<p><em><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">Par B&eacute;n&eacute;dicte GENDRON LIRDEF, Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche en Didactique, &Eacute;ducation et Formation - Universit&eacute; Paul-Val&eacute;ry, Montpellier</span></span></span></em></p> <h1>&nbsp;</h1> <h1>Introduction</h1> <p>&nbsp;</p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">Si le contexte du monde incertain d&rsquo;aujourd&rsquo;hui, en perp&eacute;tuel changement, et de plus en plus complexe, bouleverse et transforme la fonction des responsables d&rsquo;organisations ou d&rsquo;&eacute;quipes, des leaders ou encore des formateurs en &laquo; accompagnateurs au changement &raquo; (Gendron et ali, 2008), celle-ci doit dans ses nouvelles attributions, s&rsquo;efforcer de se poser la question des pr&eacute;suppos&eacute;s et pr&eacute;jug&eacute;s qui conditionnent sa propre vision. En effet, l&rsquo;intervention de ses leaders, responsables tout comme des formateurs, n&rsquo;ob&eacute;it plus &agrave; des logiques toutes faites consign&eacute;es dans un mode d&rsquo;emploi mais oblige &agrave; s&rsquo;impliquer dans une action r&eacute;fl&eacute;chie et consciente, articulant connaissances (une prax&eacute;ologie, les concepts op&eacute;rationnels pour l&rsquo;action) et valeurs (les principes du jugement et de l&rsquo;action qui vont d&eacute;signer ce qui importe). La singularit&eacute; de chaque situation interdisant la r&eacute;p&eacute;tition et les sch&eacute;mas d&eacute;terministes, ces &laquo; accompagnateurs au changement &raquo; sont ainsi appel&eacute;s &agrave; r&eacute;ajuster en permanence leur posture (engagement et distance), &agrave; interroger leur lecture des situations (r&eacute;f&eacute;rences th&eacute;oriques), &agrave; construire de nouvelles modalit&eacute;s de <i>management</i> dans le sens latin du terme, &agrave; innover, inventer sans cesse le sens et son mode d&rsquo;agir (r&eacute;f&eacute;rences axiologiques). Dans cette zone de turbulences o&ugrave; se d&eacute;ploient action et d&eacute;cisions et o&ugrave; r&egrave;gnent l&rsquo;incertitude et l&rsquo;incompl&eacute;tude, l&rsquo; &laquo; accompagnateur au changement &raquo;, qu&rsquo;il soit leader, manager, responsable ou formateur, doit mobiliser, mettre &agrave; l&rsquo;&eacute;preuve son capital &eacute;motionnel renvoyant aux comp&eacute;tences issues des savoir-&ecirc;tre, pour un management efficace par rapport &laquo; &agrave; sa vis&eacute;e d&rsquo;am&eacute;lioration du potentiel humain &raquo;. Ces &laquo; accompagnateurs au changement &raquo; doivent devenir &laquo; capacitants &raquo; pour pouvoir ouvrir et offrir &agrave; leurs collaborateurs un espace et un environnement de travail &laquo; capacitants &raquo; pour rendre effective son organisation &laquo; capacitante &raquo; (Gendron, 2015, 2017) et sa gouvernance, au sens de l&rsquo;approche des capacit&eacute;s de l&rsquo;&eacute;conomiste Prix Nobel, Amartya Sen (1989). C&rsquo;est dans ce cadre que nous questionnerons les comp&eacute;tences n&eacute;cessaires de ces &laquo; accompagnateurs &raquo; pour un management &laquo; efficace &raquo; tenant compte des &laquo; aspects humains &raquo; des acteurs ou des personnes qu&rsquo;ils ont en charge. Ce questionnement se fera au prisme de la &laquo; capacitation &raquo; ou l&rsquo; &laquo; <i>empowerment</i> &raquo; des personnes qui la composent et leurs 2 accompagnateurs &laquo; capacitants &raquo; qui en ont la responsabilit&eacute; et la charge de leur d&eacute;veloppement pour tendre vers des organisations &laquo; capacitantes &raquo;.</span></span></span></p> <h1>Des &laquo; capabilities &raquo; au leadership &laquo; capacitant &raquo;</h1> <p>&nbsp;</p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">Le qualificatif de &laquo; capacitant &raquo; dans l&rsquo;expression leadership &laquo; capacitant &raquo; (Gendron, Lafortune, 2009), management &laquo; capacitant &raquo;, organisation ou entreprise &laquo; capacitante &raquo; s&rsquo;inspire de l&rsquo;approche conceptuelle des capacit&eacute;s (de la personne) de l&rsquo;&eacute;conomiste prix Nobel Amartya Sen (1985, 1993, 2000) que nous &eacute;tendons &agrave; l&rsquo;organisation et &agrave; l&rsquo;environnement de travail. La th&eacute;orie de Sen s&rsquo;int&eacute;resse aux &laquo; capabilit&eacute;s &raquo; (&laquo; <i>capabilities</i> &raquo;) et aux libert&eacute;s, &agrave; la capacit&eacute; d&rsquo;agir de la personne ; les &laquo; capacit&eacute;s &raquo; rel&egrave;vent d&rsquo;un savoir-faire, les &laquo; capabilit&eacute;s &raquo; du fait d&rsquo;&ecirc;tre en mesure de faire ; la &laquo; capabilit&eacute; &raquo; est un pouvoir d&rsquo;&ecirc;tre et de faire. Sen d&eacute;finit un champ de possibles tout &agrave; la fois pour l&rsquo;individu qui en est porteur et pour l&rsquo;organisation qui peut en profiter (Zimmermann, 2008, 2011). Selon Fernagu Oudet (2012), la &laquo; capabilit&eacute; &raquo; s&rsquo;appuie sur un ensemble de ressources mobilisables (internes et externes &agrave; l&rsquo;individu) qui vont subir des conversions, afin de s&rsquo;actualiser dans des r&eacute;alisations ou conduites choisies ; ce que l&rsquo;on peut retrouver dans la notion d&rsquo;&laquo; accomplissement &raquo; de Sen.