<p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">Les premiers num&eacute;ros de la revue Articulations ont permis d&rsquo;ouvrir un espace de r&eacute;flexion autour des notions de &laquo; radicalit&eacute; &raquo; en travail social et des &laquo; tiers-espaces &raquo; entre la recherche et l&rsquo;action. Dans cette p&eacute;riode marqu&eacute;e par ce que certain&middot;es nomment de &laquo; crise de l&rsquo;attractivit&eacute; des m&eacute;tiers du social &raquo;, impulsant alors des formes de re-d&eacute;-mobilisation des travailleurs sociaux, le num&eacute;ro 2 propose de r&eacute;fl&eacute;chir &agrave; la place que peut prendre ou occuper la formation dans ce contexte en perp&eacute;tuelles transformations.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">C&rsquo;est dans cette &egrave;re de n&eacute;olib&eacute;ralisme et dans un contexte de crise politique, d&rsquo;in&eacute;galit&eacute; croissante, de r&eacute;duction des d&eacute;penses pour les services du secteur public, de transformation massive du travail social et d&rsquo;un discours politique insidieux que le travail social, les travailleur&middot;ses du social et les organisations se forment, se r&eacute;forment, se transforment ou peut-&ecirc;tre se d&eacute;forment provoquant/r&eacute;sultant d&rsquo;une perte de ses dimensions militantes. Les processus actuels de travail social et de formation en travail social impliquent une d&eacute;composition toujours plus grande des t&acirc;ches et un contr&ocirc;le manag&eacute;rial via les syst&egrave;mes informatiques, ce qui n&rsquo;est pas sans cons&eacute;quences tant sur les principes et les pratiques du/en travail social. Michael Lavalette pose une question pouvant &ecirc;tre simpliste et qui nous semble pourtant suffisante pour introduire ce dossier : &quot;<em>Quel genre de travail social voulons-nous voir, et de quel genre de profession voulons-nous faire partie</em> <em>?</em>&quot; (2019, p. 161). S&rsquo;agit-il de former des individus capables de r&eacute;pondre aux exigences des march&eacute;s ou d&rsquo;en recouvrir voire de dissimuler ses effets pervers ou s&rsquo;agit-il de former des individus &agrave; &ecirc;tre en mesure d&rsquo;affirmer, de d&eacute;fendre certaines valeurs malgr&eacute; le contexte et les d&eacute;fis auxquels ils et elles sont confront&eacute;&middot;es quotidiennement ? &nbsp;</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">Les articles de ce num&eacute;ro offrent un point de d&eacute;part essentiel pour consid&eacute;rer et confronter ces processus et r&eacute;fl&eacute;chir &agrave; ce que l&rsquo;avenir peut r&eacute;server &agrave; la formation en travail social ou peut &ecirc;tre inversement, ce que la formation en travail social peut r&eacute;server &agrave; l&rsquo;avenir du travail social.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">Dans ce num&eacute;ro, deux parties compl&eacute;mentaires tentent d&rsquo;&eacute;clairer ces r&eacute;flexions.&nbsp;La premi&egrave;re partie intitul&eacute;e &quot;regard sur les concepts&quot; comporte trois articles. Nous avons choisi d&#39;ouvrir cette partie par le texte&nbsp;de M&eacute;lanie Carr&egrave;re et Tinhinane Boukhtouche &laquo; Pe(a)nser ce que nous faisons &raquo; qui, &agrave; partir d&rsquo;exp&eacute;riences et de recherches situ&eacute;es sur deux terrains diff&eacute;rents, pr&eacute;sentent les tensions, enjeux et d&eacute;fis qu&rsquo;elles rep&egrave;rent. Les autrices proposent d&#39;alimenter leurs r&eacute;flexions&nbsp;&agrave; partir d&#39;une question tant entendue &laquo; qu&rsquo;attendez-vous de nous ?&raquo;,&nbsp;laquelle peut &ecirc;tre formul&eacute;e par les personnes vis&eacute;es par l&rsquo;action des travailleur&middot;ses sociaux&middot;les, ceux-l&agrave; m&ecirc;mes qui exercent leurs m&eacute;tiers tout autant que celles et ceux qui contribuent &agrave; leurs formations.&nbsp;L&rsquo;article de Jean Marie Bataille s&rsquo;ench&acirc;sse parfaitement avec le premier en ce qu&rsquo;il s&rsquo;int&eacute;resse aux mod&egrave;les de production de connaissances et aux &eacute;l&eacute;ments qui les composent. Il interroge par la m&ecirc;me occasion la finalit&eacute; de ces productions qui ne serait &laquo; pas la production d&rsquo;un savoir pour lui-m&ecirc;me, mais toujours la construction d&rsquo;une analyse qui sert &agrave; transformer les situations &raquo;.