<p><em>Par Christelle SUKADI MANGWA LASCO,&nbsp;Laboratoire d&rsquo;Analyse des Syst&egrave;mes de Communication des Organisations, Universit&eacute; Catholique de Louvain</em></p> <h1>Introduction</h1> <p>L&rsquo;analyse du changement induit par les Technologies de l&rsquo;Information et de la Communication (TICs) dans les organisations en contexte de modernisation, s&rsquo;inspire souvent d&rsquo;une litt&eacute;rature qui rel&egrave;gue en arri&egrave;re-plan les enjeux de redistribution du pouvoir entre acteurs, pourtant tr&egrave;s pr&eacute;sents dans ce type d&rsquo;organisations.</p> <p>Souvent les TICs sont pr&eacute;sent&eacute;es comme facteurs de d&eacute;veloppement, de lutte contre l&rsquo;exclusion et la pauvret&eacute;, comme &eacute;l&eacute;ment de progr&egrave;s, ou encore comme un outil permettant de renforcer l&rsquo;efficacit&eacute; des administrations (Ch&eacute;neau-Loquay, 2010; El Mehdi, 2011; Ikando, 2009). Les recherches fonctionnalistes visent essentiellement &agrave; am&eacute;liorer l&rsquo;int&eacute;gration et l&rsquo;appropriation des TICs au niveau strat&eacute;gique et mettent en arri&egrave;re-plan l&rsquo;analyse des redistributions de pouvoir (Constantinides &amp; Barrett, 2006) qui intervient au plus bas niveau de l&rsquo;organisation lors du processus de changement. Or ces enjeux, importants dans toutes organisations en changement, le sont plus encore en contexte de modernisation, o&ugrave; plusieurs int&eacute;r&ecirc;ts se n&eacute;gocient par les &laquo; acteurs &raquo; derri&egrave;re les usages de la technologie (Kiyindou, 2009; Loukou, 2012; Sagna, 2006). En effet, &laquo; en s&rsquo;opposant au mod&egrave;le d&eacute;terministe, les &eacute;tudes d&rsquo;usage ont permis de faire appara&icirc;tre la figure de l&rsquo;usager comme acteur &raquo; (Jaur&eacute;guiberry, 2008). Il existe par ailleurs une autre frange de la litt&eacute;rature (peu pr&eacute;sente dans l&rsquo;&eacute;tude des organisations en modernisation) qui analyse le changement induit par les TICs et la fa&ccedil;on dont ces derni&egrave;res peuvent redessiner les int&eacute;r&ecirc;ts et la carte politique des organisations (Azad et Faraj, 2011). Ces recherches se basent, elles, sur des approches critiques analysant le discours, afin de mettre en avant les enjeux de pouvoir qui sont alors pr&eacute;sent&eacute;s comme d&eacute;terminants dans l&rsquo;analyse du changement (Azad et Faraj, 2011; Hardy et Thomas, 2014; Heracleous et Barrett, 2001). C&rsquo;est avec cette litt&eacute;rature critique que nous nous alignons afin de consid&eacute;rer la redistribution du pouvoir qui s&rsquo;op&egrave;re entre les acteurs durant le changement et sa gestion.</p> <p>Il est alors pertinent de se demander ce que peut apporter et r&eacute;v&eacute;ler l&rsquo;analyse critique du discours dans les &eacute;tudes sur le changement et sa gestion, en contexte de modernisation. Cette recherche se veut &ecirc;tre contributive aux litt&eacute;ratures critiques produites sur le changement li&eacute; aux TICs dans les organisations en modernisation. &laquo; Le processus de modernisation comprend aussi bien des innovations organisationnelles et institutionnelles que des innovations technologiques &raquo; (Tremblay, 2005).</p> <p>Dans notre cas il s&rsquo;agit des universit&eacute;s africaines, qui sont pour la plupart en processus de modernisation. Elles font face &agrave; des r&eacute;alit&eacute;s similaires o&ugrave; se n&eacute;gocient les int&eacute;r&ecirc;ts des acteurs (crise de l&rsquo;enseignement, corruption, probl&egrave;me de gouvernance, arrimage au LMD,&hellip;) durant 2 l&rsquo;impl&eacute;mentation d&rsquo;une technologie nouvelle (Ben Youssef, 2004; Charlier &amp; Croch&eacute;, 2010; Kamangamanga NGOYI, 2004; Makosso, 2006; Rumyantseva, 2005; Salmi, 1992). C&rsquo;est le cas de l&rsquo;Universit&eacute; de Lubumbashi en R&eacute;publique D&eacute;mocratique du Congo (RDC) qui va nous permettre d&rsquo;&ecirc;tre en possession d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments empiriques afin de proc&eacute;der &agrave; l&rsquo;analyse de la redistribution du pouvoir et son influence dans le processus de changement.</p> <p>L&rsquo;article se base donc sur un double objectif qui consiste (1) &agrave; analyser et comprendre les enjeux de redistribution du pouvoir qui &eacute;mergent durant le processus de changement organisationnel et (2) &agrave; analyser la pertinence d&rsquo;une approche critique pour &eacute;tudier le changement dans une organisation en modernisation.</p> <h1>Le changement induit par les TICs en contexte de modernisation</h1> <p>Les universit&eacute;s, comme toutes organisations subissent les pressions dues &agrave; l&rsquo;apparition des technologies nouvelles (Baumgartner &amp; Solle, 2006; Bouwen &amp; Fry, 1993). Depuis quelques d&eacute;cennies, de nombreux projets technologiques sont mis en place par des organismes de coop&eacute;ration afin de moderniser des universit&eacute;s africaines. Ils portent notamment sur l&rsquo;impl&eacute;mentation d&rsquo;outils technologiques pour une gestion efficace et transparente (Makosso, 2006). Cependant, face &agrave; ces initiatives de modernisation, se dressent des contextes socio&eacute;conomiques et culturels bien souvent hostiles &agrave; ce genre de projets (El Mehdi, 2011; Kiyindou, 2009) malgr&eacute; les multiples initiatives men&eacute;es en interne par les gouvernants.</p> <p>Etant donn&eacute; le contexte d&rsquo;impl&eacute;mentation de la technologie, cette derni&egrave;re devient un terrain de tensions, d&rsquo;affrontements et de manifestation du pouvoir des acteurs.