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">Cependant, la mise en &oelig;uvre d&rsquo;une &laquo; capacit&eacute; &raquo; ne d&eacute;pend pas uniquement de la disponibilit&eacute; de cette capacit&eacute;, mais d&rsquo;un ensemble de conditions organisationnelles, techniques, sociales, etc., qui vont lui permettre de s&rsquo;actualiser, de se transformer en &laquo; capabilit&eacute; &raquo; dans une situation donn&eacute;e (Zimmerman, 2008), et &eacute;galement de la capacit&eacute; des individus &agrave; les r&eacute;aliser. Ces conditions renvoient &agrave; l&rsquo;ensemble des facteurs qui vont faciliter ou emp&ecirc;cher la capacit&eacute; du collaborateur &agrave; faire usage des ressources &agrave; sa disposition pour les convertir en actions concr&egrave;tes, en vue de les accomplir et de s&rsquo;accomplir. Ces facteurs peuvent &ecirc;tre individuels (sexe, &acirc;ge, caract&eacute;ristiques g&eacute;n&eacute;tiques, exp&eacute;rience, niveau de formation, etc.), sociaux (h&eacute;ritage social de l&rsquo;individu, &eacute;quipe de travail, etc.) ou environnementaux (contraintes/opportunit&eacute;s g&eacute;ographiques et institutionnelles, contexte normatif et culturel, moyens techniques, organisation du travail, etc.). Fernagu Oudet (2012) d&eacute;finit un environnement &laquo; capacitant &raquo; comme un environnement favorable au d&eacute;veloppement du pouvoir d&rsquo;agir des individus ; ce dernier &eacute;tant &agrave; l&rsquo;intersection de la capacit&eacute; d&rsquo;agir (repr&eacute;sentant une potentialit&eacute;, un ensemble de ressources mobilisables en situation par le collaborateur) et des conditions propres aux situations dans lesquelles les collaborateurs sont engag&eacute;s. Ainsi, l&rsquo;effectivit&eacute; du pouvoir d&rsquo;action va d&eacute;pendre &agrave; la fois des possibilit&eacute;s (ressources) offertes par l&rsquo;environnement et des capacit&eacute;s de la personne &agrave; exercer ce pouvoir (bagage exp&eacute;rientiel, comp&eacute;tences, d&eacute;sir d&rsquo;agir, perception des possibilit&eacute;s d&rsquo;action, capacit&eacute; de projection, etc.). En cons&eacute;quence, dynamiser les environnements de travail, au-del&agrave; de la dimension apprenante des organisations, va consister, pour les rendre &laquo; capacitants &raquo;, &agrave; aider les collaborateurs &agrave; mobiliser et utiliser les ressources qui sont &agrave; leur disposition, et pas seulement &agrave; les mettre &agrave; disposition.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">Pr&eacute;cis&eacute;ment, une organisation du travail ou des modes de management qui se penseraient comme contributifs d&rsquo;environnements &laquo; capacitants &raquo; mettraient &agrave; disposition des individus des possibilit&eacute;s d&rsquo;extension de leur pouvoir d&rsquo;agir, en intervenant notamment sur les contenus du travail, en donnant la possibilit&eacute; de varier les t&acirc;ches confi&eacute;es et les activit&eacute;s conduites, de se confronter &agrave; des situations in&eacute;dites, de travailler sur les situations rencontr&eacute;es, les &eacute;v&eacute;nements, les al&eacute;as, les impr&eacute;vus, de leur donner du sens, et particuli&egrave;rement en vue et afin d&rsquo;exprimer leur potentiel&hellip; Du point de vue des modes d&rsquo;organisation du travail, elles offriraient la possibilit&eacute; de travailler en projet, par bin&ocirc;me, de tutorer de nouveaux arrivants, de participer &agrave; des groupes de travail, de r&eacute;aliser des rotations sur poste ou d&rsquo;&eacute;quipe, de visiter des organisations clientes ou fournisseurs. Et du point de vue de la gestion des ressources humaines, elles devraient permettre d&rsquo;acc&eacute;der aux savoirs et aux connaissances dont les collaborateurs ont besoin (formations), de donner acc&egrave;s au march&eacute; interne du travail pour valoriser tout un chacun dans son domaine d&rsquo;excellence, etc.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">Cependant, c&rsquo;est le manager, en conscience de, et en raison de son style de management, qui a le pouvoir de permettre ces nouveaux environnements et d&rsquo;autoriser ces acc&egrave;s aux savoirs et l&rsquo;expression des potentialit&eacute;s de ses collaborateurs ; s&rsquo;il le permet et y &oelig;uvre, son management devient &laquo; capacitant &raquo; et autorisera la &laquo; capacitation &raquo; ou l&rsquo; &laquo; <i>empowerment</i> &raquo; de ses collaborateurs. Le manager devient alors acteur du d&eacute;veloppement de ses collaborateurs, d&eacute;veloppeur de sa ressource humaine.