours &agrave; l&rsquo;universalisation de l&rsquo;id&eacute;e qui veut que l&rsquo;agent, bien qu&rsquo;il en d&eacute;pende, est enti&egrave;rement confondu et assign&eacute; &agrave; son territoire dans &laquo;&nbsp;<i>cette mani&egrave;re d&rsquo;&ecirc;tre dans le monde, d&rsquo;&ecirc;tre occup&eacute; par le monde qui fait que l&rsquo;agent peut &ecirc;tre affect&eacute; par une chose tr&egrave;s &eacute;loign&eacute;e, ou m&ecirc;me absente, mais participant du jeu dans lequel il est engag&eacute;&nbsp;</i>&raquo;. De telles perceptions fixent alors une mani&egrave;re d&rsquo;&ecirc;tre et obligent &agrave; entrer dans un jeu collectivement valid&eacute; par un consensus selon une double naturalisation, &agrave; la fois dans les corps et les choses. Malheureusement, l&rsquo;officiel qui enserre et universalise, propose toujours des bouc-&eacute;missaires qui doivent payer un hommage &agrave; cet officiel. Dans la m&ecirc;me mesure, la lutte contre l&rsquo;universalisme de la panique abstraite et l&rsquo;id&eacute;e de l&rsquo;existence d&rsquo;un universalisme &eacute;thique peut s&rsquo;appuyer sur l&rsquo;&eacute;mergence au grand jour d&rsquo;une illusion scolastique dans laquelle nous consid&eacute;rons que nous avons tous la m&ecirc;me compr&eacute;hension de la s&eacute;curit&eacute; sanitaire. &Eacute;galement, en suivant la construction de l&rsquo;officiel, nous avons pu observer que la statistique en direct des morts quotidiens utilisait l&rsquo;effet panique pour justifier la n&eacute;cessit&eacute; d&rsquo;universaliser les comportements moraux. Cette mise en sc&egrave;ne supposait sans contradiction scientifique l&rsquo;existence d&rsquo;un lien entre la circulation du virus et les n&eacute;cessit&eacute;s du confinement. Notons que d&rsquo;un point de vue statistique le sens des conduites &agrave; risques eut &eacute;t&eacute; minor&eacute; s&rsquo;il avait &eacute;t&eacute; question des probabilit&eacute;s de mourir du virus suivant l&rsquo;&acirc;ge et non dans un projet d&rsquo;universalisation du risque. Les conditions sociales de l&rsquo;&eacute;mergence des univers o&ugrave; se fabrique l&rsquo;universel sont donc apparues avec leurs ambigu&iuml;t&eacute;s. Ce sont par des processus d&rsquo;&Eacute;tat que la technique universalisante est rendue possible et que l&rsquo;autonomie progressive du pouvoir politique construit dans un m&ecirc;me mouvement les arguments de la l&eacute;gitimit&eacute; de la domination. C&rsquo;est pourquoi, la raison sanitaire universalisante produit de mani&egrave;re &eacute;vidente la virtualit&eacute; d&rsquo;un abus de pouvoir capable d&rsquo;induire d&rsquo;importantes antipathies. De fait, ces derni&egrave;res embarrass&egrave;rent tr&egrave;s t&ocirc;t la compr&eacute;hension du profit &agrave; s&rsquo;y soumettre.</span></span></span></span></span></span></p> <h1 align="center" style="text-align: center; margin-bottom: 14px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:13.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Les distributions du jeu comme in&eacute;galit&eacute;s</span></span></span></span></span></span></h1> <p style="margin-bottom: 14px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Enfin, puisque &laquo; <i>toute r&egrave;gle a sa porte </i>&raquo;, les mani&egrave;res d&rsquo;appliquer les r&egrave;gles du confinement expriment la duplicit&eacute; du dissenssus qu&rsquo;il propose de tenir. Nous avons ainsi pu observer dans le monde comment des pr&eacute;sidents, des premiers ministres et des ministres ou leurs conseillers n&rsquo;appliquaient ni le confinement, ni les distances sanitaires. La morale qui consiste &agrave; la panique sanitaire conduit aussi l&rsquo;in&eacute;galit&eacute; de la distribution de la libert&eacute;, des rapports au danger et des inconforts des restrictions des d&eacute;placements. Selon la m&eacute;taphore du jeu de carte, il &eacute;mergea de mani&egrave;re irr&eacute;futable le constat de l&rsquo;absence de jeu pour de nombreuses personnes. Certaines sont confront&eacute;es au mal-logement, d&rsquo;autres sont par obligation de m&eacute;tier en contact avec le virus