</p> <p>Cependant, m&ecirc;me si les litt&eacute;ratures g&eacute;n&eacute;rales traitant du changement organisationnel abordent les enjeux de pouvoir, celles portant sur le changement en contexte de modernisation consid&egrave;rent peu ces aspects (Benchenna, 2012). Ces derni&egrave;res ont souvent pour objectif d&rsquo;aider &agrave; mieux impl&eacute;menter les projets technologiques financ&eacute;s par les coop&eacute;rations, ou encore dans une vision fonctionnaliste, de rendre efficaces les administrations &agrave; travers l&rsquo;e-gouvernance (Ikando, 2009; Makosso, 2006). Lorsqu&rsquo;il est fait r&eacute;f&eacute;rence au pouvoir, ces analyses se situent &agrave; des niveaux macro entre les multinationales qui commercialisent ces technologies ou encore les organismes de coop&eacute;ration qui financent des projets (Ch&eacute;neau-Loquay &amp; NtambueTshimbulu, 2003; Dakour&eacute;, 2014; Sagna, 2006) et les responsables des institutions locales.</p> <p>Ces litt&eacute;ratures ont alors pour objectif de d&eacute;noncer les &eacute;checs constat&eacute;s lors de la mise en place de projets et leur lien au contexte hostile, ou encore de d&eacute;montrer la pertinence pour les politiques et les organismes de financement, de prendre en compte le contexte social dans le processus d&rsquo;impl&eacute;mentation d&rsquo;une technologie nouvelle. De fait, elles ont tendance &agrave; &eacute;carter les enjeux de redistribution du pouvoir qui se r&eacute;v&egrave;lent au niveau le plus micro de l&rsquo;organisation (Orlikowski &amp; Yates, 2006) dans les interactions entre acteurs, et qui ont de l&rsquo;influence sur le d&eacute;roulement du changement.</p> <p>Nous pensons que les redistributions de pouvoir sont d&eacute;terminantes dans l&rsquo;analyse du changement, d&rsquo;o&ugrave; la n&eacute;cessit&eacute; de recourir &agrave; une analyse critique du discours permettant de mettre en avant les enjeux de pouvoir des acteurs au niveau micro.</p> <h1>Du d&eacute;terminisme aux approches critiques dans l&rsquo;&eacute;tude du changement</h1> <p>Au fil du temps et &agrave; la suite des approches d&eacute;terministes, les recherches tant en gestion qu&rsquo;en communication ont donn&eacute; naissance &agrave; des approches plus critiques pour analyser le changement (Azad &amp; Faraj, 2011; Cordelier &amp; Montagnac-Marie, 2008; Perret, 1996). C&rsquo;est le cas de l&rsquo;approche discursive (Boczkowski &amp; Orlikowski, 2004) qui permet de capturer les structures profondes incluant &agrave; la fois les aspects cognitifs et le ressenti &eacute;motionnel des individus, ainsi que le contexte social au sein duquel a lieu le changement (Barrett et al., 2006; 3 God&eacute;-Sanchez, 2008). Dans cette vision, chaque individu agit en fonction de ses int&eacute;r&ecirc;ts et du sens qu&rsquo;il accorde &agrave; la technologie, cette derni&egrave;re devenant un moyen d&rsquo;expression.</p> <p>En effet, dans l&rsquo;impl&eacute;mentation d&rsquo;une technologie nouvelle, &laquo; les rapports de pouvoir, les strat&eacute;gies personnelles ou collectives, les compromis sont souvent plus d&eacute;terminants que les capacit&eacute;s intrins&egrave;ques de la technique vis&eacute;e &raquo; (P&eacute;lage, 2004). Selon God&eacute;-Sanchez (2008), l&rsquo;usage d&rsquo;une technologie a des effets sur les structures du syst&egrave;me et est donc r&eacute;v&eacute;lateur des r&eacute;alit&eacute;s organisationnelles. En ce sens, l&rsquo;analyse des r&eacute;seaux de pouvoir (Constantinides &amp; Barrett, 2006; Hardy &amp; Thomas, 2014) &agrave; travers le discours, permet d&rsquo;&eacute;tudier le changement au niveau micro de l&rsquo;organisation.</p> <p>C&rsquo;est ce que propose cet article : nous nous alignons sur cette approche critique via une analyse du discours, pour mettre en lumi&egrave;re les enjeux de redistribution du pouvoir, fort pr&eacute;sents et signifiants dans les organisations en modernisation.</p> <p>Hardy et Thomas (2014), ont d&eacute;velopp&eacute; un mod&egrave;le qui nous donne les cl&eacute;s pour analyser &agrave; travers le discours, le changement dans une organisation en modernisation. Au-del&agrave; de pr&eacute;senter l&rsquo;analyse du discours comme moyen de capturer les enjeux de pouvoir, ils proposent un mod&egrave;le permettant de clairement percevoir la mani&egrave;re dont les discours r&eacute;v&egrave;lent des id&eacute;ologies, se renforcent, s&rsquo;affrontent et participent &agrave; la mise en place de strat&eacute;gies (ici du changement) dans l&rsquo;organisation. Leur apport sur les affrontements entre les discours, nous montre que les r&eacute;seaux de pouvoir influent sur les actions r&eacute;alis&eacute;es pour la gestion du changement organisationnel.</p> <h1>Le mod&egrave;le de l&rsquo; &laquo; <em>intensification of power</em> &raquo;</h1> <p>Hardy et Thomas (2014) proc&egrave;dent &agrave; une analyse critique et longitudinale des discours. Pour ce faire, ils se reposent sur une s&eacute;rie de concepts cl&eacute;s des travaux de Michel Foucault que sont : le discours, le r&eacute;seau de pouvoir et la r&eacute;sistance.</p> <p>Le discours : Foucault ne voit pas le discours comme uniquement compos&eacute; d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments linguistiques. Pour lui, le discours est aussi li&eacute; &agrave; des pratiques mat&eacute;rielles. Bien au-del&agrave; du langage, le discours va d&eacute;signer des pratiques. De plus, le discours agit de mani&egrave;re dynamique dans des r&eacute;seaux de relations.</p> <p>Le r&eacute;seau de pouvoir : D&rsquo;apr&egrave;s Foucault, la conception du pouvoir selon laquelle ce dernier est d&eacute;tenu par le top management comme un bien mat&eacute;riel est remise en cause. Au contraire, il peut &ecirc;tre redistribu&eacute;, passer d&rsquo;une main &agrave; une autre. Hardy et Thomas justifient &eacute;galement leur approche Foucaldienne par le fait que Foucault consid&egrave;re que le pouvoir circule &agrave; travers les discours, c&#39;est-&agrave;-dire que le discours agit de mani&egrave;re dynamique dans un espace donn&eacute; et &agrave; moment donn&eacute; dans un r&eacute;seau de relations.