<p>&nbsp;</p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><i><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;">Par Vincenzo Susca, MCF HDR au d&eacute;partement de sociologie de l&#39;universit&eacute; Paul-Val&eacute;ry Montpellier 3. Membre du LEIRIS.&nbsp;</span></i></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><b><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">REPRODUCTIBILIT&Eacute; DE L&rsquo;ART ET VIE CONNECTIVE</span></span></b></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">La beaut&eacute; de toute &eacute;poque, lorsqu&rsquo;elle implique et enveloppe une dimension collective de l&rsquo;existence, est toujours un pr&eacute;cieux indicateur de l&rsquo;esprit du temps. En d&rsquo;autres termes, l&rsquo;esth&eacute;tique pr&eacute;sidant &agrave; l&rsquo;&ecirc;tre ensemble est la cause et l&rsquo;effet d&rsquo;une ambiance, d&rsquo;une <i>Stimmung</i>, d&rsquo;une mani&egrave;re d&rsquo;&ecirc;tre au monde, d&rsquo;&ecirc;tre avec l&rsquo;autre. Dans le myst&egrave;re qui recouvre notre rapport avec le beau<a name="_ftnref1"></a><a href="#_ftn1" title=""><sup><span style="color:#231f20">[1]</span></sup></a>, est toujours inscrite notre fa&ccedil;on d&rsquo;entendre le juste, le vrai et le bon. Ce cadre d&eacute;c&egrave;le &eacute;galement les institutions, la communaut&eacute; et d&rsquo;autres formes sociales dont nous sommes proches et que nous consid&eacute;rons comme cr&eacute;dibles. Voici la puissance du sentir<a name="_ftnref2"></a><a href="#_ftn2" title=""><sup><span style="color:#231f20">[2]</span></sup></a><sup> </sup>: partager avec l&rsquo;autre un sentiment esth&eacute;tique, une &eacute;motion ou une passion c&rsquo;est esquisser les trames, les imaginaires et la sensibilit&eacute; d&rsquo;un corps social.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">L&rsquo;&eacute;tincelle qui d&eacute;clenche et sert de prodrome au changement de paradigme dont nous sommes en train de faire l&rsquo;exp&eacute;rience peut remonter &agrave; la phase o&ugrave; s&rsquo;amorce la reproductibilit&eacute; technique de l&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;art. Cet &eacute;v&eacute;nement apparemment anodin, qui r&eacute;sulte simplement de l&rsquo;&eacute;volution d&rsquo;exigences industrielles et de la mani&egrave;re de faire face aux probl&egrave;mes qui y sont li&eacute;s, repr&eacute;sente en r&eacute;alit&eacute;, de mani&egrave;re souterraine, un passage aux cons&eacute;quences sociales</span></span><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> <span style="color:#231f20">lourdes relatif, bien que m&ecirc;me de mani&egrave;re impr&eacute;vue et cach&eacute;e, au d&eacute;ploiement des pratiques et des sensibilit&eacute;s enracin&eacute;es dans la vie quotidienne. Walter Benjamin est celui qui a le mieux d&eacute;crit, et en large partie anticip&eacute;, le sens social d&rsquo;une telle mutation. De m&ecirc;me que, dans l&rsquo;ensemble de son &oelig;uvre, il a d&eacute;montr&eacute; l&rsquo;instinct et la capacit&eacute; extraordinaires d&rsquo;entrevoir derri&egrave;re les formes banales, &eacute;ph&eacute;m&egrave;res et m&ecirc;me commerciales de la vie moderne des spectres s&rsquo;agitant dans l&rsquo;imaginaire collectif, aptes &agrave; se mat&eacute;rialiser &mdash; &agrave; fa&ccedil;onner la modernit&eacute;. En ce sens, les fantasmagories &eacute;voqu&eacute;es par la marchandise, les vitrines, les panoramas et autres distractions de la culture de masse sont autant de signaux de formes soci&eacute;tales qui commencent &agrave; investir des r&ecirc;ves et des &eacute;motions transcendant la pure mat&eacute;rialit&eacute; de la production et de ses fins.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">&Agrave; bien des &eacute;gards, le frisson que le fl&acirc;neur des <i>passages </i>ressent sur sa peau, la fascination que l&rsquo;individu &eacute;prouve dans les &laquo; mondes de r&ecirc;ve &raquo; parus entre le dix-huiti&egrave;me si&egrave;cle et nos jours, l&rsquo;attraction pour le &laquo; <i>sex appeal </i>de l&rsquo;inorganique &raquo;<a name="_ftnref3"></a><a href="#_ftn3" title=""><sup><span style="color:#231f20">[3]</span></sup></a> caract&eacute;risant la mode sont les matrices d&rsquo;une fuite de la r&eacute;alit&eacute; &eacute;conomique, sociale et politique telle qu&rsquo;elle avait &eacute;t&eacute; con&ccedil;ue par les sciences et les institutions sociales &agrave; partir des Lumi&egrave;res. En quelque sorte, l&rsquo;univers de la technique et de ses artifices vit un processus de r&eacute;adaptation radicale &agrave; partir du moment o&ugrave; il se d&eacute;place des usines &ndash; o&ugrave; il est pens&eacute; et mis en forme &ndash; aux contextes dans lesquels il se pr&ecirc;te &agrave; &ecirc;tre contempl&eacute;, consomm&eacute; et consum&eacute;. Entre les deux espaces, l&rsquo;objet-signe est absorb&eacute;, n&eacute;goci&eacute; et finalement recr&eacute;e par le sujet social au moyen de son imagination cr&eacute;atrice<a name="_ftnref4"></a><a href="#_ftn4" title=""><sup><span style="color:#231f20">[4]</span></sup></a>, de son usage et des d&eacute;sirs qui l&rsquo;animent.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">Si nous voulons analyser dans toute leur port&eacute;e les dynamiques transpolitiques de l&rsquo;imaginaire contemporain, la mani&egrave;re dont la culture &eacute;lectronique bouleverse le paradigme de l&rsquo;ordre institu&eacute;, nous ne pouvons pas nous passer d&rsquo;intercepter les modalit&eacute;s par lesquelles la communication m&eacute;diatique a peu &agrave; peu fait siennes les formes du beau, les a int&eacute;gr&eacute;es dans ses constructions technosoci&eacute;tales, jusqu&rsquo;&agrave; les faire correspondre aux corps diss&eacute;min&eacute;s dans la vie ordinaire. &Agrave; cet &eacute;gard, le processus d&rsquo;esth&eacute;tisation du quotidien attente directement &agrave; la sacralit&eacute; du politique, car il en met en discussion la supr&eacute;matie symbolique et le droit de repr&eacute;sentation. La</span></span><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> <span style="color:#231f20">reproductibilit&eacute; de l&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;art est ainsi l&rsquo;origine cach&eacute;e, le germe souterrain, de la reproductibilit&eacute; num&eacute;rique du politique<a name="_ftnref5"></a><a href="#_ftn5" title=""><sup><span style="color:#231f20">[5]</span></sup></a>, l&agrave; o&ugrave; le public de jadis devient acteur, contenu primordial de la vie collective, de plus en plus connective.</span>&nbsp;</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><b><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">LA R&Eacute;APPROPRIATION DE L&rsquo;ART</span></span></b></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">La pens&eacute;e de Benjamin permet de mettre en lumi&egrave;re les aspects sur lesquels s&rsquo;orientent au cours du dix-neuvi&egrave;me si&egrave;cle les dynamiques de m&eacute;diatisation de la politique d&rsquo;abord et de politisation du spectacle ensuite. Par le premier m&eacute;canisme, on entend la disparition d&rsquo;un rapport rigidement pyramidal, abstrait et &agrave; sens unique entre le pouvoir politique et la population, tandis que le second d&eacute;signe le processus par lequel &agrave; un certain moment tout ce qui, jusqu&rsquo;&agrave; la p&eacute;riode pr&eacute;c&eacute;dente, se manifestait comme spectacle, amusement et pur divertissement, tend &agrave; se traduire en vie quotidienne et &agrave; revendiquer une volont&eacute; de puissance.