</span></span></span></p> <h1>La &laquo; capacitation &raquo; ou l&rsquo; &laquo;empowerment&raquo; des collaborateurs</h1> <p>&nbsp;</p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">Le terme d&rsquo;&laquo; <i>empowerment</i> &raquo; - en fran&ccedil;ais, &laquo; pouvoir d&rsquo;agir &raquo; ou de &laquo; capacitation &raquo;, ou encore d&rsquo;&laquo; autonomisation &raquo; - renvoie &eacute;galement au terme de &laquo; capacitation &raquo; en &eacute;cho aux travaux de Sen. Pour Rappoport (1987), il s&rsquo;agit du processus par lequel un individu, une communaut&eacute;, une association, etc., prend le contr&ocirc;le des &eacute;v&eacute;nements qui le ou la concernent. Au niveau individuel, l&rsquo;&laquo; <i>empowerment</i> &raquo; est d&eacute;fini comme un sentiment de grand contr&ocirc;le sur sa vie o&ugrave; l&rsquo;exp&eacute;rience individuelle suit les membres actifs dans un groupe ou une organisation. Cette notion se construit sur des niveaux de d&eacute;veloppement personnel, de soutien mutuel de groupe, de participation et d&rsquo;organisation. D&rsquo;une intention abstraite, en objectif explicite, l&rsquo;&laquo; <i>empowerment</i> &raquo; comporte et combine quatre composantes essentielles : la participation, la comp&eacute;tence, l&rsquo;estime de soi et la conscience critique (conscience individuelle, collective, sociale et politique). Ce processus proactif est centr&eacute; sur les forces, les droits et les habilet&eacute;s des individus et de la communaut&eacute;, plut&ocirc;t que sur les d&eacute;ficits ou les besoins. Ainsi, l&rsquo; &laquo; <i>empowerment</i> &raquo; va &ecirc;tre possible si le manager favorise cet environnement de d&eacute;veloppement dynamique et en cr&eacute;e les conditions n&eacute;cessaires, ce que l&rsquo;on peut trouver dans une attitude bienveillante et &laquo; <i>mindful </i>&raquo;.</span></span></span></p> <h1>L&rsquo;encadrement bienveillant, d&eacute;veloppeur de sa ressource humaine : le management &laquo;capacitant&raquo;</h1> <p>&nbsp;</p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">Pour que l&rsquo;environnement et l&rsquo;organisation deviennent &laquo; capacitants &raquo;, la conscience du manager de faire grandir, progresser, &eacute;voluer ses &eacute;quipes, ses collaborateurs quel que soit leur niveau d&rsquo;intervention, importe et cela va d&eacute;pendre beaucoup de sa volont&eacute;, de son bon vouloir, de son pouvoir d&rsquo;accord aupr&egrave;s de sa hi&eacute;rarchie et du pouvoir-faire qu&rsquo;il mobilisera au sein de l&rsquo;organisation pour permettre la &laquo; capacitation &raquo; de ses collaborateurs. Il en va de sa conscience et bienveillance de d&eacute;cider d&rsquo;aider &agrave; r&eacute;v&eacute;ler les potentialit&eacute;s de ses derniers et de les mettre en acte. Pour cela, la mission de d&eacute;veloppeur de ressources humaines interpelle donc la pleine conscience (&laquo; <i>mindfulness</i> &raquo;) du manager - dans sa vocation, sa mission et son r&ocirc;le de leader, dans sa bienveillance &agrave; participer &agrave; l&rsquo;&eacute;panouissement, &agrave; l&rsquo;accomplissement et &agrave; la r&eacute;alisation de ses collaborateurs dans leurs activit&eacute;s - et interpelle la connaissance de Soi. Approfondir la connaissance de Soi conduit &agrave; l&rsquo;acceptation de Soi, puis &agrave; l&rsquo;estime de Soi, pour ouvrir &agrave; la connaissance et &agrave; l&rsquo;acceptation de l&rsquo;autre (renvoyant &agrave; une conception eud&eacute;moniste du sujet et t&eacute;l&eacute;ologique de l&rsquo;&eacute;thique, o&ugrave; l&rsquo;autre est aussi Soi, &laquo; ce que je fais aux autres, je le fais en fait &agrave; moi &raquo;). Ainsi, lorsque les managers gagnent en connaissance et en estime d&rsquo;eux-m&ecirc;mes, ils deviennent plus ouverts et plus honn&ecirc;tes avec leurs coll&egrave;gues. Ils redirigent alors l&rsquo;&eacute;nergie qu&rsquo;ils utilisaient jusqu&rsquo;ici &agrave; &ecirc;tre d&eacute;fensifs, &agrave; faire de la r&eacute;tention d&rsquo;information et autres conflits interpersonnels, vers un travail productif d&eacute;veloppant des relations collaboratives et la confiance qui, avec la r&eacute;alisation de soi, participent &agrave; la performance de l&rsquo;organisation.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">La pratique de la &laquo; <i>mindfulness</i> &raquo; permet la prise de conscience de la r&eacute;ussite des personnes et des &eacute;quipes reposant sur la capacit&eacute; de se comprendre soi-m&ecirc;me et de comprendre les autres ; le principe de l&rsquo;<i>authenticit&eacute;</i>, &ecirc;tre vrai et sinc&egrave;re, renvoie au fait que dire la v&eacute;rit&eacute;, &ecirc;tre Soi, est la meilleure voie pour r&eacute;soudre les difficult&eacute;s personnelles et interpersonnelles ; le principe des valeurs renvoie au principe que le pouvoir s&rsquo;acquiert en choisissant soi-m&ecirc;me sa propre vie au regard de ses valeurs ; la <i>pleine pr&eacute;sence </i>renvoie au fait que les personnes obtiennent de meilleurs r&eacute;sultats quand elles sont pr&eacute;sentes &agrave; elles-m&ecirc;mes, en possession de leurs moyens. Ainsi, la connaissance du Soi et la conscience du Soi permet l&rsquo;ouverture aux autres. Sinc&egrave;re, authentique, elle exprime ses vrais sentiments. Ces trois dimensions permettent de comprendre comment la conscience de Soi et l&rsquo;estime de Soi peuvent &ecirc;tre d&eacute;velopp&eacute;es au sein d&rsquo;un groupe ou d&rsquo;une organisation.