</p> <p>La r&eacute;sistance : Au sein de l&rsquo;organisation, il existe simultan&eacute;ment plusieurs discours. Certains peuvent devenir des r&eacute;sistances au pouvoir, des contre-discours qui vont faire face au discours dominant. Les r&eacute;sistances peuvent avoir un effet productif au sein de l&rsquo;organisation. Cependant, ces contre-discours ou discours alternatifs peuvent, s&rsquo;ils sont amplifi&eacute;s, &eacute;voluer jusqu&rsquo;&agrave; remplacer le discours principal existant et ainsi perturber le statuquo au sein de l&rsquo;organisation.</p> <h2>L&rsquo;objectivation et la subjectivation du discours</h2> <p>Hardy et Thomas (2014) ont constat&eacute; dans leur &eacute;tude que lorsqu&rsquo;un discours poss&egrave;de des <strong>sujets</strong> - c&rsquo;est &agrave; dire des porteurs du discours, des personnes qui, de par leurs actions prennent part &agrave; ce discours, et qui le relaient en le mettant en pratique - et des <strong>objets</strong>- qui sont du mat&eacute;riel, des outils concrets de la mise en &oelig;uvre du discours et qui renforcent la pr&eacute;sence de ce dernier - il s&rsquo;intensifie et a tendance &agrave; devenir dominant sur les autres discours qui vivent simultan&eacute;ment au sein de l&rsquo;organisation. L&rsquo;intensification du pouvoir passe donc par ce qu&rsquo;ils appellent la mat&eacute;rialisation du discours c&rsquo;est-&agrave;-dire la pr&eacute;sence des sujets (subjectivation) et 4 des objets (objectivation) qui renforcent le discours et permettent que la strat&eacute;gie qu&rsquo;il porte soit r&eacute;alis&eacute;e. Certaines pratiques viendront au fil du temps renforcer le discours initial avec des objets et des sujets ou au contraire, affaiblir le discours initial. Des contre-discours ou discours alternatifs &eacute;voluent en m&ecirc;me temps que le discours initial au sein de l&rsquo;organisation. Ils peuvent s&rsquo;intensifier, se renforcer &agrave; travers des objets et des sujets et devenir dominants &agrave; leur tour.</p> <p>Ce mod&egrave;le propose, apr&egrave;s la collecte des donn&eacute;es (tout support susceptible de porter un discours comme les documents &eacute;crits, audiovisuels, mails, interviews), de commencer par identifier les discours pr&eacute;sents (le discours principal et les discours alternatifs) qui &eacute;voluent au sein de l&rsquo;organisation, &agrave; partir des donn&eacute;es r&eacute;colt&eacute;es. Ensuite, des donn&eacute;es il faut ressortir les temps forts, les moments-cl&eacute;s de l&rsquo;&eacute;volution de la strat&eacute;gie, ceux qui constituent un tournant dans la mise en place de la strat&eacute;gie. Ces moments-cl&eacute;s sont ensuite rang&eacute;s chronologiquement. Un autre retour sur les donn&eacute;es va consister &agrave; d&eacute;terminer les objets et les sujets qui concourent &agrave; renforcer l&rsquo;un ou l&rsquo;autre discours ainsi que les affrontements entre ces discours, jusqu&rsquo;&agrave; mener &agrave; un moment-cl&eacute;. C&rsquo;est ainsi qu&rsquo;un discours alternatif peut au fil du temps &ecirc;tre intensifi&eacute;, devenir dominant et conduire &agrave; d&eacute;forcer le discours principal. Etant dans une d&eacute;marche cumulative, il s&rsquo;agit de dire in fine, quel discours est dominant (parce qu&rsquo;intensifi&eacute;) et de voir &agrave; quel point sa domination sur les autres am&egrave;ne &agrave; la r&eacute;alisation de la strat&eacute;gie qu&rsquo;il porte. Cet article met donc en lumi&egrave;re ces enjeux redistribution du pouvoir chers &agrave; Foucault.</p> <h1>M&eacute;thodologie</h1> <p>Dans cette section nous pr&eacute;sentons notre &eacute;tude de cas qui est celui de l&rsquo;Universit&eacute; de Lubumbashi et l&rsquo;impl&eacute;mentation d&rsquo;un logiciel de gestion acad&eacute;mique. C&rsquo;est une universit&eacute; en pleine modernisation qui va pouvoir nous aider &agrave; comprendre les enjeux de pouvoir durant le changement organisationnel. Nous pr&eacute;sentons ensuite les donn&eacute;es empiriques que nous avons collect&eacute;e et l&rsquo;analyse de ces donn&eacute;es selon le mod&egrave;le de l&rsquo;intensification of power (Hardy et Thomas, 2014).</p> <h2>Etude de cas</h2> <p>Nous avons choisi de baser notre &eacute;tude sur l&rsquo;Universit&eacute; de Lubumbashi en RDC, qui a depuis une dizaine d&rsquo;ann&eacute;es impl&eacute;ment&eacute; un logiciel de gestion acad&eacute;mique. L&rsquo;universit&eacute; de Lubumbashi (Unilu) compte aujourd&rsquo;hui 15 facult&eacute;s et &eacute;coles, plus de 23.000 &eacute;tudiants et chaque ann&eacute;e plus d&rsquo;une centaine de jurys de d&eacute;lib&eacute;ration.</p> <p>Au d&eacute;but des ann&eacute;es 2000, le minist&egrave;re national de l&rsquo;Enseignement en RDC tient un discours pr&ocirc;nant la bonne gouvernance des institutions. C&rsquo;est dans cette optique et par suite d&rsquo;effectifs grandissants de la population universitaire que GP7 est cr&eacute;&eacute;. Il a &eacute;t&eacute; d&eacute;velopp&eacute; dans sa premi&egrave;re version par les informaticiens du Service des Ressources Informatiques (SRI) de l&rsquo;Unilu. Il a par la suite, connu le concours de la coop&eacute;ration belge au d&eacute;veloppement qui a favoris&eacute; son am&eacute;lioration et son extension vers d&rsquo;autres universit&eacute;s en RDC &agrave; travers le projet UniversiTIC.</p> <p>Malgr&eacute; les efforts fournis par les diff&eacute;rents acteurs politiques et sociaux, en 2015 la RDC &eacute;tait le pays comprenant les services publics les moins informatis&eacute;s au monde (Minist&egrave;re National des Postes T&eacute;l&eacute;communications et Nouvelles technologies de l&rsquo;Information et de la Communication, s&eacute;minaire sur les num&eacute;riques, Kinshasa, mai 2015).