et les plus vuln&eacute;rables se retrouv&egrave;rent rapidement sans revenus ni ch&ocirc;mage partiel du fait de leur pr&eacute;carit&eacute; professionnelle. Selon cette perspective, nous pouvons comprendre comment cette pand&eacute;mie participe &agrave; arr&ecirc;ter la partie &agrave; un moment du jeu et permet de regarder les distributions dans un <i>champ</i>. On peut ainsi analyser ce qui s&rsquo;est pass&eacute; avant et comprendre ce qui va advenir<a href="#_ftn9" name="_ftnref9" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">[9]</span></span></span></span></span></span></a>. L&rsquo;enseignement de cet instant n&rsquo;est pas uniquement une statistique de la distribution du capital &eacute;conomique, il permet aussi de pr&eacute;ciser la fonction de l&rsquo;&Eacute;tat. Autrement dit, les distributions constat&eacute;es t&eacute;moignent de la place de l&rsquo;&Eacute;tat dans les luttes pour les distributions collectivement accept&eacute;es puisque c&rsquo;est &agrave; l&rsquo;&Eacute;tat de l&eacute;gitimer ce jeu des in&eacute;galit&eacute;s. L&rsquo;instant panique de la pand&eacute;mie pose donc la question de la juste distribution puisque c&rsquo;est sur cette derni&egrave;re que le contrat politique de la l&eacute;gitimit&eacute; de l&rsquo;&Eacute;tat est fond&eacute;. Les applaudissements des balcons et des fen&ecirc;tres oblig&egrave;rent momentan&eacute;ment la <i>plena potentia agendi</i>, c&rsquo;est-&agrave;-dire le plein pouvoir d&rsquo;agir de l&rsquo;&Eacute;tat &agrave; faire la preuve de sa responsabilit&eacute; avec le mot d&rsquo;ordre &laquo;&nbsp;quoi qu&rsquo;il en co&ucirc;te&nbsp;&raquo;. Toutefois, le &laquo; n&eacute;olib&eacute;ralisme &raquo; aura d&rsquo;autant plus bon dos si on ne reconnait pas les effets de la pand&eacute;mie au moment o&ugrave;, pour cause de pand&eacute;mie, l&rsquo;&Eacute;tat fran&ccedil;ais est semble-t-il devenu l&rsquo;employeur de la moiti&eacute; de la population active via le r&eacute;gime ch&ocirc;mage et les aides diverses vers&eacute;es aux actifs et aux entreprises. Dans les enseignements de cette p&eacute;riode on aura donc du mal &agrave; voir l&agrave; le d&eacute;veloppement radical d&rsquo;un &Eacute;tat n&eacute;olib&eacute;ral vassal du capitalisme.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom: 14px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Si les fictions juridiques en r&eacute;ponses &agrave; la pand&eacute;mie li&eacute;es aux processus d&rsquo;&Eacute;tat ont oblig&eacute; les citoyens &agrave; entrer dans un jeu collectivement valid&eacute; par un consensus selon une double naturalisation &agrave; la fois dans les corps et les choses, elles ont aussi contribu&eacute; &agrave; produire des r&eacute;ponses l&eacute;gitimes face aux dangers sanitaires. Se faisant, elles constituent les &eacute;l&eacute;ments du th&eacute;&acirc;tre de la production des <i>paniques morales</i>. Les jugements moraux, malgr&eacute; leurs dimensions paniques, participent au droit d&rsquo;interroger les effets des in&eacute;galit&eacute;s et des dominations des r&eacute;ponses d&rsquo;&Eacute;tat, selon l&rsquo;id&eacute;e qui veut que les pratiques objectivantes des scientifiques et les r&eacute;ponses sanitaires du gouvernement permettent de poser &laquo;&nbsp;<i>la question des m&eacute;canismes par lesquels s&rsquo;&eacute;tabli la relation entre les structures et les pratiques ou les repr&eacute;sentations qui les accompagnent au lieu de faire de ces thougt objects </i>[ces objet pens&eacute;s] <i>la cause d&eacute;terminantes des pratiques</i>&nbsp;&raquo;. Les processus d&rsquo;&Eacute;tat et les jugements moraux &oelig;uvrent donc comme rites d&rsquo;institutions d&rsquo;un transcendantal historique commun qui propose ses nomenclatures de classifications des comportements et des points de vue. Dans leurs rapports &agrave; l&rsquo;&Eacute;tat, ces jugements conditionnent des programmes d&rsquo;action politique visant &agrave; imposer une vision particuli&egrave;re de l&rsquo;&Eacute;tat conforme aux int&eacute;r&ecirc;ts et aux valeurs associ&eacute;es &agrave; la position occup&eacute;e