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">Enfin, pour permettre l&rsquo; &laquo; <i>empowerment</i> &raquo; ou la &laquo; capacitation &raquo; de ses collaborateurs, le manager va devoir apprendre, entre autres, &agrave; d&eacute;l&eacute;guer plus de responsabilit&eacute;s, &agrave; donner acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;information, &agrave; donner du sens au travail afin d&rsquo;accro&icirc;tre la visibilit&eacute; de la collaboration collective et en m&ecirc;me temps &agrave; en &ecirc;tre le chef d&rsquo;orchestre ou celui qui va stimuler, emmener avec lui et non plus seulement accompagner/leader.... Ici le qualificatif de leader (renvoyant &eacute;tymologiquement &agrave; &laquo; guide &raquo;, &laquo; accompagnateur &raquo;) ne suffit plus pour rendre compte des nouvelles missions du manager au leadership de demain : celui de manager &laquo; capacitant &raquo;.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">Apr&egrave;s avoir gouvern&eacute;, contr&ocirc;l&eacute; la transaction dans la posture de manager transactionnel ; apr&egrave;s avoir accompagn&eacute;, pouss&eacute; ses &eacute;quipes dans le changement, dans sa posture de leader ; apr&egrave;s avoir fait un travail sur soi pour mieux comprendre la souffrance au travail, en avoir conscience dans une posture de manager &laquo; <i>mindful</i> &raquo; et &ecirc;tre au clair avec ses valeurs pour &ecirc;tre &agrave; l&rsquo;&eacute;coute et avoir ce regard et cette posture bienveillante ; le leader tout comme le formateur doit &ecirc;tre un d&eacute;veloppeur - au sens du p&eacute;dagogue - qui &eacute;l&egrave;ve, qui fait grandir, qui fait s&rsquo;exprimer les potentialit&eacute;s de tout un chacun : il devient un d&eacute;veloppeur de potentiels, un leader, un accompagnateur &laquo; capacitants &raquo; &agrave; l&rsquo;image de ce que doit &ecirc;tre son organisation pour que les valeurs soient en phase, pour lui permettre &eacute;galement de s&rsquo;exprimer dans ce nouveau r&ocirc;le&hellip; Le manager dans sa posture n&rsquo;est plus &agrave; pousser ou &agrave; accompagner sur le chemin ou &agrave; guider, il est &agrave; tirer vers l&rsquo;avant ou vers le haut (cf. Figure 2). Dans ce r&ocirc;le de d&eacute;veloppeur de sa ressource humaine, sont revisit&eacute;s ses missions et r&ocirc;les pour devenir un manager &laquo; capacitant &raquo;. Comme d&eacute;veloppeur ou r&eacute;v&eacute;lateur/stimulateur de potentiels, il se rapproche du r&ocirc;le de p&eacute;dagogue ; bouleversement qui, pour certains, pourra &ecirc;tre v&eacute;cu comme une perte de pouvoir, une entame &agrave; leur autonomie de d&eacute;cision ou une d&eacute;possession partielle de leur ind&eacute;pendance d&rsquo;action.</span></span></span></p> <p style="text-align: center;"><span style="line-height:100%"><i>Figure 1 : Du manager transformationnel au manager &laquo; capacitant &raquo; (Gendron, 2016) </i></span></p> <p style="text-align: center;"><img height="179" src="https://www.numerev.com/img/ck_6_12_image11.png" width="1294" /></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">Dans cette perspective, ce nouveau r&ocirc;le et ces nouvelles missions supposent un travail sur Soi que permet la pratique et la formation au &laquo; <i>mindfulness</i> &raquo; (pleine conscience), &agrave; l&rsquo;acceptation et l&rsquo;engagement, pr&eacute;parant ainsi un management &laquo; <i>mindful </i>&raquo;, bienveillant et ouvrant &agrave; l&rsquo;acceptation de l&rsquo;Autre et &agrave; son accomplissement. Cette approche inclut des principes de pr&eacute;sence vigilante de l&rsquo;esprit, d&rsquo;acceptation et de non-jugement, auxquels s&rsquo;ajoute l&rsquo;engagement (&laquo; <i>commitment</i> &raquo;) qui va permettre au manager de se pr&eacute;parer &agrave; ces changements et de s&rsquo;engager dans ces nouvelles orientations. C&rsquo;est cette approche que nous mobilisons dans le cadre d&rsquo;une formation en d&eacute;veloppement des ressources humaines de niveau Master<a href="#nbp_1" name="lien_nbp_1">1</a>, formant des managers, des responsables ou futurs membres de l&rsquo;encadrement au &laquo; <i>mindful management </i>&raquo; et pr&eacute;parant les futurs managers &laquo; capacitants &raquo; de demain<a href="#nbp_2" name="lien_nbp_2">2</a>.</span></span></span></p> <h1>Management &laquo; mindful &raquo; et capital &eacute;motionnel : vers un leadership &laquo;capacitant&raquo;</h1> <p align="left">&nbsp;</p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">Le management et la gestion n&rsquo;&eacute;tant plus du personnel mais de la personne, le manager, le leader, le formateur, le responsable&hellip; efficace se doit de pratiquer un management adapt&eacute; &agrave; la maturit&eacute; de chacun de ses collaborateurs dont en d&eacute;pend la performance &eacute;conomique, sociale et humaine, renvoyant un management &laquo; capacitant &raquo; impliquant un capital &eacute;motionnel. En effet, au rebours du manager utilisant la d&eacute;fiance, la contrainte et la mise en comp&eacute;tition comme vecteur de performance, l&rsquo;accompagnateur &laquo; capacitant &raquo; agit en son art, &acirc;me et conscience sur le terrain de la bienveillance, en se positionnant comme une ressource au service du collaborateur ou de celui dont il a la charge. Dans cette situation, &ecirc;tre bienveillant ne signifie aucunement renoncer &agrave; l&rsquo;exigence, mais au contraire la porter conjointement avec le collaborateur. Pour cela, nous pr&eacute;senterons bri&egrave;vement les origines, les principes et le mod&egrave;le sous-jacent &agrave; cette d&eacute;marche (Gendron, 2011) de d&eacute;veloppement du capital &eacute;motionnel chez les managers pour les pr&eacute;parer &agrave; un management &laquo; <i>mindful </i>&raquo; et &eacute;voquerons quelques exemples d&rsquo;exercices pratiques.