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">Selon Benjamin, &laquo; vers 1900, la reproduction technique avait atteint le niveau qui lui permettait [&hellip;] de conqu&eacute;rir un rapport autonome entre les divers proc&eacute;d&eacute;s artistiques &raquo;<a name="_ftnref6"></a><a href="#_ftn6" title=""><sup><span style="color:#231f20">[6]</span></sup></a>. C&rsquo;est pourquoi commen&ccedil;aient &agrave; s&rsquo;insinuer entre les formes artistiques non plus la simple production d&rsquo;objets ou de performances mais le fait m&ecirc;me de traduire, de r&eacute;pliquer potentiellement &agrave; l&rsquo;infini ce qui avait d&eacute;j&agrave; &eacute;t&eacute; produit par d&rsquo;autres. Il s&rsquo;agit d&rsquo;un levier central pour les temps &agrave; venir puisqu&rsquo;il rendra possible, lorsque le processus acquerra une maturit&eacute; compl&egrave;te, le revirement total tant de la dimension de ce qui est artistique que de la figure de son producteur. C&rsquo;est ainsi qu&rsquo;est cr&eacute;&eacute; un double flux &ndash; une <i>dialogique</i> &ndash; selon lequel la vie mondaine s&rsquo;approprie progressivement, accueille en son sein, fait siennes les &eacute;tincelles de l&rsquo;art, de m&ecirc;me qu&rsquo;il incarne &ndash; dans le r&ocirc;le de producteur d&rsquo;outils de l&rsquo;industrie culturelle naissante &ndash; le distributeur d&rsquo;abord, puis le cr&eacute;ateur de ces derni&egrave;res, ensuite et enfin l&rsquo;objet m&ecirc;me, objet de consommation ou mati&egrave;re premi&egrave;re du capitalisme de l&rsquo;information sous forme de <i>data </i>utiles &agrave; nourrir les algorithmes r&eacute;glant de plus en plus nos vies<a name="_ftnref7"></a><a href="#_ftn7" title=""><sup><span style="color:#231f20">[7]</span></sup></a>.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">Il faut attendre la fin d&rsquo;un long cycle avant que le pr&eacute;sentateur des premi&egrave;res stations locales devienne le <i>deejay </i>assembleur de musiques des ann&eacute;es 1970. Et c&rsquo;est pourtant dans la phase initiale de ce parcours que sont &eacute;tablies les pr&eacute;mices technosociales pour un r&eacute;sultat de ce genre. L&rsquo;objet artistique reproductible est ainsi englouti dans les <i>enfers </i>de la vie quotidienne, il perd sa fluorescence pour commencer &agrave; se compromettre et &agrave; se confondre avec les belles choses de mauvais go&ucirc;t pr&eacute;sentes dans la vie quotidienne et dans ses riches magasins n&eacute;glig&eacute;s. Ce n&rsquo;est pas un hasard si on a d&eacute;fini l&rsquo;esprit du num&eacute;rique comme une culture du <i>remix<a name="_ftnref8"></a><a href="#_ftn8" title=""><b><sup><span style="color:#231f20">[8]</span></sup></b></a></i>. Si au d&eacute;part le dj &ndash; tel le consommateur-producteur sur lequel ont &eacute;crit Karl Marx, Alvin Toffler ou encore Michel de Certeau &ndash; se limite &agrave; s&eacute;lectionner les musiques d&rsquo;autrui, le temps passant cet acte devient la source d&rsquo;une v&eacute;ritable recr&eacute;ation, jusqu&rsquo;&agrave; attribuer aux protagonistes des consoles le r&ocirc;le de star<a name="_ftnref9"></a><a href="#_ftn9" title=""><sup><span style="color:#231f20">[9]</span></sup></a>. &Agrave; bien y regarder, ce sont eux qui rythment le temps musical de notre &eacute;poque en tant que danse perp&eacute;tuelle &ndash; joie tragique. </span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">La reproductibilit&eacute; technique de l&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;art permet &agrave; cette derni&egrave;re &laquo; d&rsquo;aller au-devant du b&eacute;n&eacute;ficiaire [&hellip;]. La cath&eacute;drale abandonne son emplacement pour &ecirc;tre accueillie dans le bureau d&rsquo;un amateur d&rsquo;art ; le ch&oelig;ur qui a &eacute;t&eacute; ex&eacute;cut&eacute; dans un auditorium ou en plein air peut &ecirc;tre &eacute;cout&eacute; dans une chambre<sup> </sup>&raquo;<a name="_ftnref10"></a><a href="#_ftn10" title=""><sup><span style="color:#231f20">[10]</span></sup></a>. &Agrave; premi&egrave;re vue, pour les observateurs les moins attentifs, ce passage peut sembler n&rsquo;&ecirc;tre qu&rsquo;un d&eacute;placement du m&ecirc;me objet dans de nouveaux contextes, afin de lui permettre de s&rsquo;&eacute;tendre au-del&agrave; de son lieu d&rsquo;origine. Toutefois, la &laquo; d&eacute;valorisation de son <i>hic et nunc </i>&raquo; conduit l&rsquo;objet artistique &agrave; une corruption radicale de son &laquo; authenticit&eacute; &raquo; et de sa mission sociale : il n&rsquo;induit plus une contemplation r&eacute;v&eacute;rencieuse, il ne r&eacute;pond plus &agrave; des principes p&eacute;dagogiques, il n&rsquo;a plus vraiment de lien avec le sacr&eacute;.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">L&rsquo;intervention de la technique comme agent de reproduction, de multiplication et de traduction de l&rsquo;objet original fait que la 9<sup>e </sup>Symphonie de Beethoven peut &ecirc;tre &eacute;cout&eacute;e comme interm&egrave;de entre deux publicit&eacute;s des programmes radiophoniques, en modifiant la</span></span><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> <span style="color:#231f20">nature attentive, ritualis&eacute;e et s&eacute;rieuse de sa r&eacute;ception. Depuis les ann&eacute;es 1880 &ndash; quand les souvenirs et les gadgets commencent &agrave; &ecirc;tre produits en s&eacute;rie &ndash;, apr&egrave;s les exp&eacute;rimentations du pop art et dans le plein essor de la soci&eacute;t&eacute; de consommation, il appara&icirc;t de mani&egrave;re &eacute;vidente que la reproductibilit&eacute; constitue le d&eacute;but d&rsquo;une mutation irr&eacute;versible de l&rsquo;objet esth&eacute;tique, qui devient graduellement un dispositif de loisir apte &agrave; enchanter le quotidien, &agrave; lui conf&eacute;rer une aura jouissive, <i>fun </i>et spectaculaire. La vie ordinaire engloutit avidement toute forme pr&eacute;c&eacute;demment inscrite et utile au paradigme du beau pour la pr&ecirc;ter &agrave; la satisfaction de ses propres d&eacute;sirs les plus imm&eacute;diats, fantasmatiques et charnels. </span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">Nous assistons ainsi, au tournant du vingti&egrave;me si&egrave;cle, au commencement d&rsquo;un long processus de r&eacute;appropriation soci&eacute;tale des formes artistiques, une vague de fond qui, en emportant les pi&egrave;ces artistiques vers le public, enivrera dans un premier temps ce dernier d&rsquo;art et le rev&ecirc;tira d&rsquo;une forme artistique, capillarisant dans l&rsquo;existence ordinaire la mission que s&rsquo;&eacute;tait donn&eacute;e Oscar Wilde dans <i>Le portrait de Dorian Gray </i>de faire de la vie une &oelig;uvre d&rsquo;art. Ainsi, la proph&eacute;tie de Nietzsche se r&eacute;alise : &laquo; L&rsquo;homme n&rsquo;est plus artiste, il est devenu &oelig;uvre d&rsquo;art : ce qui se r&eacute;v&egrave;le ici dans le tressaillement de l&rsquo;ivresse, c&rsquo;est, en vue de la supr&ecirc;me volupt&eacute; et de l&rsquo;apaisement de l&rsquo;Un originaire, la puissance artiste de la nature tout enti&egrave;re<sup> </sup>&raquo;<a name="_ftnref11"></a><a href="#_ftn11" title=""><sup><span style="color:#231f20">[11]</span></sup></a>.</span></span>&nbsp;</span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">La dimension du <i>bios</i>, de l&rsquo;existence en tant que telle, est la derni&egrave;re destination de ce flux, son accomplissement. Cela ne sera pleinement &eacute;vident qu&rsquo;&agrave; partir du moment o&ugrave; les langages num&eacute;riques, les r&eacute;seaux sociaux et tout ce qui concerne l&rsquo;esth&eacute;tisation du v&eacute;cu envelopperont le corps de tout un chacun, entre le web et la rue, d&rsquo;une lumi&egrave;re nouvelle. Leur principale vertu, en ce sens, demeure dans la possibilit&eacute; livr&eacute;e au corps social d&rsquo;exprimer &agrave; la fois ses pulsions mat&eacute;rielles et corporelles, le bas &agrave; propos duquel &eacute;crit Bakhtine ses &eacute;lans fantasmagoriques et sa po&eacute;tique de l&rsquo;&ecirc;tre-l&agrave;, d&rsquo;habiter le monde<a name="_ftnref12"></a><a href="#_ftn12" title=""><sup><span style="color:#231f20">[12]</span></sup></a>.