&nbsp;Le dossier &quot;regards conceptuels&quot; se conclura par l&#39;article &laquo; le travail social &agrave; l&rsquo;&eacute;cole de l&rsquo;indiscipline &raquo; d&rsquo;Anna Salmon. L&#39;autrice invite les lecteurs et lectrices de la revue &agrave; r&eacute;fl&eacute;chir &agrave;&nbsp;la mani&egrave;re dont le travail social devra faire preuve d&rsquo;une certaine &laquo; indiscipline &raquo; pour parvenir &agrave; d&eacute;passer les sch&egrave;mes de pens&eacute;e op&eacute;ratoires dans les sciences classiques et ainsi ouvrir ou adopter de nouvelles perspectives.&nbsp; </span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">La deuxi&egrave;me partie de ce dossier accueille les textes d&rsquo;autres auteurs et autrices qui offrent des perspectives int&eacute;ressantes pour penser le travail social et la formation dans et hors les &laquo; murs &raquo;, qu&rsquo;il s&rsquo;agisse des murs des &eacute;tablissements ou de ceux de l&rsquo;Institution, lesquels constituant parfois mat&eacute;riellement ou symboliquement des barri&egrave;res infranchissables. La dimension symbolique est &eacute;clair&eacute;e par l&rsquo;article de Claire Michel qui nous propose une r&eacute;flexion sur le d&eacute;veloppement du pouvoir d&rsquo;agir qu&rsquo;elle consid&egrave;re possible qu&rsquo;&agrave; condition de soutenir le &laquo; pouvoir d&rsquo;entendre &raquo; des futur&middot;es professionnel&middot;les. L&rsquo;autrice montre que l&rsquo;approche biographique en formation peut constituer une condition du d&eacute;veloppement d&rsquo;une r&eacute;flexivit&eacute;, n&eacute;cessaire aux praticien&middot;nes. Marie-Odile Perez et Mikael Brusson escaladent les murs et leurs propos offrent un parfait exemple de la complexit&eacute; des dispositifs participatifs en formation. &Agrave; partir d&rsquo;un projet en cours, associant &eacute;tudiant&middot;es, formateur&middot;rices, &eacute;tablissements et personnes accompagn&eacute;es, le texte expose &agrave; la fois les principes, les conditions et les effets d&rsquo;un tel projet sur les diff&eacute;rents acteurs et actrices impliqu&eacute;&middot;es. Dans un troisi&egrave;me article, la formation est abord&eacute;e et mise en &oelig;uvre en dehors des murs habituels et habitu&eacute;s des &eacute;tablissements. &Agrave; partir d&rsquo;une recherche-participative, Lea Gn&auml;dig pr&eacute;sente les conditions et les effets d&rsquo;une formation ne visant pas des professionnel&middot;les mais plut&ocirc;t ceux qu&rsquo;elle nomme les usagers des &eacute;tablissement sociaux et m&eacute;dio-sociaux. Le dernier article pr&eacute;sent&eacute; s&rsquo;int&eacute;resse davantage aux murs &laquo; virtuels &raquo;. Rosa Maria Bortolotti s&rsquo;int&eacute;resse aux pratiques num&eacute;riques des &eacute;ducateurs et &eacute;ducatrices et invite &agrave; r&eacute;fl&eacute;chir aux possibilit&eacute;s, aux limites et contraintes de ces pratiques ainsi qu&rsquo;&agrave; leur n&eacute;cessaire encadrement. &nbsp;</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">Un article de l&rsquo;une des coordinatrices de ce num&eacute;ro viendra cl&ocirc;turer ces dossiers.&nbsp;Cette conclusion/ouverture engag&eacute;e, construite &agrave; partir d&rsquo;exp&eacute;riences de terrain, pr&eacute;sente certains des enjeux, d&eacute;fis auxquels le champ de la formation est confront&eacute; tout en ouvrant des perspectives inspirantes, montrant qu&rsquo;un champ des possibles est toujours ouvert.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">Ce num&eacute;ro marque &eacute;galement l&rsquo;ouverture d&rsquo;une nouvelle rubrique qui sera aliment&eacute;e au fil des publications et qui vise &agrave; pr&eacute;senter des r&eacute;flexions sur le travail social &agrave; travers les travaux et les productions des auteurs cl&eacute;s du Travail social radical. Pour ce num&eacute;ro Anna Rurka nous propose une contextualisation de la pens&eacute;e et des travaux de Steve Rogowski et nous offre une traduction de l&rsquo;un de ces articles.</span></p> <p style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;">Pour clore ce num&eacute;ro, un appel &agrave; contribution intitul&eacute; &laquo; Pourquoi et en quoi le travail social sera-il concern&eacute; par le changement climatique ?&raquo; est ouvert : &agrave; vos stylos, tablettes, ordinateurs.... comme bon vous semble.</span></p>