</span></span></span></p> <h2>Le management de pleine conscience dans un environnement complexe</h2> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">Dans un environnement complexe, d&rsquo;un c&ocirc;t&eacute;, l&rsquo;exc&egrave;s, l&rsquo;urgence, l&rsquo;&eacute;ph&eacute;m&egrave;re, la cr&eacute;ativit&eacute;, le d&eacute;passement de soi, les exigences de comp&eacute;titivit&eacute; et de flexibilit&eacute; provoquant une diminution de la s&eacute;curit&eacute; de l&rsquo;emploi, une croissance de l&rsquo;usure physique et mentale et une perte de confiance dans les entreprises et leurs dirigeants ; de l&rsquo;autre, la g&eacute;n&eacute;ration Y-Z, en qu&ecirc;te de performance toujours plus &eacute;lev&eacute;e et de sensations fortes : des individus moins attach&eacute;s ou engag&eacute;s, aux comportements plus fluides, libres, impactant les rapports sociaux avec l&rsquo;essor d&rsquo;une comp&eacute;tition narcissique. Ainsi, les engagements durables se voient progressivement remplac&eacute;s par des rencontres &eacute;ph&eacute;m&egrave;res et interchangeables, amenant &agrave; des liens sociaux plus nombreux qu&rsquo;avant, plus faciles &agrave; &eacute;tablir, mais aussi plus fragiles (Marchand, 2006). Dans ce contexte, le r&ocirc;le du leader devient crucial pour consolider et stimuler le lien social entre l&rsquo;entreprise et ses collaborateurs. Sa mission consiste d&eacute;sormais &agrave; essayer de composer avec toutes les disciplines (Sciences de Gestion, Economie, Sociologie des organisations, Psychologie, Sciences de l&rsquo;Education) qui permettent de concevoir et de mettre en place ce nouveau contrat social et ces nouvelles relations de travail, avec le dilemme de s&rsquo;accommoder, d&rsquo;un c&ocirc;t&eacute;, avec la nature intrins&egrave;que du travail, qui exige aujourd&rsquo;hui davantage de coop&eacute;ration entre les acteurs et, de l&rsquo;autre, avec le ph&eacute;nom&egrave;ne de personnification et le d&eacute;veloppement d&rsquo;outils de management, fond&eacute;s en partie sur de nouvelles aspirations et tendant &agrave; &ecirc;tre tr&egrave;s individualisants. En cela, les comp&eacute;tences n&eacute;cessaires au manager renvoient non seulement &agrave; celles d&rsquo;un expert dans son domaine, mais &eacute;galement &agrave; des connaissances appliqu&eacute;es et concr&egrave;tes en sociologie, socio-dynamique, psychologie des organisations, d&eacute;veloppement personnel&hellip; renvoyant &agrave; l&rsquo;&eacute;ducation.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">En fait, le manager se doit d&rsquo;&ecirc;tre un p&eacute;dagogue, un &laquo; agent de d&eacute;veloppement &raquo;, un &laquo; d&eacute;veloppeur &raquo; de la ressource humaine. Il doit croire &agrave; l&rsquo;extraordinaire potentiel de gens ordinaires. Ce nouveau management et ses nouvelles comp&eacute;tences articulent n&eacute;cessairement <font color="#000000">&eacute;thi</font>que et conscience pour un management respectueux et une performance bienveillante. C&rsquo;est dans cette perspective que s&rsquo;inscrit le management positif et &laquo; <i>mindful</i> &raquo;.</span></span></span></p> <h2>Capital &eacute;motionnel et approche de la pleine conscience, de l&rsquo;acceptation et de l&rsquo;engagement</h2> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">Le capital &eacute;motionnel se d&eacute;finit comme l&rsquo;&laquo; ensemble des comp&eacute;tences &eacute;motionnelles qui constitue une ressource inh&eacute;rente &agrave; la personne, utile au d&eacute;veloppement personnel, professionnel et organisationnel, participant &agrave; la coh&eacute;sion sociale et ayant un retour ou des retomb&eacute;es personnelles, &eacute;conomiques et sociales&hellip;&raquo; (Gendron, 2004-2008). Pour le d&eacute;velopper, l&rsquo;approche exp&eacute;rientielle de l&rsquo;acceptation et de l&rsquo;engagement issue des travaux de Hayes, Strosahl et Wilson (1999, 2012) s&rsquo;int&eacute;ressant &agrave; la dimension du changement, compose avec la discipline de la psychologie positive et l&rsquo;approche de la pleine conscience. Au-del&agrave; de la partie de pleine conscience corporelle (exercice de respiration entre autres), il inclut dans son d&eacute;veloppement celui des comp&eacute;tences d&rsquo;autor&eacute;gulation des &eacute;motions et la r&eacute;gulation des &eacute;motions d&rsquo;autrui ; elles renvoient &agrave; la capacit&eacute; &agrave; revisiter des comportements inappropri&eacute;s associ&eacute;s &agrave; des &eacute;motions trop fortes, qu&rsquo;elles soient positives ou n&eacute;gatives, pour les accepter en changeant la relation &agrave; la cognition ou en agissant directement sur le contenu de la cognition dans une approche positive. Dans cette d&eacute;marche, le manager prend conscience de qui il est, et de ses valeurs.