</span></span>&nbsp;</span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">Les synergies quotidiennes &eacute;tablies dans ce cadre, entre les merveilles et les ombres, le c&eacute;leste et le terrestre, l&rsquo;onirique et le sensible n&rsquo;aboutissent pas simplement au devenir &oelig;uvre du public, mais promeuvent &eacute;galement le devenir public de l&rsquo;art, ainsi qu&rsquo;une</span></span><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> <span style="color:#231f20">r&eacute;versibilit&eacute; entre sujets et objets. Le &laquo; devenir public de l&rsquo;art &raquo; signifie la dispersion du beau dans les ramifications de la vie ordinaire, l&agrave; o&ugrave; la beaut&eacute; de l&rsquo;&ecirc;tre-l&agrave; et de l&rsquo;&ecirc;tre ensemble pr&eacute;valent sur toute autre esth&eacute;tique canonis&eacute;e et mus&eacute;ifi&eacute;e. En m&ecirc;me temps, cela renvoie &agrave; une nouvelle et in&eacute;dite r&eacute;ification du public, car en devenant &oelig;uvre il se pr&ecirc;te &agrave; &ecirc;tre contr&ocirc;l&eacute;, manipul&eacute; et consomm&eacute; selon les m&ecirc;mes r&egrave;gles qui r&eacute;gissent le syst&egrave;me des objets. C&rsquo;est exactement ce qui se passe dans la vie num&eacute;rique en r&eacute;seau, sur Tinder, Instagram, Yourporn, Tik Tok ou Twitch, o&ugrave; en effet le sujet devient &oelig;uvre, contenu primordial de la communication, tout en &eacute;tant impliqu&eacute; dans des trames qui en font une information parmi les <i>datas</i>, une marchandise parmi les produits des vitrines num&eacute;riques. D&rsquo;une certaine mani&egrave;re, il arrive &agrave; tout un chacun ce qui se passait au d&eacute;but du <i>star system</i>, lorsque les premi&egrave;res c&eacute;l&eacute;brit&eacute;s &eacute;taient en m&ecirc;me temps enivr&eacute;es et consum&eacute;es par leur popularit&eacute;. &Agrave; l&rsquo;&eacute;poque, James Dean et Marylin Monroe avaient pay&eacute; de leur vie cette dynamique. Aujourd&rsquo;hui, il en est de m&ecirc;me pour ce qui concerne la crise de l&rsquo;autonomie individuelle dans l&rsquo;existence &eacute;lectronique, &agrave; savoir la &laquo; mort &raquo; du sujet en ligne, et parfois m&ecirc;me la mort physique, par suicide, des personnes incapables de survivre &agrave; la visibilit&eacute; de leurs histoires priv&eacute;es.</span>&nbsp;</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">Il y a l&agrave;, &agrave; bien des &eacute;gards, un changement de paradigme par rapport &agrave; notre tradition sociologique et culturelle. Mario Perniola, dans la foul&eacute;e de la pens&eacute;e benjaminienne, aura raison de parler de l&rsquo;homme comme objet sentant et de l&rsquo;objet comme chose sentante<a name="_ftnref13"></a><a href="#_ftn13" title=""><sup><span style="color:#231f20">[13]</span></sup></a>, car en effet la comp&eacute;n&eacute;tration contemporaine entre <i>b&igrave;os </i>et <i>techn&egrave; </i>nuance les diff&eacute;rences entre ces ordres, qui se retrouvent d&eacute;sormais intriqu&eacute;s dans une m&ecirc;me mosa&iuml;que.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><b><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">TECHNIQUES DE LA DISTRACTION</span></span></b><b>&nbsp;</b></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">Au niveau de la personne, les nouvelles technologies &eacute;lectroniques, en particulier celles qui entrent le plus en contact avec notre corps, ouvrent une br&egrave;che dans le sujet en y injectant plusieurs doses d&rsquo;alt&eacute;rit&eacute; technosoci&eacute;tale. En effet, c&rsquo;est une invitation &mdash; une initiation &mdash; &agrave; se perdre dans l&rsquo;autre et &agrave; retrouver un nouvel &eacute;quilibre avec tout ce qui l&rsquo;entoure. Il s&rsquo;agit d&rsquo;un &eacute;clatement de l&rsquo;&ecirc;tre,</span></span><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> <span style="color:#231f20">de sa fuite vers l&rsquo;ailleurs, de son invasion par l&rsquo;ailleurs. Bref, en tant qu&rsquo;humain, il n&rsquo;est plus ni le centre du monde, ni au centre du monde ; &laquo; ce qui dispara&icirc;t est en somme ce qui peut &ecirc;tre r&eacute;sum&eacute; par la notion d&rsquo;<i>aura </i>; et l&rsquo;on peut dire que ce qui dispara&icirc;t &agrave; l&rsquo;&eacute;poque de la reproductibilit&eacute; technique est l&rsquo;<i>aura</i> de l&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;art. Le processus est symptomatique, sa signification renvoie au-del&agrave; du champ artistique<sup> </sup>&raquo;<a name="_ftnref14"></a><a href="#_ftn14" title=""><sup><span style="color:#231f20">[14]</span></sup></a>.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">Dans ce passage est inscrite l&rsquo;interpr&eacute;tation la plus efficace et proph&eacute;tique de la signification sociale d&rsquo;un fait, la reproductibilit&eacute; de l&rsquo;&oelig;uvre, apparemment seulement technique mais en r&eacute;alit&eacute; fondamental en ce qui concerne le devenir des formes esth&eacute;tiques, de la soci&eacute;t&eacute; de masse et de ses syst&egrave;mes de pouvoir-savoir. La disparition de l&rsquo;aura de l&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;art indique que l&rsquo;objet ext&eacute;rieur au corps social, provenant d&rsquo;un au-del&agrave; en quelque sorte magique transcendant l&rsquo;<i>hic et nunc</i>, subit une relativisation qui le vide de sa facult&eacute; de s&eacute;duire et d&rsquo;envo&ucirc;ter le public. En perdant son autorit&eacute; morale, l&rsquo;univers artistique prive son r&eacute;f&eacute;rent politique, le syst&egrave;me qui le pr&eacute;side, de sa puissance symbolique. S&rsquo;il est vrai que la d&eacute;mocratie moderne se fonde sur la correspondance entre la loi et les coutumes<a name="_ftnref15"></a><a href="#_ftn15" title=""><sup><span style="color:#231f20">[15]</span></sup></a>, que celle-ci est &agrave; son tour aliment&eacute;e par l&rsquo;adh&eacute;sion symbolique du corps social aux &eacute;lites, force est de constater qu&rsquo;aujourd&rsquo;hui ce lien a &eacute;t&eacute; rompu exactement dans la mesure o&ugrave; le quotidien, ce qui &eacute;tait en bas, ne se refl&egrave;te plus dans les formes esth&eacute;tiques du haut mais en soi-m&ecirc;me et dans toutes ses extensions technosoci&eacute;tales, des r&eacute;seaux num&eacute;riques au <i>street art</i>, du rap au funk et &agrave; la techno en passant par le <i>cosplay</i>, les jeux de r&ocirc;le et les <i>street parties</i>.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">Les traditions l&eacute;gitim&eacute;es et consolid&eacute;es au cours de la modernit&eacute;, autrement dit ses organisations, ses institutions et ses conseils, perdent ainsi d&rsquo;un coup le dispositif esth&eacute;tique qui leur a permis de cristalliser la diff&eacute;rence entre elles et la rue, de se placer de l&rsquo;autre c&ocirc;t&eacute; de la barri&egrave;re, cette fronti&egrave;re qui s&rsquo;illustre par exemple &agrave; travers la distance qui, dans tout mus&eacute;e, s&eacute;pare l&rsquo;&oelig;uvre du public. L&rsquo;espace sacr&eacute; du mus&eacute;e, l&agrave; o&ugrave; les nouveaux p&egrave;lerins de la soci&eacute;t&eacute; doivent se rendre pour racheter leur ignorance et pour contempler la beaut&eacute;, est la zone &agrave; haute densit&eacute; symbolique dans laquelle sont abrit&eacute;s</span></span><i> </i><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">le secret et le monopole du pouvoir de l&rsquo;&Eacute;tat et de ses avatars. Le bon go&ucirc;t et le savoir, &eacute;lev&eacute;s &agrave; des valeurs supr&ecirc;mes, d&eacute;fendus et distribu&eacute;s scientifiquement, sont les leviers &agrave; l&rsquo;aide desquels le corps social est organis&eacute; dans une finalit&eacute; dialectique entre production du savoir et engendrement du pouvoir. Le mus&eacute;e est le lieu sacr&eacute;, une sacralit&eacute; la&iuml;que, l&rsquo;arch&eacute;type du rapport de pouvoir l&eacute;ger et totalisant qui r&eacute;gule la relation entre &eacute;lite et masse &agrave; l&rsquo;&eacute;poque de la d&eacute;mocratie. En son int&eacute;rieur, la ligne d&rsquo;ombre entre l&rsquo;&oelig;uvre et la barri&egrave;re que le public ne peut jamais franchir acquiert une valeur particuli&egrave;re. C&rsquo;est la m&eacute;taphore de l&rsquo;imposition de la loi et des r&egrave;gles selon lesquelles public et gouvernants, repr&eacute;sent&eacute;s et repr&eacute;sentants, sont tenus d&rsquo;en rester &agrave; leur r&ocirc;le respectif : le premier de contempler avec r&eacute;v&eacute;rence, le second de gouverner en diffusant splendeur et haute destin&eacute;e sur les masses. De la m&ecirc;me fa&ccedil;on, dans tout mus&eacute;e, il est interdit de danser, crier, manger&hellip; bref, de faire entendre la voix du corps, qui doit au contraire rester &agrave; l&rsquo;ordre de la raison.</span></span>&nbsp;</span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">L&rsquo;objet artistique doit ici &ecirc;tre contempl&eacute; en silence, avec admiration ou au moins discr&eacute;tion, sans pouvoir &ecirc;tre touch&eacute; ni, au fond, discut&eacute;, puisque tout dans un mus&eacute;e est organis&eacute; de mani&egrave;re que le visiteur se d&eacute;place dans un cadre d&eacute;termin&eacute; et ferm&eacute; de sens possible. Ce mod&egrave;le est, &agrave; bien y regarder, le contraire de celui qui s&rsquo;exp&eacute;rimente dans les jeux linguistiques des plateformes communicatives horizontales et interactives en r&eacute;seau, o&ugrave; l&rsquo;espace du plaisir, du jeu et de la f&ecirc;te en tant que beaut&eacute;, est le r&eacute;sultat de la socialit&eacute; &eacute;lectronique et des affinit&eacute;s connectives qui la composent. L&rsquo;effondrement de la fronti&egrave;re entre &oelig;uvre et public am&egrave;ne lentement, mais in&eacute;luctablement, &agrave; la confusion des deux domaines. Voil&agrave; pourquoi ce dont il s&rsquo;agit &laquo; renvoie au-del&agrave; du champ artistique &raquo;.