</p> <p>GP7 est pr&eacute;sent&eacute; comme un outil de facilitation, de rationalisation et d&#39;automatisation des op&eacute;rations d&#39;encodage, de traitement et de stockage des donn&eacute;es acad&eacute;miques (gestion des inscriptions, des cours, des &eacute;tudes, des &eacute;tudiants, des d&eacute;lib&eacute;rations) (Chitekulu, 2014).</p> <p>Deux services utilisent GP7 :</p> <ul> <li>L&rsquo;apparitorat central : Ce service est charg&eacute; de g&eacute;rer les inscriptions des &eacute;tudiants au long de l&rsquo;ann&eacute;e acad&eacute;mique.</li> <li>Les jurys de d&eacute;lib&eacute;ration : ils se chargent des notes des &eacute;tudiants et de la d&eacute;lib&eacute;ration.</li> </ul> <p>Selon la typologie de gestion du changement de Autissier et Moutot et pr&eacute;sent&eacute;e par (Pesqueux, 2015), le changement li&eacute; &agrave; GP7 est cat&eacute;goris&eacute; dans les d&eacute;marches de type &laquo; direction - coercition &raquo; , qui sont celles qui am&egrave;nent une &eacute;quipe restreinte &agrave; prendre en charge la conduite d&egrave;s l&rsquo;origine et de proposer une solution tenable rapidement. Le processus d&rsquo;impl&eacute;mentation de GP7 est en effet enti&egrave;rement g&eacute;r&eacute; par le Service des Ressources Informatiques.</p> <h2>Collecte des donn&eacute;es</h2> <p>Pour notre collecte de donn&eacute;es, nous nous sommes bas&eacute;e sur une approche qualitative et avons men&eacute; des entretiens semi-directifs aupr&egrave;s de deux anciens Recteurs de l&rsquo;Unilu : le premier entr&eacute; en fonction en 2002 et qui est celui ayant amorc&eacute; la conception de GP7 en 2007, le second ayant pris la rel&egrave;ve de la gestion de l&rsquo;universit&eacute; en f&eacute;vrier 2008. Nous nous sommes notamment entretenue avec eux sur l&rsquo;histoire de GP7, les diff&eacute;rentes entit&eacute;s de l&rsquo;universit&eacute; impliqu&eacute;es dans son utilisation, les difficult&eacute;s qu&rsquo;ils ont rencontr&eacute;es en tant que responsables de l&rsquo;universit&eacute; ou encore sur l&rsquo;implication de leurs collaborateurs dans le processus d&rsquo;impl&eacute;mentation de l&rsquo;application. Les deux entretiens (deux heures et une heure d&rsquo;enregistrement) ont &eacute;t&eacute; r&eacute;alis&eacute;s en 2017.</p> <p>Nous avons &eacute;galement men&eacute; des entretiens semi-directifs aupr&egrave;s du Coordonnateur, du Directeur Technique et des deux d&eacute;veloppeurs du SRI. Il s&rsquo;agissait &eacute;galement d&rsquo;avoir un retour sur l&rsquo;histoire de GP7, son &eacute;volution, l&rsquo;accompagnement du changement du point de vue des acteurs qui ont &eacute;t&eacute; en premi&egrave;re ligne dans son &eacute;laboration et sa mise en place. Nous avons &eacute;galement men&eacute; le m&ecirc;me type d&rsquo;entretien aupr&egrave;s des trois informaticiens de l&rsquo;apparitorat central (dont le responsable de l&rsquo;apparitorat). Il &eacute;tait question de recueillir leurs impressions, leur point de vue sur GP7, eux qui constituent les premiers utilisateurs de l&rsquo;application.</p> <p>Hormis ces interviews, nous avons soumis des questionnaires &agrave; 52 secr&eacute;taires de jury de d&eacute;lib&eacute;ration (sur 150). Ces questionnaires leur &eacute;taient distribu&eacute;s durant les p&eacute;riodes de d&eacute;lib&eacute;ration. Ils comprenaient des questions sur la connaissance qu&rsquo;ils ont de GP7, son impact sur leur travail de jury, les difficult&eacute;s qu&rsquo;ils rencontrent &agrave; son utilisation, son utilit&eacute;, &hellip;</p> <p>Comme source nous permettant d&rsquo;&eacute;valuer le taux d&rsquo;utilisation de l&rsquo;application GP7, nous avons eu acc&egrave;s aux statistiques du centre des rapports contenu dans le serveur qui h&eacute;berge l&rsquo;application.</p> <p>Ces donn&eacute;es &eacute;tant pour nous des discours (Hardy &amp; Thomas, 2014; Mantere &amp; Vaara, 2008), nous avons analys&eacute; comment les jeux de pouvoir d&eacute;cel&eacute;s &agrave; travers les discours des diff&eacute;rents publics, ont influenc&eacute; la mise en place et la modification des actions de gestion du changement.</p> <p>Concr&egrave;tement, sur la base des donn&eacute;es obtenues, nous listons de mani&egrave;re chronologique les diff&eacute;rentes actions (strat&eacute;gies) de gestion du changement qui ont &eacute;t&eacute; mises en place au sein de l&rsquo;Unilu durant l&rsquo;impl&eacute;mentation de GP7. Pour chacune de ces strat&eacute;gies, nous avons regroup&eacute; en clusters des verbatims, des chiffres refl&eacute;tant les enjeux de pouvoir, et qui se sont r&eacute;v&eacute;l&eacute;s &ecirc;tre &agrave; la base de la mise en place, de la modification ou de l&rsquo;affaiblissement d&rsquo;une action au fil du temps. Ces donn&eacute;es constituent donc l&rsquo;objectivation et la subjectivation de la strat&eacute;gie (Hardy &amp; Thomas, 2014). L&rsquo;analyse effectu&eacute;e permet de voir comment certaines pratiques et redistributions de pouvoir, renforcent le discours principal ou au contraire renforcent le discours alternatif.</p> <p>Bien que les faits pr&eacute;sent&eacute;s soient rang&eacute;s de mani&egrave;re chronologique pour notre &eacute;tude longitudinale, l&rsquo;absence d&rsquo;une documentation cons&eacute;quente et les r&eacute;f&eacute;rences aux entretiens (o&ugrave; les interlocuteurs n&rsquo;ont pas pu indiquer les ann&eacute;es ou les mois dans leurs propos) ne nous permet pas (&agrave; ce stade de notre recherche) de placer des dates pr&eacute;cises pour chaque moment cl&eacute; du processus de changement.