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">Sans entrer dans le d&eacute;tail de la d&eacute;marche, nous rendrons compte de quelques exercices ; entre autres, ceux qui mobilisent les processus langagiers pouvant &ecirc;tre vecteurs de &laquo; maux &raquo;, et un exercice renvoyant &agrave; la d&eacute;finition de ses &laquo; valeurs &raquo;, pour mieux orienter sa vie et &ecirc;tre au clair avec les valeurs que l&rsquo;on accompagne (entre autres, celles des collaborateurs ou des &eacute;l&egrave;ves pour l&rsquo;enseignant). Les exercices d&rsquo;&eacute;valuation revisit&eacute;e et de labellisation des &eacute;motions (savoir les nommer) vont partir d&rsquo;exp&eacute;riences d&rsquo;&eacute;motions face &agrave; des situations fictives, dans l&rsquo;esprit des jeux s&eacute;rieux et des jeux de r&ocirc;le. L&rsquo;objectif vis&eacute; est de permettre de revisiter certains v&eacute;cus &eacute;motionnels pour une appr&eacute;ciation consciente, neutre, voire positive/ &laquo; mieux-veillante &raquo;. Cette analyse et ce regard &eacute;valuatif et r&eacute;flexif, aid&eacute;s par la pleine conscience et un travail sur une attitude de &laquo; mieux-veillance &raquo; vis-&agrave;-vis de soi, vont permettre de faire avancer la personne dans la connaissance d&rsquo;elle-m&ecirc;me et de ses modes d&rsquo;agir et de r&eacute;agir. Cette &laquo; mieux-veillance &raquo; va progressivement, &agrave; force d&rsquo;exercices et d&rsquo;apprentissage, permettre d&rsquo;ouvrir sur une &laquo; mieux-veillance &raquo; vis-&agrave;-vis d&rsquo;Autrui. Ici, la pleine conscience renvoie &agrave; l&rsquo;attitude d&rsquo;accueillir sans jugement, et l&rsquo;approche positive au fait de s&rsquo;orienter progressivement vers un accueil bienveillant, ou tout au moins &laquo; mieux-veillant &raquo;. Partant de ce travail sur soi et d&rsquo;une pratique r&eacute;guli&egrave;re, cette posture va permettre d&rsquo;accueillir l&rsquo;Autre et ses diff&eacute;rences avec un regard bien/ &laquo; mieux-veillant &raquo;. Ces comp&eacute;tences vont permettre d&rsquo;apprendre &agrave; interagir, &agrave; communiquer autrement et &agrave; partager en pleine conscience et de mani&egrave;re positive, quelle que soit la difficult&eacute; de la situation. Cette &laquo; bien/mieux-veillance &raquo; va rendre compte de la capacit&eacute; de la personne et de l&rsquo;organisation - entendue au sens large (couple, &eacute;quipe, organisation...) - &agrave; s&rsquo;&eacute;panouir ou &agrave; &ecirc;tre florissante : par exemple, se r&eacute;jouir des succ&egrave;s de ses collaborateurs de mani&egrave;re active, plut&ocirc;t que de les ignorer. Par ailleurs, plusieurs chercheurs ont mis en &eacute;vidence un effet de contagion &eacute;motionnelle de ce mode d&rsquo;interaction bienveillant ou positif : la bienveillance invitant &agrave; l&rsquo;engagement du collaborateur et alimentant un cercle vertueux. Ainsi, plus un manager &laquo;<i> mindful</i> &raquo; et positif rayonne sur son &eacute;quipe, plus l&rsquo;entourage est heureux, plus on aura une propension &agrave; l&rsquo;&ecirc;tre soi-m&ecirc;me (Christakis et Fowler, 2009, 2013).</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">La d&eacute;finition de ses valeurs - entre boussole et cap - et le fait d&rsquo;&ecirc;tre au clair avec ses valeurs et conna&icirc;tre son cap&hellip; apparaissent comme des &eacute;l&eacute;ments importants pour un management &laquo; mindful &raquo;. Ce travail de r&eacute;flexion sur ses valeurs am&egrave;ne &agrave; d&eacute;finir ses priorit&eacute;s, en les confrontant &agrave; leur effectivit&eacute; dans le pr&eacute;sent, et de v&eacute;rifier si notre cap, nos priorit&eacute;s sont en phase avec nos valeurs ; ce que l&rsquo;on peut retrouver dans la notion de &laquo; lucidit&eacute; &raquo; (Andr&eacute;, 2010).</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">Au-del&agrave; des comp&eacute;tences du manager bienveillant et de sa pleine conscience, l&rsquo;organisation et sa hi&eacute;rarchie se voient donc &eacute;galement questionn&eacute;es dans leur potentiel &agrave; cr&eacute;er un environnement &laquo; capacitant &raquo; : un environnement qui offrira des conditions favorables d&rsquo;expression au potentiel extraordinaire des personnes ordinaires, c&rsquo;est-&agrave;-dire tout un chacun. Pour cela, le d&eacute;veloppement du capital &eacute;motionnel dans le programme de formation de Master 2 REFE men&eacute; &agrave; l&rsquo;universit&eacute; Paul-Val&eacute;ry, donn&eacute; en exemple, est travaill&eacute; et s&rsquo;&eacute;tend dans sa r&eacute;flexion &agrave; plusieurs niveaux, afin d&rsquo;autoriser le changement ; au niveau micro, en ce qui concerne la personne ; au niveau m&eacute;so, en ce qui concerne le manager et sa relation &agrave; l&rsquo;&eacute;quipe ; au niveau macro, en ce qui concerne l&rsquo;organisation dans son ensemble.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">Enfin, la bien- ou mieux-veillance vis-&agrave;-vis de soi permet ensuite celle des autres. De nombreux travaux montrent que les personnes plus heureuses pr&eacute;sentent des relations sociales plus solides, &laquo; mieux-veillantes &raquo; que les personnes qui le sont moins ; et cette qualit&eacute; des relations sociales affecte positivement le bien-&ecirc;tre subjectif.