</span></span>&nbsp;</span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">La technique de la reproduction, comme la chose pourrait &ecirc;tre formul&eacute;e, soustrait le reproduit au domaine de la tradition. En multipliant la reproduction, elle met &agrave; la place d&rsquo;un &eacute;v&eacute;nement unique une s&eacute;rie quantitative d&rsquo;&eacute;v&eacute;nements. Et en permettant &agrave; la production de venir &agrave; la rencontre de celui qui en jouit dans sa situation particuli&egrave;re, elle actualise le produit. Les deux processus m&egrave;nent &agrave; un violent bouleversement qui investit ce qui est transmis &ndash; &agrave; un bouleversement de la tradition, qui est l&rsquo;autre face de la crise actuelle et de l&rsquo;actuel renouvellement de l&rsquo;humanit&eacute;. Ils sont &eacute;troitement li&eacute;s aux mouvements de masse de nos jours<a name="_ftnref16"></a><a href="#_ftn16" title=""><sup><span style="color:#231f20">[16]</span></sup></a>.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">Les masses, le grand r&eacute;sidu de la modernit&eacute; &ndash; sujet &agrave; la fois cr&eacute;&eacute; et craint par l&rsquo;ordre institu&eacute; &ndash;, sont imprudemment dot&eacute;es d&rsquo;un instrument qui leur donne la possibilit&eacute; d&rsquo;impl&eacute;menter leurs propres &laquo; quantit&eacute;s &raquo; disproportionn&eacute;es de nouvelles &laquo; qualit&eacute;s &raquo;, au d&eacute;savantage des gardiens du pouvoir. Ce qui est &laquo; reproduit &raquo; se s&eacute;pare du producteur et de son cercle d&rsquo;interpr&egrave;tes fid&egrave;les, mais est aussi d&eacute;plac&eacute; de la sc&egrave;ne &ndash; le mus&eacute;e et ses corollaires &ndash; qui l&rsquo;avaient dot&eacute; de sa magie et de sa supr&eacute;matie. L&rsquo;actualisation de tout produit en question devient ainsi l&rsquo;antichambre d&rsquo;une sensibilit&eacute; inconciliable avec les strat&eacute;gies des producteurs. Elle s&rsquo;instaure en toute discr&eacute;tion sur fond d&rsquo;une distraction g&eacute;n&eacute;ralis&eacute;e, de loisirs ou de fantaisies. En l&rsquo;occurrence, l&rsquo;&oelig;uvre est adapt&eacute;e au quotidien et appropri&eacute;e par lui afin de l&rsquo;esth&eacute;tiser, de le rendre agr&eacute;able et</span></span><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> <span style="color:#231f20">&laquo; joli &raquo;. Elle finit par &ecirc;tre d&eacute;finitivement d&eacute;tourn&eacute;e lorsque l&rsquo;habiter po&eacute;tique &ndash; la po&eacute;tique du quotidien &ndash; pr&eacute;vaut sur les instances de l&rsquo;art et sur les formes artistiques. En ce sens, le pop art, les esth&eacute;tiques urbaines et l&rsquo;industrie culturelle ne sont que des pr&eacute;mices du devenir &oelig;uvre du public et de sa vie ordinaire d&eacute;clench&eacute; par les <i>stories </i>d&rsquo;Instagram, les <i>selfies</i>, les <i>reels </i>et les <i>snaps</i>. Selon Marx, l&rsquo;acte de la consommation constitue la phase finale de la production, le <i>finish </i>du consommateur &eacute;tant la mani&egrave;re dont la marchandise prend vie dans le cadre du quotidien. C&rsquo;est, en quelque sorte, sa suite, sa recr&eacute;ation, l&rsquo;&oelig;uvre dont le corps social est le v&eacute;ritable artiste &ndash; pour le dire en d&rsquo;autres mots. Nous sommes ainsi face au <i>finish </i>final et d&eacute;cisif du consommateur &ndash; mieux, nous sommes immerg&eacute;s en lui &ndash;, l&agrave; o&ugrave; il devient &oelig;uvre. Ce final d&eacute;c&egrave;le aussi une fatalit&eacute;. Renvoyant &agrave; l&rsquo;accomplissement d&rsquo;un processus, il n&rsquo;annonce pas seulement la mort de l&rsquo;art &eacute;voqu&eacute; par Hegel<a name="_ftnref17"></a><a href="#_ftn17" title=""><sup><span style="color:#231f20">[17]</span></sup></a>, mais aussi celle du public&hellip;</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">Ce genre de performance, avant son ach&egrave;vement ultime, rev&ecirc;t un ton violent quand les &laquo; masses &raquo; la mettent en &oelig;uvre contre le sens dans lequel l&rsquo;&oelig;uvre originale a &eacute;t&eacute; pens&eacute;e. La violence destructrice est ainsi le visage obscur de la consommation et Benjamin en distingue d&egrave;s le d&eacute;but les qualit&eacute;s potentiellement subversives, pr&eacute;cis&eacute;ment l&agrave; o&ugrave; l&rsquo;&oelig;uvre est accueillie au sein tumultueux d&rsquo;une vie quotidienne irr&eacute;ductible &agrave; tout ordre qui ne soit pas le sien, selon la loi des fr&egrave;res. Le bouleversement de la tradition est alors le corollaire de l&rsquo;&eacute;mergence de pratiques enracin&eacute;es dans un pass&eacute;</span></span><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> <span style="color:#231f20">archa&iuml;que et en m&ecirc;me temps effleur&eacute;es par des visions futuristes. Voil&agrave; que, pour Benjamin, le retour en quelque sorte trivial de la culture a imm&eacute;diatement &agrave; voir avec une destruction g&eacute;n&eacute;rale de ce qui est donn&eacute; et de ce que les savoirs, les pouvoirs et les institutions ont laiss&eacute; se s&eacute;dimenter. La qualit&eacute; fondamentale des moyens de communication de masse, celle qui a souvent &eacute;chapp&eacute; &agrave; ceux qui les ont mises en forme et &eacute;labor&eacute;es &agrave; des fins politiques ou commerciales, r&eacute;side ainsi dans sa capacit&eacute; &agrave; entrer en synergie avec le corps social et de devenir son ambiance, son territoire, son paysage, <i>mediascape </i>int&eacute;grant le <i>bodyscape </i>et le <i>bodyscape </i>devenant <i>medium</i>. Le corps social se prolonge dans un sc&eacute;nario qui lui permet de satisfaire une s&eacute;rie de d&eacute;sirs imm&eacute;diatement associ&eacute;s &agrave; un renouvellement g&eacute;n&eacute;ral de son existence, en remettant en discussion les traditions et les canons s&eacute;diment&eacute;s depuis longtemps dans nos soci&eacute;t&eacute;s. Les m&eacute;dias interpr&egrave;tent ici le r&ocirc;le de puissants espaces de communion : ils actualisent l&rsquo;&ecirc;tre ensemble, corroborent la communaut&eacute; et sacrifient tout ce dont elle n&rsquo;a plus ni besoin ni envie pour &ecirc;tre l&agrave;. De mani&egrave;re particuli&egrave;re, le d&eacute;fi le plus pr&eacute;gnant revient, &agrave; toute &eacute;poque, au m&eacute;dium le plus nouveau, &agrave; celui qui est capable de garantir l&rsquo;&eacute;quilibre entre la continuation et le renouvellement des formes sociales. &Agrave; l&rsquo;&eacute;poque o&ugrave; Benjamin &eacute;crit, il y a un vecteur extraordinaire des intentions conscientes et inconscientes des masses : &laquo; Leur agent le plus puissant est le cin&eacute;ma. Sa signification sociale, m&ecirc;me dans sa forme la plus positive, voire pr&eacute;cis&eacute;ment dans celle-ci, n&rsquo;est pas pensable sans sa forme destructrice, cathartique : la liquidation de la valeur traditionnelle de l&rsquo;h&eacute;ritage culturel<sup> </sup>&raquo;<a name="_ftnref18"></a><a href="#_ftn18" title=""><sup><span style="color:#231f20">[18]</span></sup></a>.</span>&nbsp;</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">Pour notre part, nous consid&eacute;rons ce point comme fondamental bien que n&eacute;glig&eacute; par presque tous les interpr&egrave;tes de la pens&eacute;e de Benjamin et, en g&eacute;n&eacute;ral, par la plupart des m&eacute;diologues et des sociologues de la communication. Gilbert Durand est &agrave; ce propos une heureuse exception, puisqu&rsquo;il r&eacute;ussit &agrave; identifier combien l&rsquo;invasion des march&eacute;s et des esprits par des panoplies techniques et des images m&eacute;diatiques agit subrepticement en faveur d&rsquo;une production souterraine d&rsquo; &laquo; effets pervers &raquo;, dirig&eacute;s contre les producteurs m&ecirc;mes des communications et des objets manipul&eacute;s par le corps</span></span><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> <span style="color:#231f20">social<a name="_ftnref19"></a><a href="#_ftn19" title=""><sup><span style="color:#231f20">[19]</span></sup></a>. L&rsquo;auteur y parvient surtout en prenant en consid&eacute;ration la dimension de l&rsquo;imaginaire, avant et bien plus encore que le discours sur les instruments ou sur les fonctions des m&eacute;dias. En effet, dans ce royaume invisible mais sensible, derri&egrave;re chaque consommation de masse, se produit aussi une destruction, &laquo; la liquidation de la valeur traditionnelle de l&rsquo;h&eacute;ritage culturel &raquo;, au nom d&rsquo;une tradition plus ancienne et d&rsquo;un pr&eacute;sent sans autre finalit&eacute;, pour celles et ceux qui l&rsquo;habitent, que l&rsquo;&ecirc;tre-l&agrave;, ici et maintenant.