<p style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">La notion d&rsquo;empathie est un des noyaux th&eacute;matiques de la ph&eacute;nom&eacute;nologie depuis ses d&eacute;buts et en grand partie responsable du fait que cette &eacute;cole philosophique soit en vigueur encore aujourd&rsquo;hui. En effet, au cours des divers branchements et d&eacute;veloppements de cette &eacute;cole, certains de ses concepts capitaux, comme celui de l&rsquo;&eacute;poch&egrave; ou celui de l&rsquo;intentionnalit&eacute;, se sont doucement affaiblis, devenant de moins en moins pr&eacute;sents dans la pratique ph&eacute;nom&eacute;nologique elle-m&ecirc;me et au-del&agrave;.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Toutefois, les concepts produits par l&rsquo;analyse ph&eacute;nom&eacute;nologique du v&eacute;cu corporel, comme celui de chair ou incarnation, ont eu le sort oppos&eacute;, acqu&eacute;rant de l&rsquo;ampleur et enrichissant une discussion pluridisciplinaire sur nos exp&eacute;riences somatiques qui continue de nos jours. Le lexique et les id&eacute;es ph&eacute;nom&eacute;nologiques sur cet aspect de notre vie semblent avoir r&eacute;sonn&eacute; avec leur moment d&rsquo;apparition et m&ecirc;me avoir r&eacute;pondu &agrave; un besoin de l&rsquo;Occident en tant que culture d&rsquo;adresser, de faire face au corps comme une toute autre chose qu&rsquo;un objet.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">La notion d&rsquo;empathie fait partie de cette famille de concepts, &eacute;voquant la donation des autres sujets et de leur v&eacute;cus en nous-m&ecirc;mes, dans notre propre chair. Il s&rsquo;agit d&rsquo;un rapport interpersonnel tr&egrave;s singulier fond&eacute; sur nos corpor&eacute;it&eacute;s mutuelles, diff&eacute;rent de la perception, la repr&eacute;sentation et toute autre forme de donation ou de mise en pr&eacute;sence. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Nous proposons dans cet article d&rsquo;analyser en profondeur la notion ph&eacute;nom&eacute;nologique d&rsquo;empathie, sp&eacute;cifiquement sa d&eacute;clinaison en empathie kinesth&eacute;sique et le r&ocirc;le que ce concept &nbsp;joue dans les analyses esth&eacute;tiques des arts performatiques aujourd&rsquo;hui.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">En effet, d&rsquo;un point de vue philosophique, le pas de l&rsquo;empathie en g&eacute;n&eacute;ral &agrave; l&rsquo;empathie kinesth&eacute;sique n&rsquo;est pas simple, puisque l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;empathie est celle d&rsquo;une sorte de compr&eacute;hension somatique particuli&egrave;re de l&rsquo;autre qui implique tous nos sens et ressentis. Dans un contexte ph&eacute;nom&eacute;nologique, voire philosophique, il y a ainsi peu de sens &agrave; parler d&rsquo;une empathie kinesth&eacute;sique, comme il y aurait peu de sens &agrave; parler d&rsquo;une empathie visuelle ou olfactive. Ce terme peut pourtant avoir un sens pr&eacute;cis, pertinent et utile pour la post-ph&eacute;nom&eacute;nologie qui est en train de se faire.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Dans une premi&egrave;re partie, en parcourant les diverses ph&eacute;nom&eacute;nologies de l&rsquo;empathie, depuis leur apparition pour s&rsquo;opposer aux position de Theodor Lipps sur la question, nous &eacute;clairciront ce v&eacute;cu des v&eacute;cus de l&rsquo;autre qui n&rsquo;est surtout pas d&eacute;codage, traduction ou assimilation.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.45pt"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif">Dans une deuxi&egrave;me partie, nous retracerons les divers usages de la notion d&rsquo;empathie kinesth&eacute;sique, n&eacute;e au dix-neuvi&egrave;me si&egrave;cle dans des &eacute;tudes scientifiques sur le mim&eacute;tisme moteur et reprise abondamment dans les &eacute;tudes esth&eacute;tiques sur la dance &agrave; partir des ann&eacute;es 2000.</span></span></span></p> <p><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Finalement, dans une troisi&egrave;me partie nous th&eacute;matiserons la fonction de vase communiquant entre philosophie, science et esth&eacute;tique &agrave; laquelle cette notion semble vou&eacute;e dor&eacute;navant.</span></span></span></p>