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">Ainsi, se baser sur les forces, les qualit&eacute;s et les ressources d&rsquo;une personne, d&rsquo;une communaut&eacute;, d&rsquo;une collectivit&eacute; a souvent de meilleurs r&eacute;sultats que se limiter &agrave; la seule perspective des probl&egrave;mes et manquements, ou aux seuls aspects pathologiques (stress, anxi&eacute;t&eacute;, <i>burn-out</i>&hellip;) attribu&eacute;s &agrave; une seule personne. En cela, le capital &eacute;motionnel et le d&eacute;veloppement de ses comp&eacute;tences associ&eacute;es s&rsquo;inscrit dans ce courant de la psychologie positive visant &agrave; &eacute;tudier les conditions et les processus qui contribuent au fonctionnement optimal des individus, des groupes et des institutions (Gable et Haidt, 2005 ; Martin-Krumm et Tarquinio, 2011 ; Seligman et Csikszentmihalyi, 2000). Il offre une perspective renouvel&eacute;e aux situations d&rsquo;injonctions paradoxales : l&rsquo;accomplissement de soi et l&rsquo;accomplissement des objectifs de l&rsquo;organisation ne s&rsquo;opposeraient plus, mais s&rsquo;alimenteraient mutuellement ; l&rsquo;injonction &agrave; l&rsquo;imm&eacute;diatet&eacute; de l&rsquo;action ne s&rsquo;opposerait plus &agrave; une vue large et globale, dans une recherche d&rsquo;action juste.</span></span></span></p> <p>&nbsp;</p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">Pour conclure, l&rsquo;adaptation au changement suppose de nouveaux leaders et formateurs &laquo; capacitants &raquo; prenant une posture de p&eacute;dagogue, se connaissant soi-m&ecirc;me, et ayant une estime de soi, une confiance en soi qui l&rsquo;autorisent &agrave; s&rsquo;&eacute;manciper, &agrave; s&rsquo;affranchir des mod&egrave;les impos&eacute;s par une hi&eacute;rarchie, qui ne correspondraient pas &agrave; la r&eacute;alit&eacute; de son terrain et du potentiel de ses &eacute;quipes. Il doit pouvoir &laquo; &eacute;conomiser &raquo; sa ressource humaine pour consacrer l&rsquo;&eacute;nergie de celle-ci &agrave; la cr&eacute;ativit&eacute;, la coop&eacute;ration, l&rsquo;&eacute;change, et la r&eacute;alisation et l&rsquo;accomplissement personnel. Il devient d&egrave;s lors responsable de la cr&eacute;ativit&eacute; de ses collaborateurs (et donc de leur cr&eacute;ation de valeur ajout&eacute;e), et - au-del&agrave; d&rsquo;&laquo; accompagnateur au changement &raquo; ou dynamiseur -, manager &laquo; capacitant &raquo;, un d&eacute;veloppeur de la ressource humaine.</span></span></span></p> <p>&nbsp;</p> <h1>R&eacute;f&eacute;rences bibliographiques</h1> <h1>&nbsp;</h1> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">ANDRE C. (2010), &laquo; La m&eacute;ditation de pleine conscience &raquo;, <i>Cerveau &amp; Psycho</i>, n&deg;41, septembre-octobre, 18-22.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">BACHELET C., FRANCOISE D. (2014), &laquo; Pleine-conscience, th&eacute;orie U : des pistes pour d&eacute;passer les contradictions de l&rsquo;hyper-modernit&eacute; &raquo;, <i>Actes du colloque </i></span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0"><i>GRT Leadership : Enjeux et mutations</i>, 5 juillet, Montpellier.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">CHRISTAKIS N.A., FOWLER J.H. (2009), <i>Connected : the surprising power of our social networks and how they shape our lives</i>, New York, Little Brown.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">CHRISTAKIS N.A., FOWLER J.H. (2013), &laquo; Social Contagion Theory: Examining Dynamic Social Networks and Human Behavior &raquo;, <i>Statistics in Medicine</i>, 32(4), 556-577.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">FERNAGU OUDET S. (2012), &laquo; Concevoir des environnements de travail capacitants : l&rsquo;exemple d&rsquo;un r&eacute;seau r&eacute;ciproque d&rsquo;&eacute;changes des savoirs &raquo;, <i>Formation emploi</i>, n&deg;119. 8</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">GABLE S., HAIDT J. (2005), &laquo; What (and why) is positive psychology ? &raquo;, <i>Review of General Psychology</i>, 9, vol.2, 103-110.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">GENDRON B. (2004), &laquo; Why emotional capital matters in education and in labour? Toward an optimal use of human capital and knowledge management &raquo;, <i>Les Cahiers de la Maison des Sciences Economiques</i>, s&eacute;rie rouge, n&deg; 113, Paris, Universit&eacute; Panth&eacute;on-Sorbonne, en ligne ftp://mse.univ-paris1.fr/pub/mse/cahiers2004/R04113.pdf (texte de fondation du concept, traduit en fran&ccedil;ais, prim&eacute; &agrave; l&rsquo;Acad&eacute;mie Fran&ccedil;aise en 2006).</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">GENDRON B. (2008), &laquo; Capital &eacute;motionnel et &eacute;ducation &raquo;, in A. VAN ZANTEN, <i>Dictionnaire de l&rsquo;&eacute;ducation</i>, Paris, Presses universitaires de France, 41-43.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">GENDRON B., LAFORTUNE L. (2009), <i>Leadership et comp&eacute;tences &eacute;motionnelles dans le changement en &eacute;ducation</i>, Qu&eacute;bec, Presses de l&rsquo;Universit&eacute; du Qu&eacute;bec.