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><b><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">L&rsquo;AURA DU QUOTIDIEN</span></span></b></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">&Agrave; partir du moment o&ugrave; commence &agrave; se manifester une friction entre les masses et l&rsquo;univers esth&eacute;tique, quand le second cesse d&rsquo;&ecirc;tre un objet &agrave; contempler &agrave; distance et avec r&eacute;v&eacute;rence, et que l&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;art se rapproche de la personne, les masses inaugurent un processus d&rsquo;appropriation du monde des objets et des images qui les am&egrave;ne &agrave; devenir toujours plus avides, en quelque sorte &agrave; grossir, selon un paradigme proche de l&rsquo;ob&eacute;sit&eacute; et de l&rsquo;obsc&eacute;nit&eacute; chez Baudrillard<a name="_ftnref20"></a><a href="#_ftn20" title=""><sup><span style="color:#231f20">[20]</span></sup></a>. Il y a l&agrave; une esp&egrave;ce de volont&eacute; de puissance du corps social de par la proximit&eacute; &eacute;tablie entre la vie quotidienne, les images et le syst&egrave;me des objets. Pour bien saisir cette dynamique, il faut explorer dans ses racines et dans ses surfaces le &laquo; conditionnement social de l&rsquo;actuelle d&eacute;cadence de l&rsquo;aura. Elle se fonde sur deux circonstances, toutes les deux reli&eacute;es &agrave; l&rsquo;importance toujours plus grande des masses dans la vie actuelle. Et c&rsquo;est-&agrave;-dire : rendre les choses, spatialement et humainement, plus proches est pour les masses actuelles une exigence tr&egrave;s vive, autant que la tendance au d&eacute;passement de l&rsquo;unit&eacute; de tout &eacute;l&eacute;ment quel qu&rsquo;il soit par la r&eacute;ception de sa reproduction<sup> </sup>&raquo;<a name="_ftnref21"></a><a href="#_ftn21" title=""><sup><span style="color:#231f20">[21]</span></sup></a>.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">La modernit&eacute;, en effet, a jou&eacute; sur une distanciation g&eacute;n&eacute;rale des choses et des autres, selon une logique de la s&eacute;paration. En misant sur l&rsquo;abstraction et sur l&rsquo;universel, elle a orient&eacute; ses projets vers des objectifs lointains, valables pour tout en chacun et n&rsquo;importe o&ugrave;, qui requi&egrave;rent le sacrifice de la jouissance, du pr&eacute;sent.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">&Agrave; l&rsquo;inverse, la culture contemporaine que nous sommes en train d&rsquo;explorer investit sur ce qui est proche et en contact &eacute;troit avec &agrave; la fois le sensible et l&rsquo;imaginaire. &Agrave; bien y regarder, la reproductibilit&eacute; technique de l&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;art est un processus fondamental ayant soutenu ce changement de paradigme actualis&eacute; depuis la seconde moiti&eacute; du dix-neuvi&egrave;me si&egrave;cle.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">L&rsquo;authenticit&eacute; de l&rsquo;&oelig;uvre est l&rsquo;&eacute;quivalent de l&rsquo;unit&eacute; et de la s&eacute;paration de l&rsquo;individu, de sa distance par rapport aux autres et au monde. &Agrave; partir du moment o&ugrave; ces principes s&rsquo;effritent, toutes les cages identitaires, &eacute;conomiques et politiques du monde moderne semblent en crise. Rendre les choses plus proches signifie, pour le sujet, les tirer &agrave; soi, les faire siennes et, en m&ecirc;me temps, traduire ce qui est authentique et unique en quelque chose de reproductible et de commun. Le sujet bourgeois est au produit esth&eacute;tique authentique et lointain ce que les masses sont &agrave; l&rsquo;esth&eacute;tisation de l&rsquo;existence et &agrave; l&rsquo;absorption de ce qui les entoure. &laquo; L&rsquo;unit&eacute; de l&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;art s&rsquo;identifie &agrave; son int&eacute;gration dans le contexte de la tradition<sup> </sup>&raquo;<a name="_ftnref22"></a><a href="#_ftn22" title=""><sup><span style="color:#231f20">[22]</span></sup></a>, tandis que sa reproductibilit&eacute; et sa trahison sont la mesure de l&rsquo;&eacute;cart existant entre la vie quotidienne et la tradition elle-m&ecirc;me.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">Cette red&eacute;finition mine la condition de l&rsquo;homme moderne, son &eacute;quilibre sensoriel, son rapport avec ce qui lui est int&eacute;rieur et ext&eacute;rieur, et m&ecirc;me son point de vue. Ce qui appartient &agrave; l&rsquo;ordre du visuel et qui est apte &agrave; &eacute;tablir une diff&eacute;rence-distanciation entre l&rsquo;individu et son alt&eacute;rit&eacute;, c&egrave;de le pas &agrave; la r&eacute;&eacute;mergence du caract&egrave;re tactile de l&rsquo;exp&eacute;rience<a name="_ftnref23"></a><a href="#_ftn23" title=""><sup><span style="color:#231f20">[23]</span></sup></a>, quand le toucher &mdash; toucher et &ecirc;tre touch&eacute; &mdash; devient l&rsquo;axe porteur de la vie quotidienne, la marque de la socialit&eacute; au-del&agrave; et en de&ccedil;&agrave; du sexe. Les caresses caract&eacute;risant notre rapport aux tablettes et aux <i>smartphones</i>, les <i>swipes </i>de Tinder, les <i>share </i>et les <i>emojis</i>, en ce sens, ne sont que les m&eacute;taphores d&rsquo;un rapprochement g&eacute;n&eacute;ralis&eacute;, d&rsquo;ordre emphatique &agrave; l&rsquo;autre, par une interaction fond&eacute;e sur le sentir et sur l&rsquo;&eacute;motion plus que sur le voir et sur l&rsquo;abstraction. Benjamin, gr&acirc;ce &agrave; sa capacit&eacute; de comprendre les m&eacute;dias, les surfaces et les fantasmagories de son &eacute;poque, a &eacute;t&eacute; le premier &agrave; entrevoir ce passage cru- cial : &laquo; Chaque jour, l&rsquo;exigence de prendre possession de l&rsquo;objet &agrave; une distance le plus proche possible dans l&rsquo;image, ou mieux dans</span></span><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> <span style="color:#231f20">l&rsquo;effigie, dans la reproduction, se fait valoir de mani&egrave;re toujours plus incontestable<sup> </sup>&raquo;<a name="_ftnref24"></a><a href="#_ftn24" title=""><sup><span style="color:#231f20">[24]</span></sup></a>.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">L&rsquo;image est ainsi investie de la d&eacute;licate mission de reconnecter le corps social &agrave; ce dont il a &eacute;t&eacute; pr&eacute;c&eacute;demment s&eacute;par&eacute;, de permettre fondamentalement une appropriation du monde qui est aussi le d&eacute;but de sa recr&eacute;ation. Ic&ocirc;nes, objets, informations et symboles sont ainsi engloutis dans le ventre de la vie ordinaire et r&eacute;adapt&eacute;s &agrave; ce qui est actuel et quotidien. Au contraire de ce qui est commun&eacute;ment &eacute;crit sur la mondialisation et le r&ocirc;le jou&eacute; &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur de ce processus par les m&eacute;dias, l&rsquo;imaginaire est un r&eacute;gime &agrave; travers lequel on tire &agrave; soi les choses du monde, on active un processus de participation dans lequel ce qui est proche entre en liaison avec ce qui est &eacute;loign&eacute;.