</p> <h2>Analyse des donn&eacute;es</h2> <p>Au cours du processus de changement, une s&eacute;rie d&rsquo;actions ont vu le jour au sein de l&rsquo;apparitorat central et des jurys. A travers ces actions, nous allons mettre en lumi&egrave;re la mani&egrave;re dont les discours se sont confront&eacute;s durant le changement.</p> <p>Afin de clairement mettre en lumi&egrave;re la progression des discours, nous avons encadr&eacute; les objectivations et subjectivations des moments cl&eacute;s de mani&egrave;re &agrave; voir la tournure des &eacute;v&egrave;nements.</p> <h3>L&rsquo;apparitorat central</h3> <p>Un discours de bonne gouvernance a &eacute;t&eacute; port&eacute; par le Recteur. C&rsquo;est ce dernier qui a d&eacute;cid&eacute; en 2007, de la mise en place d&rsquo;une application de gestion, et a fait appel au SRI pour sa concr&eacute;tisation. Le discours de changement (de bonne gouvernance) a &eacute;t&eacute; intensifi&eacute; &agrave; travers des sujets et des objets.</p> <hr /> <p style="margin-left: 40px;"><span style="color:#7f8c8d;">Subjectivation : Tout d&rsquo;abord dans la subjectivation nous avons le Recteur qui a d&eacute;cid&eacute; de l&rsquo;int&eacute;gration d&rsquo;un logiciel dans la gestion des t&acirc;ches acad&eacute;miques. &laquo; Ils n&rsquo;avaient qu&rsquo;&agrave; suivre, je n&rsquo;avais besoin de l&rsquo;avis de personne pour mettre en place GP7 &raquo; (Interview du Recteur). Nous avons &eacute;galement dans la subjectivation l&rsquo;&eacute;quipe du SRI qui va travailler &agrave; la conception de GP7 et &agrave; la premi&egrave;re action de gestion du changement qui est la formation.</span></p> <p style="margin-left: 40px;"><span style="color:#7f8c8d;">Objectivation : La formation vient objectiver le discours de changement car elle est mise en place (accompagn&eacute;e du mat&eacute;riel informatique) pour former, informer les futurs utilisateurs et aussi permettre des &eacute;changes entre le SRI et les informaticiens de l&rsquo;apparitorat central. C&rsquo;est en ce sens un dispositif participatif (Jaujard, 2007) puisque les utilisateurs peuvent s&rsquo;exprimer, donner un feedback de leur exp&eacute;rience d&rsquo;utilisation de GP7.</span></p> <hr /> <p>Les premiers utilisateurs de GP7 sont donc les informaticiens de l&rsquo;apparitorat central. Les interviews que nous avons men&eacute;es aupr&egrave;s d&rsquo;eux, r&eacute;v&egrave;lent qu&rsquo;ils ont &eacute;t&eacute; inform&eacute;s de l&rsquo;arriv&eacute;e de GP7 de mani&egrave;re brusque. En effet, leur premier contact avec GP7 a lieu &agrave; travers les formations organis&eacute;es par le SRI.</p> <p>La premi&egrave;re formation consistait donc &agrave; pr&eacute;senter GP7, ses objectifs, ses fonctionnalit&eacute;s et la mani&egrave;re dont il devait &ecirc;tre utilis&eacute;. C&rsquo;est au cours de cette formation que toutes les informations sur l&rsquo;application ont &eacute;t&eacute; donn&eacute;es aux agents de l&rsquo;apparitorat. Ces derniers se retrouvant oblig&eacute;s de ma&icirc;triser l&rsquo;usage de GP7 non seulement pour garder leur emploi mais aussi et surtout pour r&eacute;pondre aux attentes des objectifs de bonne gouvernance dict&eacute;s par le Recteur.</p> <p>Apr&egrave;s les premiers mois d&rsquo;utilisation de GP7, bien que ce dernier soit appr&eacute;ci&eacute; pour ses fonctionnalit&eacute;s comme le pr&eacute;cise le responsable de l&rsquo;apparitorat, &laquo; <em>Gp7 a am&eacute;lior&eacute; et rend simple le travail que nous avons au quotidien. Avant nous avions de longues files d&rsquo;attente d&rsquo;&eacute;tudiants mais maintenant tout va plus vite</em> &raquo;.</p> <p>Le fait qu&rsquo;aucun agent informaticien de l&rsquo;apparitorat n&rsquo;ait &eacute;t&eacute; impliqu&eacute; dans le processus de sa conception cr&eacute;e des frustrations. Un informaticien de l&rsquo;apparitorat confie : &laquo; <em>Nous on nous a juste amen&eacute; l&rsquo;application et on nous a dit qu&rsquo;il fallait l&rsquo;utiliser </em>&raquo;.</p> <p>Ces frustrations se manifestent par le fait que le moindre blocage dans l&rsquo;application &eacute;tait report&eacute; de mani&egrave;re exponentielle au SRI. Les probl&egrave;mes de coupures de courant &eacute;lectrique ont notamment augment&eacute; les probl&egrave;mes d&rsquo;utilisation. &laquo; <em>Il fallait &ecirc;tre &agrave; leurs c&ocirc;t&eacute;s en permanence</em> &raquo; d&rsquo;apr&egrave;s un d&eacute;veloppeur du SRI.</p> <p>Il y a &agrave; ce niveau une r&eacute;sistance &agrave; travers la r&eacute;action des informaticiens. Nait alors un discours alternatif bas&eacute; sur le fait que malgr&eacute; la formation, ils aient &eacute;t&eacute; exclus de l&rsquo;&eacute;laboration de GP7. Ils r&eacute;affirment leur place en relevant les d&eacute;fauts de GP7. L&rsquo;espace d&rsquo;expression ouvert par le SRI &agrave; travers la formation et le contact &eacute;tabli, sert d&eacute;sormais &agrave; exprimer les m&eacute;contentements.</p> <p>Selon nous, GP7 ne modifie pas uniquement les habitudes de travail au quotidien, il vient &eacute;galement d&eacute;poss&eacute;der les informaticiens de l&rsquo;apparitorat d&rsquo;une certaine ind&eacute;pendance informatique, d&rsquo;une autonomie sur la gestion des &eacute;tudiants et donc d&rsquo;un pouvoir qu&rsquo;ils avaient. C&rsquo;est cette redistribution du pouvoir qui m&egrave;ne &agrave; la naissance d&rsquo;un discours alternatif port&eacute; par les informaticiens de l&rsquo;apparitorat. En effet, ce discours alternatif de r&eacute;sistance va &agrave; son tour &ecirc;tre intensifi&eacute; &agrave; travers des objets que sont les rapports, les plaintes continuelles sur le fonctionnement de GP7 et &agrave; travers des sujets que sont les informaticiens eux-m&ecirc;mes. A ce stade, le discours dominant (du changement, de la bonne gouvernance) a &eacute;t&eacute; affaibli par le discours alternatif (de r&eacute;sistance).