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">GENDRON B. (2013), &laquo; Management des risques psychosociaux dans le monde du soin &agrave; partir du d&eacute;veloppement du capital &eacute;motionnel par l&rsquo;approche th&eacute;rapeutique de l&rsquo;acceptation et de l&rsquo;engagement - ACT &raquo;, in C. MARTIN-KRUMM, C. TARQUINIO, M.J. SALVAS-SHAAR, <i>Psychologie Positive en environnement professionnel</i>, Bruxelles, De Boeck.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">GENDRON B. (2015a), <i>Mindful management &amp; capital &eacute;motionnel - L&#39;humain au c&oelig;ur d&#39;une performance et d&#39;une &eacute;conomie bienveillantes</i>, De Boeck, Bruxelles.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">GENDRON B. (2015b), &laquo; Entreprendre Autrement, changer le monde &raquo;, <i>Challenge Start&rsquo;Up Campus</i>, Universit&eacute; Paul-Val&eacute;ry, Montpellier.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">GENDRON B. (2016), <i>Management des risques psycho-sociaux et capital &eacute;motionnel pour une qualit&eacute; de vie au travail et vers des organisations capacitantes : essai r&eacute;flexif et intervention sur le stress dans le monde du soin et de l&rsquo;&eacute;ducation via une approche de la pleine conscience, de l&#39;acceptation et de l&#39;engagement et de management de projet</i>, Th&egrave;se de Doctorat de Psychologie, Universit&eacute; Montpellier 3.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">GENDRON B. (2018), <i>The power of the emotinal capital in education : executives functions, heutagogy, meditation/mindfulness</i>, Paris, Editions Connaissances et saviors</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">GENDRON B. (2019), &laquo; Les comp&eacute;tences transversales comme nouvelles comp&eacute;tences acad&eacute;miques &raquo;, <i>Revue Formation permanente</i>, n&deg;218.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">HAWLEY E., McWHIRTER E. (1991), &laquo; Empowerment in counseling &raquo;, <i>Journal of Counseling &amp; Development</i>, 69, 222-230.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">HAYES S.C, STROSAHL K.D., WILSON K.G. (1999), <i>Acceptance and Commitment Therapy. An experiential approach to behavior change</i>, New York Guilford Press.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">RAPPAPORT J. (1984), &laquo; Studies in Empowerment: introduction to the Issues &raquo;, <i>Prevention in Human Services</i>, 3, 1-17.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">SELIGMAN M., CSIKSZENTMIHALYI M. (2000), &laquo; Positive Psychology: An Introduction &raquo;, <i>American Psychologist</i>, 55, vol.1, 5-14.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">SEN A. (1993), &laquo; Capability and Well-being &raquo;, in M. NUSSBAUM, A. SEN, <i>The Quality of Life</i>, Oxford, Clarendon Press, 30-53.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">SEN A., (1985a), <i>Commodities and Capabilities</i>, Amsterdam, North-Holland.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">SHANKLAND R. (2014), La psychologie positive, Dunod.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">THEVENET M. (2000), <i>Le plaisir de travailler. Favoriser l&rsquo;implication des personnes dans l&rsquo;entreprise</i>, Paris, Les &Eacute;ditions d&rsquo;Organisation.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">ZIMMERMAN B. (2008), <i>La libert&eacute; au prisme des capacit&eacute;s</i>, Paris, EHESS.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">ZIMMERMAN B. (2011), <i>Ce que travailler veut dire</i>, Paris, Economica.</span></span></span></p> <hr /> <h1>Notes</h1> <h1>&nbsp;</h1> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0"><a href="#lien_nbp_1" name="nbp_1">1</a> &Agrave; partir de nos travaux scientifiques pluridisciplinaires sur le capital &eacute;motionnel et la pleine conscience, nous avons cr&eacute;&eacute; en Enseignement A Distance, une formation de niveau Master 2, le Master 2 REFE Responsable Evaluation Formation Encadrement, Management Mindful et Capital &eacute;motionnel, en partenariat avec l&rsquo;Universit&eacute;</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0"><a href="#lien_nbp_2" name="nbp_2">2</a> Burapha (Tha&iuml;lande), qui vise &agrave; former les managers, responsables et futurs personnels de l&rsquo;encadrement &agrave; une posture et un management &laquo; mindful &raquo;, bienveillants et &laquo; capacitants &raquo;.</span></span></span></p> <p><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0"><a href="http://www.studyrama.com/formations/specialites/ressources-humaines/actualites/un-master-2-de-mindful-management-a-montpellier-3-95037">http://www.studyrama.com/formations/specialites/ressources-humaines/actualites/un-master-2-de-mindful-management-a-montpellier-3-95037</a> et</span></span></span></p> <p><a href="https://www.univ-montp3.fr/fr/formations/offre-de-formation/master-lmd-XB/sciences-humaines-et-sociales-SHS.html"><span style="line-height:100%"><span style="orphans:0"><span style="widows:0">http://sufco.univ-montp3.fr/index.php/formations-par-thematique/metiers-de-la-formation/63-master-2-professionnel-responsable-de-l-evaluation-de-la-formation-de-l-encadrement</span></span></span></a></p>