</span></span>&nbsp;</span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">Dans ce cadre, l&rsquo;image m&eacute;diatique est bien un m&eacute;socosme, un dispositif au travers duquel on se conjugue &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger et au myst&eacute;rieux : la nature, la technique, le ciel. La rigide s&eacute;paration entre le soi et l&rsquo;autre, fille de la culture alphab&eacute;tique qui a fa&ccedil;onn&eacute; la modernit&eacute; occidentale est alors graduellement abandonn&eacute;e en faveur d&rsquo;une confusion g&eacute;n&eacute;ralis&eacute;e, d&rsquo;une comp&eacute;n&eacute;tration rappelant le holisme, d&rsquo;une participation qui &eacute;voque la technomagie plus que la technologie<a name="_ftnref25"></a><a href="#_ftn25" title=""><sup><span style="color:#231f20">[25]</span></sup></a>. Ce n&rsquo;est pas un hasard si les mots cl&eacute;s des cultures num&eacute;riques sont &laquo; interaction &raquo;, &laquo; immersion &raquo;, &laquo; connexion &raquo;, autant d&rsquo;indices t&eacute;moignant la communion, la confusion, l&rsquo;ordre matriciel<a name="_ftnref26"></a><a href="#_ftn26" title=""><sup><span style="color:#231f20">[26]</span></sup></a>. Par cons&eacute;quent, on comprend mieux pourquoi tout en &eacute;tant de plus en plus d&eacute;pendant du milieu technique, nous nous approchons &eacute;galement de la nature. Le retour du bio, la <i>deep ecology </i>(Drengson, Inoue), l&rsquo;ordre v&eacute;gan (Celka), le tri s&eacute;lectif, les vacances vertes, la <i>sustainable economy </i>(Combes) et l&rsquo;&eacute;thique de la d&eacute;croissance (Latouche) apparaissent alors comme des sympt&ocirc;mes d&rsquo;une nouvelle conjonction entre les &ecirc;tres humains et l&rsquo;environnement qu&rsquo;ils ont consid&eacute;r&eacute; pendant longtemps comme un objet &agrave; conqu&eacute;rir, &agrave; occuper et &agrave; manipuler &agrave; leur guise. Au contraire, la trame qui nous relie &agrave; l&rsquo;univers technique est la m&ecirc;me que nous associons d&eacute;sormais &agrave; la Terre M&egrave;re. Dans un cas comme dans l&rsquo;autre, le sujet fait un pas en arri&egrave;re par rapport &agrave; ce qui l&rsquo;entoure,</span></span><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> <span style="color:#231f20">mais c&rsquo;est un pas de danse. Il finit par y d&eacute;pendre de la m&ecirc;me mani&egrave;re qu&rsquo;on d&eacute;pend de la personne qui m&egrave;ne le bal. C&rsquo;est cela un des axes du post humanisme signalant la crise de l&rsquo;anthropocentrisme. Il y a l&agrave; &eacute;galement un sacrifice de l&rsquo;humain, car la confusion en question implique des pertes pour l&rsquo;individu : le renoncement &agrave; soi et au soi.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">La fonction de l&rsquo;art, et en particulier du moment rituel de sa jouissance, a &eacute;t&eacute;, au moins &agrave; partir de la Renaissance, celle de traduire et disloquer les sentiments et les sensations induits par la contemplation de l&rsquo;&oelig;uvre vers les syst&egrave;mes symboliques de pouvoir et de savoir la pr&eacute;sidant : que ce soit le seigneur, le pr&ecirc;tre ou le m&eacute;c&egrave;ne, il s&rsquo;agissait toujours d&rsquo;adh&eacute;rer &agrave; un ordre sup&eacute;rieur au quotidien, au nom de la beaut&eacute;, et dont la sup&eacute;riorit&eacute; se faisait vectrice, source et garantie. Par cons&eacute;quent, cette correspondance esth&eacute;tique servait &agrave; l&eacute;gitimer la supr&eacute;matie morale et politique du pouvoir institu&eacute; sur la vie ordinaire. L&rsquo;image est ainsi le trait d&rsquo;union entre le public, la masse &ndash; ou encore avant, la &laquo; populace &raquo; &ndash;, et le corps du souverain qui, de la lumi&egrave;re de la premi&egrave;re, tire la lymphe vitale pour corroborer son statut. L&rsquo;extase individuellement &eacute;prouv&eacute;e face &agrave; l&rsquo;objet unique et authentique, expos&eacute; de mani&egrave;re aust&egrave;re et pompeuse dans le mus&eacute;e, fait donc un avec l&rsquo;approbation d&rsquo;un ordre institu&eacute; et avec l&rsquo;inscription dans le cadre d&rsquo;une communaut&eacute; sociale imagin&eacute;e, celle qui sert de pr&eacute;texte identitaire au L&eacute;viathan<a name="_ftnref27"></a><a href="#_ftn27" title=""><sup><span style="color:#231f20">[27]</span></sup></a>.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">Le rite de l&rsquo;admiration d&rsquo;une &oelig;uvre est le levier qui confirme et renforce le mythe sur lequel se fonde et se renouvelle lentement l&rsquo;ordre &eacute;tabli. La distinction entre le sacr&eacute; et le profane est la matrice arch&eacute;typique sur laquelle s&rsquo;oriente aussi, pendant la modernit&eacute;, la s&eacute;paration entre pouvoir institu&eacute; et puissance instituante, entre les formes belles de celui qui gouverne et celles plus basses et banales exp&eacute;riment&eacute;es dans le cadre de la vie quotidienne. Si les premi&egrave;res maintiennent une sacralit&eacute; les rendant transcendantes, fondatrices et embl&eacute;matiques, l&rsquo;espace du quotidien devient naturellement la marge de ceux qui gouvernent, une ramification du pouvoir &ndash; le miroir du politique. Le rituel de la contemplation s&rsquo;inscrit alors dans la tradition, en satisfaisant la permanence de ses gardiens et en dissipant dans leur corps les &eacute;nergies agit&eacute;es dans l&rsquo;&eacute;motion esth&eacute;tique.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">Le mode originaire d&rsquo;articulation de l&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;art dans le contexte de la tradition trouvait son expression dans le culte. Les &oelig;uvres d&rsquo;art les plus anciennes sont n&eacute;es [&hellip;] au service d&rsquo;un rituel, d&rsquo;abord magique, puis religieux. [&hellip;] La valeur unique de l&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;art <i>authentique </i>trouve sa fondation dans le rituel, dans le cadre o&ugrave; elle a eu sa premi&egrave;re valeur d&rsquo;usage originaire [&hellip;] la reproductibilit&eacute; technique de l&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;art, pour la premi&egrave;re fois dans l&rsquo;histoire du monde, &eacute;mancipe cette derni&egrave;re de son existence parasitaire dans le cadre du rituel. L&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;art reproduite devient dans une mesure toujours plus grande la reproduction d&rsquo;une &oelig;uvre d&rsquo;art pr&eacute;dispos&eacute;e &agrave; la reproductibilit&eacute;<a name="_ftnref28"></a><a href="#_ftn28" title=""><sup><span style="color:#231f20">[28]</span></sup></a>.</span></span>&nbsp;</span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">Le rituel dont l&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;art tire son origine comme expression et moyen est en r&eacute;alit&eacute; reconfigur&eacute;, et non &eacute;teint, par le processus de reproductibilit&eacute;. Benjamin, quand il &eacute;crit, pense &agrave; une image glorieuse, traditionnelle et transcendante du rite : il pense aux formes anciennes de la religion<a name="_ftnref29"></a><a href="#_ftn29" title=""><sup><span style="color:#231f20">[29]</span></sup></a>, dans lesquelles le plaisir esth&eacute;tique et l&rsquo;implication &eacute;motionnelle sont des pr&eacute;textes permettant au public d&rsquo;adh&eacute;rer &agrave; un syst&egrave;me &eacute;thique et symbolique, en interpr&eacute;tant le r&ocirc;le de spectateur aux allures de fid&egrave;le. La reproductibilit&eacute; technique de l&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;art, en revanche, inaugure le d&eacute;placement lent mais progressif de la facult&eacute; d&rsquo;orienter le sens, les communications et les imaginaires du haut vers le bas, du centre vers la p&eacute;riph&eacute;rie de la vie collective, dans ses trames horizontales, selon des gouts, des styles de vie et des affinit&eacute;s &eacute;lectives, puis connectives. Elle traduit graduellement le public en artiste et en m&ecirc;me temps en &oelig;uvre, sujet de la recr&eacute;ation et objet de contemplation, manipulation et consommation.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">Dans ce contexte, les rituels changent de forme. Le &laquo; p&egrave;lerinage &raquo; dans les cath&eacute;drales classiques de la culture, selon le mot cher &agrave; Benjamin, n&rsquo;a pas disparu mais est transfigur&eacute; sous l&rsquo;impulsion d&rsquo;architectures &eacute;motionnelles et sensuelles misant sur le spectacle, la marchandise et le loisir. En ce sens, les mus&eacute;es sont reconfigur&eacute;s en dispositifs stup&eacute;fiants et divertissants &agrave; l&rsquo;aide de bars, caf&eacute;s, espaces multim&eacute;dias et magasins de souvenir, qui deviennent de plus en plus leurs v&eacute;ritables hauts lieux. D&rsquo;une certaine mani&egrave;re, le touriste ou le visiteur ne s&rsquo;y rend plus vraiment pour contempler l&rsquo;&oelig;uvre unique et authentique, mais pour vivre un moment</span></span><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> <span style="color:#231f20">de socialit&eacute; ou de convivialit&eacute;. Si jadis, d&rsquo;ailleurs, le gadget et le souvenir mus&eacute;aux &eacute;taient des traces servant &agrave; rappeler au spectateur l&rsquo;exp&eacute;rience artistique v&eacute;cue, aujourd&rsquo;hui ils sont des v&eacute;ritables f&eacute;tiches. <i>Exit Through The Gift Shop</i>, le <i>mockumentary </i>de Banksy (2010) portant sur le <i>street art </i>et sur les mis&egrave;res de l&rsquo;art contemporain, visait justement &agrave; mettre en avant la dimension marchande et &eacute;ph&eacute;m&egrave;re du secteur. En effet, en visitant les mus&eacute;es et notamment ceux de nouvelle g&eacute;n&eacute;ration, force est de constater non seulement l&rsquo;hyperpr&eacute;sence des <i>gift shops </i>&agrave; la sortie, mais leur centralit&eacute;, souvent m&ecirc;me &agrave; l&rsquo;entr&eacute;e de ces lieux.