par ceux qui les produisent. C&rsquo;est pourquoi, si nous continuons &agrave; penser la construction &eacute;tatique des jugements dans les esprits, &laquo; <i>on est entra&icirc;n&eacute; dans une r&eacute;gression &agrave; l&rsquo;infini au terme de laquelle &quot;il faut s&rsquo;arr&ecirc;ter&quot; et l&rsquo;on peut, &agrave; la fa&ccedil;on des th&eacute;ologiens, choisir de donner le nom d&rsquo;&Eacute;tat au dernier (ou au premier) maillon de la longue cha&icirc;ne des actes officiels de cons&eacute;crations</i> &raquo;. La pand&eacute;mie a institu&eacute; des usages du territoire, des comportements et des repr&eacute;sentations de l&rsquo;&Eacute;tat associ&eacute;s &agrave; ceux &agrave; la fois qui les font vivre et &agrave; ceux qui les subissent en instaurant une incarnation statutairement mandat&eacute;e de l&rsquo;officiel. Les rapports de forces que de tels usages &eacute;tablissent sont n&eacute;anmoins les plus asym&eacute;triques. Ils assujettissent ou excluent de mani&egrave;re brutale, r&eacute;duisent les libert&eacute;s des domin&eacute;s, certains se retrouvant m&ecirc;me renvoy&eacute;s &agrave; des places de victimes &eacute;missaires. Conjointement, ils produisent des rapports symboliques qui mettent en &oelig;uvre des structures cognitives qui naturalisent les in&eacute;galit&eacute;s. Ces derni&egrave;res deviennent alors des formes constitu&eacute;es, arbitraires et conventionnelles. Elles fonctionnent comme des &eacute;vidences fondant les relations de soumissions. En conclusion, nous pouvons dire que les jugements moraux permettent &agrave; l&rsquo;&Eacute;tat de ne pas &ecirc;tre uniquement une fiction juridique mais un ordre autonome largement incorpor&eacute; par l&rsquo;ensemble des citoyens, ils participent ainsi au monopole de la violence des r&eacute;ponses physiques et symboliques au b&eacute;n&eacute;fice d&rsquo;agents qui sont charg&eacute;s de transcender l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t particulier dans un int&eacute;r&ecirc;t g&eacute;n&eacute;ral par le recours &agrave; une rh&eacute;torique de l&rsquo;officiel.&nbsp;</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:14px">&nbsp;</p> <h1 style="margin-bottom: 14px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:13.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Bibliographie</span></span></span></span></span></span></h1> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">BOURDIEU P., <i>Anthropologie &eacute;conomique</i>, Paris, Editions du Seuil, 2017.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">&ndash;</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">, <i>Sociologie g&eacute;n&eacute;rale</i>, Paris, Editions du Seuil, 2015.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">&ndash;</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">, <i>Sur l&rsquo;&Eacute;tat</i>, Paris, Editions du Seuil, 2012.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">&ndash;</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">, <i>Les structures sociales de l&rsquo;&eacute;conomie</i>, Editions du Seuil, Paris, 2000.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">&ndash;</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">, &laquo;&nbsp;La fabrique de l&rsquo;habitus &eacute;conomique&nbsp;&raquo;, in<i> Actes de la recherche en sciences sociales</i>, n&deg;150, 2003, pp. 79-90.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">&ndash;</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">, <i>Langage et pouvoir symbolique</i>, Paris,&nbsp;Editions du Seuil,&nbsp; 2001.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">&ndash;</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">, <i>Esquisse d</i>&rsquo;<i>une th&eacute;orie de la pratique</i>, Editions du Seuil, Paris, 2000 a.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">&ndash;</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">, <i>Les structures sociales de l&rsquo;&eacute;conomie</i>, Editions du Seuil, Paris, 2000.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">&ndash;</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">, <i>Manet, une r&eacute;volution symbolique</i>, Editions du Seuil, Paris, 2013.