</p> <p>En plus de la r&eacute;sistance exprim&eacute;e par les informaticiens de l&rsquo;apparitorat, certaines autorit&eacute;s acad&eacute;miques ne soutenant pas la mise en place de GP7 ont vu en lui un outil qui r&eacute;duisait leur autorit&eacute;. L&rsquo;utilisation de GP7 par les informaticiens de l&rsquo;apparitorat a &eacute;galement eu des r&eacute;percussions sur les attributions de l&rsquo;autorit&eacute; acad&eacute;mique qui g&egrave;re l&rsquo;apparitorat. Selon le Directeur Technique du SRI &laquo; <em>GP7 a d&eacute;rang&eacute; dans le sens o&ugrave; certains nous ont clairement fait comprendre qu&rsquo;on remettait en question leur autorit&eacute;&hellip;il voulait signer sur plus de 23.000 cartes d&rsquo;&eacute;tudiants &agrave; la main avec un stylo alors que GP7 pouvait le faire automatiquement</em> &raquo;</p> <p>Face &agrave; ce revirement, le SRI dans l&rsquo;optique de gestion du changement a d&ucirc; mettre en place une r&eacute;ponse &agrave; cette r&eacute;sistance afin de ramener les utilisateurs au discours dominant. C&rsquo;est ainsi que sera mise sur pied une approche de proximit&eacute; (qui est la nouvelle objectivation). Le SRI va entretenir une relation permanente avec les informaticiens de l&rsquo;apparitorat de mani&egrave;re &agrave; ce que ces derniers rapportent la moindre difficult&eacute; et parviennent &agrave; une utilisation optimale de l&rsquo;application. C&rsquo;est ainsi que prend forme la deuxi&egrave;me forme d&rsquo;accompagnement du changement li&eacute; &agrave; GP7 : <strong>l&rsquo;approche de proximit&eacute;</strong>. Les agents du SRI se rendent aux bureaux de l&rsquo;apparitorat central de mani&egrave;re r&eacute;guli&egrave;re, pour v&eacute;rifier qu&rsquo;il n&rsquo;y ait pas de dysfonctionnement dans l&rsquo;application. Les agents de l&rsquo;apparitorat collaborent &eacute;troitement avec le SRI en transmettant au quotidien les erreurs ou &eacute;ventuelles am&eacute;liorations &agrave; apporter &agrave; l&rsquo;application.</p> <p>Malgr&eacute; cette approche de proximit&eacute;, l&rsquo;autorit&eacute; acad&eacute;mique de qui d&eacute;pend l&rsquo;apparitorat affiche toujours une forte r&eacute;sistance &agrave; GP7. Le SRI face &agrave; cette situation, recourt &agrave; l&rsquo;autorit&eacute; du Recteur. Ainsi donc, des rencontres sont organis&eacute;es avec les responsables des services pour mettre un accent sur le caract&egrave;re <strong>imp&eacute;ratif</strong> de l&rsquo;utilisation de GP7. Des communiqu&eacute;s ont &eacute;t&eacute; diffus&eacute;s pour pr&eacute;ciser que l&rsquo;utilisation de GP7 est obligatoire.</p> <h3>Les jurys de d&eacute;lib&eacute;ration</h3> <p>Les membres du jury ont la responsabilit&eacute; de collecter les notes des &eacute;tudiants aupr&egrave;s de chaque professeur, d&rsquo;effectuer les calculs et en pr&eacute;senter les r&eacute;sultats apr&egrave;s d&eacute;lib&eacute;ration. GP7 permet d&rsquo;inscrire les &eacute;tudiants &agrave; un session d&rsquo;examen, encoder leurs cotes, calculer les pourcentages et d&eacute;lib&eacute;rer.</p> <p>La premi&egrave;re ann&eacute;e acad&eacute;mique pendant laquelle GP7 a &eacute;t&eacute; utilis&eacute; est 2010-2011. Comme pour l&rsquo;apparitorat central, la premi&egrave;re action de gestion du changement mise en place a &eacute;t&eacute; une <strong>formation</strong> (objet). La formation est dans ce cas, comme avec l&rsquo;apparitorat, le premier espace officiel d&rsquo;&eacute;change et d&rsquo;information sur GP7. L&rsquo;intensification du discours de changement a &eacute;t&eacute; la m&ecirc;me qu&rsquo;avec l&rsquo;apparitorat : les sujets ont &eacute;t&eacute; le SRI et le Recteur, l&rsquo;objet est la formation qui a &eacute;t&eacute; accompagn&eacute;e de tout le mat&eacute;riel n&eacute;cessaire &agrave; sa r&eacute;alisation.</p> <p>Un des enjeux concernant l&rsquo;utilisation de GP7 par les jurys de d&eacute;lib&eacute;ration est le fait que pendant plusieurs ann&eacute;es, les notes d&rsquo;&eacute;tudiants ont servi &agrave; certains de monnaie d&rsquo;&eacute;change contre des r&eacute;mun&eacute;rations. En effet, sans GP7, des pratiques contraires &agrave; la bonne gouvernance &eacute;taient plus propices. La fraude et la manipulation d&rsquo;informations est relativement facile et fr&eacute;quente. Plusieurs cas d&rsquo;&eacute;changes de points &agrave; des &eacute;preuves contre de l&rsquo;argent s&rsquo;effectuent. Kamangamanga Ngoyi (2004) va jusqu&rsquo;&agrave; dresser une typologie des diff&eacute;rentes formes de corruption autour des points au sein de l&rsquo;Universit&eacute; de Lubumbashi.</p> <p>GP7 par son fonctionnement, emp&ecirc;che la p&eacute;rennisation de ce genre de pratiques. GP7 ne fait pas que mettre fin &agrave; ces pratiques, il arrache le pouvoir de gestion des cotes que poss&eacute;daient les membres de jurys. Il y a ici une redistribution du pouvoir. GP7 a donc eu des difficult&eacute;s &agrave; &ecirc;tre impl&eacute;ment&eacute; au sein de certaines facult&eacute;s et &eacute;coles.</p> <p>Les deux anciens Recteurs interview&eacute;s sont unanimes sur cet aspect : &laquo; <em>Ce n&rsquo;est pas qu&rsquo;ils soient contre l&rsquo;informatique, mais il ne faut pas que l&rsquo;informatique emp&ecirc;che les gens de se faire de l&rsquo;argent ! Alors quand l&rsquo;informatique les emp&ecirc;che de se faire de l&rsquo;argent, c&rsquo;est qu&rsquo;ils se font de l&rsquo;argent indument. Si c&rsquo;&eacute;tait en bonne et due forme, il n&rsquo;y aurait pas eu de probl&egrave;me</em> &raquo; affirme le premier Recteur.