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">Le souvenir n&rsquo;est plus &agrave; proprement parler un simple souvenir mais l&rsquo;&oelig;uvre m&ecirc;me que le touriste, <i>fan </i>et spectateur, d&eacute;sire le plus, celle qui l&rsquo;accompagnera chez soi et qui lui permettra d&rsquo;esth&eacute;tiser son quotidien, en lui conf&eacute;rant une aura. L&rsquo;aura du quotidien. C&rsquo;est l&rsquo;avant-derni&egrave;re &eacute;tape du processus d&eacute;crit par Benjamin en tant qu&rsquo;absorption de l&rsquo;art dans le ventre du public, la derni&egrave;re &eacute;tant le devenir &oelig;uvre du public et m&ecirc;me son devenir souvenir, chose et gadget, comme cela arrive avec les profils des r&eacute;seaux sociaux, les photos d&rsquo;Instagram, les memoji, les stickers, les m&egrave;mes, les Gifs et toute autre r&eacute;ification &eacute;lectronique des individus en ligne. Cela a lieu dans le cadre de nouveaux rituels qui certes n&rsquo;ont rien &agrave; voir avec les files d&rsquo;attente pour acc&eacute;der au Louvre ou au mus&eacute;e du Vatican et qui ne r&eacute;pondent pas aux canons des manuels artistiques. Cependant, dans la manie des <i>selfies </i>et dans le d&eacute;ploiement de &lt;3 en ligne, dans l&rsquo;&eacute;laboration de <i>stories </i>et de <i>reels</i>, dans le montage de m&egrave;mes, jusqu&rsquo;&agrave; la mise en sc&egrave;ne d&rsquo;une intimit&eacute; esth&eacute;tis&eacute;e sur Tik Tok et Instagram en passant par le choix soigneux des photos de profil Tinder ou Grindr, force est de constater l&rsquo;av&egrave;nement et la prolif&eacute;ration de pratiques soci&eacute;tales symboliquement denses, causes et effets d&rsquo;&eacute;motions, c&eacute;r&eacute;monies et communions. Elles ne sont plus adress&eacute;es &agrave; des autels surplombants, au nom de v&eacute;rit&eacute;s universelles et abstraites &mdash; les grands r&eacute;cits &mdash; mais se concentrent plut&ocirc;t sur l&rsquo;effervescence de ce qui est proche et quotidien, de ce qui a &agrave; voir avec l&rsquo;ordre des pairs : les affinit&eacute;s connectives, l&rsquo;&ecirc;tre ensemble sans finalit&eacute;. Le quotidien devient ainsi, pour le meilleur et pour le pire, selon un esprit qui &eacute;voque la sacralit&eacute; sauvage ch&egrave;re &agrave; Bastide, un mus&eacute;e &agrave; ciel ouvert dont &laquo; la r&eacute;volte est le plaisir m&ecirc;me, et c&rsquo;est aussi ce qui se joue de toute pens&eacute;e<sup> </sup>&raquo;<a name="_ftnref30"></a><a href="#_ftn30" title=""><sup><span style="color:#231f20">[30]</span></sup></a>.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><b><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">BIBLIOGRAPHIE </span></span></b></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">ABRUZZESE A., <i>La puissance de la beaut&eacute;</i>, Paris, L&rsquo;Harmattan, 2007 (1998).</span></span>&nbsp;</span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">ANDERSON B., <i>L&rsquo;imaginaire national : r&eacute;flexions sur l&rsquo;origine et l&rsquo;essor du nationalisme,</i> Paris, La D&eacute;couverte, 1996 (1983).</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">ATTIMONELLI C., <i>Techno. Ritmi afrofuturisti </i>(2008), Rome, Meltemi, 2018.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">BAKHTINE M., <i>L&rsquo;&oelig;uvre de Fran&ccedil;ois Rabelais et la culture populaire au Moyen-&Acirc;ge et sous la Renaissance</i>, Gallimard, Paris, 1998 (1965).</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">BATAILLE G., <i>Le souverain, </i>Montpellier, Fata Morgana, 2010</span></span><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;">.&nbsp;</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">BAUDRILLARD J., <i>Mots de passe, </i>Paris, Fayard, 2000.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">BENJAMIN W., &laquo; L&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;art &agrave; l&rsquo;&eacute;poque de sa reproductibilit&eacute; technique &raquo; in <i>&OElig;uvres III</i>, Paris, Gallimard, 2000 (1936).</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">CARDON D., <i>&Agrave; quoi r&ecirc;vent les algorithmes. Nos vies &agrave; l&rsquo;heure des big data</i>, Paris, Seuil, 2015.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">DURAND G., <i>Introduction &agrave; la mythodologie, </i>Paris, Albin Michel, 1996</span></span><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;">.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:black">_,</span></span><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> <i>L&rsquo;imagination symbolique, </i>Paris, PUF, 1964.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;">DURKHEIM <span style="color:#231f20">&Eacute;</span>., <i>Sociologie et philosophie, </i>Paris, PUF, 2002 (1924).&nbsp;</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;">HEGEL W. F., <i>Esth&eacute;tique, </i>Paris, Aubier, 1944 (1835).</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><i><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">Les cahiers europ&eacute;ens de l&rsquo;imaginaire</span></span></i><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">, n&deg;3, &laquo; Technomagie &raquo;, Paris, CNRS &Eacute;ditions, 2011.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;">LESSIG L., <i><span style="color:#231f20">Remix: Making Art and Commerce Thrive in the Hybrid Economy</span></i><span style="color:#231f20">, New York, Penguin Books, 2008.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">MCLUHAN M., <i>D&rsquo;&oelig;il &agrave; oreille, </i>Paris, Deno&euml;l, 1977</span></span><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;">.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">NIETZCHE F., <i>La naissance de la trag&eacute;die,</i> Paris, Gallimard, 1997 (1872).</span></span>&nbsp;</span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:#231f20">OBADIA L., <i>L&rsquo;anthropologie des religions, </i>Paris, La D&eacute;couverte, 2012 (2007).</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;">PERNIOLA M., <i>Del sentire, </i>Turin, Einaudi, 2002.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:black">_,</span></span><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> <i>Le sex-appeal de l&rsquo;inorganique, </i>Paris, L&eacute;o Scheer, 2003 (1994).</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;">SUSCA V., <i>Les affinit&eacute;s connectives. Sociologie de la culture num&eacute;rique, </i>Paris, Cerf, 2016.</span></span></span></span></p> <div> <hr align="left" size="1" width="33%" /></div> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn1"></a><a href="#_ftnref1" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[1]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> ABRUZZESE A., <i>La puissance de la beaut&eacute;</i>, Paris, L&rsquo;Harmattan, 2007<i> </i>(1998).</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn2"></a><a href="#_ftnref2" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[2]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> PERNIOLA M., <i>Del sentire, </i>Turin, Einaudi, 2002.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn3"></a><a href="#_ftnref3" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[3]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> ID., <i>Le sex-appeal de l&rsquo;inorganique, </i>Paris, L&eacute;o Scheer, 2003 (1994).</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn4"></a><a href="#_ftnref4" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[4]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> DURAND G., <i>L&rsquo;imagination symbolique, </i>Paris, PUF, 1964.