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">&ndash;</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">, &laquo;&nbsp;L&rsquo;essence du n&eacute;olib&eacute;ralisme&nbsp;&raquo;, <i>Le Monde Diplomatique</i>, mars 1998, p. 3.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">&ndash;</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">, <i>M&eacute;ditation pascaliennes</i>, Paris, Editions du Seuil 2003 (1997).</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">&ndash;</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">, <i>Raisons pratiques, Sur la th&eacute;orie de l</i>&rsquo;<i>action</i>, Paris, Editions du Seuil, 1994.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">&ndash;</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">, &laquo; Droit et passe-droit [Le champ des pouvoirs territoriaux et la mise en &oelig;uvre des r&egrave;glements] &raquo;, <i>Actes de la recherche en sciences sociales</i>, L&rsquo;&eacute;conomie de la maison, vol. 81-82, mars 1990, pp. 86-96.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">&ndash;</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">, &laquo; La derni&egrave;re instance &raquo;, Le si&egrave;cle de Kafka, <i>Choses dites</i>, Centre Georges Pompidou, Paris, Les &Eacute;ditions de Minuit, 1987 (1984).</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">&ndash;</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">, &laquo;&nbsp;La force du droit. &Eacute;l&eacute;ments pour une sociologie du champ juridique&nbsp;&raquo;, <i>Actes de la recherche en sciences sociales</i>, 1986, n&deg; 64, p. 3-19.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">&ndash;</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">, <i>Le sens pratique</i>, Paris, Editions de Minuit, 1980.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">BOURDIEU P., WACQUANT L., <i>R&eacute;ponses. Pour une anthropologie r&eacute;flexive</i>, Paris, Edition du Seuil, 1992.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">COHEN S., <i>Folk Devils and Moral Panics</i>, Routledge, London, 2002 (1972).</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">FRESNOIS M., &laquo;&nbsp;Nice la L.D.H. d&eacute;nonce le couvre-feu des quartiers populaires d&eacute;cr&eacute;t&eacute; par Estrosi, <i>Lib&eacute;ration</i>, 19/04/2020. </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><a href="https://www.liberation.fr/france/2020/04/19/nice-la-ldh-denonce-le-couvre-feu-des-quartiers-populaires-decrete-par-estrosi_1785720/"><span style="color:black">https://www.liberation.fr/france/2020/04/19/nice-la-ldh-denonce-le-couvre-feu-des-quartiers-populaires-decrete-par-estrosi_1785720/</span></a><span style="color:black"> (consult&eacute; le 25/04/2021).&nbsp;</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">HUMMEL T., &laquo;&nbsp;Vu d&rsquo;Allemagne. Les banlieues fran&ccedil;aises, grandes oubli&eacute;es du confinement&nbsp;&raquo;, <i><span style="background:#fefffe">Courrier international</span></i><span style="background:#fefffe">, l2/04/2020. </span></span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><a href="https://go.squidapp.co/n/f8P2FbE"><span style="color:black">https://go.squidapp.co/n/f8P2FbE</span></a><span style="color:black"> (consult&eacute; le 20/04/2020).</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">JOFFRIN L., &laquo;&nbsp;La com gouvernementale est une chose, le travail des r&eacute;dactions en est une autre&nbsp;&raquo;, <i>Lib&eacute;ration</i>, 1/05/2020. </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><a href="https://www.liberation.fr/france/2020/05/01/la-com-gouvernementale-est-une-chose-le-travail-des-redactions-en-est-une-autre_1787129/"><span style="color:black">https://www.liberation.fr/france/2020/05/01/la-com-gouvernementale-est-une-chose-le-travail-des-redactions-en-est-une-autre_1787129/</span></a><span style="color:black"> (consult&eacute; le 1/05/2021)</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">KOREFF M., &laquo; Ces territoires jouent le r&ocirc;le de boucs &eacute;missaires &raquo;, <i>Lib&eacute;ration, </i>21/04/2020.