</p> <p>Le SRI, en charge de la gestion du changement a d&ucirc; multiplier les formations &eacute;tant donn&eacute; que les jurys sont renouvel&eacute;s chaque ann&eacute;e. Malgr&eacute; les multiples formations organis&eacute;es, et le mat&eacute;riel informatique mis &agrave; disposition des jurys (objets), le taux d&rsquo;utilisation restait faible. Cette forme de r&eacute;sistance a conduit le SRI &agrave; r&eacute;fl&eacute;chir &agrave; une autre strat&eacute;gie qui est l&rsquo;<strong>accompagnement des utilisateurs</strong>. En effet, le discours de r&eacute;sistance a &eacute;t&eacute; intensifi&eacute; car port&eacute; par certains membres de jury (subjectivation) et caract&eacute;ris&eacute; par l&rsquo;utilisation faible de l&rsquo;application (objectivation).</p> <p>Comme avec l&rsquo;apparitorat, la nouvelle d&eacute;marche se base sur la proximit&eacute;. L&rsquo;utilisation de l&rsquo;application s&rsquo;effectue principalement dans les installations du SRI, bien qu&rsquo;il existe une version off-line permettant de travailler sur les ordinateurs personnels. Il y a en permanence des personnes ressources disponibles pour aider, rassurer, accompagner les utilisateurs dans leur travail. Ces deux &eacute;l&eacute;ments constituent l&rsquo;objectivation. D&rsquo;autre part il y a &eacute;galement des agents du SRI impliqu&eacute;s dans cette approche (subjectivation).</p> <p>Malgr&eacute; ce dispositif d&rsquo;accompagnement mis en place, le taux d&rsquo;utilisation restait bas. Les avis recueillis aupr&egrave;s des membres du jury &agrave; travers le questionnaire sont tr&egrave;s mitig&eacute;s. Certains &eacute;voquent comme raison une lenteur de GP7 ou encore l&rsquo;insuffisance d&rsquo;infrastructure pour son utilisation. 54% d&rsquo;entre eux pensent d&rsquo;ailleurs que GP7 leur demande plus de temps de travail, m&ecirc;me si 92,3% des personnes interrog&eacute;es pensent qu&rsquo;il est important d&rsquo;avoir un logiciel qui accompagne les jurys dans le processus de d&eacute;lib&eacute;ration. Bien que le questionnaire ait port&eacute; sur plus de questions, nous ne pr&eacute;levons que ces chiffres pour nous permettre d&rsquo;avoir les avis des membres des jurys en rapport avec le discours de r&eacute;sistance port&eacute; par certains.</p> <p>Une action ax&eacute;e sur la <strong>sensibilisation</strong> aux avantages des TICs et de GP7 en particulier (objet) a donc &eacute;t&eacute; con&ccedil;ue par le SRI (sujet). Cette d&eacute;marche n&rsquo;est pas aussi formelle que les deux autres. Il s&rsquo;agit ici non seulement de GP7 mais des Technologies de l&rsquo;Information et de la Communication en g&eacute;n&eacute;ral. Lorsque les enseignants se rendent au SRI pour un service quelconque (obtenir un compte pour la connexion, r&eacute;paration d&rsquo;un ordinateur...) les agents du SRI engagent des conversations sur les bienfaits de l&rsquo;utilisation des TICs et principalement de GP7. Ces strat&eacute;gies ont &eacute;t&eacute; insuffisantes et inefficaces pour accompagner le changement. Ce probl&egrave;me explique par exemple que le taux le plus &eacute;lev&eacute; de l&rsquo;utilisation de GP7 notes soit d&rsquo;environ 30% d&rsquo;apr&egrave;s les statistiques du centre des rapports.</p> <p>Suite aux faibles taux d&rsquo;utilisation de GP7, le SRI n&rsquo;a eu d&rsquo;autre recours que de s&rsquo;appuyer sur le top management, principalement le Recteur qui signait une d&eacute;cision rectorale obligeant les facult&eacute;s &agrave; utiliser GP7. Dans certaines facult&eacute;s le paiement des frais de d&eacute;lib&eacute;ration &eacute;tait 9 conditionn&eacute; par le travail dans GP7. Une fois de plus, l&rsquo;<strong>imp&eacute;ratif</strong> a d&ucirc; intervenir pour r&eacute;guler l&rsquo;usage de GP7.</p> <p>Pour l&rsquo;ann&eacute;e 2012-2013, 30 jurys sur une centaine ont utilis&eacute; l&rsquo;application ; pour 2013-2014, 15 jurys sur plus d&rsquo;une centaine, et pour l&rsquo;ann&eacute;e 2014-2015 seulement 5 jurys ont travaill&eacute; sur GP7. Bien que les raisons soient divergentes, ce qui ressort de cette situation est que la mise en place de dispositifs participatifs pour les jurys n&rsquo;am&eacute;liore pas l&rsquo;appropriation et l&rsquo;usage de GP7. L&rsquo;ann&eacute;e acad&eacute;mique 2012-2013 qui a connu un taux &eacute;lev&eacute; d&rsquo;utilisation correspond &agrave; une instruction du Recteur qui a oblig&eacute; tous les jurys &agrave; int&eacute;grer les r&eacute;sultats dans GP7.</p> <p>Une fois de plus, la redistribution du pouvoir, le fait de d&eacute;poss&eacute;der les jurys du pouvoir qu&rsquo;ils avaient sur les notes des &eacute;tudiants, a conduit &agrave; des actions de r&eacute;sistance. Les actions cr&eacute;&eacute;es afin de favoriser le changement n&rsquo;ont pas eu l&rsquo;effet escompt&eacute;. Au contraire, ce sont les actions de r&eacute;sistance qui ont &eacute;t&eacute; renforc&eacute;es.</p> <h1>R&eacute;sultats</h1> <p>L&rsquo;analyse que nous avons effectu&eacute;e &agrave; travers les discours, r&eacute;v&egrave;le qu&rsquo;il y a une dynamique dans le processus de changement mais &eacute;galement une dynamique de pouvoir.</p> <p>Le cas de l&rsquo;Unilu et du logiciel GP7 montre clairement qu&rsquo;au contraire de ce qui est pr&eacute;conis&eacute; dans un bon nombre de litt&eacute;ratures sur le changement (Bri&egrave;re &amp; Proulx, 2013; El Abboubi &amp; Cornet, 2010), o&ugrave; la participation de tous les acteurs est capitale dans le succ&egrave;s du changement, c&rsquo;est &agrave; travers les dynamiques de participation que le discours alternatif se renforce. En effet, notre sch&eacute;ma montre qu&rsquo;ouvrir des espaces d&rsquo;&eacute;change renforce le discours alternatif qui devient contre-productif au discours de changement.