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn5"></a><a href="#_ftnref5" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[5]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> SUSCA V., <i>Les affinit&eacute;s connectives. Sociologie de la culture num&eacute;rique, </i>Paris, Cerf, 2016.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn6"></a><a href="#_ftnref6" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[6]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> BENJAMIN W., &laquo; L&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;art &agrave; l&rsquo;&eacute;poque de sa reproductibilit&eacute; technique &raquo;, <i>&OElig;uvres III</i>, Paris, Gallimard, 2000 (1936).</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn7"></a><a href="#_ftnref7" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[7]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> CARDON D., <i>&Agrave; quoi r&ecirc;vent les algorithmes. Nos vies &agrave; l&rsquo;heure des big data</i>, Paris, Seuil, 2015.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn8"></a><a href="#_ftnref8" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[8]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> LESSIG L., <i>Remix: Making Art and Commerce Thrive in the Hybrid Economy</i>, New York, Penguin Books, 2008.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn9"></a><a href="#_ftnref9" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[9]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> ATTIMONELLI C., <i>Techno. Ritmi afrofuturisti </i>(2008), Rome, Meltemi, 2018.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn10"></a><a href="#_ftnref10" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[10]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> BENJAMIN W., &laquo; L&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;art &agrave; l&rsquo;&eacute;poque de sa reproductibilit&eacute; technique &raquo;, <i>Op. Cit.</i></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn11"></a><a href="#_ftnref11" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[11]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> NIETZCHE F., <i>La naissance de la trag&eacute;die,</i> Paris, Gallimard, 1997 (1872).</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn12"></a><a href="#_ftnref12" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[12]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> BAKHTINE M., <i>L&rsquo;&oelig;uvre de Fran&ccedil;ois Rabelais et la culture populaire au Moyen-&Acirc;ge et sous la Renaissance</i>, Gallimard, Paris, 1998 (1965).</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn13"></a><a href="#_ftnref13" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[13]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> PERNIOLA M., <i>&nbsp;Le sex-appeal de l&rsquo;inorganique, </i>Paris, L&eacute;o Scheer, 2003 (1994).</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn14"></a><a href="#_ftnref14" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[14]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> BENJAMIN W., &laquo; L&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;art &agrave; l&rsquo;&eacute;poque de sa reproductibilit&eacute; technique &raquo;, <i>Op. Cit.</i>, p. 23.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn15"></a><a href="#_ftnref15" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[15]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> DURKHEIM &Eacute;., <i>Sociologie et philosophie, </i>Paris, PUF, 2002.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn16"></a><a href="#_ftnref16" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[16]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> BENJAMIN W., &laquo; L&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;art &agrave; l&rsquo;&eacute;poque de sa reproductibilit&eacute; technique &raquo;, <i>Op. Cit.</i></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn17"></a><a href="#_ftnref17" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[17]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> HEGEL W. F., <i>Esth&eacute;tique, </i>Paris, Aubier, 1944 (1835).</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn18"></a><a href="#_ftnref18" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[18]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> BENJAMIN W., &laquo; L&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;art &agrave; l&rsquo;&eacute;poque de sa reproductibilit&eacute; technique &raquo;, <i>Op. Cit.</i></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn19"></a><a href="#_ftnref19" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[19]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> DURAND G., <i>Introduction &agrave; la mythodologie, </i>Paris, Albin Michel, 1996.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn20"></a><a href="#_ftnref20" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[20]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> BAUDRILLARD J., <i>Mots de passe, </i>Paris, Fayard, 2000.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn21"></a><a href="#_ftnref21" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[21]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> BENJAMIN W., &laquo; L&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;art &agrave; l&rsquo;&eacute;poque de sa reproductibilit&eacute; technique &raquo;, <i>Op. Cit.</i>, p. 24.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn22"></a><a href="#_ftnref22" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[22]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> <i>Idem</i>., p. 25.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn23"></a><a href="#_ftnref23" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[23]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> MCLUHAN M., <i>D&rsquo;&oelig;il &agrave; oreille, </i>Paris, Deno&euml;l, 1977.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn24"></a><a href="#_ftnref24" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[24]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> BENJAMIN W., &laquo; L&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;art &agrave; l&rsquo;&eacute;poque de sa reproductibilit&eacute; technique &raquo;, <i>Op. Cit.</i></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn25"></a><a href="#_ftnref25" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[25]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> Voir <i>Les Cahiers europ&eacute;ens de l&rsquo;imaginaire, </i>n&deg;3, &laquo; Technomagie &raquo;, Paris, CNRS &Eacute;ditions, 2011.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn26"></a><a href="#_ftnref26" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[26]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> SUSCA V., <i>Les affinit&eacute;s connectives, Op. Cit</i>. </span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn27"></a><a href="#_ftnref27" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[27]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> ANDERSON B., <i>L&rsquo;imaginaire national : r&eacute;flexions sur l&rsquo;origine et l&rsquo;essor du nationalisme,</i> Paris, La D&eacute;couverte, 1996 (1983). </span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn28"></a><a href="#_ftnref28" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[28]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> BENJAMIN W., &laquo; L&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;art &agrave; l&rsquo;&eacute;poque de sa reproductibilit&eacute; technique &raquo;, <i>Op. Cti.</i>, p 26.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn29"></a><a href="#_ftnref29" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[29]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> OBADIA L., <i>L&rsquo;anthropologie des religions, </i>Paris, La D&eacute;couverte, 2012 (2007).</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, &quot;serif&quot;"><a name="_ftn30"></a><a href="#_ftnref30" title=""><sup><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"><span style="color:blue">[30]</span></span></sup></a><span style="font-family:&quot;Arial&quot;,&quot;sans-serif&quot;"> BATAILLE G., <i>Le souverain, </i>Montpellier, Fata Morgana,<i> </i>2010. </span></span></span></span></p> <p style="margin-top:8px; margin-bottom:8px">&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p>