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">LATOUR B., &laquo;&nbsp;<i>Bruno Latour : le Covid comme crash test&nbsp;</i>&raquo;, <i>Lib&eacute;ration,</i> 13/05/2020. </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><a href="https://www.liberation.fr/debats/2020/05/13/bruno-latour-le-covid-comme-crash-test_1788275/"><span style="color:black">https://www.liberation.fr/debats/2020/05/13/bruno-latour-le-covid-comme-crash-test_1788275/</span></a><span style="color:black"> (consult&eacute; le 13/05/2020).</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">RENOULET D.,&nbsp;&laquo;&nbsp;A Bordeaux le quartier des Aubiers confine entre &eacute;chauffour&eacute;es et solidarit&eacute;&nbsp;&raquo;, <i>Rue 89</i>, 9/04/2020. </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><a href="https://rue89bordeaux.com/2020/04/a-bordeaux-le-quartier-des-aubiers-confine-entre-echauffourees-et-solidarite/"><span style="color:black">https://rue89bordeaux.com/2020/04/a-bordeaux-le-quartier-des-aubiers-confine-entre-echauffourees-et-solidarite/</span></a><u><span style="color:black">,</span></u><span style="color:black"> (consult&eacute; le 25/04/2020).</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">ROLLIN Z., MARCHAND A., &laquo;&nbsp;<i>In&eacute;galit&eacute;s sociales et crise sanitaire</i>&nbsp;&raquo;<i>, </i></span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span arial="" style="font-family:"><a href="https://france.attac.org/se-mobiliser/que-faire-face-au-coronavirus/article/inegalites-sociales-et-crise-sanitaire-entretien-avec-zoe-rollin-et-anne"><span style="color:black">https://france.attac.org/se-mobiliser/que-faire-face-au-coronavirus/article/inegalites-sociales-et-crise-sanitaire-entretien-avec-zoe-rollin-et-anne</span></a><span style="color:black"> (consult&eacute; le 9/10/2020).</span></span></span></span></span></span></p> <div> <p>&nbsp;</p> <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[1]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"> Cf. </span></span><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">COHEN S., <i>Folk Devils and Moral Panics</i>, Routledge, London, 2002 (1972).</span></span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn2"> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[2]</span></span></span></span></span></span></span></a> <span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">Ibidem</span></span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn3"> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[3]</span></span></span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> Cf. </span><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">JOFFRIN L., &laquo;&nbsp;La com gouvernementale est une chose, le travail des r&eacute;dactions en est une autre&nbsp;&raquo;, <i>Lib&eacute;ration</i>, 1/05/2020. </span></span><span arial="" style="font-family:"><a href="https://www.liberation.fr/france/2020/05/01/la-com-gouvernementale-est-une-chose-le-travail-des-redactions-en-est-une-autre_1787129/"><span style="color:black">https://www.liberation.fr/france/2020/05/01/la-com-gouvernementale-est-une-chose-le-travail-des-redactions-en-est-une-autre_1787129/</span></a><span style="color:black"> (consult&eacute; le 1/05/2021).</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn4"> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[4]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"> Cf. </span></span><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">FRESNOIS&nbsp; M., &laquo;&nbsp;Nice la L.D.H. d&eacute;nonce le couvre-feu des quartiers populaires d&eacute;cr&eacute;t&eacute; par Estrosi, <i>Lib&eacute;ration</i>, 19/04/2020. </span></span></span><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"><a href="https://www.liberation.fr/france/2020/04/19/nice-la-ldh-denonce-le-couvre-feu-des-quartiers-populaires-decrete-par-estrosi_1785720/"><span style="color:black">https://www.liberation.fr/france/2020/04/19/nice-la-ldh-denonce-le-couvre-feu-des-quartiers-populaires-decrete-par-estrosi_1785720/</span></a><span style="color:black"> (consult&eacute; le 25/04/2021).