</p> <p>L&rsquo;&eacute;tude montre &eacute;galement que la seule r&eacute;ponse envisageable dans ce cas l&agrave; est une r&eacute;ponse coercitive du changement. En effet, les acteurs ne sont pas pr&ecirc;ts &agrave; renoncer &agrave; leur pouvoir. Pour conduire le changement, il y a donc ce que nous pouvons appeler un &laquo; magn&eacute;tisme du coercitif &raquo; : quelle que soit l&rsquo;&eacute;volution de la dynamique du changement, le contexte oblige le SRI &agrave; revenir vers l&rsquo;autorit&eacute; du Recteur afin de rendre imp&eacute;rative l&rsquo;utilisation de GP7. Il s&rsquo;agit notamment comme strat&eacute;gie de coercition de la publication de communiqu&eacute;s exigeant le travail des notes dans GP7 ou encore du conditionnement des frais des jurys par l&rsquo;encodage des informations dans GP7.</p> <p><img height="349" src="https://www.numerev.com/img/ck_6_12_image9.png" width="929" /></p> <p><img height="372" src="https://www.numerev.com/img/ck_6_12_image10.png" width="928" /></p> <h1>Discussion</h1> <p>Cet article a port&eacute; sur la pertinence de l&rsquo;analyse critique dans l&rsquo;&eacute;tude du changement en contexte de modernisation. Il nous am&egrave;ne &agrave; finalement nous questionner sur les litt&eacute;ratures produites sur le changement. C&rsquo;est notamment le cas avec la mise en place de dispositifs participatifs (incluant la mise en place de m&eacute;canismes de communication pour tous les acteurs). La communication est pr&eacute;sent&eacute;e comme le principal v&eacute;hicule du changement, et comme la condition essentielle de r&eacute;ussite du changement (Collerette, 2009; P&eacute;lage, 2004) . Faudrait-il consid&eacute;rer que pour certains contexte cette communication doive &ecirc;tre coercitive ? A quoi faudrait-il s&rsquo;attendre lorsque l&rsquo;on met en place des espaces d&rsquo;expression lors du changement (Morillon, Grosjean, et Lambotte, 2018) ?</p> <p>D&rsquo;une part, dans les organisations en modernisation, les enjeux de pouvoir sont fort pr&eacute;sents. D&rsquo;autre part, la litt&eacute;rature sur le changement pr&eacute;conise la participation et les espaces d&rsquo;expression (El Abboubi &amp; Cornet, 2010; Meunier, 1999; P&eacute;lage, 2004) .</p> <p>Si dans une organisation en modernisation, le projet technologique vient perturber, redistribuer le pouvoir (Barrett et al., 2006; Constantinides &amp; Barrett, 2006; Heracleous &amp; Barrett, 2001), en cr&eacute;ant des espaces d&rsquo;expression, on cr&eacute;e par cons&eacute;quent des espaces d&rsquo;expression pour les pouvoirs qui sont mis en jeu, qui s&rsquo;affrontent (Lambotte et Wathelet, 2016). L&rsquo;espace d&rsquo;expression devient donc un lieu de participation o&ugrave; le discours alternatif et r&eacute;sistant peut se renforcer, et &ecirc;tre contre-productif au discours principal de changement.</p> <p>Notre cas montre que la participation ne produit pas des effets positifs dans toutes les situations de changement. En revanche c&rsquo;est le coercitif qui a conduit &agrave; un changement mieux g&eacute;r&eacute;. Ceci veut &eacute;galement dire que dans certains contextes, prendre en compte les enjeux de redistribution du pouvoir c&rsquo;est aussi r&eacute;fl&eacute;chir de mani&egrave;re tactique, anticip&eacute;e, aux diff&eacute;rentes man&oelig;uvres &agrave; mettre en place pour &eacute;viter certains probl&egrave;mes dans la gestion du changement.</p> <h1>Conclusion</h1> <p>Nous avons interrog&eacute; la pertinence de l&rsquo;analyse critique du discours pour comprendre le changement organisationnel en contexte de modernisation, o&ugrave; les enjeux de pouvoir sont tr&egrave;s pr&eacute;sents. La redistribution du pouvoir a dans notre cas &eacute;t&eacute; &agrave; la base d&rsquo;une dynamique ayant men&eacute; &agrave; des actions de r&eacute;sistance. La technologie ne vient donc pas uniquement modifier les habitudes quotidiennes de travail. En effet, au-del&agrave; de modifier les habitudes quotidiennes de travail, l&rsquo;int&eacute;gration d&rsquo;un nouveau syst&egrave;me peut redessiner les int&eacute;r&ecirc;ts et la carte politique de 11 l&rsquo;organisation (Azad &amp; Faraj, 2011). Nous avons &eacute;galement constat&eacute; que dans notre cas, les espaces d&rsquo;expression mis en place ont eu un effet contre-productif sur le changement, en ce sens qu&rsquo;ils ont favoris&eacute; le renforcement du discours de r&eacute;sistance. Ceci nous a amen&eacute; &agrave; remettre en question les litt&eacute;ratures assertives qui pr&eacute;conisent la participation comme favorisant la r&eacute;ussite du changement. Le pouvoir, susceptible d&rsquo;&ecirc;tre appr&eacute;hend&eacute; dans une analyse sociopolitique plus large, ou encore dans les aspects comportementaux et de valeurs, les donn&eacute;es r&eacute;colt&eacute;es constituent en ce sens une limite. Ce type de recherche peut en effet &ecirc;tre bas&eacute; sur un corpus de donn&eacute;es plus large, sur des analyses de discours plus pouss&eacute;es afin de saisir de mani&egrave;re plus d&eacute;taill&eacute;e les enjeux de pouvoir. &laquo; &hellip; &raquo;</p> <h1>R&eacute;f&eacute;rences bibliographiques</h1> <p>AZAD B., FARAJ S. (2011), &laquo; Social power and information technology implementation : a contentious framing lens : Social power and IT implementation &raquo;, Information Systems Journal, 21(1), 33‑61.</p> <p>BARRETT M., GRANT D., WAILES N. (2006), &laquo; ICT and Organizational Change : Introduction to the Special Issue &raquo;, The Journal of Applied Behavioral Science, 42(1), 6‑22.</p> <p>BAUMGARTNER E., SOLLE G. (2006), &laquo; Etablissements universitaires : changements institutionnels et approche client. Quelle pertinence ? &raquo;, Politiques et management public, 24(3), 123‑143.</p> <p>BEN YOUSSEF A. 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