&nbsp;</span></span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn5"> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref5" name="_ftn5" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[5]</span></span></span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> Cf. </span><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">HUMMEL T., &laquo;&nbsp;Vu d&rsquo;Allemagne. Les banlieues fran&ccedil;aises, grandes oubli&eacute;es du confinement&nbsp;&raquo;, <i><span style="background:#fefffe">Courrier international</span></i><span style="background:#fefffe">, l2/04/2020. </span></span></span><span arial="" style="font-family:"><a href="https://go.squidapp.co/n/f8P2FbE"><span style="color:black">https://go.squidapp.co/n/f8P2FbE</span></a><span style="color:black"> (consult&eacute; le 20/04/2020).</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn6"> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref6" name="_ftn6" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[6]</span></span></span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> Cf. </span><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">LATOUR B., &laquo;&nbsp;<i>Bruno Latour : le Covid comme crash test&nbsp;</i>&raquo;, <i>Lib&eacute;ration,</i> 13/05/2020. </span></span><span arial="" style="font-family:"><a href="https://www.liberation.fr/debats/2020/05/13/bruno-latour-le-covid-comme-crash-test_1788275/"><span style="color:black">https://www.liberation.fr/debats/2020/05/13/bruno-latour-le-covid-comme-crash-test_1788275/</span></a><span style="color:black"> (consult&eacute; le 13/05/2020).</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn7"> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref7" name="_ftn7" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[7]</span></span></span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> Cf. </span><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">RENOULET D.,&nbsp;&laquo;&nbsp;A Bordeaux le quartier des Aubiers confine entre &eacute;chauffour&eacute;es et solidarit&eacute;&nbsp;&raquo;, <i>Rue 89</i>, 9/04/2020. </span></span><span arial="" style="font-family:"><a href="https://rue89bordeaux.com/2020/04/a-bordeaux-le-quartier-des-aubiers-confine-entre-echauffourees-et-solidarite/"><span style="color:black">https://rue89bordeaux.com/2020/04/a-bordeaux-le-quartier-des-aubiers-confine-entre-echauffourees-et-solidarite/</span></a><u><span style="color:black">,</span></u><span style="color:black"> (consult&eacute; le 25/04/2020).</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn8"> <p style="margin-bottom:14px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref8" name="_ftn8" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[8]</span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"> Cf. </span></span><span style="font-size:10.0pt"><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">KOREFF M., &laquo; Ces territoires jouent le r&ocirc;le de boucs &eacute;missaires &raquo;, <i>Lib&eacute;ration, </i>21/04/2020.</span></span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn9"> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><a href="#_ftnref9" name="_ftn9" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span arial="" style="font-family:"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[9]</span></span></span></span></span></span></a><span arial="" style="font-family:"> Cf. </span><span arial="" style="font-family:"><span style="color:black">ROLLIN Z., MARCHAND A., &laquo;&nbsp;<i>In&eacute;galit&eacute;s sociales et crise sanitaire</i>&nbsp;&raquo;<i>, </i></span></span><span arial="" style="font-family:"><a href="https://france.attac.org/se-mobiliser/que-faire-face-au-coronavirus/article/inegalites-sociales-et-crise-sanitaire-entretien-avec-zoe-rollin-et-anne"><span style="color:black">https://france.attac.org/se-mobiliser/que-faire-face-au-coronavirus/article/inegalites-sociales-et-crise-sanitaire-entretien-avec-zoe-rollin-et-anne</span></a><span style="color:black"> (consult&eacute; le 9/10/2020).</span></span></span></span></p> </div> </div>